Euro, banques... Les leçons du président islandais (Archive - 28 fév. 2012)
Très intéressant.
Nous n’avons pas suivi les politiques orthodoxes qui se sont imposées depuis trente ans en Europe et dans le monde occidental . Nous avons laissé les banques faire faillite, ne les avons pas renflouées, nous les avons traitées comme d’autres entreprises . Nous avons instauré des contrôles des changes et essayé de protéger l’Etat providence, refusant d’appliquer l’austérité de façon brutale.
Seconde grande différence : nous avons très vite pris conscience que cette crise n’était pas seulement économique et financière. C’était aussi une profonde crise politique, démocratique et même judiciaire . Nous avons donc engagé des réformes (...). Ce qui a permis à la nation d’affronter le défi, de façon plus large, plus globale.
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Nous avons protégé les ménages les plus modestes.
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Pourquoi les banques sont-elles traitées comme des lieux saints ?
(...) En 2006 et 2007, on a commencé à entendre des critiques. Je me suis demandé alors : que disent les agences de notation ? Elles dressaient pour les banques islandaises un très bon bulletin de santé. Les banques européennes et américaines faisaient toutes du business avec nos banques, et désiraient toutes en faire davantage !
Les agences de notation, les grandes banques, tout le monde avait tort. Aujourd’hui, les gens continuent à écouter les agences de notation. Il faudrait leur demander : si vous vous étiez autant trompés sur les banques islandaises, pourquoi auriez-vous raison aujourd’hui sur le reste ?
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Cette idée, répandue dans les sociétés occidentales, que les marchés financiers doivent représenter la part souveraine de notre économie, et devraient être autorisés à grossir sans contrôle et dans la mauvaise direction, avec pour seule responsabilité de faire du profit et se développer... Cette vision est très dangereuse. Ce qu’a démontré l’Islande, c’est que lorsque ce système a un accident, cela a des conséquences politiques et démocratiques dramatiques.
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Il est donc difficile d’arguer aujourd’hui que l’adhésion à l’euro est une condition indispensable à la réussite économique. Pour ma part, je ne vois pas d’argument nouveau qui justifierait l’adhésion de l’Islande à l’euro .
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Après la chute des banques, ces talents se sont retrouvés sur le marché du travail. En six mois, ils avaient tous été embauchés...
►http://www.rue89.com/2013/02/28/le-president-islandais-trop-de-banques-cest-une-mauvaise-nouvelle-240109