• Il semble difficile de la faire porter sur les dépôts de moins de 100.000 euros, qui représentent 46 % du total. Pour lever 5,8 milliards d’euros sur les dépôts supérieurs à cette somme, il faudrait que le taux soit de 15,7 %. Une proposition en ce sens a été faite par le président de la première banque du pays, la Bank of Cyprus, Andreas Artemis, qui a appelé les députés à accepter cette solution. Comme la Russie a refusé toute aide, Nicosie et les Européens pourraient y voir un feu vert pour frapper les dépôts élevés des ressortissants de l’ex-URSS.

      Euh, qui ne dit mot consent . Ça paraît vraiment très risqué.

      Il semble que les deux parties, Européens et Chypriotes, jouent une partie de poker à haut risque : d’un côté Nicosie agite la menace d’une sortie de la zone euro catastrophique pour Chypre, mais qui serait un précédent pour la zone euro, de l’autre les Européens feignent de ne pas s’en soucier et insistent sur la taxe sur les dépôts. L’avenir de Chypre dépend du résultat de ce bras de fer.

      Poker, ce qui renvoie au billet invité de Julien Alexandre sur le blog de Paul Jorion DU BLUFF !

      http://www.pauljorion.com/blog/?p=51340

      La Troïka a tout simplement oublié avec qui elle jouait cette partie de poker. Elle a tout simplement oublié qu’à la table de jeu était aussi assis un autre joueur, en retrait, autrement plus redoutable et ayant les moyens de ses ambitions : la Russie. Au poker, ce type d’oubli est une faute majeure.

      Aujourd’hui, nous savons, grâce au refus de quelques 56 députés chypriotes, que le jeu en main de cette Troïka ne vaut pas tripette. Aujourd’hui, l’Irlande, la Grèce, le Portugal et l’Espagne savent qu’eux aussi auraient pu refuser de jouer à ce jeu. Aujourd’hui, les Européens savent que la Troïka n’avait pas les cartes qu’elle disait posséder.

      Il est temps de dénoncer ce bluff. Il est temps de quitter cette partie de poker menteur. Et de renverser la table.

    • Renverser la table, c’est très tentant en effet et je ne comprends pas que les « PIGS » et l’Irlande n’aient pas essayé de faire monter davantage la pression plutôt que de se coucher comme des pleutres. De plus, dès 2008, l’Islande avait clairement affiché ses intentions de ne pas payer les créanciers qui venaient pleurer pour les pertes occasionnées par la faillite de leurs banques. Dans l’Euroland, les gouvernements ont préféré mutualiser les pertes. D’accord, l’Islande ne fait pas partie de la zone Euro. Mais n’était-ce pas l’occasion pour ces états spoliés par leurs financiers douteux de reprendre leur indépendance monétaire et la maîtrise de leurs budgets. C’était l’occasion pour l’Europe de repartir sur des bases plus claires ou alors de faire exploser en vol ce modèle économique et social.
      Il est évident que ce genre de décision est plus facile à prendre dans un petit pays de 300 000 âmes que dans des usines à gaz type la France où la classe politique n’est là que pour se servir elle-même. On reviendra toujours au même problème, le déficit de démocratie dans nos « grands » pays démocratiques.

    • Holdup de la Troïka sur les dépots bancaires de Chypre : Michel Barnier, commissaire européen, exprime des « regrets ».

      http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20130323trib000755621/taxe-sur-les-depots-a-chypre-mauvaise-appreciation-de-l-impact-de-cette-an

      « Dans l’urgence, je pense qu’il y a eu une mauvaise appréciation de l’impact de cette annonce d’une taxe sur les dépôt inférieurs à 100.000 euros dans l’accord des ministres »

      L’impact en question n’est pas toujours celui qu’on croit :
      http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20130321trib000755261/l-espagne-veut-aussi-instaurer-une-taxe-sur-les-depots-bancaires.html

    • Pas grave, faire et défaire, c’est toujours travailler…

      Il a cependant ajouté que s’il y a eu un accord unanime des 17 ministres de la zone euro, y compris du ministre chypriote, c’est « parce qu’il faut trouver de l’argent » car « l’alternative pour les déposants chypriotes, et les autres, c’est que les banques fassent faillite et qu’ils perdent tout ».

      Et y avait un peu de latin, aussi

      Quos Jupiter vult perdere dementat priùs.