A la recherche des heures célestes

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  • Meloni, Musk et Michael Ende
    https://www.heidi.news/monde/en-italie-elon-musk-se-fait-le-porte-voix-de-l-extreme-droite

    Sujet d’enquête : quel relation existe entre le monde inventé par le gentil auteur anthroposophe Ende (en français : la fin) et le nouveau fascisme néolibéral ?

    Depuis la transformation de l’avocat de gauche et anthroposophe Otto Schily en ministre d’intérieur de la RFA on se doutait qu’il y a un lien bizarre entre anrhroposophes, fascistes et l’impérialisme états-unien. Depuis le triomphe de l’idéologie « objectiviste » d’Ayn Rand, une sorte d’anti-humanisme plus radical que l’anti-semitisme éliminatoire nazi, au sein de l’élite de la silicon valley on voit un peu plus clair.

    Toujours est-il un mystère que cache l’auteur pacifiste et anti-raciste de sombre et avide de sang dans son oeuvre. Il doit bien y avoir in élément dans son idéologie qui encourage sa récupération par les fratelli d’Italia.

    A Rome, Elon Musk se fait le porte-voix de l’extrême droite

    Le milliardaire était l’invité d’honneur de la fête annuelle du parti de la Première ministre italienne Giorgia Meloni. L’occasion de mettre en garde contre la crise de la dénatalité ou le wokisme. Et de se faire une nouvelle fois le porte-voix des idées portées par l’extrême droite.

    C’était l’invité star de l’événement. Samedi 16 décembre, le milliardaire Elon Musk est monté sur la scène du festival « Atreju », la fête annuelle à Rome des jeunes militants de Fratelli d’Italia, le parti de la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Un an après la montée au pouvoir de la leader d’extrême droite, l’événement était particulièrement attendu. Et le parti s’est payé un invité de marque.

    Pendant quatre jours, cette grande kermesse – qui emprunte son nom au héros du roman fantastique « L’histoire sans fin » – réunit des personnalités politiques, des sportifs et des journalistes. Cette année, le Premier ministre conservateur britannique Rishi Sunak et le leader de Vox, l’extrême droite espagnole, Santiago Abascal étaient aussi sur la liste des invités.

    Pourquoi c’est important ? Dans le monde de la droite conservatrice radicale, Elon Musk est un personnage « prestigieux », observe Fabio Chiusi, journaliste et auteur de « L’uomo che vuole risolvere il futuro », un ouvrage dans lequel il livre une analyse de la pensée du patron de Tesla et SpaceX.

    Il partage avec l’extrême droite « l’idée d’une liberté d’expression [absolue], la bataille contre la crise démographique et contre le wokisme », continue le journaliste. Créé à partir du mot anglais woke (éveillé), ce terme a été galvaudé depuis quelques années par des courants de droite conservatrice pour décrédibiliser les militants de gauche.

    Et peu importe si le patron de Tesla et SpaceX prospère avec les voitures électriques détestées par Matteo Salvini, chef de la Lega, ou s’il est en faveur de la gestation pour autrui que Giorgia Meloni tient en horreur. L’extrême droite évite les sujets qui fâchent. Et pour le reste, elle « peut dire que ses idées sont partagées par celui qui change le monde », commente Fabio Chiusi.

    La survie de l’humanité. C’est qu’Elon Musk en est convaincu : le politiquement correct, la dénatalité ou encore un certain usage de l’intelligence artificielle mettent en péril le futur de l’humanité. Et la vision politique incarnée par les partis conservateurs, comme Fratelli d’Italia, peut en assurer la survie.

    Samedi, c’est donc avec l’un de ses onze enfants dans les bras qu’il s’est présenté devant le public italien. « Faire des enfants permet de créer une nouvelle génération. Et il n’y en aura pas si les gens ne font pas d’enfants », a-t-il déclaré depuis la scène du Château Saint-Ange, à Rome, provoquant une vague d’applaudissements. En 2022, l’Italie a atteint un record historique en descendant sous la barre des 400’000 naissances. Un an après son arrivée au pouvoir, Giorgia Meloni assurait avoir fait de la dénatalité une « priorité absolue ».

    Et à l’instar de la Première ministre italienne, Elon Musk estime que l’immigration n’est pas une solution à la crise démographique. « Il faut faire plus d’Italiens pour sauver la culture d’Italie », a-t-il insisté.

    Ensuite, le milliardaire a mis en garde contre le « virus de l’esprit woke » qui, selon lui, s’empare des États-Unis et bientôt de l’Italie. Avant de ravir son audience en affirmant que « le changement climatique ne constitue pas une menace si grave à court terme ». Et s’il a assuré être « écologiste », il estime qu’il n’est pas possible de « se passer du pétrole et des énergies fossiles dans un avenir immédiat ».

    Un porte-voix des droites conservatrices et radicales. Ce n’est pas la première fois qu’Elon Musk s’affiche aux côtés de responsables politiques de droite conservatrice. En juin, il avait d’ailleurs déjà rencontré la Première ministre italienne, mais aucun détail n’avait filtré de leur entretien.

    Début novembre, il avait été interviewé par le Premier ministre britannique en personne, sur la réglementation, les risques et les opportunités de l’IA, à l’occasion d’un grand sommet sur le sujet. Un entretien que la presse britannique avait qualifié de « gênant ». Considéré par beaucoup comme un « gourou », Elon Musk est traité comme « un chef d’Etat » sauf que le milliardaire ne sert que ses intérêts, observe Fabio Chiusi. Contrairement aux politiques, « la Constitution ne l’oblige pas à servir les intérêts de la collectivité », continue-t-il.

    Outre-Atlantique, Elon Musk a également exprimé son soutien au nouveau président argentin Javier Milei. « La prospérité est sur le point d’arriver en Argentine », a-t-il écrit après sa victoire le 19 novembre.

    Enfin, c’est lui qui a permis à Donald Trump de faire son grand retour sur le réseau X (ex-Twitter), dont il avait été banni juste après les violents affrontements du Capitole, en janvier 2021. Selon Le Monde, « Elon Musk a dérivé vers une haine des démocrates et des progressistes et se trouve désormais aux confins de l’extrême droite complotiste et antisémite ».

    Parfois il suffit de consulter d’autres versions de Wikipedia pour obtenir des indices.
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Die_unendliche_Geschichte

    Andreas von Prondczynsky sah Die unendliche Geschichte als „im Netz bürgerlicher Moral und ökonomischer Zweckrationalität“ befangene Mischung von „christologischem Mystizismus“ und „Sozialkritik in der Orientierung romantischer Denkweise“. Ende übe Kritik am Vernunft-Mythos, wie er sowohl der technologischen Rationalität als auch einer ökonomisierten Subjektivität zugrunde liege. Im Widerspruch dazu verfolge er jedoch in diffusen „Mysterien der Alten“ vernunftorientierte bürgerliche Tugenden.

    Hermann Bausinger deutete die beiden Bücher Michael Endes, „Die unendliche Geschichte“ und „Momo“, als Eskapismus, der von narzisstischen, an der Zukunft zweifelnden Jugendlichen begierig aufgenommen wird und ihnen zur Flucht in die Unverbindlichkeit verhilft. Die präzise Trennung von Gut und Böse in Endes Phantastik ließe eine geschlossene Welt entstehen, in der nichts sinnlos, alles von Bedeutung erscheine und fern realistischer Konflikte zu folgenloser Identifikation einlade. Er sprach in Zusammenhang mit Endes Werken von „Placebo-Effekten“. Die Leser sähen in Endes Erzählungen ihr Bedürfnis nach positiven Weltentwürfen befriedigt, so dass sie ihnen Wirkungen zuschrieben, deren Muster im Text gar nicht angelegt seien.

    Von ihm und anderen Kritikern wurde Die unendliche Geschichte als Aufforderung zur Weltflucht angesehen. Dem widerspricht Růžena Sedlářová. Das Buch mache deutlich, dass der Autor nicht die Phantasie der realen Welt überordnen, sondern beide in Einklang bringen wolle, etwa indem Koreander zu Bastian in Kapitel XXVI. sagt: „Es gibt Menschen, die können nie nach Phantásien kommen […] und es gibt Menschen, die können es, aber sie bleiben für immer dort. Und dann gibt es noch einige, die gehen nach Phantásien und kehren wieder zurück. So wie du. Und die machen beide Welten gesund.“ Hier sehe man die Lehre von der Harmonie der Gefühle und der Vernunft, oder der Phantasie und der Realität, oder des Unbewussten und Bewussten. Ohne Kenntnis beider Ebenen sei es nicht möglich, zur Ganzheit zu gelangen. Bastian hätte so in dieser Geschichte seine Schattenseiten kennenlernen und sie auch überwinden und dadurch ein besserer Mensch werden können.

    Andere Literaturkritiker warfen Ende die scheinbare Naivität seiner Botschaft vor. In seinem Roman Momo etwa fände man eine ärgerliche „Romantisierung der Armut“. Darüber hinaus mündeten alle kritischen Befunde Endes in der Empfehlung, mit Selbstfindung, Selbsterkenntnis und Selbstveränderung als vorbildlichen Lebensmustern die Schäden der Zivilisation zu beheben.

    Ces citations fournissent quelques informations sur le mécanisme qui relie le monde imaginaire d’inspiration anthoposophique de Michael Ende aux besoins d’une organisation de jeunesse neofasciste. Tout le monde aime bien s’enfuir dans des psysages fantaisistes et c’est là ou les joueurs de flute fachos récupèrent les jeune âmes sans défense. Les lacunes intellectuelles de Ende induit par son penxhant pour le Steinerisme en font apparamment un outil propice. Le choix des neoconnard italien est dans doute tombé sur Ende plutôt que sur Tolkien à cause de la proximité historique et culturelle de l’Italie et de l’Allemagne. Harry Potter aurait pu faire l’affaire mais les coùts de la licence nécessare et les choix politique de son auteure ont protégé l"apprenti sorcier de cette mésalliance.

    Et non, Ende et ses romans ne sont pas fascistes, seulement un peu kitsch :-)

    #USA #Italie #anthoposophie #fascisme #silicon_valley #objectivisme

    • Je n’associe pas l’œuvre de Michael Ende au fascisme.

      C’est par Périphéries que j’ai découvert son roman Momo :

      À la recherche des heures célestes
      https://www.peripheries.net/article320.html

      Il faut croire que Michael Ende, plus ou moins consciemment, partageait la foi de Thierry Fabre dans l’héritage méditerranéen : sa Momo est une petite fille solitaire qui a élu domicile sous les ruines d’un amphithéâtre romain à l’abandon, en périphérie d’une grande ville du Sud. Pauvre et sans instruction, elle dispose pourtant d’un trésor inestimable : elle a du temps à profusion. Du jour où ils font sa connaissance, les habitants de la ville s’attachent profondément à elle. Ils viennent la voir pour lui parler, et, même si elle ne dit rien, elle écoute avec une telle intensité qu’ils voient leurs problèmes résolus. Les enfants adorent se retrouver à l’amphithéâtre pour jouer, car ils ne jouent jamais aussi bien que quand elle est avec eux. C’est que le don d’écoute de Momo va de pair avec une imagination puissante, qui n’est pas sans lien avec sa capacité à écouter l’univers entier :

      « Certains soirs, après le départ de tous ses amis, elle restait assise, longtemps encore, seule au milieu de son vieil amphithéâtre au-dessus duquel, telle une coupole, s’étendait le ciel étoilé : elle écoutait le grand silence. Elle avait alors l’impression d’être assise au milieu d’une immense oreille cherchant à capter les bruits dans le monde des étoiles. C’était comme si elle écoutait une musique très douce et très puissante à la fois qui lui allait mystérieusement droit au cœur. »

      Autrement dit, Momo possède comme personne le secret de cette « musicalité de l’être » dont parle aussi Thierry Fabre. Mais un jour, d’étranges « hommes en gris » commencent à hanter les rues de la ville. Peu à peu, ils persuadent les habitants que leurs occupations quotidiennes - bavarder avec les clients quand ils sont coiffeurs ou restaurateurs, chanter dans une chorale, s’occuper de leur vieille mère, rendre visite à une amante secrète, jouer, dormir, rêvasser en regardant par la fenêtre... - représentent des « pertes de temps ». Ils leur proposent d’ouvrir un compte dans leur « caisse d’épargne du temps ». Dès lors, Momo ne reconnaît plus ses amis : ils désertent l’amphithéâtre, passent leur vie à courir sans savoir derrière quoi, n’ont plus de temps à se consacrer les uns aux autres. L’obsession de la rentabilité et de la réussite matérielle, le repli sur soi, l’acrimonie, dominent les relations sociales.

    • Justement, c’est complètement kitsch , on aime ou on n’aime pas.


      Je préfère La Cité des dragons qui est davantage terre à terre malgré l’histoire de la transformation de la mechante institutrice dragon en dragon blanc de la sagesse.
      C’est aussi kitsch mais moins ésothérique, et c’est plein d’ironie et d’éléments de parodie.
      Enfin, l’héroïne pricipale est un petite locomotive à vapeur. C’est imbattable.
      Puis dans le deuxième volume il y a une parodie des fascistes, les 13 corsaires voleurs d’enfants qui sont tellement bêtes qu’ils ne comprennent pas qu’ils ne sont que 12. Dans ces histoires simples l’auteur se passe de prèsque tout élément surnaturel et ésothérique, au contraire même les dragons sont comme tout le monde. Seulement les forces de la nature sont folles, un peu comme dans la physique quantique.

  • Périphéries - A la recherche des heures célestes
    http://www.peripheries.net/article320.html

    Une diminution drastique du temps de travail considéré comme « normal », et le découplage, à travers le revenu garanti prôné par André Gorz et d’autres, du travail et des moyens de subsistance, permettrait de réoxygéner nos existences asphyxiées, de remettre du sens et du plaisir dans tout ce que le mode de vie dominant transforme en simulacres absurdes, en corvées exaspérantes, en ébauches vite avortées. Pour l’heure, la place prise par le travail rémunéré, à la fois en heures d’horloge et dans les têtes, oblige à tasser dans ses interstices une foule d’occupations et d’aspirations qui auraient besoin de bien plus de temps pour s’accomplir ou s’épanouir, et condamne les travailleurs à une vie perpétuellement diminuée, amputée.

    Magnifique texte de Mona Chollet, comme toujours inspirée...

    Autre aspect qui fait la pertinence de l’objectif politique d’une réduction massive du temps de travail : il est porteur d’un enjeu de civilisation et d’émancipation qui n’a encore jamais été exploré, si ce n’est à la marge, dans l’histoire humaine

    Pas mieux.

    #rtt #Mona_Chollet #France #revenu_garanti #Gorz #genre #gender #temps #temps_pour_soi