• Avoir ou devenir un problème social | Pédagogie sociale développement communautaire
    http://recherche-action.fr/intermedes/2015/12/12/avoir-ou-devenir-un-probleme-social

    Les #pauvres, nos ennemis

    Josiane Reymond, pédagogue sociale, et fondatrice de l’association Terrain d’Entente (en Pédagogie Sociale, à Saint – Etienne) a écrit une réflexion forte sur le titre : » Ces pauvres qui deviennent peu à peu les ennemis des #services_sociaux  ».

     

    Elle y développe (...) comment l’impuissance du #Travailleur_Social actuel, pousse inexorablement ses acteurs à s’opposer et à prendre progressivement en grippe les pauvres et #précaires pour qui ils ne peuvent plus rien faire.

    Elle exprime à ce sujet comment ce processus repose sur une inversion extraordinaire : le problème, les problèmes amenés par les personnes qui les subissent font que c’est la victime elle même qui devient le problème.

    Le secteur Social évolue ainsi, au travers de ses pratiques, qu’il identifie de plus en plus les pauvres comme des problèmes au fur et à mesure qu’il s’enfonce dans l’#impuissance à agir sur les processus d’exclusion, de discrimination et de précarisation ;

    Le manque d’outillages, de possibilités d’agir sur les racines et les causes des phénomènes de destruction des liens sociaux, amène les acteurs du lien social à identifier les publics aux problèmes à éliminer. Dès lors, la pénalisation des victimes est en marche et prendra la forme de « contrats rompus » de « conditions non remplies », d’exclusion des dispositifs ou de simple renvoi vers un monde extérieur où on ne met plus les pieds.

    Il faut bien comprendre cette sourde relation entre l’impuissance où sont rendus les professionnels sociaux par le cours de leurs propres institutions et la tendance à la mise en distance, au refus de prendre en compte ou carrément au renvoi et à la répression des publics qui signent cet échec.

    Une machine à produire les précaires

    C’est à partir d’un tel processus que ceux qui n’étaient auparavant que des pauvres (au sens de manque de ressources ou d’accès aux ressources) sont progressivement construits et produits par le traitement institutionnel lui même comme des précaires qui s’isolent, se replient sur eux mêmes, se renferment sous le coup d’une telle expérience.

    #société_punitive

  • L’impuissance agressive (Intermèdes)
    http://recherche-action.fr/intermedes/2015/04/16/limpuissance-agressive

    L’impuissance est agressive, l’impuissance rend agressif, car elle ne peut ni s’admettre elle même, ni se reconnaître. Elle est agressive car elle sait qu’elle a tort , et qu’elle a déjà perdu. Elle est agressive car l’agressivité est le dernier canal pour une énergie qui ne peut plus rien produire, pour une intelligence qui ne peut plus rien imaginer, pour une professionnalité qui ne peut plus prendre d’initiatives.

    #éducation #impuissance_institutionnelle #pédagogie_sociale #agressivité

  • Transformer les hontes individuelles en hontes collectives (Intermedes)
    http://recherche-action.fr/intermedes/2014/10/16/transformer-les-hontes-individuelles-en-hontes-collectives

    [Pierre Bourdieu] nous livre ici un grand secret sur la honte. Sentiment individuel par excellence, la honte dissimule toujours à celui qui en souffre, celui qui en a fait les frais, la part qu’y a pris l’organisation sociale, qui l’entoure.

    La honte fonctionne ainsi comme un contre feu : elle replie sur soi même, invite au découragement, à l’abandon de toute lutte et revendication. Elle pousse à se retrancher , se cacher… celui qui serait d’abord fondé à réclamer des comptes à son entourage.

    Serge Tisseron, dans La Honte décrit cette même réalité sous un aspect plus psychologique et individuel : celui qui ressent la honte n’est jamais celui qui a eu le comportement honteux ; mais plutôt celui qui en a été victime : sali, humilié, ignoré, renvoyé.

    […]

    Mais Bourdieu va plus loin, il nous indique la issue seule possible : le renvoi et le partage de toutes ces hontes d’enfants vers le collectif, vers la société.

    Nous ne sortirons pas des situations honteuses de maltraitances, négligences, déscolarisations, errances, solitudes, absences et refus de soins tant que ceux qui sont chargés de les prodiguer, de les assurer ne dénonceront pas aussi la honte à laquelle ils contribuent malgré eux.

    […]

    C’est sur le terrain que nous apprenons et découvrons où se tiennent les vraies racines de la honte.

    #pédagogie_sociale #honte #collectif #contre_feu

  • Le sentiment d’un possible (impossible) (Intermedes)
    http://recherche-action.fr/intermedes/2014/08/21/le-sentiment-dun-possible-imndonnees-de-sporjets-avortes-possible

    Nous, militants de la vie sociale, pédagogues sociaux, nous travaillons tous les jours tout près et tout contre ce sentiment d’impossible. […]

    Pour nous en sortir nous devons d’abord reconnaître que ce découragement qui souvent nous prend, n’est vraiment pas le nôtre ; qu’il n’est pas naturel, qu’il nous est extérieur ; qu’il ne vient pas de la vie ; qu’il n’a rien à voir avec la réalité, mais d’un mensonge continu.

    […]

    Car ce en quoi on ne croit pas, nous empêche de voir ce qui est.

    Or cette croyance à produire dans le possible du social est essentielle ; sans elle, les gens ne croiront plus qu’au pire, aux chimères, aux complots , aux races, aux ethnies, aux Jihads , aux crises, aux croisades.

    […]

    Nous y parvenons dès que nous habitons nos actes, dès que nous personnalisons les relations les plus professionnelles ; nous y parvenons dès que nous animons nos propres actions.

    Derrière la quotidienneté et l’ordinarité de nos actions, se cache un élément exceptionnel que nous distillons:nous produisons un possible. Un possible là où il n’y en avait pas, un possible quand tout est impossible.

    #pédagogie_sociale

  • La théorie des moments (Pédagogie sociale développement communautaire)
    http://recherche-action.fr/intermedes/2014/04/17/la-theorie-des-moments

    Dans la réalité, ce qui compte ce ne sont pas les modèles, ce sont les moments. Une structure organisée , pouvant compter sur des permanents comme des volontaires et bénévoles, si elle est bien orientée génère des moments d’autogestion, de prise de pouvoir, de complète participation que l’on ne trouverait nulle part ailleurs. C’est l’organisation qui rend ces moments possibles et dès lors ils existeront pour leurs protagonistes, comme des modèles réalistes.

    Il n’y a pas à choisir entre organisation et autogestion, il faut cultiver, susciter et saisir le moment.

    Le moment est partout en Pédagogie Sociale. Korczak structurait sa pédagogie pour qu’elle donne lieu à des moments éducatifs particuliers ; des instants d’une qualité et d’une authenticité si particulière qu’ils faisaient date, qu’ils faisaient charnière. Il encourageait ses éducateurs à partir à la chasse de ces moments et à s’appliquer à les écrire (les décrire), pour les saisir.

    Même au cœur de la plus grande des précarités, nous pouvons toujours bâtir de tels moments. Ils ne sont pas dérisoires, ce ne sont pas des consolations : c’est du temps saisi, du temps repris, du temps réapproprié.

    Le « Moment » en pédagogie sociale, c’est « du temps qui fait sens », qui ne s’enfuit pas, ne s’oublie pas. Du temps qu’on ne perd pas, mais qu’on retient.

    #éducation #temps #pédagogie_sociale #moments

  • Rien n’oblige… (KroniKs de Robinson)
    http://recherche-action.fr/intermedes/2014/02/10/rien-noblige

    Les choses sont ainsi faites que nous avons le droit de critiquer à condition d’annuler nos critiques, de parler, à condition de ne rien dire, de faire, à condition de ne rien changer, d’innover avec des innovations homologuées.

    Sous prétexte de ne désespérer personne, c’est l’espoir même que quelque chose arrive qui est sacrifié.

    Disons le clairement une fois pour toutes ; les conflits que nous n’assumons pas à l’extérieur, deviennent des conflits intérieurs qui vont nous déborder.

    Les abus de pouvoir sur nous que nous n’identifions pas ou ne dénonçons pas, nous amènent également à perdre du pouvoir sur nous mêmes.

    Supporter la critique, supporter la tension, supporter la controverse sont devenus des conditions même pour demeurer acteurs et auteurs de ce qu’on fait.

    Je ne sais pas si c’est la seule bulle de liberté que nous ayons, mais c’est sans doute, la première.

    Car de cette faculté va dépendre notre résistance pour ne pas adhérer à l’ordre qui nous oppresse.

    #éducation #pédagogie_sociale

  • Le consensus ne crée rien
    http://recherche-action.fr/intermedes/2014/01/16/le-soleil-ne-brille-pas-pour-tout-le-monde

    Or, la réalité est toute autre : être ensemble, ce n’est pas être côte à côte, en rang par deux, partageant les mêmes lieux ou territoires ; être ensemble c’est agir ensemble, faire ensemble, produire ensemble et construire une identité commune. Celle la , on l’attend toujours.

    […]

    A chaque fois qu’on dit que les enfants défavorisés gagneraient à fréquenter l’école des riches on attribue aux uns les difficultés et aux autres les vertus et le modèle de la réussite.

    Or, faire du social c’est savoir que les riches ne sont pas plus développés, compétents et évolués que les pauvres. La barbarie est dans les yeux de celui qui voit le barbare ; la sauvagerie dans la bouche qui désigne les sauvageons.

    #éducation #pédagogie_sociale #inégalités #consensus

  • On peut gagner des guerres en perdant toutes les batailles
    http://recherche-action.fr/intermedes/2014/01/11/on-peut-gagner-des-guerres-en-perdant-toutes-les-batailles

    Nous subissons ainsi chaque jour une véritable litanie de petites défaites ; nous avons rarement le dernier mot ; celui qui innove paraît insensé et connaît tous les handicaps. Dans le social aussi, on ne prête qu’aux riches.

    Il est tellement dit que rien ne peut changer, que tant d’entre nous n’entreprennent pas ; tant d’autres se découragent, et tellement hésitent face à tout engagement.

    En effet, tout semble être là pour que nous ne gagnions jamais rien et que toutes les entreprises et initiatives sociales et citoyennes paraissent définitivement vouées à la perte ou à la précarité de leurs moyens. N’est il pas dit que demain sera pire ? Que le social, le travail, la production n’auraient pas d’avenir ? Que la désinstitutionnalisation, la gestion individualisée des risques, la pénalisation sont la voie obligée ?

    L’individualisme semble triompher au sein même des groupes et des collectivités dans lesquelles nous prenons place. Celui qui calcule, recherche une place pour lui même trouve rapidement à être beaucoup efficace que celui qui investit et construit dans l’intelligence humaine. Mais il ne crée rien, il ne trace qu’un chemin qu’il faudra reparcourir en sens inverse.

    Tout cela paraît bien joué d’avance, inégal, asymétrique.

    Or, la Pédagogie Sociale contrevient à tous les calendriers et agendas de réussite obligatoire ; à contre courant, elle investit des relations, de l’éducation, et du social DURABLES. Il n’y a que les poissons morts qui nagent dans le courant.

    Elle butte contre tous les obstacles ; rien ne lui est épargnée : difficultés d’accès, interdiction de locaux, précarité perpétuelle de ses moyens, non reconnaissance de ses acteurs.

    Et pourtant elle dure. La Pédagogie Sociale perd toutes les batailles, mais si elle se maintient , si elle dure c’est parce qu’elle remportera toutes les guerres. Elle renouvelle la pensée sur le Travail Social, l’éducation et la famille.

    Elle est juste inévitable.

    Et ceux qui croient gagner hier et aujourd’hui ont perdu d’avance :

    – à chaque petite victoire, à chaque petit succès personnel, chaque fois qu’ils gravissent un échelon, ils ferment une porte derrière eux. Quand tout sera verrouillé, le « refuge » deviendra prison.
    – plus ils s’approprient un domaine, un dispositif, une institution, plus celui ci perd tout lien et tout impact avec son environnement

    – plus ils contrôlent les accès, les fonctionnements, les évaluations, et moins ils éduquent ou font du social. Le contrôle mène au vide.

    #éducation #pédagogie_sociale

  • Tes désordres sont des désirs (Pédagogie sociale développement communautaire)
    http://recherche-action.fr/intermedes/2013/11/23/tes-desordres-sont-des-desirs

    Aujourd’hui, la présence d’enfants rroms déscolarisés, poussés d’un lieu à l’autre fait désordre ; aujourd’hui, les enfants que l’école ne retient plus et qu’elle appelle les décrocheurs font désordre ; aujourd’hui, les jeunes des quartiers qui revendiquent et habitent leur espace font désordre. Les adolescents sans avenir, sans espace font désordre tout comme les sans emploi et les familles à la dérive… Que de désordres.

    Et qu’en serait il , si plutôt que d’y voir du désordre, nous y voyions du désir ?

    Et si nous changions de regard sur l’échec scolaire, par exemple, et que nous voyions un grand désir d’éduquer hors les murs et d’école buissonnière ?

    Et ces bidonvilles qui nous dérangent , et si nous y voyions un désir de cohabiter , de voisinage , d’échanges, de rejoindre une vie urbaine de toute façon à reconstruire ?

    Et ces enfants et jeunes dans les espaces publics, et si nous y voyions chez eux un désir de partager à la vie économique et sociale, d’être reconnus , respectables, estimés, en un mot, désirés ? Et si nous voyions dans leur installation, leurs efforts de créer d’autres règles, d’autres possibles, un désir de redonner de la vie et de l’importance à leur territoire ?

    #éducation #pédagogie_sociale #désirs #désordres

  • Antidotes pour les poisons en cours (Intermedes)
    http://recherche-action.fr/intermedes/2013/10/04/antidotes-pour-les-poisons-en-cours

    Concernant un monde réputé dur où on est prié d’être gagnants , d’être confiants et de tout réussir, nous sommes éberlués de nous confronter à la difficulté… et d’y survivre.
    […]
    Ce que nous apprend la patience de la pédagogie sociale, c’est que la difficulté du quotidien existe elle aussi, malgré tout, qu’on la voit, ou qu’on ne la voit plus. Déniée, sans statut, sans valeur, elle apporte une autre science : celle des lendemains qui durent et de la patience qui résiste.

    Nous partageons sans doute avec les rroms non pas une étrange étrangeté , non pas une inassimilation, irréductible, mais au contraire la capacité de tenir, de continuer, de reconstruire, de poursuivre, de retenter, de rebondir en un mot , dans une société ou le moindre échec semble déclencher tous les autres.

    Sommes nous plus forts de cette manière ? Non si être fort est avoir le dernier mot, la prévalence, le monopole. Oui , si être fort c’est démontrer qu’on peut résister à l’opinion courante, aux idées reçues, aux tracasseries de toute nature, au doute porté sur le social et la capacité de faire société.

    On a besoin aujourd’hui de ce type d’enseignement dans l’espace public, peut être pour aider les gens à ne plus être dégoûtés d’eux mêmes, à assumer des faiblesses, à les accepter chez leurs enfants.

    #pédagogie_sociale #Rroms #fragilité

  • Rroms, l’unique objet de mon ressentiment ...

    Roms : la vocation de Manuel Valls
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/09/25/roms-la-vocation-de-manuel-valls_3484429_3232.html

    D’après notre très droitiste pandore en chef, les (20 000) Rroms (qui sont arrivés récemment en France) n’ont pas pour vocation de s’intégrer chez nous, ils sont priés ( manu militari) d’aller s’intégrer ailleurs, dans leur pays d’origine respectifs, la Roumanie ou la Bulgarie par exemple. Sauf que, il y a un hic : là-bas aussi, ils sont indésirables, comme nous le découvrions ici : http://www.presseurop.eu/fr/content/article/1009801-l-explosion-du-pseudo-modele-social

    Alors, non, dans aucun des états de cette pitoyable union européenne, on ne peut faire régner la loi (rien que la loi, en punissant les seuls coupables) ; on préfère laisser toutes ces communautés sous la coupe de quelques maffieux ici ou ailleurs, l’essentiel étant de ne pas avoir à assumer un accueil décent pour tous ces gens.

    M. Valls, vous l’immigré catalan, français de fraîche date et qui prétendez bien connaître votre dossier, voici un peu de lecture pour vous rappeler qu’on peut tous devenir l’étranger, le barbare de quelqu’un d’autre :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Roms

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Romani

    http://lesrroms.blogg.org première mouture d’un site que l’on retrouvera actualisé ici : http://rroms.blogspot.fr

    #les_grandes_invasions_barbares

  • Produire l’injustice au nom de l’équité
    http://recherche-action.fr/intermedes/2013/07/27/produire-linjustice-au-nom-de-lequite

    L’École républicaine nous a longtemps donné le modèle d’un « Tous pareils », égalitaire, qui servait de prétexte commode pour tout ce qui prétendument n’y serait pas possible. À cet égalitarisme ci, nous sommes habitués et nous en trouvons encore de nombreux vestiges dans les empêchements ordinaires de vivre et de penser a l’école.
    C’est ainsi, au nom de l’équité, parce qu’il ne serait pas juste que tout le monde ne puisse faire les mêmes choses au même moment, que l’idée d’égalité a été si ordinairement mise a mal.

    […]

    Bien entendu il n’y a pas plus de réelle égalité dans l’égalitarisme républicain qui n’est que l’affirmation de l’indifférence à toutes les différences, qu’il n’y en a eu dans l’héritage et les vestiges de la révolution française.
    Mais c’est tout autre chose qui se développe actuellement dans le domaine de la vie sociale, depuis une décennie.
    Aujourd’hui, l’exigence d’équité sert à trier les pauvres entre eux et à leur donner un numéro d’ordre et de priorité ; elle sert à rejeter les demandes des plus précaires, elle sert à ne pas ou ne plus entendre les plaintes ou les besoins criants de nos enfants.
    L’exigence d’équité est censée faire taire, toute demande et toute prétention à une vie meilleure ; mais c’est aussi en son nom qu’on en vient à justifier les refus de droits, y compris des droits fondamentaux.

    #équité #égalité #injustice #pédagogie_sociale

  • Les forces qui vont me manquer un jour, je les dépense
    http://recherche-action.fr/intermedes/2013/05/25/les-forces-qui-vont-me-manquer-un-jour-je-les-depense-association-p

    Nous ne savons plus très bien où nous allons. Une incertitude profonde, interminable est organisée dans tous les domaines de la vie sociale, éducative, politique, économique. Elle freine tous les élans, tarit toutes les initiatives.
    […]
    Le seul entreprendre qui resterait à notre portée serait « l’entreprendre de soi même », véritable injonction moderne à ne pas vivre, à s’isoler, à se soustraire.
    […]
    Et c’est dans ce contexte si contraire que nous nous disons qu’il s’agit de créer… C’est dans ce temps si froid et si maussade qu’il nous a pris de semer ; c’est auprès de ceux que l’on renvoie sur les routes, que nous avons décidé de bâtir du durable. C’est auprès de ceux que l’on rejette des établissements scolaires, que nous avons choisi d’instruire et d’enseigner ; c’est auprès de ceux que l’on renvoie des ludothèques, que nous avons décidé de jouer.
    Nous encourageons les enfants à se manifester , à se construire , à se bâtir.
    […]
    Ces forces qui vont me manquer un jour , je les dépense aujourd’hui, car sinon demain, il n’y aura plus rien. C’est tout simple.
    […]
    Nous sommes trop pauvres pour économiser l’essentiel. Alors nous le produirons.
    Faites de la Politique : « Ne respectez plus les puissants de ce monde, admirez de plus impressionnantes personnes. N’interrogez plus les savants de ce monde, palabrez avec de plus sages personnes. Ne négociez plus avec les influents de ce monde, traitez avec de plus considérables personnes. Ne charmez plus les séduisants de ce monde, affolez de plus étonnantes personnes. Faites de la politique ! Racontez de drôles d’histoires et des histoires drôles. Jouez ! » (M.Butel)

    #éducation #pédagogie_sociale

  • Expérience contre expérimentations (Intermèdes)
    http://recherche-action.fr/intermedes/2013/04/23/la-forme-cest-le-fond-qui-remonte-a-la-surface-v-hugo

    Qu’est devenue aujourd’hui la possibilité pour les enfants et même les adultes que nous sommes, de faire des expériences ? Nous n’en avons ni le temps, ni les moyens. Pire encore, il semble que le mot serait banni, douteux et suspect en lui même.

    Faire des expériences, ou plutôt les connaître (tel est le véritable sens du terme) serait devenu l’aveu embarrassant que nous ne saurions déjà pas quoi faire, en en tout lieu et en tout temps.

    Et oui aujourd’hui l’enfant et l’adulte ne peuvent connaître d’expériences car ils devraient toujours savoir ce qu’ils doivent faire par eux même, ou en appliquant le programme de ceux qui le savent pour eux. Le second motif qui rend délicate l’idée d’expérience serait l’idée du risque, du danger, de l’illégitimité, voire même de l’illégalité.

    Tandis que les expériences des adolescents sont de plus en plus entourées de surveillance et répression policière, celles des enfants entre eux, dans les cours d’école, ou au quartier font l’objet de préoccupations inquiètes, psychologisantes, sanitaires et sécuritaires.

    #éducation #pédagogie

  • Ils détruisent, nous bâtissons
    http://recherche-action.fr/intermedes/2013/04/08/ils-detruisent-nous-batissons

    C’est étonnant comme le fait d’enfermer un problème dans une personne, dans un groupe, d’éloigner ce problème, de l’éparpiller, de le diluer dans le temps, peut laisser croire qu’on l’a réglé.

    Et c’est ainsi que nous avançons tous avec des objectifs triomphants et positifs. Nous ne fabriquons pas des sans-abris nous les hébergeons ; nous ne sommes pas submergés par le Chômage, nous créons des parcours d’emploi. À l’école, nous ne somme pas confrontés à l’exclusion, mais à la démission des élèves et à leur décrochage… Et d’ailleurs il n’y a plus d’échec scolaire, il y a que de la réussite éducative.

    #éducation #pédagogie_sociale #Rroms

  • Corbeil-Essonnes : Des Roms hébergés dans l’ancien hôpital Galignani
    http://www.corbeil-infos.fr/corbeil-des-roms-heberges-dans-l-ancien-hopital-societe-260313-994.htm

    Composé essentiellement de femmes, de personnes âgées et d’une soixantaine d’enfants dont certains en bas âge, le groupe de Roumains a pu prendre possession d’une quarantaine de chambres chauffées avec le concours de l’Association de Solidarité en Essonne aux Familles Roumaines et Roms (ASEFRR). C’est le docteur André Jeuffroy, pédiatre, qui a pris l’initiative, avec son épouse elle aussi pédiatre, d’offrir ce point de chute aux Roms menacés d’expulsion.

    #expulsion #Rroms

    • Expulsions pour tous (Association Intermèdes)
      http://recherche-action.fr/intermedes/2013/03/26/1337

      Cette expropriation concerne les espaces, mais aussi tout ce qui est commun et objet de partage : l’expression, la fête, la manifestation, et même le travail. Cette expropriation vise les nomades que nous devenons tous petit à petit (sans travail fixe, sans amour fixe, sans domicile fixe) mais s’en prend particulièrement à ceux qui sont soupçonnés de trop vouloir s’installer (les Rroms par exemple)
      Ces derniers jours, dans notre travail, dans notre relation nous avons dû faire face à l’inimaginable. Nous sommes ainsi attaqués par une grande et triste illusion : il suffirait d’éparpiller les pauvres pour qu’il n’y ait plus de pauvreté ; il suffirait d’éradiquer les bidonvilles pour qu’il n’y ait plus de problèmes de logement. Il suffirait de donner raison aux aigris, à l’intolérance et au racisme pour qu’il n’y ait plus d’extrême droite.
      Cette illusion n’est pas dangereuse, ELLE EST LE DANGER. C’est la vie même et la réalité qui sont foulées et expulsées.

    • Témoignage de Laurent Ott (statut public sur sa page Fb)
      http://www.facebook.com/laurent.ott.52/posts/572961482723463

      Les femmes et enfants sont retournées hier soir au campement de Moulin Galant après avoir vécu une nuit et une journée en enfer.
      Mouvements de panique, annonces angoissantes, attitude menaçante de la police surtout quand elle a été remplacée par une armé de CRS. Intrusion dans le lieu, panique, encore.
      Enfants en pleurs, nuit longue les uns contre les autres, tous ensemble, entre amis, mais en partageant les mêmes angoisses et les mêmes doutes.
      […] Aux uns on dit : il n’y aura plus d’expulsion du camp, rentrez chez vous
      Et on ajoute : il y aura des OQTF Qui ? Combien ? On parle de 60...
      Aux autres, on dit : expulsion mardi
      A tous on promet : hébergement et solutions. Lesquelles ? Une semaine d’hôtel à l’autre bout du département ?
      Scolarité perdue, coupée, liens amicaux et de vie, brisés, environnement et orientation perdue. Retour à l’errance , plus pauvre encore ?
      Quand on aura fait croire qu’on vaincra la pauvreté en vainquant les pauvres
      […]
      Nous avons plus de 100 enfants amis, enfants de l’Essonne, enfants en DANGER , et rien qu’à Moulin Galant
      Et dans une semaine on recommence le même jeu à RIS ? à Wissous ? On fabriquera encore la pauvreté qu’on déclarer après trop grande pour pouvoir y remédier ?