• Les passagers de Samoa Air vont désormais payer le prix de leur billet en fonction de leur poids. Et la compagnie ne fera pas confiance, elle pèsera tous les passagers à l’aéroport...

    C’est cool, pour une fois, une info marrante. J’imagine quand ça viendra à Roissy, les vols retour sur les compagnies américaines :)

    http://www.nrk.no/nyheter/verden/1.10970543

    For ei veke sidan skreiv NRK.no om den norske økonomen Bharat P. Bhatta som meiner det vil lønne seg for flyselskapa å ta betalt per kilo for flypassasjerane. Dette vil gjere det lettare for selskapa å avgjere kor mykje drivstoff eit fly må bruke, ifølgje økonomen.

    No kan det virke som at eit lite flyselskap på den andre sidan av jorda har fått tenning på ideen. Samoa Air frå det amerikanske territoriet Amerikansk Samoa vil innføre ordninga med kilopris på flyreisene sine.

    • http://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/20130403trib000757317/air-samoa-joue-les-pionniers-le-prix-des-billets-d-avion-depend-du-poids-d

      Vif succès selon Air Samoa
      Cette petite compagnie aérienne des Samoa qui a introduit il y a quatre mois une tarification différente selon le poids des passagers, rencontre un vif succès selon la direction, qui assure qu’il s’agit d’une première mondiale. Son PDG, Chris Langton, assure que « les personnes obèses reconnaissent que le système pay-by-weight (payez selon votre poids) est le plus juste en dépit du fait qu’ils payent plus qu’une personne plus légère ». Les passagers payent entre 1,32 tala et 3,8 tala par kilo (0,44-1,30 euro/kilo). Du coup, la compagnie va étendre cette grille aux vols reliant ces petites îles du Pacifique à leurs nations insulaires voisines. Ces liaisons vers Tonga et les îles Cook doivent être lancées cette année. Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vieux de 2007, 75% des habitants des zones urbaines des Samoa souffrent de surcharge pondérale.

      (…)

      Ce sujet sensible est récurrent outre-Atlantique. Il revient tous les deux ou trois ans sur la table aux Etats-Unis où un grand nombre d’Américains sont concernés par l’obésité. Avec la flambée du prix du carburant, les compagnies aériennes américaines ont maintes fois essayé d’augmenter les prix pour les personnes obèses. Au-delà des transporteurs américains, le poids des passagers est un enjeu pour toutes les compagnies aériennes. Il augmente chaque année, explique t-on dans une compagnie. Dans ce contexte, l’expérience d’Air Samoa vient mettre un peu d’eau au moulin.

    • Quelques questions idiotes :
      – y a-t-il des considérations économiques inavouées ? (Statistiquement, les riches sont moins obèses que les pauvres. Est-ce qu’on n’aurait pas trouvé une méthode pour réduire les prix pour les plus riches et augmenter les prix pour les pauvres ?
      – y a-t-il des considérations ethniques ? Aux États-Unis, les noirs sont 50% plus touchés par l’obésité, et les hispaniques 20% plus que les blancs.

      Bref, j’ai un peu l’impression que ce genre de mesure permet de faire baisser les prix des blancs aisés, et de faire payer plus cher les pauvres basanés, tout en suggérant qu’en fait c’est une bonne idée.

      Ah, et tant que j’y suis, aux États-Unis les femmes noires sont 20% plus touchées par l’obésité que les hommes noirs.

    • La considération physiquo-économique élémentaire est que la consommation de carburant est en rapport direct avec la masse emportée.

      Les deux types d’avion exploités http://www.samoaair.ws/index.php/about-us2/our-fleet sont tout petits :
      – le Britten-Norman BN-2A Islander http://fr.wikipedia.org/wiki/Britten-Norman_Islander a une masse maximale au décollage de 3 tonnes dans laquelle il faut inclure 10 passagers (c’est celui qu’on voit sur les photos et la vidéo)
      – le Cessna 172 http://fr.wikipedia.org/wiki/Cessna_172 emporte 1 pilote et 3 passagers pour une masse maximale de 1,1 tonne (masse à vide 0,78 t)

      Par ailleurs, le surpoids est un phénomène préoccupant dans le Pacifique cf. http://en.wikipedia.org/wiki/Obesity_in_the_Pacific

    • Le problème, c’est bien cet aspect « élémentaire » qui semble, de plus, provoquer l’enthousiasme général (alors qu’en général, les considérations de sexe, de niveau de revenu et d’origine ethnique seraient plutôt sensibles ici) : quel est l’impact réel du (sur)poids des passagers dans le coût du vol.

      Est-ce que la compagnie, par exemple, va te rembourser s’il y a eu du vent arrière pendant tout le vol entre deux îles ? (Auquel cas tu peux gagner énormément de temps de vol, et là l’impact sur les coûts est immédiat.) Et si jamais il y a des vents dominants dans un sens entre deux îles, est-ce qu’il ne serait pas logique que l’aller dans un sens soit systématiquement plus ou moins cher que le retour dans l’autre sens. (Il m’est déjà arrivé

      Par ailleurs, quelle est la part du coût réel du vol dans le prix du billet ? Pourquoi le poids du passager influe proportionnellement sur le prix du billet, alors qu’en général le prix du billet est inversement proportionnel au taux de remplissage de l’avion, ce qui est illogique si on lie les coûts réels au prix du billet : si nous sommes 3 dans un avion de 10 places, il y a des chances qu’à cette période je paie mon billet moins cher, histoire d’attirer plus de monde dans l’avion ; si l’avion est rempli à 100%, tout le monde a certainement payé plein pot, alors qu’on pourrait tout aussi bien considérer qu’il faudrait diviser le coût réel du vol par 3, ou par 10, pour estimer le prix du billet.

      Ensuite, d’autres questions idiotes se posent pour le calcul du prix du billet :
      – est-ce qu’il y a une concurrence entre compagnies, ou pas ?
      – y a-t-il une forme de régulation des prix des billets (sachant que ça doit représenter un moyen de transport plus ou moins indispensable dans le coin) ?
      – même logique : est-ce qu’il y a des formes de subventions, directes ou indirectes, de cette compagnie ?
      – qui paie pour les aérodromes (pistes, construction, entretien, bâtiments & piste, équipements techniques, régulation éventuelle, route d’accès…) ? est-ce que ce prix est immédiatement répercuté sur les taxes d’atterrissage (donc intégrées au prix du billet), ou bien est-ce que c’est une forme de subvention aux compagnies comme c’est très généralement le cas ? auquel cas les 90% d’obèses de Samoa paieraient collectivement pour que les 10% de pas obèses paient moins cher leur billet même lorsqu’ils ne prennent pas l’avion ?

      Le coût des vols en avion, surtout dans ce genre de condition, est certainement déjà très largement mutualisé pour des raisons socio-économiques évidentes ; donc d’autres considérations socio-économiques portant sur les inégalités (genre, ethnie, classe sociale) pourraient tout aussi bien entrer en compte dans la détermination du prix du billet.

      Bon, en gros : le poids du passager dans le prix du billet, ça me semble la chose la moins élémentaire possible.