• L’envers du paradis des écoliers en bateau (Libération)
    http://www.liberation.fr/societe/2013/03/04/l-envers-du-paradis-des-ecoliers-en-bateau_886314

    Il rêvait d’un « autre enfant », qu’il façonnerait à son image. D’un enfant qu’il se chargerait d’extraire des carcans réducteurs de l’école, de la famille et de la société, et qu’il embarquerait sur son voilier, à la découverte du monde. […]
    Le discours a séduit au-delà de ses espérances. Entre 1969 et 2002, plus de 400 garçons et 60 filles âgés de 9 à 15 ans ont embarqué pour de longues traversées - souvent un an, parfois plus - à bord de ses trois voiliers. Depuis 1994, ils sont 27 à avoir déposé plainte pour agressions sexuelles et viols […]. En raison des délais de prescription, seules dix plaintes ont pu être retenues.
    Celle de Benoît, 36 ans, en fait partie. […], il est « l’élève » qui a passé le plus de temps à bord, cinq années, de ses 9 ans à ses 14 ans. Il se souvient « d’aventures extraordinaires » : plongée sous-marine, baignades avec les dauphins, escales dans les îles des Caraïbes, à Cuba, au Guatemala, au Cap-Vert, en Turquie, en Italie… […].
    À bord, les enfants, chargés de la navigation, de l’entretien du navire, de l’intendance, au même titre que leurs tuteurs, sont théoriquement incités à se considérer comme les « égaux des adultes ». « Enfants, je ne crois pas à votre minorité », écrit Kameneff dans son livre manifeste, Ecoliers sans tablier. […], il prône la sexualité entre enfants et adultes. « Je ne vois aucune raison objective à l’interdiction des rapports sexuels aux enfants, écrit-il. On violente pas mal au nom de l’éducation. Le sexe, ce serait quand même plus caressant. »
    Benoît se souvient que la nudité, les séances de massage collectif, les relations sexuelles « en tête à tête » avec les adultes « faisaient partie intégrante de la vie à bord. […] Ça me gênait, mais, pour moi, c’était le prix à payer pour toutes les autres choses magnifiques. […] »
    […] « J’avais intégré le discours selon lequel ce qui se passait à bord était autant de ma responsabilité que de celle des adultes. Quand les premières plaintes ont été déposées, en 1994, je me suis dit que ces enfants n’assumaient pas leurs actes. Que moi, je me tairais, car je pensais encore que ce qui s’était passé était à 50% de ma responsabilité. »
    Ce n’est qu’en 2002, alors qu’il parle pour la première fois des faits à un proche, que Benoît réalise qu’il a été violé. […] Ce qu’il souhaite, ce dont il a besoin, c’est un rétablissement des responsabilités. […]

    #éducation #enfants #viol

  • Baby Loup : le défenseur des droits souhaite faire clarifier la loi - Libération

    http://www.liberation.fr/societe/2013/03/22/baby-loup-le-defenseur-des-droits-souhaite-faire-clarifier-la-loi_890526

    Ce dont la France a besoin, en pleine crise économique, avec quelques millions de chômeurs, c’est une large consultation sur la laïcité ! A l’issue de laquelle, comme en 2003 avec la loi contre le foulard à l’école, on découvrira que l’on a renforcé l’islamophobie.

    Le Défenseur des droits a demandé vendredi au législateur de « clarifier » la loi sur la laïcité et recommandé une large consultation préalable, dans un courrier adressé au Premier ministre suite à l’affaire de la crèche Baby Loup. « Une clarification de la situation conduite par le législateur me paraît hautement nécessaire », écrit Dominique Baudis à Jean-Marc Ayrault, en estimant que le parcours judiciaire du dossier Baby Loup illustre les « difficultés d’interprétation » des textes.

    #islamophobie