• Abren centros de votación para decisivas elecciones en El Líbano | HISPANTV
    https://www.hispantv.com/noticias/el-libano/376216/elecciones-parlamentarias-candidatos-hezbollah-hariri

    Un seenthissien pour m’aider ? Affichette dans un bureau électoral de Mina el-hosn à Beyrouth. On y lit «chambre 1», «masculins», jusqu’ici twout va bien. Que vient faire le «isrâ’îlî» dessous , avant la mention «des n°362 à 911» ???

    #élections #liban

  • Remarques préliminaires sur les élections à Beyrouth
    L’incertitude des sources
    Deux jours après les élections municipales à Beyrouth, le site du ministère de l’Intérieur ne fournit toujours pas de données officielles sur les résultats des municipales à Beyrouth et seulement des résultats partiels pour d’autres régions (voir cette page en arabe : http://interior.gov.lb/AdsDetails.aspx?ida=206 et un commentaire dans l’OJ sur ce point : http://www.lorientlejour.com/article/985221/municipales-plus-de-36h-apres-la-fin-du-vote-les-resultats-officiels- et http://www.lorientlejour.com/article/985387/des-methodes-archaiques-a-lorigine-dun-retard-inacceptable-dans-le-de).
    Plusieurs témoignages qui ont circulé montrent le désordre assez invraisemblable et les approximations qui entourent le dépouillement et les décomptes (repostés de FB sur le blog de Souha Tarraf : https://libanchroniquesciviles.wordpress.com/2016/05/10/zay-ma-hiyye-ou-larchaique-administration-libanaise-du-depouillement-des-votes-electoraux-par-joe-khoury/?fb_action_ids=1706078479647194&fb_action_types=ne).
    La LADE, l’association de surveillance des élections, dénonce de nombreuses fraudes, en forte hausse(http://www.lorientlejour.com/article/985199/la-lade-denombre-647-infractions-le-premier-jour-du-scrutin.html). Les erreurs, parfois non intentionnelles, sont très nombreuses et obligent à de multiples recomptages.
    Les données qui circulent sur les résultats et qui donnent 40% à Beirut Madinati sont tronquées et ne mentionnent que les candidats de cette liste et de celle des Beyrouthins (alliance de tous les partis politiques). Les noms des candidats des deux autres « listes » (Liste des citoyens et citoyennes et liste des Ahbaches ou disons des sunnites identitaires) sont absents. Il est donc difficile de savoir quel score a réellement fait Beirut Madinati.

    L’image qui circule avec les résultats tronqués


    Ces incertitudes sur les données font que ces réflexions sont préliminaires et doivent être confirmées par des données plus précises.

    Relativiser l’abstention
    Il n’y a pas non plus, en dehors du chiffre de 20,47% qui circulait dimanche soir, de données précises sur les inscrits, les votants, les blancs et nuls, etc. (encore moins selon les trois grandes circonscriptions). Dans la Beqaa, le taux de participation semble avoir été de l’ordre de 50%.
    Mais ces données ne veulent rien dire en elles-mêmes. Je renvoie ici à l’Atlas du Liban publié en 2007, chapitre 3 : http://books.openedition.org/ifpo/418
    Au Liban, en effet, les citoyens ne sont pas inscrits et ne votent pas là où ils habitent mais en général (à de rares exceptions) dans leurs villages d’origine. En effet, une décision du gouvernement en 1946 a rendu quasiment impossible le fait de modifier le lien d’enregistrement à l’état-civil et donc sur les listes électorales (selon Charbel Nahas dans une conférence tenue à la Maison du Liban à Paris en novembre 2015). Il en résulte plusieurs conséquences :
    – la structure actuelle du peuplement ne correspond plus du tout à la répartition géographique des électeurs. Le pays réel ne correspond plus au pays légal. Ces données officielles ne prennent pas en compte environ 80 ans de migrations multiples depuis 1932, dernier recensement de la population et moment de fixation de cette domiciliation légale : migrations des zones rurales vers les villes de la côte ; migrations forcées liées à la guerre ; migrations internationales permanentes, semi-permanentes ou saisonnières. Sans même parler des Libanais partis il y a parfois plus d’un siècle et qui peuvent encore posséder ou au moins revendiquer la nationalité libanaise et être inscrit quelques part, des centaines de milliers de personnes ont ainsi quitté le Liban depuis la fin de la guerre civile mais peuvent toujours être enregistrés.
    – Dans les régions rurales, la population inscrite est généralement très supérieure à la population résidente (même si les choses sont compliquées car une partie de la population a gardé des liens et fréquente le village de manière saisonnière ou pour les élections. Dans les villes et les banlieues, la population inscrite est au contraire en général très inférieure à la population résidente. Pour cette raison, il est compliqué de considérer des chiffres de participation globaux, à l’échelle des régions. Un 50% de participation dans la Beqaa ne veut pas dire la même chose en zone rurale et en zone urbaine.
    – Beyrouth correspond à une situation particulière par rapport aux autres villes où le nombre d’inscrits est très supérieure au nombre de résidents. Les données qui circulent parlent de 476.000 inscrits sur les listes électorales à Beyrouth. Or selon les dernières données de l’administration centrale des statistiques en 2007 qui proposent des estimations de la population à partir du décompte des immeubles et des logements et en appliquant un nombre moyen d’habitants par ménage, la population résidente à Beyrouth est d’environ 380.000. Cet écart s’explique par la dédensification en cours à Beyrouth et la gentrification qui poussent les gens à déménager en banlieue, ainsi qu’à un mouvement de migration international fort (qui touche notamment plus fortement la communauté arménienne).
    Si on estime que 25% ont moins de 21 ans et ne sont pas en âge de voter, on arrive à 285.000 résidents en âge de voter. Soit un ratio théorique de 60%, même si nombre de ces résidents en réalité ne sont pas inscrits à Beyrouth mais ailleurs. Donc les 97500 électeurs qui correspondent au chiffre de participation de 20,47% sont à comparer à ces 285000, soit un taux recalculé de participation de l’ordre de 34,5%.
    cf. ce poste de Mona Harb sur FB :

    Where are the 80% beirutis who did not vote yesterday?
    –How many chose not to vote? I am not sure they’re that many...
    –How many do not live in the city anymore? Probably a good number..
    –How many are living more or less comfortably in suburbs, and are apathetic about the capital city that shun them away with its unjust, unequal and corrupt urban policies (housing, infrastructure, and services)? Probably a big number as well. We know for a fact that more than half Beirutis do not live in the city anymore.

    https://www.facebook.com/mona.harb.33/posts/10154054896241221?pnref=story

    Pour interpréter cette abstention forte, il faut distinguer plusieurs groupes d’inscrits et notamment
    – la population absente du pays, qui ne revient pas voter pour des élections locales sauf si on lui paye le billet (ce qui s’est passé en 2009 pour les élections législatives notamment de la part du Courant du Futur qui a ainsi « mobilisé » ses troupes au sens propre), et la population qui réside ailleurs que dans Beyrouth et qui se détourne d’enjeux politiques qui ne la concerne pas directement. Ces deux groupes représentent potentiellement la différence entre les 476000 et les 285000 évoqués ci-dessus, donc 191000 soit 40% de l’électorat. Mais en pratique, cela peut être bien plus que cela. Les 285000 résidents à Beyrouth en âge de voter n’y sont pas forcément inscrits et cela rend donc très difficile d’interpréter ce chiffre de participation, qu’il soit de 20,47% ou de 34,5%. De ce point de vue, la première cause de l’abstention au Liban, notamment pour les élections locales, c’est sans doute la manière même dont est organisé le vote, c’est-à-dire la disjonction entre le lieu de vie et le lieu d’exercice politique.

    Le vote en faveur de Beyrouth Madinati (ma ville)
    Dernière remarque au sujet des scores respectifs des deux listes : les données qui circulent (cf. notamment https://stateofmind13.com/2016/05/10/40-of-beirutis-voted-for-beirut-madinati-yes-change-is-possible/13165931_10154823413818294_8449035637678219607_n/#main) montre que la liste des Beyrouthins (celle des partis politiques réunis) atteint entre 47000 et 39000 voix, soit en moyenne 43000 (j’y vais à la hache) alors que celle de BM atteint de 32000 à 28000 soit en moyenne 30000. A elles deux, elles atteignent donc environ 73000 en moyenne.
    Sur l’ensemble des votants (on ne connait pas les blancs et les nuls) on a donc
    Les Beyrouthins : 44%
    Beyrouth madinati 31%
    les deux autres listes, les blancs et les nuls atteignant 24500, soit 25% ce qui n’est pas rien et il faut absolument connaître ces chiffres manquants.
    Par circonscription (sur ce point voir les analyses intéressantes de https://moulahazat.com/2016/05/11/what-beiruts-election-results-tell-lebanon-can-hope-for-change), on note que BM l’emporte à Achrafieh, où l’électorat chrétien est dominant (environ 9000 voix contre 6500 à la liste des Beyrouthins). Scarlett Haddad faisait état de rumeur selon lesquelles l’électorat aouniste voterait volontiers pour BM : ce n’est pas impossible, il faut regarder plus en détail que je ne peux le faire ce soir les données par candidat.
    Dans la deuxième circonscription, qui rassemble où Arméniens et chiites représentent environ les deux tiers des électeurs, BM ne fait pas un très bon score. Hariri a accusé certains partis d’avoir fait voter pour BM mais ce n’est sans doute pas le cas dans cette circonscription.
    Plus intéressant, dans la troisième circonscription, une partie du vote sunnite échappe à la liste des Beyrouthins et Beyrouth madinati emporte un bonnombre. On ne sait pas par contre ce qu’on fait les deux autres listes, notamment la liste Ahbache même si Scarlett Haddad dans son commentaire dans l’OJ indique qu’elle a été finalement contenue par des accords).
    cf. la carte des circonscriptions avec des données de 2009 :

    Conclusion
    Les données dont on dispose sont très fragmentaires et rendent toute interprétation très difficile. Une absention structurelle existe en raison du décalage entre lieu de vie et lieu de vote. Toute lecture politique locale en est rendue très délicate. Le mode de scrutin plurinominal qui octroie tous les élus à la « liste » arrivée en tête ne permet pas de représenter au conseil municipal la percée d’une opposition d’un type nouveau, antiparti, représentée par Beyrouth Madinati. Réduire cette liste à un électorat bobo (cf. discussion brève ici : http://seenthis.net/messages/487807) paraît discutable. Elle me paraît exprimer l’aspiration d’un électorat diversifié en rupture avec les partis, notamment les partis chrétiens (mais pas uniquement), vu les scores à Acharafieh.
    Il ne faut pas oublier les autres forces en présence, dont les données n’ont pas encore circulé (si qqun voit, merci de me signaler).
    Bonsoir pour l’instant.

  • Préparant une mise à jour de l’Atlas du Liban paru en 2007 à l’IFPO (http://books.openedition.org/ifpo/402), je voudrais réaliser une carto/infographie récapitulant l’ensemble des victimes (morts) des conflits libanais depuis 2004-2005. Je ne sais pas encore si ce serait plutôt un chronograme ou plutôt une carte . Je pense faire à la fois une courbe chronologique et une carte avec des camenberts distinguant les types de conflits par région (attentats/conflits armés miliciens/conflits aux frontières (Arsal-autres batailles - Chebaa s’il y a eu des morts)/guerre de 2006)

    Je cherche des sources pour cela. Il y a en bcp dans wikipedia
    J’envisage d’utiliser les listes suivantes. Pourriez vous svp m’indiquer ce que vous en penser et si vous avez d’autres suggestions. Merci d’avance !

    Liste des attentats :
    https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Lebanon_bombings_and_assassinations_(2004%E2%80%93pres

    Guerre de 2006 :
    https://en.wikipedia.org/wiki/Casualties_of_the_2006_Lebanon_War

    Conflit autour de Nahr el Bared-Tripoli 2007
    https://en.wikipedia.org/wiki/2007_Lebanon_conflict#Casualties

    8 mai
    https://en.wikipedia.org/wiki/Timeline_of_the_2008_fighting_in_Lebanon

    Depuis 2011
    https://en.wikipedia.org/wiki/Timeline_of_violent_events_relating_to_the_Syrian_Civil_War_spillover_
    et
    https://en.wikipedia.org/wiki/Timeline_of_violent_events_relating_to_the_Syrian_Civil_War_spillover_
    #cartographie #Liban

  • Les ondes de choc des révolutions arabes - Presses de l’Ifpo
    http://books.openedition.org/ifpo/6686

    Les révolutions dans le monde arabe n’ont pas seulement ébranlé ou mis à bas des régimes réputés inamovibles. Leurs ondes de choc ont aussi bouleversé les relations des pays arabes avec les autres États du monde. C’est cette question fondamentale et pourtant peu explorée qu’aborde ce livre sur les répercussions des révolutions arabes à l’échelle régionale et internationale, à travers les exemples de la Turquie, de l’Iran, de la Russie, d’Israël et de la Chine. Chacun des chapitres de la pr.

  • Attention, tu vas tomber de ta chaise : Rifi : Hariri considering making central Tripoli a new Solidere
    https://now.mmedia.me/lb/en/lebanonnews/543168-rifi-hariri-considering-making-central-tripoli-a-new-solidere

    Justice Minister Ashraf Rifi said that Future Movement leader Saad Hariri is considering following the example set by his father, former Prime Minister Rafiq Hariri, by redeveloping Tripoli’s Syria Street - the center of much of the northern city’s violence.
     
    “I learnt from Social Affairs Minister Rashid Derbas that Hariri is thinking seriously about making Syria Street a model street,” Rifi told Future TV on Sunday.
     
    “[The project would resemble] what Rafiq Hariri made out of the [Green Line] in Beirut: Solidere, an artistic masterpiece of which we are proud.”
     
    He added: “Likewise, we shall see Syria Street become an artistic masterpiece... at the hands of Saad Hariri. The people will forget the periods of military conflict, fighting, shelling, and mortar fire.”

    Évidemment, si tu rases des quartiers entiers de Tripoli en expropriant des gens ruinés par les affrontements pour construire un décor de ville-fantôme avec des magasins de luxe sans clients, que même les ultra-riches ne veulent pas habiter, tout de suite l’ambiance va être plus calme. Après, « artistic masterpiece », je sais pas…

    • Le Histoire de Beyrouth de Samir Kassir n’est désormais plus très récent, mais je me souviens que ça faisait une agréable lecture pour la plage. Mais je pense qu’il faudrait directement demander conseil à @rumor, qui est évidemment la référence absolue (comme son nom l’indique) en matière de villes du Moyen Orient.

    • L’histoire ne vieillit pas trop mal, en général, et le livre de Kassir reste certainement la synthèse de référence (en gros il s’arrête en 2000). Toutefois, il souffre à mon avis d’un défaut de point de vue : il est vraiment écrit à partir du centre et il se focalise presqu’exclusivement sur le centre (plutôt la ville municipale), de sorte que les périphéries sont construites un peu comme des problèmes et les raisons des troubles qu’on connaît.
      Plusieurs travaux ont beaucoup renouvelé ces derniers temps l’histoire des périphéries : le livre de Mona Harb, qui évoque la banlieue du Hezbollah (et qui est très accessible) : Harb M., 2010, Le Hezbollah à Beyrouth (1985-2005). De la banlieue à la ville, Karthala, 300 p.
      Sinon, un autre texte très court expose ce problème de point de vue et propose une autre manière d’écrire l’histoire de la ville : Fawaz M., 2013, Notes on Beirut’s Historiography : Towards a People’s History of the City, in Des banlieues à la ville. Espaces et acteurs de la négociation urbaine, Beyrouth, Presses de l’Ifpo, < http://books.openedition.org/ifpo/3452 > (consultation le 5 juillet 2013)

    • Jabhat al-Nusra and Other Islamists Briefly Capture Historic Christian Town of Ma’loula

      By Matthew Barber for Syria Comment
      http://www.joshualandis.com/blog/jabhat-al-nusra-and-other-islamists-briefly-capture-historic-christian

      Until yesterday, the community in Ma’loula had avoided the direct presence of the conflict, but that all changed in the early morning (Wed., Sept. 4, reportedly around 5:30 am) when a Jordanian suicide-bomber named Abu Mus’ab al-Zarqawi (yes, same name as the famous al-Qaida figure) detonated a car bomb at the checkpoint guarding the entrance to Ma’loula, killing the soldiers there and allowing al-Qaida-linked rebels to roll into town in 20 pickup trucks with machine-guns mounted in the back.

      Here’s a photo of the bombing of the Ma’loula checkpoint from Jabhat al-Nusra:


      L’article de « Syria Comment » inclus des descriptions très détaillées (avec liens, vidéos des rebelles et photographies) de l’attaque des groupes

      Ahrar al-Sham, Jabhat al-Nusra, the Baba ‘Amr Brigades (a rebel group possibly affiliated with the SIF – Syrian Islamic Front), FSA Commandos Unit, and Soqour al-Sham

      [...]

      After the Islamist-led rebel alliance took the town, the Syrian regime responded by sending in aircraft to attack the rebel positions. This is the ever-disastrous pattern to the Syria conflict: rebels take a town doing its best to mind its own business, and the regime comes to the defense of the town and destroys it in the process. I spoke yesterday with a Syrian Christian who traveled near Ma’loula during the time of the attack. Like many Christians in the country, he has no love for the oppression of the regime, but remains somewhat “pro-regime” in relation to the conflict, since the threat of Islamists showing up and taking over his town outweighs his dislike of the regime. I asked him, “Regardless of the fact that these rebels invaded uninvited, would it not be better for the regime to just leave them alone, rather than conducting an airstrike on one of the most historical places in the country?” He responded sadly: “They don’t care. They will destroy anyplace the rebels are to be found.” He reminded me of other historical treasures that have been damaged through the regime’s response to rebel incursions, such as occurred in Palmyra, and recently at the Qal’at al-Hosn (Crac des Chevaliers), a magnificent Crusader castle and important tourist attraction that the regime bombed after rebels set up base inside. For someone who has defended the regime’s side during the conflict, his attitude of exasperation toward the scale of their responses was telling. Still, residents of Ma’loula have expressed gratitude for the military reinforcements sent in to expel the unwanted rebels. Many in Syria still prefer the devil they know to the one they don’t—though they’re getting to know the latter all the same.

  • Le vieil allié, la France a déjà bombardé Damas en 1925

    France, Syrie et Liban 1918-1946 - Le Mandat à l’épreuve des passions françaises : l’affaire Sarrail (1925) - Presses de l’Ifpo
    http://books.openedition.org/ifpo/3175

    (...) Dans la chronique ordinaire de la France des années vingt, on relève généralement que le bombardement de Damas, le 20 octobre 1925, a anéanti la carrière d’un général connu pour ses opinions républicaines et radicales, à qui le gouvernement du cartel des gauches avait confié un an auparavant la charge de Haut-Commissaire dans les États du Levant. Pour de multiples raisons, passé l’époque du cartel des gauches, on ne parla plus guère ni de l’affaire, ni du général Sarrail.
    (...)
    Le bombardement de Damas n’est en somme que l’épilogue sanglant d’une crise qui eut surtout pour cadre le Grand-Liban et qui relève dans une large mesure d’affaires « franco-françaises ». La présenter comme une nouvelle manifestation de l’antagonisme entre « cléricaux » et « anticléricaux », comporte plus d’un attrait. L’affaire ne fut-elle pas d’ailleurs perçue comme telle par ses acteurs, français et libanais ? N’a-t-elle pas éclaté dès le 29 novembre 1924 quand le radical Édouard Herriot rappelle le général Weygand, catholique fervent et déjà soupçonné d’œuvrer dans l’ombre au renversement de la République, et le remplace par le général Sarrail, un « vrai républicain », catalogué comme franc-maçon par quantité de ses détracteurs ? Ne s’est-elle pas développée dans le contexte très particulier de la brève expérience du cartel des gauches au cours de laquelle la question religieuse, pourtant sensiblement apaisée depuis 1914, se réveille et connaît une soudaine poussée de fièvre ?

  • Dahiyeh : Not Your Average Suburb | Al Akhbar English
    http://english.al-akhbar.com/content/dahiyeh-not-your-average-suburb

    In Dahiyeh, Beirut’s southern suburb, the poor live side by side with the middle class and the wealthy. There is little development taking place in the suburb, and the crime rate is increasing. Though Dahiyeh’s problems are not unique, the area’s social make-up is.

    Après l’article d’hier sur la puissance économique de la banlieue sud (http://english.al-akhbar.com/content/dahiyeh-engine-lebanese-economy), cet article insiste sur la diversité sociale et urbanistique de la banlieue-sud de Beyrouth, en fournissant quelques données chiffrées intéressantes et surtout en analysant la diversité des trajectoires sociales (études, migrations, professions) de ses habitants.
    Pour rappel, quelques universitaires se sont attachés, ces dernières années, à l’analyse de cet espace majeur, mais trop méconnu, de l’agglomération beyrouthine :
    – Mona Harb, voir ses travaux sur Académia : http://aub.academia.edu/MonaHarb. Notamment en libre accès, son petit livre de 1996 Politiques urbaines en banlieue sud de Beyrouth : http://books.openedition.org/ifpo/3578 mais son livre de 2010 actualise ces informations, notamment sur le fonctionnement socio-politique de la Dahiyeh. Elle publie ces jours ci un nouveau livre : Leisurely Islam : Negotiating Geography and Morality in Shiite South Beirut avec Lara Deeb (http://www.academia.edu/3770670/Leisurely_Islam_Negotiating_Geography_and_Morality_in_Shiite_South_Beirut)

    – Jihad Farah : http://triangle.ens-lyon.fr/spip.php?article3392
    J’avais parlé de sa thèse ici : http://rumor.hypotheses.org/1750 et on peut lire ici ses réflexions sur la politique municipale à Hadath : http://rumor.hypotheses.org/1765

    – Mona Fawaz : pas de pages web mais plusieurs textes accessibles via Google Scholar : http://scholar.google.fr/scholar?hl=fr&q=mona+fawaz&btnG=&lr=

    – Valérie Clerc-Huybrechts pour son livre en livre accès sur les quartiers irréguliers de Beyrouth : Clerc-Huybrechts, Valérie. 2008. Les quartiers irréguliers de Beyrouth  : Une histoire des enjeux fonciers et urbanistiques dans la banlieue sud. Presses de l’Institut Français du Proche-Orient. http://ifpo.revues.org/63.

    – Hiba Bou Akar : http://hampshire.academia.edu/HibaBouAkar. Elle travaille notamment sur les interfaces entre la banlieue sud chiite et ses marges druze et chrétienne.
    #Beyrouth
    #Dahiyeh

    • oui, en particulier dans les travaux de Mona Harb qui mettent en lien la construction et le (re)développement urbain de la banlieue-sud et l’émergence politique du Hezbolah. Les travaux de H. Bou Akar sont également attentifs aux enjeux communautaires et montrent comment l’urbanisme de la banlieue-sud se comprend à la lumière de la sanctuarisation confessionnelle de certains espaces.

  • Exclue ou pas exclue ? Situation ubuesque à la Fédération libanaise | À La Une | L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/823523/exclue-ou-pas-exclue-situation-ubuesque-a-la-federation-libanaise-.ht

    La Fédération internationale de basket-ball dénonce l’ingérence des milieux politiques libanais dans le championnat local de basket-ball, mentionnant expressément le ministre de l’Intérieur, qui avait personnellement demandé le report de la rencontre comptant pour les quarts de finale du championnat opposant le club de Amchit au club de Champville pour des raisons de sécurité, alors qu’il s’est avéré plus tard que les raisons évoquées n’étaient pas fondées.

    Le propre fils de Sleiman
    La FIBA reproche également au principal actionnaire de l’équipe de Amchit, qui est le propre fils du président de la République, d’avoir sciemment usé de son influence politique et d’avoir eu recours aux tribunaux civils pour annuler le résultat de cette même rencontre (la FLBB avait homologué la victoire de Champville par 20-0 sur tapis vert pour forfait de Amchit qui ne s’était pas présenté sur le terrain à la date prévue), alors que le règlement de la FIBA interdit l’ingérence de la politique ou de la justice civile dans tout ce qui a trait au monde du basket-ball libanais, dont les décisions sont uniquement du ressort de la Fédération libanaise de basket-ball.
    Réunie hier en urgence à 18h30, la FLBB a adressé une requête de grace à la FIBA lui demandant de revenir sur sa décision ou du moins permettre au Liban de participer au prochain championnat d’Asie de basket-ball (1-8 aout). Pas sûr que du côté de la FIBA, on ait apprécié les atermoiements et les tergiversations de la FLBB.

    Sur sport et politique au Liban, voir aussi :
    Quand la guerre ritualisée est au service de la passion partisane
    Football et élections au Liban, par Olfa Lamloum http://books.openedition.org/ifpo/2562
    Leah Boukhater « Basket au Liban », Outre-Terre 3/2004 (no 8), p. 129-130.
    URL : www.cairn.info/revue-outre-terre-2004-3-page-129.htm.
    DOI : 10.3917/oute.008.0129.
    Moroy, Franck. 2000. « Le sport comme adjuvant à l’action politique. Le cas du Hezbollah à Beyrouth ». Politix 13 (50) : 93‑106. doi:10.3406/polix.2000.1088.
    #Liban
    #sport
    #basketball

  • Les menaces à peine voilées des pétromonarchies contre le Liban
    http://www.al-monitor.com/pulse/politics/2013/03/lebanon-gulf-relations.html

    According to the same observers, those words meant that “these states had gone beyond feeling resentment, to tacitly warn of possible security-related consequences brought about by the incomplete compliance with the Baabda Declaration. There is a major question mark over the letter’s mention of the Lebanese people’s interests and safety; for everyone knows that there are close to 600,000 Lebanese who work in the Gulf states, and whose fate might be at risk if there were a breach in Lebanon’s neutrality in relation to its Arab milieu and more specifically to the Syrian crisis.”

    A source knowledgeable about the letter described it as “unprecedented,” further adding that it “was brought about by the Gulf states’ feeling of resentment toward Lebanon’s stance vis-à-vis the events taking place in a number of Arab countries. Some positions espoused by [Lebanese] politicians had very negative repercussions and jeopardized the livelihoods of peaceful Lebanese working abroad in a manner that reversed the previously held perception that they were a peaceful and open people who only harbored goodwill towards their brothers.”

    En réalité, ça fait des années que les ressortissants libanais (principalement chiites) subissent expulsions et vexations dans le Golfe, que les pétromonarchies organisent le boycott du tourisme au Liban.

    Accessoirement, cela pose la question de l’économie de la dette instaurée par Rafic Hariri, et le poids politique de la dépendance du Liban à ses créanciers.

    • as tu des informations sur la détention de la dette par les Arabes du Golfe et leurs banques ? Je me souviens d’un billet de ton blog sur l’économie politique de la dette au Liban où tu citais Charbel Nahas, mais c’était plutôt au profit des banques libanaises et donc de l’élite financière locale (notamment Hariri et sa clique).
      Nidal, 2007, Le racket de la dette, Loubnan ya Loubnan : 30 janvier 2007, < http://tokborni.blogspot.com/2007/01/les-racket-de-la-dette.html > (consultation le 9 août 2011)

    • Oui, je pensais aussi que ma tournure n’était pas claire, puisque la dette est largement détenue localement (et de plus en plus sur les marchés internationaux).

      En fait, la logique que je voulais suggérer est plus longue (d’où le fait que je l’ai coupée) : l’économie de la dette fait qu’il y a une très faible économie « réelle » au Liban, une classe moyenne très faible, dont les enfants s’expatrient. L’économie du Liban dépend donc lourdement de facteurs qui marquent sa dépendance :
      – système bancaire et ses limites (opacité, mais qui recule sous les pressions internationales), présence de fonds arabes (on me dit souvent que l’argent de la manne pétrolière a disparu dès les débuts de la guerre civile et n’est pas réellement revenue),
      – tourisme des arabes du Golfe, qui boycottent officieusement le Liban depuis la défaite du gouvernement Hariri,
      – argent des expatriés, et notamment une grande part de l’« élite » économique libanaise est constituée d’expatriés qui passent beaucoup de temps dans le Golfe ; il y a certes des expatriés dans le monde entier, mais ceux du Golfe restent une sorte d’élite locale (ils n’ont pas totalement émigré, ils font des allers-retours, leurs familles restent souvent au Liban…).

      C’est cette logique d’économie de la rente, d’absence d’industries fortes, largement des conséquences de l’économie de la dette (article que tu cites) qui rendent le pays dépend des dépôts bancaires, du tourisme arabe et des expatriés du Golfe. Les deux derniers éléments sont clairement menacés régulièrement depuis quelques années.

      Mais il reste une dépendance politique directe : ce sont les grands rounds internationaux destinés à « sauver le Liban » plombé par sa dette. Et là, la dépendance à la bonne volonté des pétromonarchies est absolument énorme. Autant un gouvernement Saniora/Hariri pouvait obtenir des dons et prêts avantageux des arabes soutenus par les Américains, autant un gouvernement Mikati/Hezbollah ne peut certainement pas espérer renégocier grand chose lors d’une grande conférence internationale.

    • merci de ces précisions. Tout à fait OK bien sûr le poids des Arabes du Golfe dans le soutien financier au Liban dans la décennie 2000. Je l’avais illustré ici :


      un bail out aujourd’hui serait très difficile à organiser... même si la dette par rapport au PIB a tendance à diminuer (136% aux dernières nouvelles / 158% au maximum je pense).
      Je serai intéressé de savoir d’où ils tirent ce chiffre de 600.000 Libanais dans le Golfe. Pas absurde mais en même temps élevé (15% de 4 M de résidents supposés).