En Syrie, comme ailleurs, la protection des civils passe par la diplomatie

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  • En Syrie, comme ailleurs, la protection des civils passe par la diplomatie
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/03/26/en-syrie-comme-ailleurs-la-protection-des-civils-passe-par-la-diplomatie_314

    On parle beaucoup du caractère inacceptable des situations où les gouvernements ne protègent pas leurs propres populations. Il existe aujourd’hui un consensus international en ce qui concerne la nécessité d’efforts coordonnés pour faire face à de telles circonstances.

    Cependant, il faut reconnaître que la communauté internationale ne s’est pas prononcée à propos de questions fondamentales de protection des populations civiles, comme, par exemple :

    – promouvoir le développement durable, en mettant l’accent sur l’éradication de la pauvreté et sur la sécurité alimentaire, contribue à favoriser la paix. L’absence de perspectives est source de conflit. Elle favorise les radicalismes et porte atteinte à la foi dans les institutions ;

    – réduire la disponibilité des instruments de violence, en particulier les armes de destruction massive. Il est essentiel de faire des progrès en matière de désarmement et de non-prolifération. La facilité avec laquelle il est possible d’obtenir des armes classiques multiplie les dommages causés par les conflits. D’autre part, l’utilisation inconsidérée des innovations technologiques dans la lutte contre les insurrections et le terrorisme ont des conséquences sur les civils qu’il est nécessaire d’examiner ;

    – ne pas oublier la part de responsabilité de la communauté internationale dans l’interruption du processus de paix israélo-palestinien et dans l’échec du Quartet dans sa mission de contribuer un accord. Des mesures unilatérales ne font qu’exacerber les tensions dans la région. Le Conseil de sécurité doit agir de manière décisive sur cette question. La vulnérabilité de la population civile dans les territoires occupés représente une situation à haut risque ;

    – considérer comme l’exemple le plus préoccupant de la stagnation du système de gouvernance mondiale l’impasse dans laquelle se trouvent les questions de paix et de sécurité internationale. Le Conseil de sécurité, figé dans une configuration de pouvoir anachronique, est le forum qui discute et peut autoriser l’usage de la force pour assurer la protection des civils. Un Conseil de sécurité plus légitime et représentatif disposera de meilleures conditions pour mettre en œuvre des mesures de prévention et des stratégies diplomatiques afin d’éviter la radicalisation et résoudre les conflits.

    Avec la fin du moment unipolaire et avec la formation d’un ordre multipolaire, la conviction qu’il n’y a pas de solution militaire à la grande majorité des problèmes de paix et de sécurité du monde contemporain s’affirme.

    Nous devons voir cette évolution comme une nouvelle ouverture au multilatéralisme et à un rôle plus pertinent pour la diplomatie.