Le doucereux, faux-fuyant, veule New York Times fait un reportage sur les pertes dévastatrices dans les populations d’abeilles causées par ce qu’il appelle « colony collapse disorder ».
La caractéristique insidieuse de ce rapport est que, même s’il met en lumière l’ampleur du problème, il implique que les préoccupations concernant les dangers des pesticides prévalent surtout chez les apiculteurs - comme si les scientifiques restent largement agnostiques sur l’énormité du mal qui dérive des produits chimiques, par opposition, par exemple, aux épidémies virales d’origine naturelle.
La narration à emporter est que les humbles apiculteurs, perturbés par leurs pertes, ont peur des produits chimiques, les scientifiques enquêtent sérieusement sur la question, tandis que l’industrie attend docilement les résultats, heureux de se laisser guider par ce que la science révèle.
Mais n’en doutons pas, les fabricants de produits chimiques tels que l’imidaclopride - qui est comme de l’or liquide - prendront toutes les mesures possibles pour exercer leur immense force de pression sur les gouvernements, incliner la recherche scientifique en leur faveur et obscurcir les questions dans les médias, tout cela en vue du profit.