La droite était au courant du compte de Cahuzac

/la-droite-au-courant-du-compte_894107

  • Même les simples conseillers de cabinets ministériels savaient il y a un an pour Cahuzac. Mais personne n’avait pour autant prévenu la justice.

    Qui succédera à Bertrand en cas de victoire de la gauche ? On parle de Jérôme Cahuzac, alors député et président de la commission des finances à l’Assemblée. « Lui ? Jamais il ne sera ministre, avec les casseroles qu’il a. Et surtout avec ce compte à l’étranger », lâche l’un des collaborateurs. Les deux autres acquiescent.

    • Apparemment, ce n’est pas fini...

      http://blog.ehesp.fr/mediasantepublique/2013/04/05/jerome-cahuzac-et-largent-bien-trop-facile-de-big-pharma

      Le scandale naît, aujourd’hui encore, des noces de l’argent et de la politique. Mais quel argent ? Le séisme de l’affaire Cahuzac trouve son origine dans le transfert de sommes importantes dans des banques étrangères. Et il semble acquis que ces sommes proviennent, pour tout ou partie, de firmes pharmaceutiques. Les enquêtes en cours ne manqueront pas de décortiquer, demain, les relations qu’a pu entretenir avec cette industrie ce médecin aujourd’hui âgé de 60 ans. Un chirurgien passé de l’ouverture des cœurs à la politique (cabinet de Claude Evin, ministre de la Santé, de 1988 à 1991) puis à des cuirs chevelus plus rémunérateurs. Mais peut-on réellement faire fortune dans les implants capillaires ? Quelle a été, dans la rapide constitution de sa fortune personnelle, la part de sa société « Cahuzac Conseil » (conseil pour les affaires et autres conseils de gestion) créée peu après son départ du cabinet de Claude Evin ?

      J’ai toujours été surprise par ces secrets de polichinelle des ministères. On sait, et on est censé se taire. On ne se tait pas tant que ça. Mais tant qu’aucun média ne sort l’info, on sait et on fait comme si...

      Je te tiens, tu me tiens par la barbichette... (et je reste polie)

    • ex-dir.FMI choisi par Sarkozy, qui n’avait alors jamais cherché à nier les divers rapports qu’il avait déjà reçu sur le comportement de prédateur sexuel d’icelui (sans d’ailleurs en avoir jamais référé à la justice).

      Comme si l’étrange disparition de la cassette Méry orchestré par DSK ne suffisait pas à la disqualifier.

      Pourquoi chercher quelqu’autre explication au phénomène qu’une classique solidarité de classe ? L’élite se tient, de temps en temps s’affronte pour les rentes, mais au fond, reste solidaire, tandis que nations, religions, féminisme et libéralisme divise les prolétaires.

    • Je ne crois pas tant à la solidarité de classe qu’à la simple stratégie de conservation du pouvoir. Sarkozy était un stratège cynique, comme l’était Mitterrand plus préoccupé par la neutralisation de ses adversaires que par n’importe quel projet politique que ce soit.
      Ensuite, la pression de conformité du milieu suffit effectivement à protéger ce milieu. Ce n’est pas de la solidarité, juste de la loyauté, de la complicité tacite. Un peu comme dans un peloton de cyclisme. Celui qui l’ouvre pour dénoncer le dommage passera pour un traître et sera décrédibilisé, rejeté et finira en paria... Tout le monde a intérêt à se taire et profiter, même si la compétition est parfois rude.

      Cette clause tacite de non agression n’existe plus dans la classe prolétaire.
      C’est de toutes façons la pensée stratégique qui semble plus que jamais hors de portée du troupeau des gens ordinaires, car en se laissant enfermer dans le registre émotionnel du divertissement médiatique, ceux ci ne savent pas se projeter au delà de l’instant, de l’immédiat, du court-terme. La « myopie » intellectuelle des braves gens est savamment entretenue. Même pas besoin de sujets clivants que tu évoques : racisme, homophobie et haine des pauvres suffisent à constituer le poil à gratter du français moyen, se soulager des démangeaisons est un objectif politique qui lui suffit...

    • Les deux analyses me semblent très semblables. La logique de classe a pour intérêt de faire remarquer à celui qui ignore les règles de l’élite que 1) il n’y appartiendra jamais (une lecture critique du bourgeois gentilhomme pour s’en convaincre) 2) l’élite peut être globalement considérée comme ennemie, sans qu’il soit nécessaire de s’inquiéter d’éventuels dommages collatéraux en son sein.

      Par exemple, aux prix actuels du foncier, les travailleurs dans leur ensemble peuvent constater que Paris est la gated communauty de l’élite, et rester absolument indifférents à quoi qu’il s’y passe : tant du point de vue politique qu’économique ou culturel. La terre de l’élite n’est pas le pays de la plèbe. Pareillement, constater que lorsque l’élite, trouvant son existence trop difficile, part s’encanailler en province, tout travailleur profite objectivement de tout ce qui peu nuire au parisien en vacances.

      Et ainsi, on peut lire le soutien actuel de l’intelligentsia aux revendications féministes ou homosexuelles et à l’islamophobie comme une manoeuvre de classe dirigeante destinée à aggraver la division entre ceux dont elle se nourrit : les travailleurs.