Juste pour la Rolex, je crois me souvenir que cela a été démenti !
« Pitoyable », je n’utiliserais pas ce mot, publiquement du moins, mais il y a des choses que je n’ai jamais pu encaisser, en particulier sa comparaison Syrie/Guerre d’Espagne (►http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/04/02/la-syrie-est-notre-guerre-d-espagne_3152041_3232.html).
Filiu, et bien d’autres avec lui, intervient résolument comme militant sur cette question (et sur d’autres). C’est son droit le plus strict, mais cela me paraît poser d’importantes questions, surtout pour ceux qui appartiennent à cette (objectivement très bizarre) profession des « spécialistes du monde arabe »... Si leur positionnement n’a jamais très facile ni évident, il me paraît de plus en plus intenable désormais. Ils ne sont pas les seuls, les journalistes « envoyés spéciaux » sont probablement plus critiquables encore, mais leur procès est connu, et souvent fait. Ce n’est pas le cas des « spécialistes », dont les liens institutionnels, idéologiques et autres demeurent largement hors-champ, au profit d’une supposée compétence que l’altère jamais aucun autre intérêt, ou pour être plus gentil, aucune autre « stratégie ». Comme tout discours, il conviendrait que celui des « spécialistes du monde arabe » soit soumis à l’analyse, aussi objective que possible... Mais les rares fois où cela est fait, c’est sur un mode très polémique, qui se place lui-même dans le même type de positionnement (je pense à Asad AbuKhalil pour les USA, ou à Roger Nabaa dans le domaine francophone). La figure publique d’un Gilles Kepel - avec un site dédié à sa médiatisation (▻http://gilleskepel.tumblr.com) - offrirait par exemple un très riche terrain d’étude. Je lis ainsi son dernier titre, « Passion arabe. Journal 2011-2013 », comme une sorte d’extraordinaire retournement où l’objet, le monde arabe, est devenu faire-valoir du vrai sujet, l’auteur de ces « écrits au jour le jour puis polis et enrichis au cabinet de travail, [qui] aboutissent à ce beau livre, où l humeur vagabonde du randonneur le dispute à l’oeil acéré du chroniqueur, au savoir de l’orientaliste et à la plume de l écrivain, le tout dans une forme alerte et vive, celle même du journal. » (!)