• Pour Christophe Ayad du Monde, Al Qaeda en Syrie « est encensé par les Syriens pour sa bravoure au combat, sa discipline et sa probité » (« les Syriens »… !). Ce qui serait la raison du fait qu’il « s’impose » comme le principal groupe armé (et non parce qu’il est constitué de miliciens professionnels très bien entraînés et très bien financés, qui ont déjà participé à plusieurs guerres). Et si « certains observateurs » (dont le Département d’État américain) prétendent qu’il s’agit de combattants étrangers liés à Al Qaeda, c’est pas vrai : « plusieurs témoignages » « laissent penser » qu’il est « très majoritairement syrien » et pas du tout lié à Al-Qaida. L’Armée syrienne libre, à l’inverse, c’est rien qu’une milice mal structurée et malhonnête…
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/03/16/en-syrie-l-irresistible-ascension-du-front-al-nosra_1849409_3218.html

    Inscrit par le Département d’Etat américain sur la liste des organisations terroristes, le Front Al-Nosra est encensé par les Syriens pour sa bravoure au combat, sa discipline et sa probité. Au point que ce groupe armé est en train de s’imposer comme le principal groupe armé en Syrie. Les origines et la composition de cette organisation très secrète restent mal connues. Certains observateurs en font une filiale de l’Etat islamique en Irak, lui-même affilié à Al-Qaida. Plusieurs témoignages recueillis dans le nord de la Syrie laissent penser que Jabhat Al-Nosra est un groupe très majoritairement syrien – autour de 80 % – sans lien organique avec Al-Qaida, mais proche sur le plan idéologique.

    A la différence de leurs homologues irakiens, les djihadistes syriens ont veillé à ne pas se mettre à dos la population. Par contraste, l’Armée syrienne libre (ASL), un regroupement hétéroclite de brigades fondées et commandées par des chefs locaux, a mauvaise réputation à cause des exactions commises par certains commandants : pillages de biens de l’Etat ou privés, racket, enlèvements, détournements de l’aide humanitaire ou d’armes destinées à être revendues sur le marché noir se multiplient à mesure que la Syrie s’installe dans une économie de guerre.

    • Sur l’affirmation « sans lien organique avec Al-Qaida », on se moque évidemment du monde. Comme le résume la fiche Wikipédia :
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Al-Qa%C3%AFda

      Tantôt dépeinte comme une organisation terroriste structurée dont Oussama ben Laden serait le chef, tantôt comme une nébuleuse de mouvements djihadistes ou encore comme un réseau de cellules terroristes indépendantes, nul n’est en mesure de définir clairement la structure d’Al-Qaida.

      De fait, quand on veut mettre un groupe dans le sac d’Al-Qaida sans trop s’user le neurone, on se contente d’évoquer la proximité idéologique avec une informelle « nébuleuse » ; mais quand on veut, comme ici, continuer à trouver brave, discipliné et honnête un groupe qui a pourtant tous les traits d’Al-Qaida, on dit qu’on n’a pas trouvé de document écrit prouvant un « lien organique » avec un bunker de commandement centralisé ultra-moderne creusé dans une grotte de la montagne afghane. Ce qui est bien pratique.

    • http://angryarab.blogspot.com/2013/03/angry-arab-interviews-aron-lund-on.html

      Jabhat An-Nusrah: how many variants of it exist among the armed groups?

      Only one Jabhat el-Nosra, if by that you refer to a large al-Qaida franchise. You also have some radical groups of Syrians and foreign fighters who seem to share the same basic salafi-jihadi ideology (like Kataeb el-Muhajerin or the Mujahedin Shoura Council), but they’re tiny by comparison.
      Then you have other Islamist groups who are also ultraconservative and Sunni-sectarian, but more connected to mainstream salafi thinking in the Gulf etc, and not specifically to the salafi-jihadi criminal undergound. They don’t seem to be linked to al-Qaida in the same fashion either, and try to distance themselves a little from the most radical jihadi stuff. These factions include Ahrar el-Sham and the other factions within the Syrian Islamic Front."