Le viol, le quotidien des Indiennes d’Amérique

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    Lisa est avocate et défend les survivants de violences sexuelles et domestiques à White Earth Nation. Elle se souvient d’une jeune adolescente qu’elle a tenté de persuader de porter plainte suite à son agression.
    « J’ai déjà parlé de ça avec ma mère. Lorsque je suis violée, nous n’en parlons pas parce que nous savons que ça ne sert à rien. Nous ne voulons pas causer de problème à notre famille. »
    Ce témoignage à Al Jazeera démontre l’ampleur du problème : elle dit « lorsque je suis violée », et non « si je suis violée ».
    Les Amérindiennes ne portent que très rarement plainte pour les violences dont elles sont victimes. Les centaines de kilomètres qui les séparent des médecins légistes et des procureurs contribuent à ce silence, remarque Al Jazeera. Le New York Times rapporte qu’au niveau national, l’agresseur n’est arrêté que dans 13% des cas déclarés par les Amérindiennes, contre 32% pour une non-autochtone.
    Les violences domestiques sont le fait des Amérindiens, mais 86% des viols et agressions sexuelles contre les Amérindiennes sont commis par des non-autochtones. Ce chiffre, fournit par le département de justice américain, s’explique en partie par la localisation des réserves. White Earth Nation, où vit Lisa, est située dans le comté de Mahnomen, où la moitié de la population est blanche.
    « J’appelle ça une chasse, les non-natifs viennent ici chasser. Ils peuvent venir nous violer en toute impunité sur nos terres parce qu’ils savent que nous ne pouvons pas les toucher. L’Etat américain a créé cette atmosphère. »
    Comme l’explique à Al Jazeera Sarah Deer, professeur de droit dans le Minnesota, « il y a une histoire du racisme et de l’oppression des Amérindiennes qui fait que les prédateurs pensent que nous sommes vulnérables et non protégées par le système. »

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