Une ancienne employée de Ryanair en Norvège assigne en justice la compagnie aérienne pour…

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  • En Norvège, les « contrats d’esclave » précipitent Ryanair dans la tourmente
    http://www.miroirsocial.com/actualite/8598/en-norvege-les-contrats-d-esclave-precipitent-ryanair-dans-la-tourment

    Deux anciennes hôtesses de l’air habitant la Norvège ont porté plainte, avec le soutien des syndicats, contre Ryanair. Elles ont assigné la compagnie en justice pour licenciement injuste et violation du droit du travail. L’emballement politico-médiatique qui en a suivi a forcé M. O’Leary à intervenir sur la chaîne télé nationale pour tenter d’arrêter l’hémorragie. Trop tard. Les « slave contracts » de Ryanair lui colleront désormais à la peau, quoi qu’il arrive.

  • Les aventures de Ryanair en Norvège, la suite

    Après les virulentes critiques dont il a fait l’objet cette semaine, Michael O’Leary...

    lire :

    http://seenthis.net/messages/129241
    http://seenthis.net/messages/129468
    http://seenthis.net/messages/129378

    ... a réagi très rapidement et a tenu ce jeudi une conférence de presse (où il s’est montré très agressif selon l’agence de presse BTP) à l’aéroport de Moss/Rygge - Base de Ryanair en Norvège - qui se trouve à une soixantaine de kilomètres au sud d’Oslo.

    Il a notamment répondu aux attaques sur les conditions de travail dans l’entreprise et les violations des lois norvégiennes pour ce qui concerne la sécurité sociale et le lieu d’imposition des salariés basés en Norvège.

    « Rien ne permet de dire que Ryanair a enfreint la loi » , a martelé O’Leary sur un ton très péremptoire lors de la conférence de presse.

    Il a du avoir un peu peur, car il a fait en catastrophe le déplacement en Norvège depuis l’Irlande pour se justifier et pour dire haut et fort que l’accusation sur les « contrats d’esclave » est une vaste farce. « Croyez-vous que je puisse garder 8 500 salariés dans mon entreprise avec des « contrats d’esclaves » s’est-il esclaffé ? « Chez nous, le taux de renouvellement est très faible, et de toutes façons, nous n’avons aucun problème pour recruter » .

    C’est-à-dire qu’en temps de crise... Il est peut-être possible de garder 8 500 personnes sur des contrats pourris de la gueule faute de pouvoir trouver mieux, mais la réalité de la crise échappe peut-être à ce brillant patron.

    A propos d’Allesandra Cocca, cette hôtesse de l’air licenciée après dix mois d’activité et qui intente une action en justice contre Ryanair, O’Leary a répété plusieurs fois qu’il est absolument convaincu qu’il va gagner le procès « puisqu’elle n’a pas été licenciée abusivement » et quelle a « réécrit l’histoire après avoir été débarquée de la société ».

    O’Leary visiblement furieux a encore dit en criant presque « qu’il n’a entendu que des mensonges depuis deux jours, aussi bien lors des déclarations de cette employée que dans celles du syndicat norvégien (Parat) qui la soutient »

    Et là, sur la question du pays d’imposition, O’Leary se montre redoutable et va exploiter une faille (ou plutôt une grosse maladresse) des représentants des impôts norvégiens :

    « Nos salariés travaillent sur des avions immatriculés en Irlande, ils ne sont donc pas imposables en Norvège, mais en Irlande. Ce n’est pas Ryanair qui a fait ces règles, c’est l’Union européenne ! » s’est défendu O’Leary.

    Mais un journaliste de la NRK, dans une question directe, lui dit qu’il doute de sa réponse puisque la direction des impôts norvégiens, interrogée, a affirmé que les salariés de Ryanair sont probablement imposables à la fois en Norvège et en Irlande...

    « Mais c’est tout simplement absurde, a dit O’Leary en rigolant, selon la réglementation européenne, il n’est pas possible d’être taxé deux fois ! Les employés n’auraient plus rien pour vivre ! » .

    Une petite précision s’impose ici pour ceux qui ne connaissent pas le système fiscal norvégien. Il est absolument certain que la direction des impôts n’a pas voulu dire que les salariés devaient payer des impôts deux fois, mais que travaillant dans une compagnie irlandaise qui opère en Norvège, ils devaient déclarer leur revenus dans les deux pays, et remplir le formulaire qui stipule que la déclaration a été faite dans les deux pays pour activer le processus qui évite la double imposition. Et dans ce cas précis, les impôts norvégiens ont voulu dire que les salariés dépendaient du système fiscal norvégien mais devait déclarer ce qu’ils gagnaient ici, en Norvège, aux autorités irlandaises. Ça fait une petite différence, tout de même, mais que O’Leary à feint de ne pas comprendre.

    Par ailleurs, les impôts ici en Norvège sont prélevés à la source, aussi bien pour la sécurité sociale, la retraite que pour les impôts sur le revenu. Et il faut savoir que les salariés étrangers, s’ils décident de revenir dans leur pays d’origine à la retraite ou même avant (après avoir travailler 10 ou 20 ans), peuvent toucher d’un seul coup (et rapatrier dans leur pays) une somme équivalente à ce qu’ils toucheraient en Norvège pendant X années de retraite... Qui dit mieux ?

    Ensuite, il y a un autre épisode de la conférence de presse qui montre O’Leary comme un redoutable débatteur. Le premier ministre, Jens Stoltenberg, a publiquement dit cette semaine qu’il n’a jamais pris et ne prendra jamais un vol de la Ryanair pour ses déplacements. O’Leary s’est moqué de lui en disant que Stoltenberg n’a qu’à « voler » avec qui il veut, il s’en fiche complètement, et il ne l’a pas épargné de ses sarcasmes... : « Oui, c’est vrai, Stoltenberg voyage plutôt avec la SAS, qui a été au bord de la faillite et qui vient de supprimer plusieurs milliers d’emplois alors qu’il pourrait utiliser une compagnie comme la notre qui investit dans son pays... » . Redoutable.

    O’Leary a justifié ce voyage éclair en Norvège pour couper court à « toutes les critiques complètement crétines qui lui ont été faites, lesquelles ont été reprises par tous les journaux norvégiens ».

    Avant d’ajouter : « Ici il fait très beau, le ciel est bleu, la bière est bonne et vous avez de très jolies filles. Je n’ai pas besoin d’autres prétextes pour venir en Norvège. »

    Toujours très en forme, Michael O’Leary a ensuite lancé un défi à la ministre des transports, Marit Arnstad, en l’invitant à venir visiter la base Ryanair de Rygge pour constater elle même s’il s’agissait bien ici d’un « parc à esclaves » et si les employés de la SAS étaient mieux lotis que les siens... Il répondait ainsi à une déclaration du porte-parole de la SAS qui a affirmé, il y a quelques jours, que Ryanair « détruisait » le ciel norvégien [ndlr : le système de transport aérien norvégien...]

    « Que ceux qui disent que la Norvège possède le meilleur système de transport aérien au monde me disent ce qu’ils ont fumé, parce que j’en veux aussi ! » a-t-il conclut.

    Les syndicats et les partis d’oppositions ont accusé cette semaine le gouvernement travailliste de connaître depuis longtemps la situation tragique des employés de Ryanair exploités « comme des esclaves » et d’avoir fermé les yeux, d’être resté passif, sans rien faire, alors que ce même gouvernement est toujours prompt à faire respecter strictement la loi, par exemple, sur les questions migratoires et les expulsions. Lequel gouvernement a promis qu’il allait sévèrement contrôler les activités de Ryanair en Norvège en 2013...

    On se donne donc rendez-vous après les contrôles.

    Source : NRK, NTB, Aftenposten, Ryanair et Rygge Airport News center.

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    O’Leary avviser kritikken
    http://www.nrk.no/okonomi/o_leary-avviser-kritikken-1.10982221

    Det irske lavprisselskapet har den siste uken møtt hard kritikk fra flere hold for arbeidsmiljøet og mulige brudd på skatteregler blant de ansatte.

    Det er ingenting som tilsier at Ryanair har brutt noen lover, slo en skråsikker O’Leary fast på pressekonferansen.

    Det er ingenting som tilsier at Ryanair har brutt noen lover, slo en skråsikker O’Leary fast på pressekonferansen.