....deux semaines seulement après avoir plaidé coupable dans une affaire majeure de fraude fédérale, Amgen, la plus grande firme au monde de biotechnologie, a marqué un point au Capitol Hill qui est passé largement inaperçu : Les législateurs ont inséré un paragraphe dans le projet de loi sur le "mur fiscal" qui ne mentionne pas la société par son nom mais favorise fortement un de ses médicaments.
Le libellé enterré dans la section 632 de la loi diffère une série de limitation du prix Medicare d’une classe de médicaments qui inclut Sensipar, une pilule lucrative d’Amgen utilisée par les patients sous dialyse rénale.
Cette disposition donne a Amgen deux années supplémentaires pour vendre Sensipar sans contrôles gouvernementaux. La nouvelle a été si bien accueillie que le chef de direction de l’entreprise l’a rapidement transmise à des analystes financiers. Mais cela devrait coûter à [l’assurance-maladie publique] Medicare jusqu’à 500 millions de dollars sur cette période.
Amgen, qui a une petite armée de 74 lobbyistes dans la capitale, est la seule entreprise a avoir plaidé agressivement pour le délai, selon plusieurs aides des deux partis au Congrès.
Les partisans du délai, principalement des responsables du Comité des finances du Sénat qui ont longtemps bénéficié des largesses politiques [financières] d’Amgen, ont déclaré qu’il était nécessaire de permettre aux régulateurs de bien se préparer pour le changement de prix.
Mais les critiques, y compris plusieurs aides au Congrès qui ont été stupéfaits de constater la décision dans le projet de loi final, ont fait remarquer que Amgen avait déjà remporté un précédent délai de deux ans, et ils ont décrit le second comme un cadeau inutile.
« C’est la raison pour laquelle nous nous trouvons dans le trouble où nous sommes, » a déclaré Dennis J. Cotter, chercheur en politiques de la santé qui étudie le coût et l’efficacité des médicaments de dialyse. "Chacun se taille son propre terrain et obtient qu’il soit protégé, et nous refilons la facture aux contribuables."
L’inclusion de cette disposition dans cette loi (...) montre la puissance persistante des intérêts particuliers à Washington ..
Amgen a de profonds liens financiers et politiques avec des législateurs comme le leader de la Minorité du Sénat Mitch McConnell, républicain du Kentucky, et les sénateurs Max Baucus, démocrate du Montana, et Orrin G. Hatch, républicain de l’Utah, qui détiennent une emprise massive sur la politique de paiement de Medicare en tant que dirigeants du Comité des finances.
Amgen a également travaillé dur pour construire des liens étroits avec l’administration Obama, ses lobbyistes se présenteant plus d’une douzaine de fois depuis 2009 sur des rondins de visites à la Maison Blanche,
Le succès de Amgen montre aussi que même une importante enquête pénale fédérale ne peut constituer une menace sérieuse à l’influence d’une entreprise au Capitol Hill. Le 19 décembre, alors que les négociations au Congrès sur le projet de loi budgétaire était à son acmé, Amgen a plaidé coupable pour avoir commercialiser l’un de ses médicaments anti-anémie, Aranesp, illégalement. Il a accepté de payer des amendes pénales et civiles totalisant 762 millions de dollars, un record pour une société de biotechnologie, selon le ministère de la Justice.
Amgen, dont le siège est près de Los Angeles et qui avait 15,6 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2011, dispose d’un puissant panel de lobbyistes à Washington, qui comprend Jeff Forbes, l’ancien chef de cabinet de M. Baucus, Hunter Bates, l’ancien chef de cabinet de M. McConnell, et Tony Podesta, dont la firme de lobbying, qui a connu une fulgurante ascension, a des liens exceptionnellement étroits avec la Maison Blanche.
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Les chercheurs ont constaté que la manière de Medicare de rembourser les fournisseurs par des paiements distincts pour les médicaments et pour les traitements de dialyse a encouragé la sur-prescription parce que les fournisseurs réalisaient des profits consistants avec chaque dose. Ils ont également constaté que des doses élevées exposent les patients à des risques cardio-vasculaires.