• Arab Spring, Syria Crisis Were Key In Turkish-Israeli Rapprochement

    By : Mustafa al-Labbad Translated from As-Safir (Lebanon)

    First Published : March 26, 2013/ Posted on : March 31 2013
    Translated by : Al-Monitor

    http://www.al-monitor.com/pulse/politics/2013/03/turkey-israel-rapprochement-arab-spring.html

    Relations entre Ankara et Israël et perception de leurs intérêts réciproques :

    Relations entre les deux pays
    – Elles sont anciennes. Ankara a été le premier pays musulman de la région à reconnaître Israël et aura servi à limiter son isolement diplomatique. Cette relation s’est longtemps inscrite dans le cadre de la guerre froide.
    – La doctrine stratégique des deux pays était alors articulée autour de menaces communes que constituaient les Etats arabes radicaux de la région : Egypte, Iraq et Syrie.
    – La chute du régime soviétique a rapproché les deux pays.
    – Après l’occupation de l’Iraq en 2003, la Turquie s’est rapprochée de la Syrie et de l’Iran : dès lors, elle n’avait plus de voisins hostiles et pouvait imaginer une diplomatie régionale plus ambitieuse.
    – Les deux alliés ayant perdu leurs ennemis communs, la perception de leurs rôles respectifs dans la région s’en trouvait altérée et ouvrait la voie à une confrontation diplomatique.
    – Cette confrontation s’est déclarée à la Conférence de Davos (2009) et aggravée avec l’affaire de la flotilla (2010).
    – Le Printemps arabe, y compris la chute probable du régime d’Assad, ne pouvait qu’inciter la Turquie et Israël à réfléchir ensemble à l’avenir de la Syrie et de la région.

    Perception israélienne
    – Un accord global avec les Palestiniens ne pourra être trouvé que grâce à des mouvements politiques organisés pouvant influencer la rue arabe.
    – Une explosion régionale provoquerait de graves difficultés économiques et sécuritaires pour Israël. La Turquie étant le premier soutien régional des Frères musulmans, un rapprochement ne peut qu’être bénéfique. La frontière israélo-syrienne s’en trouverait mieux sécurisée.

    Perception turque.
    – La diplomatie turque n’est désormais plus en mesure d’influencer Damas. Son « soft power » s’est érodé.
    – Sa coordination avec Israël et son alliance avec le Qatar renforcent sa main face à l’Iran et ses alliés régionaux, facilitent la réconciliation avec ses citoyens kurdes et la place en bonne position dans la négociation sur les droits gaziers dans le cadre des récentes découvertes de gaz au large des côtes de Chypre.

    Conclusion : Les relations entre la Turquie et Israël sont bonnes quand les intérêts de chacune des deux parties sont satisfaits, quand leurs préoccupations sécuritaires se rejoignent et quand leurs rivaux stratégiques sont les mêmes. C’est la situation actuelle qui explique les « excuses » d’Israël à Ankara. A contrario, leurs relations se dégradent quand leurs intérêts nationaux divergent et quand leurs ennemis communs se raréfient. En définitive, le Printemps arabe aura été le « liant » de la réconciliation entre les deux pays.

    Summary : While the US has helped broker a rapprochement between Israel and Turkey, Mustafa al-Labbad argues that the relationship between the two countries is based on mutual interests and is directly tied to the events in Syria.
    “The coordination between Ankara and Tel Aviv will soon put Damascus between the grips of a vise, minimizing the spillover effect of the civil war taking place within Syria upon Israel’s borders. Tel Aviv fears that, should Syria collapse, Israel’s northern border will be exposed to attacks by insurgents with radical Islamic affiliations. The regional balance of power in the Middle East changed after the phone conversation that took place several days ago [March 22] between Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu and his Turkish counterpart Recep Tayyip Erdogan, in which the former apologized to the latter for the killing of nine Turkish citizens in the incident involving the 2010 freedom flotilla and offered to pay compensation to their family members. After the 2010 event, the relationship between Ankara and Tel Aviv deteriorated to the extent of harming American interests in the region ; Israel and Turkey had historically depended on the relationship in order to construct diplomatic arrangements that effectively safeguarded their own interests.
    Therefore, American President Barack Obama set out to repair Turkish-Israeli ties. During his visit to Israel, he encouraged Netanyahu to speak to Erdogan so that the door might be reopened to an improvement in relations. To be more precise, Netanyahu and Erdogan’s conversation highlighted developments in the Middle East in the wake of the Arab Spring, and the desire of both nations to cooperate in facing them.”

  • A Istanbul, le 19 mars, le Qatar impose la formation d’un « gouvernement provisoire » syrien et la nomination d’un « premier ministre », Ghassan Hitto (un citoyen américain), au détriment de celui qui avait été précédemment choisi par ce même Qatar et l’Arabie saoudite (Asaad Mustafa, ancien ministre de l’Agriculture syrien). La prochaine étape pourrait être l’admission de ce gouvernement provisoire au sein de la Ligue arabe (Réunion à Doha le 26 mars) au siège jadis occupé par la Syrie d’Assad. Ce « coup » diplomatique prend à contrepied l’Arabie saoudite, une partie de l’opposition syrienne qui a gelé sa participation aux travaux de la Coalition nationale des forces de la révolution et de l’opposition syrienne dont le président, Moaz Khatib, s’était résolu à favoriser une solution diplomatique plutôt que l’option militaire (le « moindre des deux maux »), les Frères musulmans qui ont fini par se rallier au choix qatari par crainte de voir revenir l’Accord de Genève (30 juin 2012) qui prévoit la participation du régime d’Assad à un gouvernement transitoire et Lakhdar Brahimi, Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, qui militait pour que l’opposition syrienne accepte le maintien d’Assad pour quelque temps encore (2013, voire 2014).

    Qatar Trumps Saudi Arabia On Syrian Opposition Leader

    Mohammad Ballout Translated from As-Safir (Lebanese independent ’leftist’ newspaper)
    http://www.al-monitor.com/pulse/politics/2013/03/qatar-appoint-coalition-head-syria.html#ixzz2OFaCyaxb
    A “temporary Syrian government” for the opposition ... a Qatari coup against Saudi Arabia in the National Coalition for Syrian Revolutionary and Opposition Forces (NCR) ... and the sabotaging of the US-Russian understanding. The first fruit of the above is that 12 NCR members froze their memberships a few hours after provisional prime minister Ghassan Hitto presided over his new Syrian “government” in contravention of the deal that Qatar and Saudi brokered among the various wings in the NCR.

    #Qatar #Saudi Arabia #National Coalition for Syrian Revolutionary and Opposition Forces #Arab League #Ghassan Hitto #Asaad Mustafa #Moaz Khatib #US #Russia #Geneva Accord #Muslim Brotherhood #Syrian National Council #Mustafa al-Sabbagh #John Kerry #Sergei Lavrov #Lakhdar Brahimi

  • Le Safir revient sur le rapprochement entre Russe et Américains sur la question syrienne : John Kerry déclare vouloir des négociations entre (nommément) Assad et l’opposition : Kerry Backs Political Solution ; Khatib Faces Dissent. Quelqu’un a prévenu Laurent Fabius ?
    http://www.al-monitor.com/pulse/politics/2013/03/us-supports-negotiations-syria.html

    This purpose of this conference was to clearly and unambiguously favor a negotiated settlement which converged with the Russian viewpoint and confirmed that the Russian-American rapprochement had been transformed into an agreement worth putting to the test.

    In the joint news conference with his Norwegian counterpart yesterday, the American secretary of state listed a number of American and European objections concerning the role that President Bashar al-Assad might play in the transitional process. He called on the Syrian president by name to sit down with representatives of the opposition at the negotiation table, negating the previous demand that he be removed from office.

    Kerry said, “We want to see Assad and the Syrian opposition sitting at the same table to establish a transitional government as laid out in the Geneva Accords.”

    L’article original :
    http://www.assafir.com/Article.aspx?EditionId=2411&articleId=1565&ChannelId=58005&Author=محمدبلوط

    خلال ساعات فقط وبطريقة متزامنة، انفجر الخلاف داخل «الائتلاف» السوري المعارض حول دعوة رئيسه معاذ الخطيب إلى التفاوض مع النظام، مشيراً إلى بدء العدّ العكسي لإخراجه من زعامة «الائتلاف»، فيما كان الراعي الدولي الأول الأميركي لأكبر كتل المعارضة السورية تأثيراً، يحسم أمره في مؤتمر صحافي في واشنطن، ويعلن على لسان وزير خارجيته جون كيري انحيازه الواضح والصريح لحلّ تفاوضي يرجح الوجهة الروسية، ويؤكد أن التقارب الروسي ـ الأميركي أصبح تفاهماً يستحق الاختبار.

    وأسقط وزير الخارجية الأميركي من مؤتمره الصحافي مع نظيره النروجي، ظهر أمس، دفعة واحدة كتلة من الاعتراضات الأميركية والأوروبية حول موقع الرئيس بشار الأسد في العملية الانتقالية، وذلك بتسميته الرئيس السوري بالاسم في الدعوة التي أطلقها إلى إجلاسه، بجانب ممثلين عن المعارضة، إلى طاولة حوار سياسي حول سوريا، بعد أن كان المطلب الأولي هو تنحيته.

    وقال كيري «نريد أن يجلس الأسد والمعارضة السورية إلى طاولة المفاوضات، بغية تشكيل حكومة انتقالية ضمن الإطار التوافقي الذي تمّ التوصل إليه في جنيف».

  • Les menaces à peine voilées des pétromonarchies contre le Liban
    http://www.al-monitor.com/pulse/politics/2013/03/lebanon-gulf-relations.html

    According to the same observers, those words meant that “these states had gone beyond feeling resentment, to tacitly warn of possible security-related consequences brought about by the incomplete compliance with the Baabda Declaration. There is a major question mark over the letter’s mention of the Lebanese people’s interests and safety; for everyone knows that there are close to 600,000 Lebanese who work in the Gulf states, and whose fate might be at risk if there were a breach in Lebanon’s neutrality in relation to its Arab milieu and more specifically to the Syrian crisis.”

    A source knowledgeable about the letter described it as “unprecedented,” further adding that it “was brought about by the Gulf states’ feeling of resentment toward Lebanon’s stance vis-à-vis the events taking place in a number of Arab countries. Some positions espoused by [Lebanese] politicians had very negative repercussions and jeopardized the livelihoods of peaceful Lebanese working abroad in a manner that reversed the previously held perception that they were a peaceful and open people who only harbored goodwill towards their brothers.”

    En réalité, ça fait des années que les ressortissants libanais (principalement chiites) subissent expulsions et vexations dans le Golfe, que les pétromonarchies organisent le boycott du tourisme au Liban.

    Accessoirement, cela pose la question de l’économie de la dette instaurée par Rafic Hariri, et le poids politique de la dépendance du Liban à ses créanciers.

    • as tu des informations sur la détention de la dette par les Arabes du Golfe et leurs banques ? Je me souviens d’un billet de ton blog sur l’économie politique de la dette au Liban où tu citais Charbel Nahas, mais c’était plutôt au profit des banques libanaises et donc de l’élite financière locale (notamment Hariri et sa clique).
      Nidal, 2007, Le racket de la dette, Loubnan ya Loubnan : 30 janvier 2007, < http://tokborni.blogspot.com/2007/01/les-racket-de-la-dette.html > (consultation le 9 août 2011)

    • Oui, je pensais aussi que ma tournure n’était pas claire, puisque la dette est largement détenue localement (et de plus en plus sur les marchés internationaux).

      En fait, la logique que je voulais suggérer est plus longue (d’où le fait que je l’ai coupée) : l’économie de la dette fait qu’il y a une très faible économie « réelle » au Liban, une classe moyenne très faible, dont les enfants s’expatrient. L’économie du Liban dépend donc lourdement de facteurs qui marquent sa dépendance :
      – système bancaire et ses limites (opacité, mais qui recule sous les pressions internationales), présence de fonds arabes (on me dit souvent que l’argent de la manne pétrolière a disparu dès les débuts de la guerre civile et n’est pas réellement revenue),
      – tourisme des arabes du Golfe, qui boycottent officieusement le Liban depuis la défaite du gouvernement Hariri,
      – argent des expatriés, et notamment une grande part de l’« élite » économique libanaise est constituée d’expatriés qui passent beaucoup de temps dans le Golfe ; il y a certes des expatriés dans le monde entier, mais ceux du Golfe restent une sorte d’élite locale (ils n’ont pas totalement émigré, ils font des allers-retours, leurs familles restent souvent au Liban…).

      C’est cette logique d’économie de la rente, d’absence d’industries fortes, largement des conséquences de l’économie de la dette (article que tu cites) qui rendent le pays dépend des dépôts bancaires, du tourisme arabe et des expatriés du Golfe. Les deux derniers éléments sont clairement menacés régulièrement depuis quelques années.

      Mais il reste une dépendance politique directe : ce sont les grands rounds internationaux destinés à « sauver le Liban » plombé par sa dette. Et là, la dépendance à la bonne volonté des pétromonarchies est absolument énorme. Autant un gouvernement Saniora/Hariri pouvait obtenir des dons et prêts avantageux des arabes soutenus par les Américains, autant un gouvernement Mikati/Hezbollah ne peut certainement pas espérer renégocier grand chose lors d’une grande conférence internationale.

    • merci de ces précisions. Tout à fait OK bien sûr le poids des Arabes du Golfe dans le soutien financier au Liban dans la décennie 2000. Je l’avais illustré ici :


      un bail out aujourd’hui serait très difficile à organiser... même si la dette par rapport au PIB a tendance à diminuer (136% aux dernières nouvelles / 158% au maximum je pense).
      Je serai intéressé de savoir d’où ils tirent ce chiffre de 600.000 Libanais dans le Golfe. Pas absurde mais en même temps élevé (15% de 4 M de résidents supposés).

  • Damascus Open to Dialogue With ‘Moderate Militants’ - Al-Monitor: the Pulse of the Middle East
    http://www.al-monitor.com/pulse/politics/2013/03/russia-syria-dialogue-call.html

    As a possible solution to the crisis, the Syrian regime might agree to the assimilation of some armed factions into the army, following a cease-fire that would precede work on a political resolution. The Syrian regime never abandons a sometimes surprising optimism in its ability to regain the political initiative, during the worst of circumstances.