les groupes armés de Tripoli, chargés depuis des années d’attaquer les alaouites…

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  • Très important : A Coup by Tabbaneh Field Commanders : “We Have the Final Say”
    http://english.al-akhbar.com/content/coup-tabbaneh-field-commanders-we-have-final-say

    The field commanders of Bab al-Tabbaneh’s gunmen have carried out a ‘coup’ against political leaders in the northern city of Tripoli, particularly MP Mohammed Kabbara. For all intents and purposes, the gunmen, who were being exploited politically and even financially, are now the ones controlling the streets.

    Political leaders in Tripoli have long taken advantage of the internecine street conflicts in the city, using the violence and political allegiances of the militants to advance their standings, both locally and regionally. So the field commander rebellion against politicians comes as a striking development in this latest spate of violence.

    The ‘coup’ against MP Kabbara and his political camp began on the night of Wednesday, May 22. As clashes spread, there was a lack of political stances to set the tone for the violence.

    Le député Kabbara est membre du Futur (Saad Hariri), et Amid Amid Hammoud est le chef de la « branche armée » du Futur.

    At this point, Hammoud sensed that the insinuation was aimed at him and responded, “I have distributed the arms, but I cannot cover all of Tabbaneh’s weapon needs.”

    Évidemment, tu n’entendras pas plus parler de cette « révolte » des gangs armés sunnites contre leurs patrons du Courant du Futur (et donc le rôle direct du Futur dans la violence à Tripoli) que tu n’as entendu parler du précédent billet signalant le début de cette révole (il y a deux mois) :
    http://seenthis.net/messages/121196

    Je parie que plus c’est important, et moins tu auras de chance d’en entendre parler…

    • D’ailleurs, dans le Akhbar du jour :
      http://www.al-akhbar.com/node/183696

      ليس الكذب من صفات اللواء أشرف ريفي. وهو لم يخفِ يوماً حقيقة موقفه: «نحن نتاج 14 آذار». قالها بفخر غير مرة وهو يرتدي البزة العسكرية مديراً عاماً لقوى الأمن الداخلي. يوم أمس، كان يتحدّث بأريحية. فما قاله عن «قادة المحاور» في طرابلس ليس طارئاً على قاموسه. كان يردده دوماً في مجالسه الخاصة. في لقاءاته مع الإعلاميين خلف الكاميرا وبعيداً عن آلة التسجيل، او في عشائه اليومي في مكتبه السابق في «المديرية». هو الراعي الرسمي، لكن غير الحصري، للمسلحين الذين لم يتوقفوا منذ العام 2008 عن إطلاق النار في صدر مدينتهم. يرفع قدر أحدهم، ثم يُنزله بـ«شحطة قلم». كان سمير الحسن (قائد سابق لمجموعة مسلحة في المدينة) «رفيقَ» ريفي. ترك سمير تيار المستقبل واقترب من الرئيس نجيب ميقاتي ثم حزب الله، فنبش له اللواء ملفاً من أيام الحرب الأهلية، وهجّره من طرابلس. وكان بلال دقماق ينطق باسم «اللواء أشرف». وبعدما تقارب الرئيس سعد الحريري مع النظام السوري عام 2009، استفاق دقماق ليجد نفسه خلف قضبان نظارة مخفر في طرابلس، بأمر من اللواء.

  • Liban : une grenade explose devant le club des officiers de Kobbé (les grenades explosent régulièrement, en ce moment à Tripoli)
    http://www.lorientlejour.com/article/810110/-liban-une-grenade-explose-devant-le-club-des-officiers-de-kobbe.html

    L’Agence nationale d’information (ANI, officielle) a rapporté qu’une grenade a explosé lundi devant le club des officiers de Kobbé, à Tripoli (Liban-Nord) sans causer de dégâts matériels ni faire de victime.

    Ne pas oublier, il y a un mois :
    http://seenthis.net/messages/121196
    qui référençait :
    http://english.al-akhbar.com/content/lebanon-tripoli%E2%80%99s-armed-commanders-mutiny-against-future

    The commanders also singled out the most prominent military face of the Future Movement, former Lebanese army officer Amid Hammoud, saying he was responsible for much of Tripoli’s insecurity. In particular, they say that Hammoud is behind the recent spate of hand grenade attacks.

    • Chez NowHariri, le contrefeu prend la forme d’un long billet avec force graphiques (qui, en gros, ne servent en rien la démonstration), pour finalement affirmer que c’est Mikati qui arme les salafistes et les extrémistes islamistes de Tripoli, avec la complicité du Hezbollah : Sects and the city
      https://now.mmedia.me/lb/en/specialreports/sects-and-the-city

      The fighters, he believes, are pawns in a larger game which serves the interest of all those involved. On one hand, Hezbollah sees that their Sunni fighters’ very existence fits Assad’s narrative that extremists from the ‘Emirate of Tripoli’ are sending ‘terrorists’ across the border to fight the regime. On the another hand, Miqati sees a chance to expand his popularity by mobilizing them.

      […]

      “But Miqati now holds the key to almost all fighters that surround the Alawites of Jabal Mohsen. The question is, what does he plan to do with them and how does he plan to protect them now that he’s no longer in government,” closed Ahdab.

      Mais est-ce que, le 11 avril 2013 (date de cet article), Assad a encore besoin des groupes armés de Tripoli pour « faire croire » que son régime affronte des extrémistes fondamentalistes ? Sérieusement.

  • Très important : le Liban vient de frôler le déclenchement officiel d’une nouvelle guerre civile, et tout ce qu’on peut lire d’ici, c’est un silence embarrassé, ou une assez nette tentative d’inverser les responsabilités.

    Pour Kahwagi [le chef de l’armée libanaise], le Liban vient de vivre sa pire crise sécuritaire en huit ans
    http://www.lorientlejour.com/category/Derni%E8res+Infos/article/805988/Pour+Kahwagi%2C+le+Liban+vient+de+vivre+sa+pire+crise+s.html

    Le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Jean Kahwagi, a affirmé que le Liban avait connu ces dernières 24 h sa pire situation sécuritaire depuis huit ans, après des attaques coordonnées contre des cheikhs sunnites à Beyrouth.

    La lecture de l’Orient-Le Jour tend à n’incriminer que « les chiites » qui ont agressé des religieux sunnites.

    Pourtant, le chef de l’armée est cité déclarant :

    Il a appelé les politiciens et les responsables religieux à “combattre tous ceux qui poussent à la discorde dans le pays”.

    Mais qui peut donc pousser, selon le chef de l’armée, à la « discorde dans le pays » ?

    Dans un article précédent, L’OLJ citait le Grand mufti de la République (sunnite, n’est-ce pas) :
    http://www.lorientlejour.com/category/À+La+Une/article/805966/Liban_%3A_Les_incidents_itinerants_exacerbent_la_rue_sunnite.html

    Le mufti de la République a profité de sa visite à l’hôpital pour s’en prendre aussi à ses propres opposants. « J’impute la responsabilité à certains leaders sunnites, lesquels sont derrière les attaques contre le mufti de la République et visent à le faire tomber. Ces leaders ont incité ces drogués à agresser les ulémas. Ils doivent être sanctionnés au même titre que les drogués », a-t-il expliqué. En effet, le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel, le mouvement Amal et le Hezbollah avaient affirmé dans la nuit de dimanche que les agresseurs étaient des « voyous drogués ».

    L’OLJ ne cherche pas plus loin qui pourraient être des « leaders sunnites » qui « inciteraient » des « drogués chiites » à attaquer des religieux sunnites ?

    La lecture de l’OLJ donne une impression très nette : le Liban est passé au bord de la guerre civile parce que des chiites ont agressé des religieux sunnites. Les citations du grand mufti et du chef de l’Armée, si on se contente de cette lecture, sont plus ou moins incompréhensibles.

    D’abord, il faut rappeler que depuis des semaines, l’agitation sectaire de l’escroc salafiste Assir à Saïda et ses menaces explicites contre les habitants chiites de la ville sont extrêmement dangereuses. J’écrivais il y a tout juste 5 jours : « Ces provocations vont fatalement se terminer dans le sang. » (Provocations explicites qui ne semblent, elles, ni intéresser nos médias, ni provoquer de déclarations paternalistes des ambassades étrangères.)
    http://seenthis.net/messages/121609

    Plus précisément, on pourra lire cette présentation d’un enchaînement des événements par Al-Monitor (article à la tonalité très discutable par ailleurs – je pense qu’il faut en général prendre Al-Monitor avec des pincettes ; cet article s’illustre d’ailleurs par un titre totalement contraire aux événements qu’il relate) :
    http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2013/03/sunni-shiite-tension-lebanon.html

    Un militant chiite libanais (présenté avec certitude comme un membre du Hezbollah par Al Monitor) serait mort en Syrie, en protégeant un lieu saint chiite au Sud de Damas (sanctuaire déjà attaqué semble-t-il par des « rebelles » syriens autant intéressés par la guerre contre les lieux saints chiites que par la chute du régime).

    À la nouvelle de l’enterrement, les supporters du salafiste Assir installèrent des check-points à Saïda, pour « distribuer des douceurs » en signe de liesse (il n’y a que l’extrême bonne volonté du Al-Monitor pour accepter l’idée que des miliciens salafistes montent des check-points pour distribuer des pâtisseries libanaises et que cela va bien se passer).

    Des résidents chiites du quartier de Haret Saïda auraient donc décidé de se rendre sur ces check-points pour, selon Al-Monitor, « provoquer ces hommes » (comme si ça n’était pas le fait que des salafistes installent des check-points à Saïda qui était déjà une intolérable « provocation »).

    Suite à quoi (mais le lien logique n’est pas réellement explicité), un « supporter masqué d’Assir » serait allé tirer des coups de feu contre le quartier de Haret Saïda. (Détail insignifiant : s’il est masqué et s’il n’a pas été arrêté, comment sait-on qu’il s’agit d’un supporter d’Assir ?)

    Et c’est ensuite que des religieux sunnites ont été agressés à Beyrouth. La dénonciation par le chef de l’Armée de « ceux qui poussent à la discorde » prend ici beaucoup plus de sens immédiat.

    En réalité, il faudrait sans doute également se replacer dans les événements de Tripoli, où les bandes armées sunnites viennent de dénoncer leur propre instrumentalisation par le 14 Mars et les sheikhs salafistes :
    http://seenthis.net/messages/121196
    et évidemment l’attaque d’Ersal contre l’armée libanaise, qui avait déjà été l’occasion d’une tentative de manipulation orchestrée par le bureau de presse Hariri à Beyrouth, et la réfutation claire par le chef de l’armée :
    http://seenthis.net/messages/112742

    Clairement, le chef de l’armée ne se contente pas de dénoncer deux chiites isolés de Beyrouth…

    Quant aux déclarations du grand mufti, comme le souligne @rumor, http://seenthis.net/messages/123105
    elles ont une signification légèrement différente : la lutte entre le grand mufti sunnite et le 14 Mars est officielle depuis des mois (il y a eu plusieurs articles du Akhbar). Noter que là, les accusations sont encore plus graves : faut-il comprendre que, selon lui, les deux voyous chiites (dénoncés immédiatement par le Hezbollah et Amal) ont agit non à la suite des provocations de Saïda, mais pour le compte de ses opposants du Dar al-Fatwa, c’est-à-dire sur commande des chefs sunnites (politiques, religieux ?) du 14 Mars ?

    Le Hezbollah, lui, dénonce explicitement une ingérence américaine. Depuis le #cablegate libanais, on sait en effet que les politiciens du 14 Mars et leurs alliés américains sont parfaitement capables d’exploiter une situation déjà détestable pour atteindre à une situation encore plus détestable. La déclaration du Mufti, qui implique que l’attaque par des « drogués chiites » seraient en réalité une manipulation de la part de responsables sunnites, me semble correspondre à la même logique.

    • Noter que le chef de l’armée parle de pire crise sécuritaire « depuis 8 ans », c’est-à-dire l’attentat contre Rafiq Hariri en février 2005. Et donc pas du tout les événements de mai 2008, pourtant invoqués rituellement par les 14 Mars comme un véritable épisode de guerre civile.

    • Source : la déclaration du chef de l’armée dans le Safir :
      http://www.assafir.com/Article.aspx?EditionId=2415&articleId=2011&ChannelId=58105

      وقال قائد الجيش اللبناني العماد جان قهوجي لـ«السفير» ان لبنان مر في الساعات الأربع والعشرين الماضية «بأخطر استحقاق أمني منذ ثماني سنوات»، وأضاف أن ما حصل يدل بوضوح الى أين يمكن أن يقود الشحن الطائفي والسياسي والمذهبي المستمر على مدار الساعة، مناشداً السياسيين ورجال الدين أن يتحملوا مسؤولياتهم من أجل وضع حد لكل من يساهم في التحريض ضد الآخر في وطنه.