@petit_ecran_de_fumee Je me permets donc de vous contredire : ceux qu’on materne en entreprise ne sont pas nécessairement ou particulièrement improductifs. Ce qui les caractérise est d’être maternés, et on constate avec un certain amusement que la plupart d’entre eux sont improductifs.
Comme se fait-ce ?
Vous souvenez-vous de Raymond Barre ? L’homme qui, il y a trente-quarante ans, estimait que tant qu’à payer les chômeurs, il fallait les employer. Il mit sa conviction à l’épreuve des moeurs de l’époque en recrutant massivement dans la fonction publique.
Etait-il fou ? Aucunement.
L’erreur à ne pas commettre est de croire que la profitabilité des entreprises françaises dépend de leur productivité. C’est parfaitement inexact dans une économie réglementée comme la France.
La profitabilité d’une entreprise en France dépend de ce que les économistes nomment « pouvoir de marché » c’est à dire sa capacité à fixer les prix de ce qu’elle vend, produits ou services.
Le meilleur moyen d’obtenir du pouvoir de marché dans une économie règlementée est de servir les puissants dans l’espoir de renvois d’ascenseurs : législatifs (entretien des ascenseurs, normes bâtiments en évolution permanente), règlementaires (éthylotests), sous forme de commandes publiques (Rafales). Pour ce faire, le plus simple est d’employer les enfants de la riche bourgeoisie, celle qui peut vous renvoyer l’ascenseur. Puisque les études supérieures sont socialement discriminantes, il suffit d’embaucher des Bac+5 de spécialités universitaires inutiles et innovantes, telles la médiation culturelle, les TIC, ou tout autre fadaise 2.0 pour être certain de taper dans les bonnes CSP. Et qu’importe que ceux-là soient improductifs pourvu qu’ils soient heureux, et le fassent bien savoir à l’élite consanguine, pour qu’elle augmente le pouvoir de marché de leurs employeurs.
La presse fonctionne ainsi depuis la libération, ça n’a jamais ému personne. Ce fonctionnement s’est juste généralisé.
poke @monolecte : Ce n’est donc pas, comme l’aurait facilement affirmé Ayn Rand parce qu’ils sont inutiles qu’ils sont heureux. C’est parce qu’ils sont riches qu’ils sont improductifs, employés quand même, et donc heureux.