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  • Schiste happens
    http://blog.monolecte.fr/post/2013/04/02/Schiste-happens

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    Les plus confiants d’entre nous en étaient restés à l’idée rassurante et confortable que le nouveau président en exercice avait interdit pour toute la durée de son quinquennat l’exploitation des gaz de schiste par fracturation hydraulique, ce qui nous laisserait largement le temps de voir si ce nouvel eldorado énergétique tenait vraiment toutes ses promesses dans les autres coins du monde où il tourne à plein régime. C’était bien, cette idée que la mobilisation citoyenne fait reculer les hyènes (...)

    #Poil_à_gratter #bled #catastrophe #confiscation_démocratique #débat #Les_Affabulateurs #lutte #écologie #économie #gaz_de_schiste

    • En fait de médias de masse, nous avons surtout hérité de propagande massive où le mensonge est le mode d’expression par défaut. J’ai vu la plupart des reportages sur les gaz de schiste et ils ont tous en commun de rapporter comment des salariés des groupes qui opèrent dans ce secteur sont venus raconter aux populations concernées que les gaz de schiste, c’était juste la solution à tous les problèmes et qu’il n’y avait aucun danger afférent. Sauf que, nous disposons de suffisamment de sources différentes et convergentes pour savoir que l’exploitation des gaz de schiste, c’est forcément dégueulasse pour l’environnement, les populations alentour et, à terme, via la contamination des nappes phréatiques (les gaz remontent pendant des années à la surface, traversant toutes les couches supérieures du sol, sans compter les liquides pollués et non traitables qu’on va forcément retrouver un peu partout par la suite !), pour de très grandes régions.

      Vous pouvez interroger les spécialistes de l’eau qui vous expliqueront que les nappes phréatiques du Sud-Ouest communiquent entre elles sur tout le territoire et que donc, la pollution de l’une sera la pollution définitive et irréversible de toutes. Je pense qu’on peut tout à fait se passer de gaz, mais se passer d’eau potable n’est absolument pas possible.

      Nous savons et il est public que les liquides injectés pour la fracturation hydropique sont particulièrement nocifs et pourtant, dans l’un des reportages (celui qui est passé sur Arte pour la soirée spéciale, il y a un mois ou deux), on entend un salarié d’un groupe minier annoncer aux gens qui vivent sur place qu’il n’y a aucun danger et que ça revient à injecter de la limonade. Ce mec ment. Il ment effrontément en regardant les futures victimes dans les yeux. Il ment en toute tranquillité parce qu’il est payé pour mentir et probablement bien payé. Il est absolument impossible que ce mec ignore ce qu’il est en train de faire. Il est absolument impossible que les groupes qui jouent la cavalerie financière sur les gaz de schiste ignorent ce qu’ils font réellement. Leurs responsables et nombre de leurs salariés choisissent délibérément de faire ce qu’ils font pour de l’argent, tout en se sentant totalement irresponsables des conséquences de leur comportement.

      Cette impunité doit cesser. Il ne doit plus être possible de prendre délibérément des décisions et de participer en toute connaissance de cause à ce genre de décision sans porter la responsabilité des conséquences de ces actes. Je pense que si chaque personne physique impliquée dans des empoisonnements industriels était pénalement responsable de ces empoisonnements, il y aurait beaucoup moins de salopards qui toucheraient de l’argent pour déclarer aux gens que l’exploitation des gaz de schiste se fait avec des la limonade...

    • Tout à fait d’accord avec toi.. et ça me rappelle que je voulais réfléchir à l’occasion manquée liée à l’instauration du principe de précaution.
      Les mots sont importants comme diraient l’autre : le principe de précaution joue sur le registre de la sécurité, donc de la peur. Résultat ses détracteurs s’en donnent à coeur joie pour démonter ce qu’ils qualifient de « principe de frilosité », pour binariser le débat entre obscurantisme et progrès. Il leur suffit de nous rassurer avec n’importe quelle étude scientifique bidon ou en discréditant telle autre étude, et hop, cela leur offre un grand boulevard pour se lancer dans les actions les plus irresponsables.

      Au lieu de cela, nous aurions mis en place un « principe de responsabilité », je pense que cela aurait été plus efficace. Il s’agirait d’interdire toute introduction technologique dont le bénéficiaire ne peut assumer seul les conséquences civiles et environnementales.
      Ou bien l’obliger à provisionner financièrement les risques liés à son exploitation, si tant est qu’ils soient estimables et que cette exploitation soit réversible. On verrait que bien des ruées vers l’or s’avéreraient moins alléchantes du coup.

      L’aspirant-exploitant devrait prouver que les risques sont réparables. Ce qui n’est pas le cas d’une exploitation se soldant par un décès humain, une modification biologique immaitrisable, ou une pollution irréversible à l’échelle humaine (par exemple qui dure sur plus d’une génération ?), et exclue de facto les OGM, et le nucléaire, et sans doute le gaz de schiste...
      Vu qu’on est incapable de moraliser le monde économique, tentons au moins de le responsabiliser en rendant mécaniquement non rentables les perspectives qui nous font prendre des risques forcément inutiles...

      Les capitalistes sont des pitbulls pas si difficiles à neutraliser finalement, ils ne s’attaquent qu’à ce qui est rentable.
      Ce n’est pas un hasard si la première mission de l’OMC a été de désarmer les Etats pour les empêcher de garantir l’intérêt général et leur interdire de peser sur la rentabilité des marchés, au nom de la lutte contre le protectionnisme...

      La ficelle est si grosse qu’elle nous bouche les yeux. Il suffirait juste de rétablir la souveraineté politique des peuples... Vaste programme....

    • Nous savons tous, je pense, que l’appétit salarial du journaliste de média de masse ne se contente ni des revenus de vente des journaux, ni du statut fiscal sur mesure de la profession.

      Ne lui suffit pas davantage les revenus annexes des ménages ou même la publicité officielle dans la presse. Il lui faut de plus monnayer l’influence (réelle ou supposée) de sa plume. Au point qu’on en vient à se demander s’il a jamais eu d’autre ambition pour elle que s’en nourrir.

      En ce qui me concerne, j’ai pour habitude de fermer ma porte aux témoins de Jéhova et aux vendeurs d’aspirateurs. C’est donc fort logiquement que j’interdis à la presse papier, radio, ou télévisée d’entrer dans mon foyer. Car je refuse sous couvert d’information d’être désinformé, de devenir le cerveau disponible que cette engeance vend au premier industriel venu.

      Etant maintenant admis que le bourgeoisie continuera avec ou sans allocs plafonnées à fournir le capital en plumes mercenaires, nous pouvons être certains que tôt ou tard le gaz de schiste sera exploité en France comme partout. Nous pouvons également être certains que ce sera de la manière la moins sûre et la plus polluante, donc la plus économique pour l’exploitant. A la différence du nucléaire, nous pouvons espérer que les premiers accidents industriels ne tarderont pas à se produire. Et, là, on verra, comme d’habitude, sans que les institutions n’aient le moins du monde contribué à éviter un pire annoncé.