L’auréole ternie d’Aung San Suu Kyi
▻http://www.letemps.ch/Page/Uuid/43229f26-9579-11e2-8465-cfcb6efea1d5/Lauréole_ternie_dAung_San_Suu_Kyi
Devant les violences intercommunautaires entre Rakhines bouddhistes et musulmans Rohingyas, qui ont fait environ 150 morts et des dizaines de milliers de réfugiés dans l’ouest du pays depuis juin dernier, la Dame de Rangoon s’est contentée de dire qu’il fallait « se conformer à l’Etat de droit ». Et lorsqu’elle est venue, le 15 mars, dans la région de Monywa, dans le centre du pays, pour soutenir un projet d’extension d’une mine de cuivre financée par une firme militaire et une firme chinoise, elle a été prise à partie par des villageoises. Brandissant le poing, celles-ci l’ont houspillée en criant : « Nous ne voulons pas d’Aung San Suu Kyi. »
Visiblement désemparée, la députée s’est réfugiée dans sa voiture, en disant aux protestataires que, s’ils voulaient manifester, ils devaient demander l’autorisation préalable aux autorités. « Pour ces villageois, Aung San Suu Kyi fait désormais partie du système, et c’est pour cela qu’ils ne l’écoutent plus », explique Harn Yawnghwe, le directeur de l’ONG Euro-Burma Organization, un mouvement qui promeut la démocratie en Birmanie. « Elle aurait pu être le leader national unificateur, mais elle a déjà perdu cette possibilité », dit-il.