« Vue d’aujourd’hui, la Révolution française est une immense leçon d’optimisme » - Entretien

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  • « Vue d’aujourd’hui, la #Révolution française est une immense leçon d’optimisme » - Entretien - Basta !
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    Que peut nous enseigner aujourd’hui la Révolution française ? Une crise économique, des privilèges établis, une dette terrible, une aspiration du peuple à l’égalité et au bonheur... La situation de 1789 ferait-elle écho à la nôtre ? Entretien avec #Eric_Hazan, éditeur et écrivain, qui invite à garder vivante la mémoire de ces moments d’incandescence révolutionnaire, à en préserver l’inspiration, face à ceux qui ne voudraient y voir qu’un « trouble malencontreux venu bouleverser de façon sanglante le mouvement général vers le libéralisme ».

    • J’ai vraiment apprécié la lecture du livre et son auteur est réellement une figure intellectuelle impressionnante, mais je suis dubitatif sur le point suivant :

      C’est le principal enseignement de la Révolution : avoir eu lieu. Cela nous montre que les évènements qui semblent les plus improbables, voire impossibles, peuvent survenir. En cela, c’est un événement très encourageant pour aujourd’hui.

      J’ai vaguement l’impression qu’une espérance révolutionnaire formulée ainsi, réduite à « gardons espoir ça peut arriver » est surtout le marqueur d’un terrible échec idéologique de notre part.

      Ou pour le dire autrement en recopiant une note que j’ai publiée ailleurs lors du passage de l’auteur par chez nous :

      “La Révolution française est là pour nous rappeler que l’inimaginable est toujours possible.” disait l’autre soir, l’éditeur Éric Hazan à propos de son dernier livre consacré au sujet. Et de suggérer qu’il ne fallait pas l’oublier en ces temps de « There is no alternative ».
      Depuis, je ne peux m’empêcher de penser que peut-être, oui, nous en sommes là : en être réduits à espérer l’inimaginable faute d’être en capacité d’imaginer d’autres possibles où nous projeter.
      Aspirer à l’inimaginable : triste défaite de la pensée critique ?

    • J’avoue, j’ai un peu le même ressenti que l’auteur (mais je n’ai pas encore lu son livre). Dans le contexte actuel d’immobilisme intégral face à la main mise du secteur privé sur les biens publics, la désintégration des services sociaux, les dérives de la finances au frais des contribuables, je n’imagine pas d’issue équilibrée résultant d’un dialogue et d’un débat équitable entre le pouvoir et les citoyens. Simplement parce que ce dialogue n’existe pas. Alors oui, par dépit de vivre dans une démocratie qui n’entend pas la voix de sa population, la révolution est un espoir intime. Je ne sais pas si cette situation est un échec de notre part ou une défaite de la pensée critique, j’ai surtout le sentiment qu’on ne nous as pas entendu. Trop de bruits dans la presse traditionnelle qui embrasse, avec les socialos et une frange d’intellos médiatisés qui se réclament de la gauche, les prérogatives du néolibéralisme soutenues traditionnellement par la droite. Maintenant l’autre donnée que je trouve inquiétante et qui ne trouve pas de similarité avec la révolution, c’est la montée de l’extrême droite.

    • Je crois que c’est la penser collectivement qui l’a fait échouer. Il y a indéniablement des idées soutenues par certains, des combats pas si lointains menés par d’autres mais pas de passerelles pour les relier. C’est peut-être là un des effets les plus pervers (et souhaité ?) du cloisonnement des sciences humaines et plus généralement de tous les domaines qui touchent les activités humaines. Pour le dire vite, il serait nécessaire que des personnes comme Lordon tissent des liens avec des personnes comme Rabhi, etc...