A propos du « commerce équitable »

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  • A propos du « #commerce_équitable »
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    1. Les initiatives en faveur de la promotion de formes de commerce dit équitable s’inscrivent parfaitement dans la logique de déploiement du « néo-libéralisme », dominante depuis trois décennies.

    Cette logique est définie par l’adoption du principe de « retrait de l’Etat » de toute intervention active dans la gestion de la vie économique des nations en faveur d’une liberté sans restriction donnée aux « marchés ». Et, lorsque la liberté des marchés – dont le principe général n’est pas remis en question – vient à produire des effets sociaux déplorables (mais toujours considérés comme « transitoires », la liberté des marchés étant supposée devoir produire nécessairement à plus long terme la meilleure solution aux questions sociales), alors il appartiendrait à la « société civile », et non à l’Etat, de corriger ces effets. Telle est la logique de principe des politiques dites de « réduction de la pauvreté » entreprises dans un cadre général qui ne remet pas en question les principes fondamentaux du néo-libéralisme, mais au contraire, souhaite leur donner leur pleine vigueur censée être « favorable » à la solution correcte des problèmes sociaux.

    Ndongo Samba Sylla apporte la preuve que le libéralisme constitue bien le cadre de référence des acteurs du commerce équitable et il le fait par son analyse précise et scrupuleuse des méthodes mises en œuvre pour le calcul du « prix équitable d’une production durable » (pages 124 et suivantes). J’y renvoie tout simplement le lecteur de cette note brève.

    2. Dans ces conditions on ne peut que poser la question qui en découle : qui sont les bénéficiaires de l’expansion du commerce dit équitable ? Les producteurs, les consommateurs, les agents qui délivrent les labels de qualité, les intermédiaires commerciaux ?