greek crisis

http://www.greekcrisis.fr

  • #Grèce. Victoire pour des cueilleurs de fraises victimes de #traite, contraints au #travail_forcé et visés par des tirs

    Après la victoire remportée à la Cour européenne des droits de l’homme aujourd’hui, jeudi 30 mars, par un groupe d’ouvriers bangladais, employés à la cueillette des fraises, sur lesquels leurs employeurs avaient ouvert le feu parce qu’ils réclamaient le versement de leurs salaires impayés, la directrice adjointe du programme Europe d’Amnesty International, Gauri van Gulik, a déclaré :

    « La décision rendue aujourd’hui est importante pour ces personnes et pour leur famille en ce qu’elle reconnaît la légitimité de leur action. Elle contribuera, nous l’espérons, à prévenir de futures atteintes aux droits fondamentaux. »

    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2017/03/greece-victory-for-strawberry-pickers-trafficked-into-forced-labour-and-sho

    –-> c’était mars 2017. Signalé par @isskein via la mailing-list Migreurop

    #exploitation #travail #fraises #traite_d'être_humains #esclavage_moderne #migrations #agriculture

    • Sur le même sujet, dans le New York Times...

      Greek Foremen Sought in Attack on Migrant Workers

      The police in the southern Peloponnese region of Greece on Thursday were seeking three supervisors of a strawberry farm accused of firing on a large group of Bangladeshi workers who had demanded unpaid wages, wounding 28.

      http://www.nytimes.com/2013/04/19/world/europe/greek-foremen-sought-in-attack-on-bangladeshi-migrant-workers.html?ref=worl

      Avec la photo d’un ami photographe grec, Giorgos Moutafis :

    • Fraises de saison

      Notre société émiettée, et sur la voie étroite de l’anthropophagie structurelle et structurante, remplira bientôt tous les critères de l’âge nouveau. C’est ainsi qu’à Manolada dans le Péloponnèse, des immigrés travaillant dans la production de la fraise... décidément de saison, qui ont osé réclamer leurs salaires impayés depuis six moins à leur patron néo-esclavagiste, ont été blessés, dont quatre grièvement. Les faits se sont déroulés mercredi 17 avril au soir, lorsque des hommes armés et chargés de superviser le travail des immigrés, ont ouvert le feu sur ces derniers. Les surveillants, ont utilisé des carabines pour disperser les travailleurs immigrés, deux cent personnes environ ainsi rassemblés réclamant leurs soldes. Temps de crise, aussi vécu et pratiqué via ses... authentiques rapports entre le capital et le travail, en passant par le racisme récurent, ce dernier, notons-le, n’aura pas attendu la crise pour agir... comme un grand.

      Car il faut souligner que l’esclavagisme et donc le racisme ordinaire ne sont pas à leurs débuts à Manolada, des faits avérés allant dans ce très mauvais sens, datent déjà de plusieurs années. Depuis jeudi matin, l’affaire de Manolada occupe tous les médias. Il y a eu même des appels, grecs et internationaux, pour enfin boycotter ces “fraises ensanglantées”. D’après le reportage du jour, à travers le quotidien Elefterotypia par exemple, “Des scènes de tentative d’assassinat en masse se sont déroulées mercredi, dans un champ pour esclaves à Manolada, dans la région d’Ilia, lorsque trois surveillants-argousins, pour le compte d’un propriétaire-producteur des fraise de la région, ont ouvert le feu sur des dizaines de travailleurs originaires du Bangladesh, ces derniers, exigeaient le versement de leurs salaires qui n’ont pas été versées depuis de six mois. Au moins 34 travailleurs ont été hospitalisés, tandis que deux hommes ont été arrêtés ce matin dans le village d’Ilia Pineias, pour avoir abrité et ainsi leur fournir une cachette, à deux des gardiens recherchés et auteurs présumés des faits. Sept travailleurs étrangers restent hospitalisés dans les hôpitaux de Pyrgos et de Patras, portant des blessures causées par de coups de feu qui étaient hier, dont un, en état critique mais stable. Trois immigrés légèrement blessés, restent sous observation à l’hôpital universitaire de Patras pour des raisons purement préventives. Ces ouvriers agricoles, n’avaient pas été payés pendant six mois exigé, c’est ainsi qu’ils ont exigé leurs soldes auprès de leur employeur mercredi après-midi, sur le lieu de leur travail, près de la rocade entre Pyrgos et Patras. Mais au lieu d’argent, ils ont essuyé les tirs des fusils de chasse surveillants. Les journalistes de la presse locale ont rapporté que les sommes réclamées par les travailleurs immigrés, iraient de 150.000 à 200.000 euros pour 200 personnes, ou plus exactement, elles correspondent à 750 à 1000 euros par travailleur. Selon un communiqué de la police, le propriétaire de l’exploitation a été arrêté, mais les trois auteurs présumés des coups de feu, lesquels d’après certains témoignages auraient pris la fuite à bord d’un véhicule en direction de Patras, sont toujours recherchés”.

      Pourtant, et dans la capitale certaines facettes de la vie courante trahissent bien cette normalité apparente, présumée précaire ou alors “définitive” d’après les gouvernants, c’est selon ! On remarque aussi, que par ce beau temps, bien que relativement frisquet de ces derniers jours, nos sans-abri, s’absentent parfois de leurs “demeures”, plus souvent qu’autrefois paraît-il. Ce qui est également le cas des petits vendeurs ou des cireurs de chaussures ambulants, disons-nous qu’au moins ces derniers conservent encore un certain statut social... économiquement reconnaissable aux yeux (fatigués) de tous. Puis, c’était à l’entrée du métro Monastiraki ce midi, qu’un nouveau (?) mendiant âgé faisait fuir tous nos regards visiblement gênés : “Au nom de Dieu, pourquoi vous ne m’aidez pas ?” Sans doute, encore “un riche habitant du Sud de l’Europe” qui scandalise tant les éditorialistes de la presse allemande ces derniers jours. Ce qui ne veut pas dire que “nos” classes aisées n’existent plus, bien au contraire. C’est par exemple récemment, lors d’une... expédition ethnographique en voiture dans les quartiers Nord de l’agglomération d’Athènes, c’est un ami venu en visiteur depuis la France qui avait souhaité redécouvrir les endroits de son enfance, que nous avons pu constater combien certaines tavernes résolument estampillées... de la classe moyenne-haute, ne désemplissent pas. L’ironie de l’histoire économique, c’est que devant ces oasis de l’ostentatoire et bien d’autres pratiques diverses et variées, on dénombre une quantité surreprésentée en ces grosses cylindrées de fabrication allemande. Ce qui a changé n’est pas tant la richesse affichée de cette composante (?) de la population que j’estime à environ 20%, mais surtout le fait que cette dernière devient désormais si visible pour cause d’effondrement de l’essentiel de l’immense ex-classe moyenne, “c’est comme du temps de mon enfance, ou comme dans les vieux films du cinéma grec des années 1960”, a fait remarquer mon ami Pavlos de Paris.

      Sur la Place de la Constitution mercredi après-midi, les passants et les animaux profitèrent du soleil ou de l’ombre, tandis qu’à l’intérieur de la station centrale du métro, deux micro-événements ont attiré un peu l’attention des passants : une vente d’objets hétéroclites ainsi que de sucreries, puis une exposition de photos sous le thème des visages humains à travers la ville. Au même moment, dans toutes les facultés du pays c’était un jour de vote, comme à la faculté d’Économie, pour certains étudiants, ce fut l’occasion de manifester également un certain mécontentement légitime, suite à la fermeture du site d’Athens Indymedia. Au centre-ville, on achète encore de la pacotille de Pâques, car Pâques orthodoxe c’est en début mai, on marchande si possible et surtout on compte partout les sous. Les passants, jettent parfois un regard intrigué, aux slogans révélateurs d’un certain temps présent qui s’éternise alors trop et pour cause : “Fuck the police” mais en caractères grecques, une petite bizarrerie pour cette raison précisément, ou encore ce slogan qui se répète parfois : “Le sex et la grève exigent de la durée”, on peut comprendre mais cela ne fait plus tellement rire grand monde désormais ; nous serions en train de perdre notre sens de l’humour (?), voilà ce qui peut être lourd de conséquences !

      Près des Halles d’Athènes, des affiches incitent à manifester, c’est pour le 19 avril, journée d’action et de mobilisation des retraités du pays, dans une marche de protestation qui se veut nationale.

      Sous l’Acropole et ses touristes, et sous certains regards inévitables, comme les fraises et leur saison décidément.


      http://www.greekcrisis.fr/2013/04/Fr0230.html

    • Immigration en Grèce : les damnés du Péloponnèse

      En Grèce, des immigrés clandestins ont trimé dans des champs durant des mois... sans être payés. Leur grève a fini dans un bain de sang, qui a ému l’opinion. Mais, quelques semaines plus tard, leur situation n’a guère changé.

      La balle s’est logée entre deux côtes, à quelques centimètres du coeur. D’un geste pudique, Abdul Rahaer lève un pan de sa chemise pour montrer la plaie. « Elle est entrée si profondément que le chirurgien n’a pu la retirer », murmure-t-il. Son regard file vers les champs de fraises, là où le drame a eu lieu, il y a plus d’un mois : « Je n’arrive toujours pas à croire qu’ils ont tiré sur nous... »

      Venu du Bangladesh, Abdul est entré illégalement en Grèce, comme tous les autres ouvriers migrants qui travaillent dans cette exploitation, située à Nea Manolada, dans l’ouest du Péloponnèse. Pour survivre, il a accepté ce job éreintant : ramasser des fraises cultivées sous des serres immenses huit heures d’affilée par jour.

      La région compte plus d’une centaine de fermes semblables ; plus de 10 000 hectares de cette terre aride et écrasée de soleil sont couverts de fraisiers. L’essentiel de la production est exporté en Russie et dans les pays Baltes. Pour la cueillette, qui s’étire entre janvier et juin, les producteurs font appel à des immigrés clandestins. « Chacun d’entre nous doit remplir 200 cagettes de 1 kilo, raconte Abdul. La chaleur est épuisante et nous sommes constamment courbés en deux. Lorsque nous arrêtons, à 14 heures, nous avons le dos cassé... » Cette main-d’oeuvre docile et corvéable à merci, la plupart des producteurs la rétribue 22 euros la journée par tête de pipe. Tous, sauf Nikos Vangelatos, l’employeur d’Abdul, qui avait décidé de ne pas payer ses ouvriers.

      Leurs témoignages rappelleraient presque l’esclavage de la Grèce antique : « Lorsque nous avons réclamé nos salaires, il nous a demandé d’être patients, raconte Abdul. Nous ne nous sommes pas méfiés. Partout, ici, les fermiers paient avec retard. Les mois ont passé. Nous avions juste le droit d’aller chercher de la nourriture dans un supermarché, une fois par semaine, où Vangelatos disposait d’un crédit. Et encore, c’était le strict nécessaire. A plusieurs reprises, nous sommes revenus à la charge. En vain. »

      Le 17 avril, les forçats de Nea Manolada votent la grève. « Nous avions besoin de cet argent », intervient Rifat. Né à Sylhet, dans le nord du Bangladesh, ce jeune homme de 32 ans illustre le sort de ces milliers de migrants, partis en Europe pour nourrir leur famille. Son père, invalide, ne pouvait plus subvenir aux besoins de ses six enfants. Il vend le champ familial et confie l’argent à son fils aîné. Parti à la fin de 2008, Rifat met un an pour atteindre la Grèce. Arrêté en Iran, il passe six mois dans une cellule sans fenêtre. Une fois libéré, il parvient en Turquie, qu’il traverse dans une cuve de camion-citerne. A Istanbul, il déjoue la surveillance des gardes-frontières grecs qui patrouillent sur le fleuve Evros, lieu de passage privilégié des clandestins. Pris en charge, à Athènes, par des compatriotes bangladais, il trouve un boulot de ferrailleur. Une chance : rares sont les « illégaux » qui parviennent à gagner leur vie dans la cité dévastée par la crise. Durant trois ans, il envoie 200 euros, tous les mois, à ses parents. Jusqu’à l’été dernier, où des policiers l’arrêtent en pleine rue. L’opération « Zeus hospitalier » bat alors son plein.

      Lancée par le gouvernement (centre droit) d’Antonis Samaras, qui veut mettre fin à des années de laxisme en matière d’immigration, elle vise à « nettoyer » les quartiers chauds de la capitale. Chassés, les migrants cherchent partout dans le pays des emplois de fortune. A Nea Manolada, les Bangladais affluent par milliers, car la nouvelle se répand de bouche à oreille : les exploitants agricoles ont besoin d’ouvriers. Rifat tente sa chance. Le jour de son arrivée, il suit les conseils d’un compatriote : « Va chez Vangelatos, il cherche des bras. » Mais il découvre vite à qui il a affaire. « Les contremaîtres nous insultaient sans cesse, raconte-t-il. Nous n’avions pas le droit de prendre de pause. » Jusqu’à ce fameux 17 avril...
      Coups de feu, trois Bangladais s’effondrent. C’est la panique

      La confrontation aurait dû rester pacifique. Mais les grévistes apprennent qu’une poignée de Bangladais a décidé, contre l’avis des autres, d’aller travailler. Les esprits s’échauffent. Les « jaunes » sont bousculés ; des bâtons, brandis. Les contremaîtres interviennent. « Fige re malaka ! [Barrez-vous !] » crient-ils aux mutins. La suite est confuse. L’un des surveillants, surnommé « Kaskadas » en raison de son amour immodéré pour les voitures de sport, va chercher une carabine. Il la braque sur les frondeurs. Coups de feu, trois Bangladais s’effondrent. Une seconde arme surgit, nouvelles détonations. C’est la panique. Profitant du désordre, les contremaîtres prennent la fuite. « Nous les avons cueillis à Amaliada, chez leur avocat, le lendemain matin », précise un officier de police. Dans le camp, c’est le chaos. 35 blessés gisent au sol. L’un d’eux a reçu plus de 40 projectiles sur le torse. Mohamad Hanief filme la scène avec son téléphone. « Pour avoir des preuves », explique-t-il.

      Postées sur Internet, les vidéos suscitent une vague d’émotion sans précédent. A Athènes, des manifestations de soutien sont organisées, tandis qu’un appel à boycotter les « fraises de sang » (#bloodstrawberries) est lancé sur les réseaux sociaux. Deux jours plus tard, le ministre de l’Ordre public et de la Protection du citoyen, Nikos Dendias, se rend sur place. L’affaire tombe mal : le Conseil de l’Europe vient juste de publier un rapport très critique sur l’augmentation des crimes xénophobes en Grèce. Régulièrement épinglé pour violation des droits des migrants, l’Etat grec peine à montrer sa bonne volonté. Le parti néonazi Aube dorée a nié l’existence des chambres à gaz pendant la Seconde Guerre mondiale, sans être inquiété par la justice. Et le projet de loi contre le racisme s’enlise : le texte en est à sa troisième mouture en quatre ans, tant il suscite de vives polémiques... Dendias doit donner des gages aux Européens. Devant les caméras, il promet que les migrants de Nea Manolada ne seront jamais chassés du pays.
      Leur régularisation ? « C’est extrêmement complexe »...

      De belles déclarations... rapidement balayées par le vent sec du Péloponnèse. Depuis que l’émotion médiatique est retombée, plus personne ne se soucie des grévistes de Nea Manolada. Leur régularisation ? « C’est extrêmement complexe », répond-on, un peu gêné, au siège de la Gauche démocratique, à Athènes. Seuls les 35 Bangladais qui ont eu la « chance » d’être blessés ont, à ce jour, reçu un papier officiel. Il y est reconnu qu’ils ont été « victimes d’esclavage », mais ce document n’a aucune valeur juridique. Quant aux autres... « Rien n’est prévu », avoue-t-on au ministère de l’Ordre public et de la Protection du citoyen.

      Fin d’après-midi, au campement des insurgés, trois tentes rudimentaires constituées de bâches et de bambous. Dans l’une d’elles, une dizaine d’hommes dorment sur des cartons. Des vêtements fatigués sèchent sur un fil. Près de l’entrée, sous un auvent, un Bangladais s’active au-dessus d’un fourneau. Sur le sol, posées sur un plastique, des cuisses de poulet dégèlent lentement. « Ce sont les dernières », s’inquiète Salam, l’un des rares, ici, à parler anglais. Quelques jours après le drame, l’ambassadeur du Bangladesh est venu livrer de la nourriture. Il n’en reste plus rien.

      Voilà deux semaines, un homme aux cheveux blancs et à la voix bourrue leur a rendu visite : Dimitri Vamvakas. « Je suis le nouveau patron, je n’ai rien à voir avec l’an-cienne équipe, leur a-t-il dit. Reprenez le travail, je vous promets que vous serez payés. » Mais Salam se méfie : « Et s’il était pire que l’autre ? Et nos salaires ? Ils nous doivent au total 180 000 euros ! »

      Le voici, justement, au volant de son camion, au milieu des serres. Tandis que nous approchons, un gardien, treillis et coupe militaire, surgit à moto. « Vous n’avez rien à faire ici, partez ! » éructe-t-il. Immédiatement, Vamvakas calme le jeu. Il tente un sourire. « Vous voulez des fraises ? Tenez, prenez tous les cageots que vous voulez ! » Puis : « Cette histoire est terrible, mais c’est un cas isolé, prétend-il. Les migrants sont bien traités, car nous avons besoin d’eux. Les Grecs ne veulent pas faire ce travail, ils n’ont plus le goût de l’effort. Quand je pense que je me suis engagé dans la marine à 12 ans... » Va-t-il payer les arriérés de salaires ? Il élude la question, part précipitamment. Avec toutes ces histoires, les fraises sont en train de pourrir, il faut sauver la récolte. « Vangelatos n’est pas un mauvais bougre, lâche-t-il en démarrant son moteur. Mais quand l’équipage commet des erreurs, c’est le capitaine qui trinque. »

      Nea Manolada, vers 22 heures. Des dizaines de Bangladais arpentent la rue principale, sous l’oeil impavide de vieux Grecs attablés. « Pour l’instant, il n’y a jamais eu de heurts entre habitants et migrants, commente Kostas Panagiotopoulos, en dégustant son café frappé. Mais les illégaux affluent sans cesse. Ils sont plus de 5000, alors qu’il n’y a que 2000 postes dans les plantations. La situation risque de devenir explosive. » Peau tannée et regard métal, Kostas possède une petite exploitation de 5 hectares. Il emploie une quinzaine de Bangladais, qu’il appelle tous par leurs prénoms. Et il n’a pas besoin de contremaître pour les gérer. Vangelatos ? « C’est un opportuniste, tranche-t-il. Il s’est fait un nom en vendant des fruits exotiques sur le marché d’Athènes, alors il a voulu se lancer dans la fraise. Il s’est imaginé qu’il suffirait de deux ou trois hommes de main costauds pour faire tourner l’affaire. Quelle erreur ! Les hommes, il faut les gérer, surtout les Bangladais : il y a des clans, des hiérarchies invisibles, de la violence... Ça peut vite dégénérer. Vangelatos s’est fait déborder. Par sa négligence, il a fait du mal à toute la profession. Le cours de la fraise a chuté et de nombreuses commandes ont été annulées. »

      Il faudra du temps pour que la « fraise du Péloponnèse » retrouve grâce aux yeux des consommateurs. D’autant que ce scandale n’est pas le premier, contrairement à ce qu’affirment les producteurs locaux.

      En 2009, un Egyptien avait été traîné sur plusieurs dizaines de mètres, la tête coincée dans la vitre d’une voiture, parce qu’il avait demandé une augmentation de salaire à son patron. Cette affaire avait déjà suscité une vive émotion, avant de sombrer dans l’oubli.

      Retour au camp. Salam prolonge la discussion sous la nuit étoilée. Il n’en peut plus de cette promiscuité. Sa femme, qu’il n’a pas vue depuis cinq ans, menace de divorcer s’il ne rentre pas au pays. Pourquoi rester en Europe s’il n’envoie plus d’argent ? lui demande-t-elle. Mais, un jour prochain, juré, Salam partira d’ici. Il a compris qu’il n’aurait pas de papiers. Clandestin il restera, à la merci de l’Aube dorée et de tous les Vangelatos qui profitent de cette main-d’oeuvre payée au noir. A Thèbes, la récolte des tomates va commencer. Salam va continuer à vivre au rythme des saisons. Il n’a pas d’autre issue. Le piège grec s’est refermé sur lui.


      https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/immigration-en-grece-les-damnes-du-peloponnese_1255380.html
      #migrants_bangladais

    • Bloodstrawberries in #Manolada

      When immigrant workers from Bangladesh demanded their wages after going unpaid for six months, in Manolada, Greece, their supervisors shot at them. Over 20 were injured and had to be treated in hospital.

      x-pressed reports that police are going into the hospital to arrest and deport them, and journalists are being chased off the farm when trying to cover the story.

      The working conditions on the strawberry farm are compared to modern slavery, and it’s not the first time Manolada made the news with violent attacks against non-Greeks: Last year, a man’s head was jammed in the window of a car and he was dragged along for a kilometer as Ekathermini reports.

      Eleftherotypia English quotes Justice Minister Antonis Roupakiotis: “The barbarous attack … conjures up images of a slavery-based South that have no place in our country,”

      This is not my country tracks the violence back to Golden Dawn and their racist and xenophobic politics and actions:

      We have seen the rising xenophobia and racist rhetoric sweeping the country. It has become so commonplace to hear or read about foreigners being “filth”, “sun-human” “invaders”, “scum” that people are seeing them as such. The rise of Chrysi Avgi (Golden Dawn) has given racism and xenophobia a voice. A legitimacy. We have an “MP” that calls immigrants “sub-human” sitting on the Council of Europe’s Anti-discrimination committee !

      For more on this story, see Asteris Masouras Storify and Bloodstrawberries, a blog set up to cover the story. English content will come soon.

      http://intothefire.org/bloodstrawberries

    • Publication de la brochure “L’agriculture, laboratoire d’exploitation des travailleurs migrants”

      La Confédération Paysanne vient de publier, en supplément à son magazine Campagnes Solidaires, une brochure de 28 pages sur le thème des conditions de travail des saisonnier-e-s migrant-e-s dans l’agriculture industrielle en Europe. Réalisée grâce à l’appui de l’association Échanges & Partenariats par les volontaires partis en 2014 et 2015 auprès d’organisations paysannes dans différents pays d’Europe, elle rassemble nos observations et analyses recueillies auprès de travailleur-se-s, paysan-ne-s, militant-e-s syndicaux et associatifs.

      Ces observations dressent un constat alarmant sur les situations que connaissent les migrant-e-s travaillant dans l’agriculture industrielle, où l’exploitation, les atteintes à la dignité, au droit du travail, aux droits de l’homme sont monnaie courante, et s’intensifient avec la généralisation du recours à des intermédiaires : sous-traitants, agences de recrutement, prestataires de services, détachement international de travailleurs…

      La partie finale évoque enfin des pistes d’action pour enrayer ces dynamiques, en s’appuyant sur 10 années de travail de recherche, d’information, de plaidoyer et de mobilisation mené par les organisations membres de la Coordination Européenne Via Campesina et leurs partenaires.

      http://www.agricultures-migrations.org/publication-de-la-brochure-lagriculture-laboratoire-dexploi

      Pour télécharger la #brochure :
      http://www.agricultures-migrations.org/wp-content/uploads/2015/09/brochure.conf-v3.pdf

  • greek crisis : Mort subite
    http://www.greekcrisis.fr/2018/06/Fr0676.html

    Été... oblige, c’est à travers son communiqué en ce début de juin 2018, que la Clinique alerte ceux qui peuvent et qui veulent encore être alertés de l’ultime menace pesant ainsi sur son existence, faisant très exactement suite à la “vente” (en réalité il a été offert aux promoteurs) du site de l’ancien aéroport d’Ellinikón. Nous relayons ainsi à l’instar d’autres sites, le communiqué publié par la Clinique Sociale Métropolitaine d’Ellinikón traduit en français, d’après le texte original sur son site. “Nous disons NON et ne céderons pas sans lutte ! Le 31 mai 2018, Ellinikón S.A., une agence quasi-gouvernementale, nous a adressé un avis d’expulsion. La Clinique Sociale Métropolitaine d’Ellinikón devra quitter les lieux le 30 juin 2018 au plus tard, afin qu’Ellinikón S.A. puisse transférer la propriété des terrains à ses acquéreurs formels d’après les obligations signées par les parties concernées.”

  • Instantanés helléniques
    http://www.greekcrisis.fr/2018/02/Fr0660.html

    À Athènes, et plus généralement au sud de la Grèce, c’est le moment des premières floraisons. Temps doux, bourgeons du moment, autant que cette autre... renaissance naturelle, celle des rassemblements contestataires massifs face au pouvoir en place. C’est vrai que la ville d’Athènes n’avait pas connu un tel rassemblement populaire comme celui qui s’est tenu dimanche dernier et qui a rassemblé près de 600.000 personnes, depuis bien longtemps. Printemps des... peuples ? Source : greek crisis

    • Analyse flottante, voire carrément confuse, où l’on retrouve un écho des errements d’une partie de la gauche grecque anti-austéritaire tentée de recouper ou d’identifier (ne serait-ce qu’à des fins stratégiques) « peuple » et « patrie » (ou « nation », pour parler en termes plus français). Le fait qu’il s’agisse pour partie d’un « rassemblement populaire » (ou d’une « manifestation de mécontentement ») et (éventuellement) d’un mouvement de masse contre le gouvernement ne devrait pas permettre à l’auteur de rapprocher cette manifestation (dont l’un des mots d’ordre était tout de même : « famille, patrie, religion »...) des grands rassemblements anti-austéritaires de ces dernières années. Ses rapprochements avec les assemblées des places de 2011 (alors que les mots d’ordre de la manifestation d’il y a trois jours ne contenaient aucune critique des programmes d’austérité) sont arbitraires et ne reposent sur aucune analyse politique ; dans le même temps, il n’établit aucun parallèle avec les rassemblement « anti-macédoniens », nationalistes et droitiers de 1992 (alors qu’il s’agit d’une resucée du même phénomène, des mêmes mécanismes de mobilisation, dans un contexte évidemment différent)... Le rassemblement en question était largement organisé par la droite extrême, l’extrême droite et l’Eglise, et a par ailleurs offert une occasion en or au parti néo-nazi Aube Dorée, empêtré dans un grand procès criminel, de se refaire une santé. Le discours de Mikis Théodorakis, dans une ultime crise de démence sénile, appelant les fascistes « ses frères », constitue à lui seul une forme de blanchiment inespéré de cette organisation largement mafieuse. En favorisant une lecture « populaire » et « anti-mémorandaire » de l’événement, plusieurs personnalités dites de gauche (le compositeur M. Théodorakis, donc, comme un bon nombre des gens qui le suivent, dont certains activement engagés dans les structures de solidarité médicales, mais aussi l’ancienne présidente de l’Assemblée grecque, Zoe Konstantopoulou) se sont grossièrement fourvoyés. P. G. se retrouve comme un peu malgré lui pris dans cette analyse « anti-gouvernementale » de l’événement. Ca sentait pourtant le piège droitier et néo-fasciste à 20 kilomètres. #Grèce #Syriza #austérité #nationalisme #Balkans #Macédoine #Aube_Dorée #populisme #gauche

  • Fosse sceptique
    http://www.greekcrisis.fr/2018/01/Fr0658.html

    Semaine mouvementée. La... terre a même fini par bouger. Au soir du lundi 15 janvier, le texte dit “des prérequis” au mémorandum intermédiaire était adopté au “Parlement”. Nos manifestants affligés avaient alors quitté la place de la Constitution depuis un moment déjà, lorsque peu avant 22h30, un séisme qualifié de modéré d’une magnitude de 4,4 a été fortement ressenti dans la capitale. Chez “Greek Crisis”, Mimi s’est mise à miauler, tandis que le jeune Hermès s’est aussitôt refugié sous le canapé, preuve s’il en fallait... que la terre ne ment pas ! Source : greek crisis

  • Tutoyer le réel
    http://www.greekcrisis.fr/2018/01/Fr0657.html

    La société grecque décomposée (au sens propre et figuré) se trouve en majorité plongée dans un désarroi alors profond, tandis que les “gouvernants” et leur magma médiatique proche, en rajoutent chaque jour davantage dans ce même sens, inique et unique. De part cette situation tragique et dévastatrice pour le pays et pour son tissu social, les citoyens ne sont plus capables d’avoir des attentes ou des objectifs d’avenir. Sans gestion du temps et sans gestion de l’espace qui sont les leurs, les sociétés perdent alors toute capacité d’action car il n’y a plus de projection (si ce n’est qu’eschatologique) possible. Source : greek (...)

  • La mesure humaine
    http://www.greekcrisis.fr/2018/01/Fr0656.html

    À Athènes, l’année 2018 celle de la météo, a bien commencé avec des températures (disons) saisonnières qui ont atteint 15 °C par endroits. Les mieux pourvus, et ceux ayant pu se permettre une si rare exception qui toujours confirme la règle, se sont rués sur les plages comme sur les tavernes de la Riviera d’Attique. Au même moment, le “gouvernement” aura encore “légiféré”, essentiellement par décrets entre le 1er et le 2 janvier, pour... le meilleur des méta-mondes. Ah... la bonne année ! Source : greek crisis

  • Bonne année !
    http://www.greekcrisis.fr/2017/12/Fr0655.html

    Dernière parution... de notre cahier du Sud pour 2017 depuis ce pays des oliviers. Notre supposé comptage calendaire marquera sa pause, toujours si bien calculée entre nos temporisations humaines, puis il reprendra son cours. Temporalité dite de crise, et en réalité, longue urgence qui persiste, voilà que ce blog n’émettra plus de bilan de fin d’année. Sinon... et plus terre-à-terre (c’est vraiment l’expression), très... beau réveil vers 6h ce matin du 31 décembre 2017. Un séisme a secoué Athènes, notre Mimi et notre Hermès se sont également et aussitôt levés de leurs... lits, sans plus d’inquiétude il faut dire. Preuve s’il en faut de l’évidence d’une... certaine intelligence naturelle malgré tout ! Source : greek (...)

  • Exilés à Athènes
    http://www.greekcrisis.fr/2017/12/Fr0651.html

    Les dirigeants des dites centrales syndicales (désormais autant haïs que les politiques par une large population grecque, il faut autant le préciser), participant comme on sait (à l’ultime ?) festin des maîtres néolibéraux ; cela, à l’instar de l’ensemble du méta-monde des politiques et des partis. Et en Grèce, ce phénomène est enfin très précisément palpable car SYRIZA nous a ouvert les yeux, comme il a définitivement fermé nos dernières lucarnes d’espoir quant à agir par le biais des institutions politiques prétendument disponibles, gauche(s) et droite(s) comprises et notamment confondues. Source : greek (...)

  • Fiascos
    http://www.greekcrisis.fr/2017/12/Fr0650.html

    Nous naviguons au milieu de cette mer semée de fiascos. En ces temps apocalyptiques, nos mots deviennent pesants, en comparaison avec ce que nous avions pu parfois si gentiment formuler par le passé. Le temps même ne compte plus, et nous avec. Oui le temps, car après tout, Balzac avait raison : “Le temps est le seul capital des gens qui n’ont que leur intelligence pour fortune.” D’ailleurs nos attitudes, déjà reformulées et reformatées en témoignent. Source : greek crisis

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      Entre la paupérisation touchant de près ou de loin les deux tiers de la population, le survivalisme étendu, le non versement des salaires à près d’un million de salariés du secteur privé, les lois mémorandaires qui tombent du ciel pollué de l’occupation Troïkanne, les lois et réglementations fiscales qui changent dix fois par an ainsi que celle concernant la Sécurité prétendument sociale et les retraites, déjà lorsqu’on n’est pas malade dans ce pays, la visibilité s’arrête au bout du nez ; quelques jours, quelques semaines, la fin du mois.

      S’y ajoutent, les mensonges à répétition de la bande à Tsipras et des autres para-politiciens que la colonie jardine encore et hélas. Le dernier mensonge officiel, c’est la prétendue “sortie de la tutelisation mémorandaire en 2018”, lorsqu’on sait par exemple que le mémorandum Tsipras offre potentiellement le contrôle de l’ensemble des biens publics grecs aux prétendus “créanciers” pour 99 ans et que le dépeçage de l’économie grecque et des biens aussi privés, au profit bien entendu d’un nombre alors croissant de rapaces internationaux, ainsi que d’une clique bien locale, largement liée au système mafieux et népotiste des partis supposés politiques.
      . . . . .
      Disons enfin que les expérimentations économiques (dictées par la Troïka aux politiciens grecs), elles ont entraîné le plus grand désastre économique et social de l’histoire du capitalisme en une période de paix. Ces mêmes expériences, ayant comme prévu désormais atteint avec le noyau dur de la souveraineté comme de la démocratie, risquent de conduire, non plus seulement à une catastrophe économique mais in fine, à une catastrophe militaire.

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  • Asymétries
    http://www.greekcrisis.fr/2017/12/Fr649.html

    Pluies et vents. Dans l’ancien temps nous croyions préparer Noël. La semaine dernière, les administrateurs coloniaux de la Troïka étaient de leur déplacement habituel à Athènes, afin de recevoir les ministrions locaux à l’hôtel Hilton. Histoire surtout de surveiller l’exacte poursuite du programme d’anéantissement de leur proie. 2018, sera l’année où le processus de déshellénisation de l’économie, (et) qui passe autant par la saisie des biens privés et publics des Grecs, s’accélérera. Les para-ministres à Tsipras sourient sans cesse devant les cameras, et les Grecs les haïssent. Oui, la haine, c’est-à-dire, la disparition absolue du geste politique. Source : greek (...)

  • Naufrages
    http://www.greekcrisis.fr/2017/11/Fr0647.html

    “En ces temps et lieux, il n’y a plus de bonnes nouvelles”, affirme non loin du Cap Sounion, notre petit pêcheur, rencontré sur le port de Lávrion, au Sud-est d’Athènes, alors qu’à l’ouest de la capitale, on dénombre actuellement 21 morts et un disparu, après les inondations du 16 novembre, plus exactement, faisant suite à l’hybris des hommes. “Nous allons venger nos morts, les politiciens devront faire attention”, entend-on depuis la zone inondée. Dégâts, disons des eaux, naufrages. Source : greek crisis

    • « Guarda e passa ! »

      En ces temps bourbeux, le métacosme des politiciens égal à lui-même, s’agite dans sa mélasse et autant dans la boue des inondations. Cette semaine, les “cadavres” du PASOK ont réélu l’insignifiante Fofi Genimata, à la tête de leur variante de PS avarié, renommée pour les circonstances “Gauche du centre”. Le tout, après avoir organisé bien entendu leur “primaire ouverte”. Le ridicule tue finalement, et d’abord, il tue le sens. Guarda e passa !

      Nous établissons alors bilan sur bilan, car les bilans... s’imposent plus que jamais dans l’ordre du jour (pour ne pas dire de la... décennie). Comme l’autre soir chez nos voisins : “Tant d’années de travail, tant d’années de luttes, tant d’années de cotisations... alors évaporées (les années, comme les cotisations), tant d’années sous la Troïka, tant d’années encore pour espérer la retraite... décidément d’argent de poche, tant d’années trahies, tant d’années au chômage, tant d’années sans queue ni tête.” Guarda e passa !

      Et de ce fait, tant d’années extraites de toute chronométrie humaine potentiellement espérée, tant de mois déjà, depuis la dernière (?) métastase de la pseudo-démocratie actuelle (et même plus ancienne), nommée gouvernance SYRIZISTE, voire, tant d’années encore à tirer peut-être... avant le collapse. Qui sait ?

      Sous la pluie, près de dix mille manifestants seulement (ceux de SYRIZA ont été d’ailleurs étant hués par tous les autres), le bâtiment historique de l’École Polytechnique (bâtiment publique, joyau de la ville d’Athènes de la fin du 19e siècle, aujourd’hui classé... sans suite), restant occupé et saccagé par une déferlante (désormais historique) d’individus se réclamant d’un certain “anarchisme” (de façade), occupation qui concerne autant le quartier proche d’Exárchia, devenu ainsi zone de non-droit et de désolation, de décrépitude, de crime organisé et de déculturation, dans un pays déjà sans-droits et sans Constitution. Naufrages... Guarda e passa !

      On se souviendra tout de même des rêves de ceux, ayant à l’époque cru et lutté, ce que d’autres de leur génération (les chefs et cadres par la suite Pasokiens et Syrizistes notamment), ont converti en cauchemar pour cette Grèce de l’après Colonels. C’est le plus grand échec... pourtant calculé (comme calculateur), de la part des gauches grecques (comme de sa droite). Une situation désormais... irréversible, éventuellement pour la Grèce et certainement pour ses Gauches, en dépit même de la figure, en somme tragique, d’un Manólis Glézos encore debout sous la pluie, et à l’École Polytechnique en ce 17 décembre 2017.

      Ce 17 novembre 2017 s’est ainsi achevé par la petite guerre rituelle, entre “anarchistes” et policiers (une juriste est depuis grièvement blessée après avoir reçu un projectile enflammé... destiné aux forces de l’ordre), commémoration autant achevée sous la pluie comme dans la boue de notre temps.

  • Catastrophes... mutationnelles
    http://www.greekcrisis.fr/2017/11/Fr0646.html

    “Les ruisseaux et les canaux évacuant l’eau depuis le mont Pateras, ont tout simplement cessé d’exister, et ceci en moins de vingt ans. Et c’est de la pure intervention... anthropogénique. Certaines personnes qui possédaient alors des terres à l’est du ruisseau et près de l’autoroute, à l’époque c’était la route nationale, ils ont tout... empli et vendu sous forme de terrains devenus ainsi constructibles. Des entreprises s’y sont installées, et l’affaire la plus tragique, c’est que même la municipalité a participé à ce processus effarant en y bâtissant ses propres entrepôts.”, (médias grecs du 15 et 16 novembre 2017) Source : greek (...)

  • Place aux jeunes
    http://www.greekcrisis.fr/2017/11/Fr0645.html

    Notre ami M. remarque encore, que d’une certaine manière, les embouteillages font leur retour en ce moment dans le quotidien de la ville d’Athènes. “Les gens, ceux ayant encore certains revenus, si possible fixes, les fonctionnaires par exemple, réadaptent leurs manières en la matière. Ils économiseront ailleurs et en réalité, ils se priveront, pour pouvoir éviter les rames bondées du métro et de Proastiakós (RER monoligne de la Région Attique). Ils veulent surtout éviter le contact, avec d’abord toute cette énergie négative des autres, puis, les agressions, les mendiants, les drogués, les vols, voire le bruit. Et aussi les grèves.” Source : greek (...)

    • Pluies et orages. L’air athénien sent déjà le bois brûlé à la tombée de la nuit. Nous implorons... le général Hiver : Clémence et indulgence. Cela dit, cette situation crisique grecque... est vieille de huit ans. “Une génération en termes de temps”, comme me le dit l’ami Dimitri. Donc temps d’hiver : “Les plus jeunes, ils n’auront pas connu autre chose, et d’ailleurs, c’est la précarisation ou rien, strictement rien, ils le savent”. C’est autant par cette réadaptation forcée de la société, rien que par la saignée, que le discours politique devient caduque, voire ridicule. Le quotidien... et son esprit de suite.
      Devant notre immeuble, sans chauffage central depuis 2012, c’est entre voisins que nous extrapolons au sujet de la météo, mais en réalité, en matière de pratiques de... chauffage alternatif obligatoire. Nos mentalités évoluent, et notre état de santé avec... ou plutôt le contraire. Cet hiver, nous ne ferons pas fonctionner les deux chauffages à bouteille de gaz, ils seront remplacés par de l’électrique, cela nous épargnera, espérons-le, certaines visites chez le pneumologue.

      Nos choix sont restreints, comme pour le reste..., puis, les factures d’électricité après relevé, elles arriveront comme on sait après l’hiver. “Nous aviserons”, tel est le... slogan révolutionnaire d’après la dernière mode dans notre immeuble, comme partout ailleurs au château branlant de l’édifice grec.

      L’autre soir, nous avons enfin pu... pratiquer cette taverne des quartiers populaires dans l’ouest d’Athènes, entre amis. Projet... géopolitique sans cesse reporté depuis plusieurs semaines. Petit vin, petits plats, petite facture (8€/personne) et cependant, grand moment dans la lutte... finale, contre la désertification de notre sociabilité. Et ce n’est pas rien. Après tant de luttes politiques perdues et trahies, finalement sur un terrain, lequel nous avait été de toute évidence dérobé, nous voilà désormais défendre l’essentiel, avant même toute autre forme de résistance.

      #génération_précaire

  • Sérénité
    http://www.greekcrisis.fr/2017/11/Fr0643.html

    Temps béni des olives, moment de récolte. Nous sommes enfin prêts, entre véraison et maturité pleine, des olives bien entendu. “Qui se souvient-il des discours que nous faisions autour de la table dans ce café, au sujet des... perspectives politiques ?”, me dit notre amie K., elle a démissionné de ses fonctions pour créer si possible du sens, au moyen de la création artistique. Ce qui complique encore le choix dans ce vieux pays, c’est que toutes les olives ne mûrissent pas en même temps... cependant, la beauté des paysages en plus. Source : greek crisis

  • greek crisis : Personne n’achève rien tout seul
    http://www.greekcrisis.fr/2017/10/Fr0641.html

    Dans son autre communiqué daté du 26 octobre 2017 , le Centre Métropolitain Médical Solidaire dénonce également, “l’assèchement en cours du budget de nombreux hôpitaux, avec comme conséquence, l’arrêt des chimiothérapies... programmées pour les malades atteints de cancer. Chaque jour depuis les hôpitaux, on dénonce cette situation dramatique, tant les déficiences en matériel sont alors graves. Ces carences, elles sont dues bien entendu à la réduction drastique des budgets, à la suite de laquelle, le budget annuel de nombreux hôpitaux vient d’être déjà épuisé depuis septembre dernier.”

    “Aujourd’hui, et après avoir contacté Zoé Grammatoglou, présidente de l’Association des patients atteints de cancer, nous avons appris qu’à l’hôpital Attikón, il n’y a plus de médicaments disponibles pour les chimiothérapies programmées le lendemain. Il ne s’agit pas d’une pénurie d’un médicament particulier, mais d’une pénurie d’un grand nombre de médicaments, par conséquence, tout acte de chimiothérapie/radiothérapie devient impossible, et ainsi, la santé des patients atteints de cancer est en train de subir une épreuve supplémentaire.”

    “Il y a quelques heures, nous avons pris contact avec le personnel de l’hôpital Attikón, de ce fait, l’ensemble de notre stock au Centre Métropolitain Médical Solidaire d’Ellinikón en médicaments de ce type dont nous disposons et qui leur font défaut, vont être immédiatement expédiés à cet hôpital. La rage déborde, d’abord celle des patients, puis, celle du personnel médical et infirmier.”

    La situation de la Grèce sous régime mémorandaire...

  • Personne n’achève rien tout seul
    http://www.greekcrisis.fr/2017/10/Fr0641.html

    Dans son autre communiqué daté du 26 octobre 2017 , le Centre Métropolitain Médical Solidaire dénonce également, “l’assèchement en cours du budget de nombreux hôpitaux, avec comme conséquence, l’arrêt des chimiothérapies... programmées pour les malades atteints de cancer. Chaque jour depuis les hôpitaux, on dénonce cette situation dramatique, tant les déficiences en matériel sont alors graves. Ces carences, elles sont dues bien entendu à la réduction drastique des budgets, à la suite de laquelle, le budget annuel de nombreux hôpitaux vient d’être déjà épuisé depuis septembre dernier.” Source : greek crisis

  • Espoir ?
    http://www.greekcrisis.fr/2017/10/Fr0640.html

    Réalités grecques dépourvues d’horizon de temps. Le vingt-et-unième siècle entamé, il s’embourbe d’emblée dans notre boue transitionnelle. En Grèce, comme ailleurs. “Tout est pareil et en même temps tout change, c’est bizarre, très bizarre que l’époque macronienne”, m’écrit l’ami Pierre depuis la France. Finalement, l’ailleurs existe-t-il encore ? Peut-être, et alors sûrement dans le rire des musiciens. Jadis, Euterpe, en grec ancien “qui sait plaire” était la Muse qui présidait à la musique. Choses que l’on semblait avoir oubliées, sous la tempête du pire comme climat de notre époque. Source : greek crisis

  • Je vous écris d’un pays lointain
    http://www.greekcrisis.fr/2017/10/Fr0639.html

    La société grecque se disloque. Il y a ceux qui... s’amarrent à une destinée encore réellement existante, et tous les autres, ceux pour qui le futur n’est visible qu’à travers une... gueule cassée. “Que pouvons-nous faire enfin pour résister ? Nos manifestations ont été brisées sous les matraques de la Police, nos bulletins de vote ont été trahis, ils ne servent et ils ne serviront plus à rien pour changer la situation”. Source : greek crisis

  • Justice intelligible
    http://www.greekcrisis.fr/2017/10/Fr0638.html

    Manière de rappeler surtout que le chauffage central de notre immeuble est définitivement à l’arrêt depuis 2012, et que près de la moitié des immeubles d’Athènes équipés de chaudière centrale se passent de chauffage en hiver en raison du prix de ce combustible et en réalité de la paupérisation qui concerne (et consterne) les trois quarts des Grecs. La Grèce... sans son soleil et sans ses touristes ! Source : greek crisis

  • Couleurs d’automne
    http://www.greekcrisis.fr/2017/09/Fr0637.html

    En cette Grèce primo-automnale seuls les journalistes, tous medias confondus d’ailleurs, n’en finissent pas d’évoquer, de prédire, d’annoncer comme de redire, au sujet des élections en Allemagne. Trivialités et alors truismes européens en plein hiver politique... établi en réalité depuis près de trente ans. Source : greek crisis