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  • Sur la manière dont on fabrique un #grand_homme - Pierre Rissient
    Je découvre Pierre Rissient, beaucoup d’articles font son éloge funèbre en insistant sur le fait qu’il a co-produit le seul film réalisé par une femme et doté d’une demi palme d’or à Cannes.
    On apprend que cet homme etait pote avec Tarantino et Scorces et on parle du festival de cannes post-weinstein. Du coup je me demande quelles relations avait ce Pierre Rissant avec Weinstein le serial-violeur. Au passage je rappel que le tag #balancetonporc à été crée car le porc était le nom que les actrices donnaient à Weinstein à Cannes.

    C’est impossible que ce Pierre Rissient ignore ce que faisait Weinstein. En cherchant des infos sur les liens entre Rissant et Weinstein je trouve ceci daté de 2008 (ca donne un indication sur le lien entre les porcs et weinstein au passage) :

    Il y a trois ans, ils claquaient la porte de Disney, lui laissant leur société Miramax - et son extravagant catalogue de films. Depuis, les frères Weinstein n’étaient plus réapparus à la lumière. Mais leur dernier film, Zack and Miri Make a Porno, vient de faire un tabac au festival de Toronto. Les Weinstein, producteurs mythiques du cinéma américain des années 1990, sont peut-être de retour.

    Nés en 1952 et 1954, Harvey et Bob font leur entrée dans le septième art en 1979, à l’aube de l’ère des blockbusters. Le nom de leur société - Miramax - est un hommage à leur mère Miriam et à leur père Max, un tailleur de diamants qui avait combattu en Egypte pendant la seconde guerre mondiale avant de soutenir la cause sioniste.

    Elevés dans le Queens dans des conditions modestes, les deux frères ont grandi dans le culte de la famille Kennedy, mais aussi de la fratrie. Malgré des disputes parfois violentes, ils ont toujours travaillé main dans la main. Véritable cinéphile, doté d’une agressivité très hollywoodienne, Harvey, le plus grand (et le plus gros) des deux, le plus extraverti aussi, s’occupe directement des films.

    Il est aussi le plus redouté - notamment pour sa violence légendaire. Une réputation qui lui vaut d’être caricaturé par Tom Cruise dans Tropic Thunder, le film de Ben Stiller dont la sortie française est prévue le 15 octobre.

    Certains cinéastes le détestent. Sa tendance assumée à couper dans les films lui vaut le doux surnom d’"Harvey Scissorhands", référence au film Edouard aux mains d’argent, dans lequel Johnny Depp porte une paire de ciseaux en guise de mains.

    Mais Harvey est un séducteur sans pareil. Doublée d’une grande intelligence et d’un sens aigu de la communication, son agressivité devient un atout quand il s’agit de défendre un film. « La première fois que je l’ai rencontré, se souvient Vincent Maraval, patron des ventes internationales chez Wild Bunch, il voulait nous acheter Delicatessen. On ne le connaissait pas et on n’avait aucune intention de le lui vendre. Pour nous prouver sa motivation, il est parti puis est revenu déguisé en boucher, avec une tête de cochon sous le bras ! On a fini par lui laisser le film... »

    Quant à ses interventions sur la table de montage, elles relèvent, pour certains, d’un instinct très sûr. Pierre Rissient, qui fut membre du comité de sélection du Festival de Cannes et travailla avec Harvey sur La Leçon de Piano, de Jane Campion, et Little Buddha, de Bernardo Bertolucci, témoigne : « Quoi qu’on pense de Little Buddha, le film se tenait mieux après ses suggestions. Dans sa génération, Harvey est un des seuls à être compétent. »

    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/cinema/article/2008/09/13/les-freres-weinstein-refont-leur-cinema_1094856_3476.html#KjWTXQQgzcvdDbW0.9

    Du coup le « féminisme » de Rissient me semble assez particulier car si d’un coté il a co-produit le seul film réalisé par une femme (et du coup je me demande si cette co-palme est pas finalement un cadeau fait à Rissient par ses potes quetards de cannes), Bertolucci est notoirement connu pour le viol de Maria Sheinder
    https://www.lesinrocks.com/2016/12/04/cinema/dernier-tango-a-paris-bertolucci-reconnait-organise-viol-de-comedienne-m
    Et j’ai pas vu Lillte Bouddha mais le pitch fleur un peu le supremacisme blanc, le sauveur blanc et le colonialisme.

    Alors on a des articles élogieux pour un mec totalement inconnu du publique et on efface son amitié avec Weinstein, Tarantino (qui agresse aussi ses actrices en les étranglant jusqu’à l’évaouissement), Bertolucci... pour en faire un pseudo féministe à demi-mots

    Weinstein a co-produit la lecon de piano (un film très douteux du point de vue féministe soit dit en passant, ca m’étonne pas que Weinstein ai produit cet érotisation du chantage sexuel).

    L’institut lumière qui fait la comm pour l’hagiographie de cet inconnu mentionne le nom de son épouse Yung Hee et là j’aimerais bien savoir quelle est la différence d’age entre ce Pierre Rissient et son épouse. J’ai pas trouvé d’infos à ce sujet mais j’ai comme l’impression qu’elle n’a pas 81 ans.

    Bref hier au détour d’un article sur la vieillesse chez les 68tards je tombe sur un exemple de la manière dont la mémoire d’une féministe est faite en 2018 :

    https://seenthis.net/messages/692095
    « Le féminisme radical de Thérèse, sa vision très politique, un peu mégalo et autocratique, n’ont pas toujours facilité les choses, créant des conflits incessants non seulement avec la mairie, mais aussi avec les femmes du projet (un premier groupe a d’ailleurs explosé dès 2011). »

    Au passage je relève l’absence de sororité de cette journaliste qui installe une image très négative de Thérèse Clerc tandis que les hagiographes de Pierre Rissient sont des hommes. C’est peut être un hasard mais cette absence de sororité est un problème pour l’historicisation des femmes et la mémoire en particulier des féministes (qui vont toujours trop loin)

    Les inrock révèlent un peu plus qui est ce Rissient, un gros masculiniste aux tendances extrème droitières : https://www.lesinrocks.com/2018/05/06/cinema/pierre-rissient-disparition-dun-activiste-cinephile-111080076

    Dans ce cinéma, ils avaient établi un fameux carré d’as : Raoul Walsh, Otto Preminger, Fritz Lang et Joseph Losey. Des cinéastes qui ne faisaient pas dans le sentimentalisme ni n’abusaient d’ornementations stylistiques gratuites, menant leurs récits de manière sèche, autoritaire, dans un style sobre qui ne prenait jamais le pas sur le récit et l’action. Des cinéastes également portés vers la masculinité, dans leurs thèmes ou leur esthétique, point sur lequel insistaient les macmahoniens ce qui leur valut des soupçons de sympathies droitières, voire pire.

    Les inrock disent que bien sur c’etait pas un vrai, mais les inrock adorent faire la pub de Cantat et Orselan du coup si les inrock disent que c’est pas un fasciste masculiniste c’est que c’en est un. Il était peut être pas fascite sur tous les plans, mais il y beaucoup d’élément pour dire qu’est c’était un facho de la bite, un mussolinien du zob, un pinochien de la pine, c’est à dire un masculiniste.

    Du coup ca explique le si faible nombre de réalisatrices selectionnées à cannes puisque c’est ce type affreux qui fait des films « éxotico-érotique aux phillipines » (erk !) qui choisissait les films de ce festival misogyne.

    Et du coup cette année, pour la première session de cannes post-weinsteins le festival est dédié à cet homme qui faisait l’éloge de Weinstein.

    #legende_noire #legende_blanche #historicisation #fraternité #fratriarcat #féminisme #cannes #culture_du_viol #mémoire #amnesie #weinstein #balancetonporc #masculinisme

  • Pour « Don Quichotte », la malédiction continue

    http://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/04/03/pour-don-quichotte-la-malediction-continue_5279859_3476.html

    C’est l’Arlésienne du septième art. « L’Homme qui tua Don Quichotte » de Terry Gilliam, est enfin prêt à sortir en salles. Mais reste bloqué.

    Il faudrait toujours se fier à Sancho Pança, le fidèle serviteur du fantasque chevalier Don Quichotte, les deux ­héros de l’œuvre de Miguel de Cervantes. « Chacun est comme Dieu l’a fait, et bien souvent pire », observait ainsi le valet, pragmatique en diable.

    Pour avoir négligé cette sentence, voilà que deux figures majeures du septième art en sont à s’étriper. D’un côté, le mythique producteur Paulo Branco, 67 ans, près de 300 films d’auteur à son actif. De l’autre, le légendaire réalisateur Terry Gilliam, 77 ans, créateur inspiré de Brazil et de ­L’Armée des douze singes, et génial démiurge des Monty Python. Le dernier épisode de leur duel se jouera mercredi 4 avril devant la cour d’appel de Paris.

    Aux pieds de ces deux ogres du cinéma mondial, une seule victime : un film, L’Homme qui tua Don Quichotte, ce projet fou caressé par Terry Gilliam depuis un quart de siècle, mille fois enterré et autant de fois ressuscité. Il fit même l’objet d’un documentaire, Lost in La Mancha (2002), retraçant un premier essai – calamiteux – de tournage en 2000, avec Jean Rochefort et Johnny Depp. Tout s’était alors ligué contre Terry Gilliam, y compris sa propre négligence : pluies diluviennes, Rochefort malade, survol constant du plateau de tournage par des avions militaires… Sans compter ces chevaux aussi ­faméliques que Rossinante, la monture du « vrai » Don Quichotte…

    Et le sort continue de s’acharner aujourd’hui : finalement tourné et monté pour de bon en 2017, prêt à être distribué, L’Homme qui tua Don Quichotte est maintenant interdit de sortie, en raison du violent conflit entre Branco et Gilliam. Le Festival de Cannes est prêt à dégainer le film, mais la justice lui en laissera-t-elle l’opportunité ?

    « Je ne suis pas un saint »

    Pourtant, tout semblait réglé, enfin… C’était au Festival de Berlin, en février 2016 : Paulo Branco, allure de pirate fatigué, qui aime à ­fureter un peu partout, entre deux courses hippiques d’endurance – une autre de ses passions, avec le jeu –, est abordé par un producteur italien. Et s’il reprenait la production de L’Homme qui tua Don Quichotte ? Seul souci, il faut trouver 16 millions d’euros, le budget en deçà duquel Terry Gilliam n’entend pas descendre pour réaliser son vieux fantasme.

    Avec Paulo Branco, tout est simple, du moins au ­départ. Il a monté tant de films avec des bouts de ficelle et autres artifices… « Je ne suis pas un saint, reconnaît-il, il y a pas mal de légendes qui courent sur moi dans le milieu, certaines sont vraies… » Mais il dispose d’un sacré ­ réseau, Manoel de Oliveira, Raoul Ruiz ou Chantal Akerman pourraient en témoigner, si ces trois réalisateurs étaient encore de ce monde. Bref, il tope là. Un film réputé impossible ? Excitant. Seize millions d’euros à dénicher en six mois ? Dans ses cordes.

    Le scénario est prêt et les plans de tournage quasi établis, depuis le temps… Le film doit être mis en boîte en onze semaines, au Portugal et en Espagne, à l’automne 2016. Le couvent du Christ, dans la ville portugaise de ­Tomar, est réservé pour le tournage. Les ­acteurs principaux sont retenus : Adam ­Driver, dont la cote est au plus haut à ­Hollywood, et Michael Palin, l’un des membres fondateurs des Monty Python. Driver touchera 610 000 euros, Palin 285 000 euros. Gilliam, lui, percevra 750 000 euros. Sa fille, Amy Gilliam, est embauchée comme directrice de production. Des cours d’équitation, à Londres et à New York, sont prévus en ­urgence pour Driver et Palin.

    « J’avançais avec prudence, se souvient Branco. Dans la plupart des films de Gilliam, les budgets avaient explosé. Mais j’ai vite compris qu’il avait une haine profonde envers les producteurs. J’ai commencé à avoir des doutes, alors même que j’avais une grande partie du financement. » En face, même méfiance. « Branco a commencé à faire le ménage », sans prévenir Terry Gilliam, avance Me Benjamin Sarfati, l’avocat du réalisateur britannique d’origine américaine. « Nous avions été mis en garde, pourtant. Il est brutal, charismatique, autocrate et peu fiable. Il a planté X boîtes… Et il n’avait pas l’argent. »

    De fait, Branco a connu quelques faillites, il ne s’en cache d’ailleurs pas. La production de films est un sport à haut risque. Mais il a pu monter, en 2012, un autre long-métrage à gros budget, Cosmopolis, de David Cronenberg, une référence. Ça rassure les Gilliam, dans un premier temps.

    Pourtant, tout indique que, dès le début, la défiance était de mise. Le Monde a eu accès aux échanges de courriels entre les duellistes. C’est gratiné. Et précis.

    Terry Gilliam, une promesse de folie

    C’est d’abord Michael Palin qui se plaint à son ami Gilliam : finalement, c’est une offre de seulement 100 000 euros qui lui est faite par Branco. Le réalisateur anglais écrit dans la foulée, le 24 mars 2016, à son producteur : « L’offre faite à Michael Palin a été reçue comme une gifle, et ça a été encore plus désagréable pour moi de tenter de le calmer. Je ne te connais pas encore suffisamment pour te faire confiance ou ne pas te faire confiance. »

    Les échanges se tendent. Quid du budget ? Branco se démène, sollicite l’arrière-ban de ses amis. Jack Lang use de sa plume pour ­essayer de convaincre Delphine Ernotte, la patronne de France Télévisions, Gilles ­Pélisson, le boss de TF1, ou Vincent Bolloré, celui de Canal+, de mettre au pot pour aider son ami portugais.

    Le producteur tente d’affirmer sa position, dans un nouveau mail à Gilliam : « Ce projet, pour qu’il devienne une réalité, doit avoir un vrai producteur et un seul, un capitaine. (…) Tout cela dans une transparence parfaite et permanente de discussion budgétaire. » Le « capitaine », c’est Branco, bien sûr. Gilliam, qui a trop envie de faire ce film, fait fi des mises en garde de ses amis. Il leur écrit, le 26 mars 2016 : « Merci à tous pour vos conseils, avertissements, menaces, mais la seule façon dont le film sera fait cette année est de se jeter dans la folie… avec Paulo. » S’il avait su à quel point il aurait raison…

    Le 29 avril 2016, Gilliam cède donc ses droits d’auteur-réalisateur à Alfama, la ­société de Branco, par l’intermédiaire d’un contrat solide, dans lequel le producteur s’engage à faire preuve de transparence et à ­respecter les désirs du créateur. Auparavant, le 31 mars 2016, Alfama avait également acquis les droits du scénario auprès d’un ­producteur britannique, RPC. Tout paraît calé sur le plan juridique.

    Les conflits se multiplient

    Le 18 mai 2016, au Festival de Cannes, c’est l’émeute : Gilliam et Branco annoncent le projet à la presse. Même si Gilliam n’a rien réalisé de notable depuis longtemps, son nom est une promesse de folie. Un chef-d’œuvre est toujours possible, même à 77 ans. Surtout avec Branco, le faiseur de ­miracles. Mais en coulisses, cela se passe de plus en plus mal…

    Branco fait preuve d’une impétuosité qui dérange. Amazon, qui doit investir plus de 2,5 millions d’euros dans le film, se méfie de Branco et retire vite ses billes. Très précisément le 17 mai 2016, la veille de la conférence de presse de Cannes… En témoigne ce mail de Matthew Heintz, l’un des cadres d’Amazon, furieux de voir que sa société est déjà citée alors qu’aucun contrat ne la lie ­encore au film : « Nous n’avons pas donné notre accord au projet de rendre public notre engagement. (…) Bien que nous admirions les goûts de Paulo et son palmarès, au vu des ­interactions que nous avons eues avec lui, nous ne souhaitons pas poursuivre plus avant les négociations avec lui. »

    Fâcheux, d’autant que Branco a également rompu les ponts avec d’autres financiers pressentis. La société de production Kinology, par exemple. Dans un mail lapidaire, celle-ci affirme : « On ne fera pas le film ­ensemble. » Et les conflits se multiplient. A chaque fois, Branco tranche, violemment : la coiffeuse est trop chère, l’assistant-réalisateur aussi, il tente d’imposer sa sœur comme costumière, se dispute avec Amy Gilliam, ­récuse Michael Palin, trop vieux et pas cavalier pour un sou… Il veut aussi tourner en ­numérique, pour faciliter les effets spéciaux, tandis que Gilliam souhaite user du bon vieux 35 mm. Et puis, les dates ne conviennent plus : il pleut en octobre, le printemps 2017 serait plus indiqué, etc.

    Un parfum de « Panama Papers »

    Le film doit entrer en préproduction, mais rien ne va plus. « Il est temps de jouer cartes sur table. (…) J’ai malheureusement bien l’impression que c’est une question d’argent », attaque Gilliam. « Je n’accepte pas ce genre de comportement d’enfant gâté », rétorque Branco.

    Le 10 juin 2016, une réunion est organisée pour sauver le film. Peine perdue : Gilliam réclame des garanties financières. « Je vais devoir ­annuler tout cela immédiatement et vous renvoyer tous à la maison », se fâche Branco. Le 6 août 2016, il met sa menace à exécution. Par mail, il intime l’ordre à Gilliam d’accepter ses conditions : en substance, Branco devra être seul maître à bord, y compris dans le choix des équipes techniques.

    Inacceptable pour Gilliam. « Toutes tes ­demandes sont totalement incompatibles avec le contrat écrit que j’ai signé », répond-il à Branco, fustigeant aussi son « comportement déloyal et trompeur ». Amy Gilliam ­dénonce, dans un mail, le « comportement d’un tyran et d’un intimidateur ». Réaction immédiate du producteur : il suspend sine die la mise en œuvre du film, tout en prorogeant ses droits sur le scénario. Don Quichotte renoue avec la malédiction.

    Fort de ses contrats en béton armé, Branco attend la contre-offensive. De fait, des plaintes sont déposées en Espagne, au Royaume-Uni et en France. Elles doivent permettre à Gilliam de récupérer ses droits d’auteur, de réalisateur et de scénariste. Sans ceux-ci, difficile de relancer le projet. Mais deux premiers jugements, rendus en 2017 à Paris (en mai) et à Londres (en décembre), donnent raison à Branco.

    Pourtant, Gilliam n’a pas rangé son épée. Il décide de faire son film, malgré tout ! Il trouve un autre producteur, réunit les 16 millions d’euros et lance le tournage, au printemps 2017, avec Jonathan Pryce, qui a suppléé Palin. « Il a suivi toutes mes recommandations, tous mes conseils !, s’indigne Branco, ulcéré d’avoir été dépossédé. Alors, je suis allé voir son contrat, déposé au CNC. » Il fait une drôle de découverte : « Gilliam a demandé à être payé 750 000 euros au Panama ! C’est ça, l’idole de la gauche britannique, le donneur de leçons ? Moi, j’aurais refusé de le payer au ­Panama ! Et comment a-t-il pu bénéficier, dans ces conditions, de fonds publics, notamment d’Eurimages ? »

    De fait, Terry Gilliam est bien détenteur, depuis 1980, d’une société, nommée BFI, sise au Panama, par l’intermédiaire du cabinet d’avocats Mossack Fonseca, au cœur du scandale des « Panama Papers »… « C’est parfaitement assumé et légal vis-à-vis du fisc britannique, assure l’avocat de Gilliam. Branco bloque le film et empêche sa sortie, c’est un grand pervers qui a orchestré un braquage organisé. »

    « Gilliam est fou »

    Plusieurs médiations ont été proposées par Paulo Branco et son avocate, Me Claire Hocquet, qui réclament 3,5 millions d’euros de dédommagement pour laisser le film être projeté sur les écrans. « S’ils passent en force, nous ferons usage de toute voie de droit », prévient Me Hocquet. « Je ne céderai pas, renchérit Branco. Ils se sont comportés comme si j’étais fini, dépassé. Gilliam est fou et mythomane. »

    « Branco fait tout pour dynamiter la sortie du film, réplique Me Sarfati. C’est le sens de son chantage : “Vous me versez 3,5 millions d’euros ou je détruis le film, et je détruis Terry.” »

    Aux magistrats de la cour d’appel de Paris, désormais, de trancher, en méditant, peut-être, cet aphorisme de Cervantès : « Oiseaux de même plumage volent en compagnie. »

  • Une cérémonie des Oscars particulièrement #politique
    http://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/03/05/une-ceremonie-des-oscars-toujours-aussi-politique_5265663_3476.html

    Pour le meilleur et pour le pire, ce dernier étant aussi rigoureusement invisible au journal Le Monde qu’il l’est aux responsables des Oscars,

    Darkest Hour at the Oscars – Random Thoughts of a Demented Mind
    https://greatbong.net/2018/03/05/darkest-hour-at-the-oscars

    Given how woke the Academy has become, their decision to recognize, with one of its premiere awards, “Darkest Hour”, a hagiography of British war-time Prime Minister and unapologetic South Asian killer Sir Winston Churchill, is beyond reprehensible. Maybe in the 80s and the 90s, when no one cared, I would not have batted an eyelid, but now, now given the widely tomtommed sensitivity on the part of the Academy to the recognition of marginalized narratives, the fact that the Committee chose to reward a movie that airbrushes Churchill’s role in the #genocide of 2 million official (some say it is close to 4 million) in India and Bangladesh, just goes to show that not all marginalized are treated equal, and that Churchill being the savior of Europe still gives his reputation the immunity from having to answer for his #crimes in India.

    #hagiographie #oscar #churchill #assassin #criminel #Inde #Bengladesh

  • Le mot Kalme avec un K
    Dans un message textuel
    De la part d’un ami que je ne veux plus voir

    Gestes d’automate au lever mercredi
    En plus lents que ceux
    De l’automate de semaine, plus matinal

    Du coup
    Je serai presque en retard
    À l’Industrie, pour revoir Sarah

    Le dédale de la conversation amicale
    Avec Sarah finit par nous laisser peu de temps
    Pour parler les enfants ! Qu’on expédie, presque

    On rit avec Sarah
    Qu’elle bénéficie à la fois des conseils
    D’une amie qui écrit au scalpel et des miens

    Sarah me donne un conseil
    Précieux
    Pressé de le mettre en application

    Je marche nez en l’air
    Dans les rues
    Mais la vessie pressée

    Dans la rame de métropolitain
    Un ivrogne importune les voyageurs
    En faisant des déclarations pleines d’intelligence

    Si vous ne militez pas
    Aujourd’hui
    L’esclavage va revenir

    Retour à la maison
    Je me cuisine à déjeuner, gnocchis
    Émile passe prendre son sac de rugby

    Café
    Sieste
    Musique

    Je fais un solo (et quel)
    De guitare électrique fort saturée
    Calmé, je me remets à écrire

    Calmé
    Je peux même écouter désormais
    Un quatuor à cordes de Schubert !

    Et pourtant
    Cette absence d’harmonie
    Etait tellement nécessaire

    Comme de dire
    Le bruit
    Qui parfois m’envahit

    Un jour
    Open space
    Et découragement

    Un autre
    Café avec Sarah et une heure de guitare
    Apaisé et regonflé à bloc

    Demain
    Retour
    En open space

    Je passe à la librairie
    En quête de médicaments
    Histoire de la littérature récente de Cadiot

    Attendant la fin de l’atelier de Zoé
    Seul dans ma voiture sous la pluie
    Je pouffe de rire en lisant Cadiot

    J’en envoie un court extrait
    À Sarah qui me l’avait conseillé
    Mais lui rappelle que le patron c’est Pierre

    Vous remarquerez que les gens qui souffrent le plus
    Se sentent illégitime pour témoigner
    Cela devrait vous faire réfléchir

    Je prépare un frichti rapide
    Mais délicieux
    Dixit Zoé

    Je refais un peu de guitare
    Comme d’autres des longueurs
    Et nous partons au Keaton

    Three Billboards
    Outside Ebbing, Missouri

    De Martin McDonagh

    Film extrêmement mouvant
    Comique au dernier degré par moments
    Et profondément grave à d’autres

    Film qui dure deux heures
    Mais qui devrait en durer trois
    Pour rendre les développements plus crédibles

    Il n’empêche
    L’évolution permanente
    Des personnages et de leurs discours…

    Et est-ce si fréquent qu’un film de fiction
    Epouse à ce point le caractère désordre
    Profondément désordre de la vie ?

    #mon_oiseau_bleu

    • « 3 Billboards » triomphe à la cérémonie des Bafta
      http://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/02/18/bafta-three-bilboards-sacre-meilleur-film_5258916_3476.html

      Cinq prix, dont « meilleur film », « meilleur scénario » et « meilleure actrice ». Le long-métrage de Martin McDonagh, 3 Billboards, Les panneaux de la vengeance, a triomphé, dimanche 18 février, lors de la cérémonie des Bafta, les récompenses du cinéma britannique.

      Tu fais bien de mettre le titre anglais : Les panneaux de la vengeance, sous-titre français a été pondu par quelqu’un qui n’a pas vu le film ou qui n’y a rien compris.

      Dans le même genre, la critique de Libération est complètement hallucinante … Le film témoigne en permanence d’une grande violence (sans guillemets…) mais surtout d’une grande humanité. Et prend complètement par surprise : s’il énumère les clichés du Deep South, il les retourne avec une maestria et une verve qui laisse pantois. Le tout avec une crédibilité qui scotche littéralement l’audience (je n’ai pratiquement jamais vu une salle entière (pleine) rester assise jusqu’à la fin du générique…)

      En regardant, après coup, les crédits du film, je me suis dit qu’il n’y avait qu’un britannique pour subvertir les codes états-uniens à ce point. Et, bizarrement, c’est au R.-U. que le film récolte ses palmes…

      Bon, ça y est, j’ai pondu les impressions que je n’ai pas explicitées à la sortie du film.
      https://seenthis.net/messages/667816
      sinon, il y a aussi @touti https://seenthis.net/messages/661442

      J’en profite pour rajouter que les longues séquences musicales sans dialogue sont profondément justes et émouvantes : The Day they Drove old Dixie Down par Joan Baez (excusez du peu…) ou Buckskin Stallion Blues par Amy Annelle (Deep South, je vous dis…)

    • @simplicissimus Ah ça, les panneaux de la vengeance, terrible erreur de traduction - compréhension.

      Pour le reste, je ne suis pas entièrement convaincu par l’accélaration du rythme sur la fin, il me semble que le récit pourrait continuer de se développer avec la lenteur du début et du milieu, certes le film durerait une heure de plus, mais est-ce grave ? Avec davantage de lenteur, l’évolution des personnages serait nettement plus crédible.

  • http://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/02/11/agressions-sexuelles-l-etat-de-new-york-assigne-le-studio-weinstein-en-justi

    Au terme de quatre mois d’enquête, le procureur de New York soupçonne l’entreprise de violations des droits de l’homme et du droit du travail.

    Les droits de l’ homme donc, pas même une majuscule à Homme

    Quant à ceci :

    avait « pour tâche principale » d’accompagner Harvey Weinstein à des événements et de faciliter ses conquêtes. Une femme de l’entourage du magnat de Hollywood a aussi fait spécialement le déplacement de Londres à New York pour enseigner à ses assistantes « comment s’habiller et sentir bon » pour le producteur, selon le communiqué. Un autre groupe essentiellement féminin « était obligé de prendre diverses mesures pour aider à satisfaire son activité sexuelle », notamment en envoyant des textos et en gardant toujours libres quelques plages horaires dans son agenda.

    Ses chauffeurs à New York et à Los Angeles devaient par ailleurs avoir toujours des préservatifs et des injections contre les problèmes d’érection à disposition dans leur véhicule, selon le bureau du procureur.

    Je ne sais pas combien c’est payé d’ « avoir toujours des préservatifs et des injections contre les problèmes d’érection à disposition dans leur véhicule », mais en ce qui me concerne aucun salaire pourrait justifier une telle inclusion dans la définition de poste

  • http://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/02/02/jonas-mekas-il-faut-voler-les-films-qu-on-aime_5250714_3476.html

    Avec la Cinémathèque ­française, vous avez une longue histoire. Vous avez créé à New York la Film Makers’Cinematheque, qui allait devenir l’Anthology Film Archives. Dans votre livre, vous racontez comment Henri Langlois, le fondateur de la Cinémathèque française, vous a appris qu’il fallait voler les films que vous aimiez…

    Oui ! Il nous avait envoyé tous les films de Jean Epstein pour une rétrospective que nous étions en train d’organiser. A la fin de celle-ci, nous lui avons renvoyé les copies, et, peu de temps après, j’ai voulu lui en emprunter deux à nouveau. Ma demande l’a mis dans une colère noire ! Il a accepté, mais non sans nous traiter au passage d’imbéciles : nous aurions dû profiter de son premier prêt pour copier les films ! Il faut voler les films qu’on aime : c’est une leçon très profonde. Le nombre de films qui doivent leur survie à des amoureux du cinéma qui ont fait des copies sans demander l’autorisation est considérable.

  • Agnès Varda : « Les féministes ont raison de gueuler ! »
    http://www.lemonde.fr/cinema/article/2017/11/10/agnes-varda-l-humiliation-est-toujours-du-cote-des-femmes_5212988_3476.html

    On ne vous a jamais harcelée ?

    Non, je ne me prête pas à ça. Je suis une peau de chien dans les cas délicats. Bien sûr, c’est compliqué, on veut plaire. Les hommes comme les fem­mes. Dans ce jeu de la séduction, où sont les limites qui n’offensent pas les femmes ?

    Dommage, la suite est derrière un #paywall...

    #agnès_varda

  • Après celui à Roman Polanski, l’hommage de la Cinémathèque française à Jean-Claude Brisseau fait polémique
    http://www.huffingtonpost.fr/2017/10/30/apres-celui-a-roman-polanski-lhommage-de-la-cinematheque-francaise-a-

    La Cinémathèque française va peut-être devoir s’expliquer une nouvelle fois. Alors que l’organisation d’une rétrospective consacrée à Roman Polanski est vivement critiquée, notamment à travers une manifestation ce lundi 30 octobre, une nouvel événement organisé par l’institution culturelle parisienne fait déjà grincer des dents. Elle prévoit en effet d’honorer, en janvier, le travail du cinéaste Jean-Claude Brisseau, condamné pour harcèlement sexuel puis agression sexuelle.

    L’événement a été dénoncé par la féministe Laure Salmona, à l’origine de la pétition lancée le 25 octobre et signée par plus de 28.000 personnes pour demander l’annulation de la rétrospective de la Cinémathèque française consacrée à Polanski. « Il est temps d’en finir avec la culture du viol (...) et l’impunité des hommes célèbres », écrivait-elle, regrettant que l’on mette en lumière le réalisateur franco-polonais, accusé de viols et d’agressions sexuelles.

    « Donc si je comprends bien, la thématique choisie pour 2017/2018 c’est ’violeurs et agresseurs sexuels’ ? », écrit-elle à l’adresse de la Cinémathèque française, dans un tweet publié le 26 octobre.

    « On reverra ou l’on découvrira l’œuvre mélodramatique et engagée, romantique et érotique, philosophique et sensuelle de Jean-Claude Brisseau », écrit la Cinémathèque.

    #romantisme #érotisme #sensualité #viol #domination_masculine #troll #misogynie #antiféminisme #masculinisme #cinéma #culture_du_viol #grand_homme #deni #violences_sexuelles #symbole #fraternité

  • Mobilisation féministe contre la venue de Roman Polanski à la Cinémathèque
    http://www.lemonde.fr/cinema/article/2017/10/30/roman-polanski-a-paris-un-rassemblement-feministe-devant-la-cinematheque_520

    Cinémathèque qui ont prévu de consacrer en janvier une rétrospective à Jean-Claude Brisseau. Le réalisateur controversé de Noce blanche – condamné en 2005 pour harcèlement sexuel sur deux actrices lors d’auditions pour Choses secrètes et l’année suivante, en appel, pour agression sexuelle sur une troisième actrice –, doit en effet sortir à cette date un nouveau film attendu. Son titre : Que le diable nous emporte.

    On devrait appeler ca la violothèque et plus la cinémathèque. Il apparait que le cinema est un media dont la fonction reel est de promouvoir et favorisé les viols. En Mars la violothèque francaise organise une grande rétrospective Weinstein.

    #viol #pedoviol #exception_francaise #cinéma #culture_du_viol #polanski #brisseau #violophilie

    • Il y a quelque chose de très malsain dans le fait de traiter les violences [faites aux femmes] par rapport aux qualités et aux défauts de l’agresseur et non pas par rapport à la dignité et à l’accès au droit des victimes

  • La Cinémathèque française met à l’honneur Roman Polanski et provoque l’indignation
    http://www.lefigaro.fr/cinema/2017/10/21/03002-20171021ARTFIG00109-la-cinematheque-francaise-met-a-l-honneur-roman-p

    En pleine affaire Harvey Weinstein et-récemment- Gilbert Rozon, la dernière rétrospective de la Cinémathèque française tombe mal. Samedi 30 octobre, l’organisme privé prévoit de consacrer sa soirée au cinéaste Roman Polanski, proposant pour l’occasion la projection de son dernier film adapté du best-seller de Delphine de Vingan, D’après une histoire vraie . Une séance de Chinatown et une master-class autour de The Ghost Writer sont également prévus dans les jours qui suivent.

    Bravo la cinémathèque française ! pour mémoire l’année dernière la cinémathèque faisait un hommage lesbophobe (c’est à dire une combo homophobe et misogyne) à une des seuls réalisatrices dont illes ont organisé la rétrospective : Dorothy Arzner

    depuis l’ouverture de ses nouveaux locaux en 2005, sur un total de 805 programmes, seuls 22 ont été consacrés à des femmes (réalisatrices, actrices ou archivistes) et sur ces 22, seuls 12 ont été centrés sur des réalisatrices, dont 6 seulement sont connues comme réalisatrices uniquement, plutôt que comme actrices/réalisatrices

    https://www.genre-ecran.net/?Scandale-Dorothy-Arzner-a-Paris
    22 sur 805 ca fait 2,73% de femmes et 12 sur 805 ca fait 1,4% de réalisatrices.

    #polansky #grand_homme #lesbophobie #culture_du_viol #la_cinémathèque_française

  • Qui est Ronan Farrow, le « tombeur » d’Harvey Weinstein ?

    http://www.lemonde.fr/cinema/article/2017/10/13/ronan-farrow-le-tombeur-d-harvey-weinstein_5200274_3476.html

    Fils de Woody Allen et Mia Farrow, le journaliste et juriste a recueilli des témoignages de victimes du producteur hollywoodien.

    Ronan Farrow, qui a publié dans le New Yorker les ­révélations qui ont fait un paria du producteur Harvey Weinstein, l’un des hommes les plus puissants d’Hollywood, n’est pas tout à fait un journaliste ordinaire. A 29 ans, il a déjà eu plusieurs carrières : diplomate, militant, avocat. Il est aussi fils de stars. Son père est Woody Allen. Sa mère Mia Farrow. Un couple orageux, dont la rupture, en 1992, lorsque le cinéaste est tombé amoureux de Soon-Yi, la fille adoptive de l’actrice, a fait les délices de la presse new-yorkaise à scandales.

    Ronan Farrow n’a jamais pardonné à son père ce qu’il a qualifié de « transgression morale », au point d’abandonner le prénom que le réalisateur lui avait choisi à la naissance – Satchel, comme son joueur de base-ball favori Satchel Paige. Depuis des années, le jeune homme n’a cessé de défendre ­Dylan, une autre de ses sœurs adoptives, qui a accusé Woody ­Allen de l’avoir agressée sexuel­lement alors qu’elle avait 7 ans. Avec leur mère Mia Farrow, la tribu fait corps à chaque fois que le réalisateur d’Annie Hall est invité pour un hommage. En 2015, lorsque son père a présenté son film L’Homme irrationnel à Cannes, Ronan Farrow a signé un texte dans le Hollywood Reporter qui expose son analyse de la couverture – ou la non-couverture – par la presse des accusations d’agressions sexuelles contre les puissants.

    Surdoué

    Quand Ronan-Satchel est né, en décembre 1987, à New York, la famille baignait dans un mélange de bohème multiethnique et de snobisme de l’Upper East Side. A la maternelle, l’enfant avait déjà un psychiatre. Très jeune, il était familier des gros titres et des paparazzis. Ses grands-parents étaient l’actrice irlandaise Maureen O’Sullivan, la Jane du Tarzan Johnny Weissmuller, et le réalisateur australien John Farrow, autre couple en dysfonctionnement chronique. Le fils de stars a toujours été surdoué. A 15 ans, il sortait de l’université Barnard, à New York, le plus jeune diplômé (en biologie et philosophie) de l’histoire de l’institution. A 16 ans, il était admis à la faculté de droit de Yale. A 21 ans, il passait le barreau de New York, tout en travaillant comme chargé du droit humanitaire à la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants. « Je brûlais de faire mes preuves », a-t-il dit au magazine Esquire. Loin de « l’ombre imposante de parents célèbres ». A 23 ans, il rédigeait les discours de Richard Holbrooke, l’envoyé spécial de Barack Obama pour l’Afghanistan. Après la mort du diplomate, il est devenu le conseiller à la jeunesse de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton.

    Ronan Farrow n’avait que 5 ans quand il a été pris dans le tumulte du divorce de ses parents. Mia Farrow, l’héroïne du Rosemary’s Baby de Polanski, a toujours mené une vie hors du commun. A 21 ans, elle a épousé Frank Sinatra, qui en avait trente de plus. En deuxième mariage, le compositeur et chef d’orchestre André Previn. Woody Allen l’a fait tourner dans treize de ses films, de Zelig à La Rose pourpre du Caire. Ils sont restés douze ans ensemble, mais ils ne se sont jamais mariés. Militante passionnée, courant d’expéditions humanitaires en séjours au Darfour, Mia Farrow a adopté 11 enfants, parmi les plus déshérités de la terre. En 1992, la tribu – et l’industrie cinématographique – a été secouée par un tremblement de terre lorsque Mia Farrow a découvert chez Woody Allen des photos d’une de ses filles adoptives, nue. Soon-Yi Previn, 21 ans, avait été adoptée en ­Corée à l’âge de 8 ans par Mia et André Previn. Elle a trente-cinq ans de moins que le cinéaste. La liaison a fait scandale.

    Une enquête de dix mois

    Dylan, 7 ans, n’a plus voulu voir son père adoptif. Le traumatisme n’a jamais disparu. Pour la Fête des pères, en 2012, Ronan a publié un Tweet sardonique. « Bonne Fête des pères. Ou, comme on dit dans ma famille, bonne fête des beaux-frères. »

    En 2013, après le département d’Etat, Ronan Farrow a été recruté par MSNBC, la chaîne câblée, pour une émission de l’après-midi censée s’adresser aux « millenials ». Il était trop sérieux. L’émission n’a duré qu’un an. Depuis 2015, il reste sous contrat avec NBC pour des grands sujets d’investigation. L’enquête sur les agressions sexuelles dont est accusé Harvey Weinstein lui a pris dix mois. Il y dénonce un système de couverture des agressions sexuelles à Hollywood, par la presse, les agents, les intermédiaires chargés des relations publiques, aboutissant à une « culture d’acquiescement ». Pourquoi a-t-il choisi de publier son scoop dans le New Yorker plutôt que sur la chaîne qui l’emploie ? Mercredi 11 octobre, les responsables de NBC ont nié avoir refusé son enquête par crainte de nuire à un homme aussi influent qu’Harvey Weinstein. L’enquête n’était « pas publiable en l’état », ont-ils affirmé. Interrogé – sur la même chaîne MSNBC –, Ronan Farrow a réfuté cette explication, soulignant que le New Yorker avait immédiatement accepté le dossier. Il s’est néanmoins gardé d’accuser directement la chaîne d’avoir cédé à des pressions.

    Dans son texte de 2015 au Hollywood Reporter, Ronan Farrow estime que la presse ne saurait s’exonérer de l’écoute des victimes au motif qu’il n’y a pas de plainte. « Notre rôle est encore plus important quand le système légal ne remplit pas sa mission auprès des vulnérables confrontés aux puissants, écrit-il. Souvent les femmes ne peuvent pas ou ne veulent pas porter plainte. Le rôle d’un reporter est celui de porteur d’eau pour elles. » Selon lui, une nouvelle génération de médias, « libérés des années de journalisme d’accès », commence à enquêter sur les agressions sexuelles commises par les « moguls » d’Hollywood ou d’ailleurs. « Les choses changent », assure-t-il.

  • De la promotion canapé, des oies blanches, des brebis, des chiens et des loups.
    https://eviewer.netmedia-europe.be/cache/server?type=image&origin=pb&source=promobutler_be%2Farticles

    Les commentaires des lecteurs du journal l’e-monde.fr sont une collection de perles misogynes, racistes et pro-viol de choix. La moderation pourtant à priori sur ce site, ne trouve rien à redire à tous ces éléments de justification et négation des violences sexuelles faites aux femmes. Mais c’est l’e-monde, la semaine dernière ils ont fait le promo de Cantat ( http://www.lemonde.fr/musiques/article/2017/10/06/le-retour-de-bertrand-cantat-passe-par-l-angleterre_5196831_1654986.html ) et deux jours plus tard dénoncé la une des inrock en oubliant de mentionné que l’e-monde à fait la même chose. ( http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2017/10/11/les-inrockuptibles-mettent-bertrand-cantat-en-une-et-le-debat-qu-on-connait- )

    Le commentaire d’un certain « bibifok » est exemplaire et je voudrais devellopé les idées sous entendus de ce discours :

    ont elles été victimes de harcèlement sexuelle, ou ont elles fait un deal : sexe contre avantage pour leur carrière. car, ce genre de chose est connu de tous et celles qui vont « se jetter dans la geule du loup » en sont conscience. Dans les milieux artistiques on a rarement affaire à des oies blanches sortant du couvent.
    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/cinema/article/2017/10/11/les-accusations-pleuvent-contre-weinstein_5199053_3476.html#xVZTezicALjacKPX

    Cet affreux troll misogyne et violophile exprime en peu de mots un concentré de culture du viol basé sur de nombreuses #inversion_patriarcale -


    1 - « sexe contre avantage pour leur carrière »

    J’ai deja entendu des gens se plaindre de telle ou telle femme* qui aurait eu leurs postes par l’utilisation de leurs atouts sexuels et non pour leur compétences pro. Ce « sexe contre avantage pour leur carrière » dont parle bibifok et qui serait « connu de tous ».

    J’ai jamais entendu ces mêmes personnes se plaindre de tel ou tel homme qui aurais abusé de son pouvoir hiérarchique pour obtenir du sexe des femmes qui sont sous leur autorité hiérarchique.

    J’ai jamais entendu ces personnes critiqué un promoteur canapé, un homme qui promeut sur le critère de soumission d’une femme à ses désirs sexuels et non pour les compétences pro de cette femme.

    J’ai jamais entendu ces personnes parlé de harcélement sexuel au travail, phénomène qui touche pourtant massivement les femmes et commis massivement par les hommes dans le monde pro.

    J’ai jamais entendu ces personnes se plaindre des hommes qui font semblant d’être pote avec leurs supérieurs hiérarchiques pour avoir une promotion. On pourrait pourtant parlé de la « promotion bistrot » dont jouissent les mecs entre eux (qui pénalise les femmes dans leur carrière).

    Pourtant le promoteur canapé profite de son privilège hiérarchique. La promu canapé de son coté montre une motivation extrême pour réussir.

    Le promoteur canapé met l’entreprise en danger pour la satisfaction de son penis en plaçant à des postes élevés des personnes recrutés sur leur soumission sexuelle. C’est lui qui comment un dommage à la société et à l’entreprise, pas la femme qui aurait couché.

    L’existence même des toutes ces sois disant femme promu par le canapé est extrêmement douteuse. Sachant l’importance du harcelement sexuel sur le lieu de travail que subissent les femmes. Et le déni dans lequel les victimes sont plongé, j’imagine que la plus part de ces femmes que les gens évoquent quant ils me parlent de « promotion canapé » sont en fait probablement des victimes de viol par chantage.

    2 - « des oies blanches sortant du couvent »

    Voici la dichotomie vierge/salope. L’idée que le sexe est une salissure pour les femmes. L’inverse de oie blanche sortant du couvent c’est une femme qui a une connaissance de la sexualité. Qui a « vu le loup » comme on dit aussi en patriarchie. Là dedan il y a l’idée qu’une femme qui n’est pas vierge n’est pas violable, que la femme qui a connu un homme est à disposition de tous les hommes.


    3 - « se jetter dans la geule du loup »

    On a un loup, et une brebis. Le loup mange des brebis, ceci n’est pas remis en cause, c’est dans la nature du loup et le loup on ne lui reproche pas de manger des brebis. C’est même son régime alimentaire qui fait le loup, un loup végétarien c’est plus vraiment un loup. On trouve ici l’idée virilo-carniste que l’homme est un mangeur de viande, la femme de salade et la comparaison entre sexualité et alimentation.

    bibifok ne demande rien au loup. Le loup est libre, il habite la foret et le vaste monde. Les brebis par contre sont des animaux domestique qui doivent resté à la bergerie ou sous le contrôle d’un chien de berger et d’un berger. Si elles osent sortir de leur bergerie et se rendre dans la foret, c’est à dire être libre, aller travaillé, sortir du foyer et de la tutelle d’un chien de garde, la brebis est fautive, on peu pas en vouloir aux loups. Le loup est même encourragé à manger les brebis qui se sont aventuré hors de la bergerie. Plus un loup est vorace plus il sera gros et aura le respect de la meute.

    La tournure est « se jetter dans » est éloquente aussi, La brebis est active, le loup est passif. Le loup est là, la gueule ouverte à attendre dans la foret et des brebis j’y jettent et se mâchent toutes seule. Comment en vouloir aux loups avec une grammaire pareil.


    4 - Le « deal »... « connu de tous » + Elles « en sont conscience »

    Le deal c’est donc que si une femme sort du foyer de son homme propriétaire, si elle ose vouloir une carrière, des promotions, ou même simplement payer son loyer, elle est violable par n’importe quel homme. Car ici nous sommes bien dans le contexte de dénonciations de viols et harcelement sexuel au travail. Sois tu est une oie blanche au couvent qui ne verra jamais le loup ni de promotion, sois tu est une libre brebi qui sera doublement condamnée, dévorée/violée et culpabilisé d’avoir été dévorée/violée EN CONSCIENCE.

    Si tu veux pas être violé, tu reste enfermé chez toi, vierge et voilé nous dit bibifok. Et je suis certaine que ce bibifok si on l’interroge sur les femmes qui portent le voile, te sortira qu’il est pour la liberté des femmes.

    #culture_du_viol #virilo-carnisme #domination_masculine #déni #fraternité #victim_blaming #honte_sur_la_victime #troll #harcelement_sexuel

    • Le patron lubrique et la secrétaire sexy
      http://www.slate.fr/story/155804/patron-lubrique-secretaire-sexy-fantasme-harcelement

      Entre la fin du XXe siècle et l’avènement de la deuxième vague féministe dans les années 1970, les hommes ont rebondi sur leur malaise à l’égard de l’arrivée de femmes « respectables » dans des bureaux jusque-là réservés aux hommes pour faire de l’humour. Le sujet d’humour sur les « femmes actives » le plus profondément ancré est celui qui met en scène un patron ou un collègue lubrique « flirtant » avec une secrétaire en lui courant après dans un bureau ou en faisant des réflexions sur son physique. Même si cette situation est largement dépassée aujourd’hui, cette vénérable tradition de l’humour américain explique le rire gêné qui a émané du public en réaction à la réponse de Katie Couric.

      L’historienne Julie Berebitsky, à qui l’on doit l’essai Sex in the Office : A History of Gender, Power, and Desire, m’a expliqué qu’elle s’était intéressée à l’histoire des secrétaires, des sténographes et des dactylographes car leur entrée dans l’univers de l’entreprise au début du XXe siècle a constitué un tournant dans les relations entre les genres. En effet, pour la première fois dans l’histoire américaine, de nombreuses femmes de classe moyenne partageaient un espace de travail avec des hommes. Si les femmes pauvres, qui travaillaient depuis longtemps aux côtés des hommes dans les usines, les foyers et comme esclaves, subissaient les abus de ces derniers dans l’indifférence générale, les secrétaires étaient considérées comme des femmes éduquées dignes d’un petit peu de respect, raconte Julie Berebitsky. La tension entre cette attente de respect et le nouveau statut des femmes, soudain devenues collègues, a débouché sur une forme d’humour gêné. Les journaux publiaient des histoires drôles sur des secrétaires, les publicités pour les articles de bureau jouaient sur le stéréotype de la secrétaire sexy et les scénarios de films intégraient des secrétaires attirées par les hommes riches.

    • Nous avons regardé hier à la télévision des extraits des épisodes de Les petits meurtres d’Agatha Christie diffusés actuellement sur l’A2. Cette série https://www.france.tv/france-2/les-petits-meurtres-d-agatha-christie a été réalisée en 2017.

      Je regardais ce film parce que des amis ont travaillé sur les décors, ça pour dire que je n’avais pas d’apriori sur sa valeur, j’étais plutôt contente de le voir. Mais ça a a réactivé mon dégout pour les rôles débilitants offerts au femmes et pour le jeu unique de minauderie proposé aux actrices, la plupart des personnages féminins dans cette série sont des #secrétaires sous l’emprise d’un patron, (harcèlements et viols compris) ou répondent à ce schéma grossier et dévalorisant expliqué plus haut.
      Le ou les réalisateurices tentent d’y échapper en mettant quelques femmes plus fortes ou dites laides en scène pour harceler sexuellement les hommes, mais ça ne fait qu’empirer le propos sexiste caricatural diffusé tout au long.
      Cet aspect systémique est poussé par exemple jusqu’à des hallucinations du commissaire de police qui espérait une belle femme en place du médecin légiste vu de dos et en trouve une qui le dégoute (il fait une grimace) par sa laideur et son souhait de diner avec lui.
      J’ai fini par éteindre avant la fin parce que si on peut deviner d’avance la façon de dévaloriser les femmes cela me rend malade de colère, aucun acteur ni aucune actrice n’échappe à ce théatre misogyne, pas un plan qui ne donne pas des gages pour renforcer cette domination.
      Ce type de #film_patriarcal ne me fait pas rire, c’est un soutien aux comportements qui me pourrissent ma vie de femme, 24h/24 en fait, mon #allergie_au_sexisme n’a fait que s’amplifier au fur et à mesure du visionnage.

    • Oui j’ai « vu » certains épisodes des petits meurtres d’Agatha Christie, je suis toute à fait d’accord avec tout ce que tu en dit @touti
      Je dit « vu » car c’est une série que j’avais mise en bruit de fond pendant que je dessine, c’était un bruit de fond spécialement agaçant. Je me souviens plus si j’ai entendu beaucoup d’épisodes mais ceux que j’ai auditionné étaient vraiment gravement misogyne et sans aucun second degrés, ni 3ème, ni rien.
      Sinon, Agatha Christie, est-ce que c’est misogyne comme ça ou c’est la série qui en a rajouter des tonnes ? Je connais pas bien Agatha Christie, je suis pas très branché polars, même si j’en ai lu un peu.

    • Sinon, Agatha Christie, est-ce que c’est misogyne comme ça ou c’est la série qui en a rajouter des tonnes ?

      Je suis dans le même cas et me suis posée la question, pas lu, mais vu quelques adaptations au cinéma de ces romans quand je n’étais peut-être pas encore à ce point d’allergie.
      J’ai tranché par le fait que c’est une adaptation de 2017, et que rien ni personne n’oblige la réalisation de cette série a sombrer dans la misogynie même si Agatha Christie avait peut-être dépeint ces personnages dans de tels rapports.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Petits_Meurtres_d'Agatha_Christie

      Les Petits Meurtres d’Agatha Christie est une série de téléfilms policiers français créée par Anne Giafferi et Murielle Magellan, diffusée depuis le 9 janvier 2009 sur France 2.

      Les histoires sont inspirées des romans d’Agatha Christie.

      Les réalisateurs
      Éric Woreth (19 épisodes), Marc Angelo (4 épisodes), Olivier Panchot (2 épisodes), Stéphane Kappes (1 épisode) et Renaud Bertrand (1 épisode)

    • Un exemple parmi d’autres de cette inversion de culpabilité qu’est la « promotion canapé »
      Ici le chef de la police municipale est condamné à 4000€ de domages et interets après avoir agressé sexuellement et harceler sexuellement une collègue, et probablement beaucoup d’autres. L’agresseur a pu harceler sexuellement toutes femmes qui lui plaisait, durant sa longue et complète carrière. Ce dommage à la société lui coute 4000€ et l’inscription de son nom au registre des délinquants sexuels.
      Dans les témoignages rapporter par Médiapart, la victime est accusée de « promotion canapé ». Même si c’étais le cas, c’est le·a supérieur hiérarchique qui commet une faute grave d’abus de pouvoir.
      La parole de la victime n’a été respecté que parcequ’il y a de nombreux antécédents et témoignages passé sous silence qui ont tout de même laissé des traces.
      La hiérarchie reconnais n’avoir pas respecté la loi tant que la loi ne lui était pas tombé dessus à force d’acharnement de la victime pour obtenir justice. 8 ans de procès, l’agresseur à eu le temps de finir sa carrière...

      Mais le « premier déclic » n’a eu lieu que lorsque son mari de l’époque « a posé le mot ». « Il m’a dit “Karine, c’est une agression sexuelle”. Je ne savais pas. J’ai réalisé que c’était grave, mais je ne voulais pas déposer plainte, j’avais peur : peur de monsieur T., peur de la mairie, peur de perdre mon travail, de ce qui allait se passer. Mon mari m’a convaincue. »

      La bataille judiciaire sera difficile : une audition lors de laquelle « le policier m’a traitée comme une menteuse », relate-t-elle ; une confrontation avec son agresseur au cours de laquelle elle fait « une crise de tétanie » ; un premier classement sans suite en 2010, « le jour de [son] anniversaire ». « L’accueil des femmes qui dénoncent ces violences, encore aujourd’hui, ça ne va pas. On voudrait décourager une victime que l’on ne s’y prendrait pas autrement », se désole Lætitia Bernard, de l’AVFT.

      Karine Guigue fait une dépression et passe quatre années en arrêt maladie. Son mari la soutient, mais ses parents « ont du mal à l’entendre ».

      Si elle n’est jamais retournée travailler dans la police municipale – elle évolue depuis 2014 au service urbanisme de la mairie –, son agresseur, lui, a convoqué ses collègues après sa garde à vue. « Il a remercié tous les agents qui l’avaient soutenu. C’est là que j’ai su qu’il ne fallait pas dire la vérité », a déclaré aux enquêteurs une agente qui a alors « décidé de partir alors qu’[elle était] censée rester trois ans ». Une autre ex-policière a elle aussi pointé la crainte du personnel en place pour expliquer leur silence : « Ils ont peur de lui et surtout des répercussions par la suite quand ils iront au travail. » Karine Guigue déplore que nombre de ses collègues n’aient « pas voulu voir, pour ne pas se mettre en porte-à-faux, ne pas avoir de problèmes ». Devant la justice, Stéphane T. a fourni une dizaine d’attestations d’agents de la Ville. L’un d’eux, un adjoint, corrigera d’ailleurs son témoignage face aux enquêteurs, reconnaissant avoir été alerté de l’agression par Karine, « en pleurs, triste, abattue ».

      Pour Sivane Séniak, ce qui a permis à sa cliente de l’emporter devant la justice, « c’est la pluralité des victimes », qui a évité un « parole contre parole », configuration classique dans ce type d’affaires. L’enquête a en effet révélé l’existence d’autres victimes et témoins. Des femmes sans lien avec Karine qui, par le passé, avaient demandé leur mutation à cause du comportement de leur chef. C’est le cas de Muriel*, en poste dans ce service dans les années 1990 : la jeune femme a déclaré aux enquêteurs que Stéphane T. avait tenté de l’embrasser à plusieurs reprises, avait mis sa main sur son genou lors de patrouilles en voiture, lui avait touché les fesses plusieurs fois et mimait parfois « des relations sexuelles ». Elle aussi a relaté avoir été « coincée dans les vestiaires » à deux reprises par son supérieur, qui l’aurait « tripotée », dont une fois en étant « saoul ». « Au bout d’un moment, à force de refuser, il s’en est pris à moi. » Comme à Karine, Stéphane T. lui aurait lancé : « Juste un petit coup, personne ne le saura. » Comme Karine, Muriel dit avoir demandé à des collègues de ne pas la « laisser seule avec Stéphane ».

      Face aux enquêteurs, une autre ex-agente a raconté avoir été « mise en garde », à son arrivée, par des collègues au sujet du comportement de Stéphane T. avec « des femmes du service » et de l’existence de « précédents ». « Je savais qu’il fallait se méfier de [lui]. » Elle-même a déclaré avoir vu son supérieur « titiller » et « draguer » une agente qui était importunée mais « ne savait pas lui dire non ouvertement ». De son côté, Stéphane T. a fermement contesté tout comportement déplacé envers une seule de ses collègues féminines.

      Que savait la mairie de Vincennes, dont dépend la police municipale ? D’après les auditions menées par les enquêteurs, que Mediapart a pu consulter, la Ville a ignoré plusieurs alertes concernant le chef de sa police municipale. Muriel dit ainsi avoir écrit au maire de Vincennes dans les années 1990 – à l’époque Patrick Gérard – pour dénoncer la situation. Stéphane T. sera convoqué, sans aucune sanction. « C’était ma parole contre la sienne », a commenté la jeune femme face aux enquêteurs. Éprouvée par des années de « harcèlement » et se sentant « peu soutenue par [ses] collègues qui ne voulaient pas avoir de problèmes », Muriel n’a pas porté plainte : « Je n’en pouvais plus. Je ne voulais pas me lancer dans une procédure judiciaire, d’autant plus qu’il y a dix ans, les choses étaient plus difficiles que maintenant concernant ce genre d’affaires (...). De plus j’étais jeune et c’était mon premier travail. »

      La directrice de la réglementation à la mairie a elle-même reconnu, lors de son audition, que des agentes s’étaient déjà plaintes de l’attitude de Stéphane T. à leur égard. Mais aussi que Karine lui avait déclaré, en juin 2009, lors d’une réunion avec des agents reprochant à leur supérieur ses méthodes de travail, qu’il lui avait mis « la main aux fesses ». Malgré cela, aucune enquête interne n’a été réalisée, aucun signalement n’a été effectué.

      Pourquoi n’avoir rien fait ? Aux enquêteurs, la directrice de la réglementation a justifié sa décision par l’absence de plainte. « Je n’ai pas voulu me mêler de ces histoires », a-t-elle ajouté. Lorsque Karine Guigue a saisi la justice, la directrice de la réglementation a convenu, avec le maire de Vincennes – à l’époque le centriste Laurent Lafon – « de laisser faire la police et la justice ». Après l’agression, elle demandera simplement à Stéphane T. de prendre cinq jours de congés supplémentaires à Noël, « pour éviter qu’il ait des contacts avec les agents ». Puis il sera changé de service, et enfin suspendu après sa condamnation judiciaire, en 2017. Depuis le mois d’avril, il est à la retraite.

  • Le cinéaste Ziad Doueiri, primé à Venise, puni à Beyrouth
    http://www.lemonde.fr/cinema/article/2017/09/11/le-cineaste-ziad-doueiri-prime-a-venise-puni-a-beyrouth_5184053_3476.html

    Le cinéaste Ziad Doueiri, primé à Venise, puni à Beyrouth

    Le réalisateur franco-libanais de « L’Insulte » a brièvement comparu lundi devant le tribunal militaire, qui lui reprochait d’avoir tourné son précédent film, « L’Attentat », en Israël.

    Dans Al-Akhbar, ça donne :
    عن ثقافة الخيانة وخيانة المثقف : هل يفلت زياد دويري من المحاسبة؟
    P. Abi Saab : De la culture de la trahison et de la trahison du cultureux [traduction personnelle] : Ziad Doueiri échappera-t-il à sa peine ? Un précédent dangereux pour la suite
    دويري حُرّاً : « مرور زمن ثلاثي » أم تواطؤ؟
    R. Mortada : Prescription triannuelle ou collusion ?
    عناوين مخادِعة ومضلّلة للرأي العام : الإعلام مروّجاً للتطبيع بحجة... حرية الإبداع !
    Z. Hawi : Des titres trompeurs pour l’opinion publique : les médias font la publicité de la normalisation au prétexte de liberté de création.
    قضاة وضباط ومصرفيون في ورشة عمل « تطبيعية »؟
    Juges, officiers et banquiers dans l’atelier de la "normalisation"

    #ziyad_doueiri #normalisation

  • Une troisième femme accuse Roman Polanski d’agression sexuelle
    http://www.rtl.fr/actu/international/une-troisieme-femme-accuse-roman-polanski-d-agression-sexuelle-7789728886

    ce mardi 15 août, une troisième femme est sortie de l’ombre pour accuser le réalisateur Roman Polanski d’agression sexuelle lorsqu’elle était mineure.

    On apprend qu’il y avait deux accusatrices de viol contre Polanski, personnellement je ne connaissait que Samantha Geimer pourtant :

    En 2010, l’actrice britannique Charlotte Lewis, également représentée par Gloria Allred, spécialisée dans les affaires d’agressions sexuelles, avait elle aussi déclaré que le réalisateur l’avait forcée à avoir une relation sexuelle lorsqu’elle avait 16 ans.

    Charlotte Lewis à été accusé de chantage par la press en 2010 au prétexte d’interview qu’elle avait donné à l’époque et dans lesquels elle affirmait avoir séduit Polanski.

    Au passage je relève le fait que RTL parle d’"agression sexuelle" alors qu’il s’agit de viol et prend la peine de rappelé la filmo de Polanski comme si on avait besoin d’une telle précision.

    #viol #culture_du_viol #pedo_viol #grand_homme

  • Berlinale 2016, les docs ont la cote ! La thématique des réfugié-e-s est extrêmement présente.

    En compétition :
    http://www.lemonde.fr/cinema/article/2016/02/20/berlinale-l-ours-d-or-decerne-au-documentaire-sur-les-refugies-fuocoammare_4

    En décernant, samedi 20 février, l’Ours d’or de la 66e Berlinale à Fuocoammare (« la mer en flammes »), documentaire de l’Italien Gianfranco Rosi, le jury présidé par Meryl Streep a exécuté le dessein des programmateurs du festival. Tourné sur l’île de Lampedusa, entre la Sicile et l’Afrique, le film confronte le malheur des migrants et des réfugiés qui traversent la Méditerranée au péril de leur vie et la vie quotidienne d’un petit garçon de l’île.

    Sélection Panorama :

    http://www.berlinale.de/en/das_festival/preise_und_juries/preise_unabh_ngigen_jurys/index.html

    – Prix du public :
    « Junction 48 » documentaire de Udi Aloni, sur la scène hip-hop palestienne à Lod
    http://www.berlinale.de/en/programm/berlinale_programm/datenblatt.php?film_id=201610790#tab=video25

    Udi Aloni est un habitué de la berlinale, il a déjà gagné plusieurs prix, notamment pour le film Art/Violence. Il était proche de Juliano Mer-Khamis (The Freedom Theatre).

    – meilleur documentaire
    Who’s Gonna Love Me Now ? de Barak Heymann and Tomer Heymann
    Un film qui parle de Saar, qui a du quitter sa famille et Israël pour s’installer à Londres et y vivre plus librement en tant que gay.
    http://www.berlinale.de/en/programm/berlinale_programm/datenblatt.php?film_id=201609577#tab=video25

    On pourra aussi noter, dans la palette des différents prix, un prix décerné au film « Les sauteurs » de la sélection FORUM. Film à Melilla (l’enclave espagnole au maroc), sur cette frontière ultra-sécurité, et les prétendants à la traverser.
    http://www.berlinale.de/en/programm/berlinale_programm/datenblatt.php?film_id=201609714#tab=video25

    et également un prix pour le Film « The Revolution Won’t Be Televised », sur la scène hip-hop et activiste au Sénégal
    http://www.berlinale.de/en/programm/berlinale_programm/datenblatt.php?film_id=201610414#tab=video25

    #berlinale #documentaires #films

  • La société française et ses institutions rétropédalent dans la semoule du puritanisme

    La Vie d’Adèle interdit : « La connerie avance à grand pas » - L’Express
    http://www.lexpress.fr/culture/cinema/la-vie-d-adele-interdit-la-connerie-avance-a-grand-pas_1744278.html

    La Palme d’or 2013, La Vie d’Adèle d’Adellatif Kechiche, n’a plus droit, à ce jour, d’être diffusé sur grand écran. A l’origine de cette décision, une plainte de l’association Promouvoir, qui a obtenu gain de cause devant la Cour administrative de Paris : le visa d’exploitation du film est annulé, alors qu’il n’était jusque-là qu’interdit aux moins de 12 ans avec avertissement.

    Palmarès des succès passés de l’association"Promouvoir", grande défenseure des valeurs de la civilisation « judéo-chrétienne » :
    http://www.timeout.fr/paris/le-blog/top-5-des-prochains-films-attaques-par-lassociation-promouvoir-080515

    #réaction #obscurantisme

    • Abdellatif Kechiche : “Qu’on n’utilise pas mon film pour se faire passer pour des défenseurs de la liberté d’expression”
      http://www.lesinrocks.com/2015/12/18/cinema/entretien-avec-abdellatif-kechiche-11794298

      La Cour administrative d’appel a annulé le visa d’exploitation de la Vie d’Adèle, donnant raison à l’association Promouvoir. A la surprise générale, tu as exprimé ton accord avec cette décision, regrettant que le ministère de la Culture aille en Cassation.
      Abdellatif Kechiche – J’aurais voulu rester en dehors de tout ça, qu’on m’oublie avec La Vie d’Adèle. Je veux tourner mon prochain film et surtout pas qu’on me remette à “l’honneur” (rires)…
      Cette décision n’est-elle pas absurde trois ans après que le film a été diffusé en salles, en dvd, que son public l’a vu et sait de quoi il retourne ?
      Les procès, c’est toujours long. Je n’ai pas suivi cette procédure et c’est récemment que j’ai appris qu’il y avait des polémiques et que certains ont pris la “défense” de mon film, ce qui m’est insupportable. On ose parler au nom de mon film, on crée encore de la discorde, comme au moment de sa sortie. L’association Promouvoir n’a pas créé la discorde et n’est pas responsable de la décision de la justice.
      C’est quand même cette association qui a saisi la justice et qui est à l’origine de cette affaire !
      Mais elle est en droit de saisir la justice, et les juges sont en droit de rendre un verdict, et on est en droit de le respecter.

      #paywall, mais on lit ailleurs

      « Entre Sarkozy et Marine Le Pen, je préfère Le Pen »

      https://twitter.com/TurcanMarie/status/677877228059779072

      alors qu’il a aussi soutenu Estrosi pour faire barrage au FN...

      http://www.lemonde.fr/cinema/article/2015/12/10/le-visa-d-exploitation-de-la-vie-d-adele-annule_4828806_3476.html

      « Je n’ai jamais pensé que mon film pouvait être vu par des gamins de 12 ans, et je déconseille personnellement à ma fille de le voir avant qu’elle ait 14 ou 15 ans. » Aussi l’interdiction aux moins de 16 ans ne le « dérangerait pas », a-t-il déclaré au Monde. Cette histoire d’amour n’a-t-elle pas pour héroïne une lycéenne ? « Mes films touchent à l’adolescence, mais s’adressent plutôt à ceux qui ont une nostalgie de l’adolescence. Ça a plus d’intérêt pour les adultes que pour les adolescents qui n’ont pas encore vécu la douleur d’une rupture. C’est avant tout un film sur la rupture », analyse le réalisateur.

    • « Entre Sarkozy et Marine Le Pen, je préfère Le Pen »

      Bizarre qu’il se sente obligé de choisir l’une ou l’autre ...

      Son opinion quant à la censure de son film est également bien étrange : pourquoi ne s’est-il pas positionné clairement sur cette question d’âge à la sortie du film ?

  • Bachir Ben Barka : « La colère m’habite depuis cinquante ans »
    http://www.lemonde.fr/cinema/article/2015/11/30/bachir-ben-barka-la-colere-m-habite-depuis-cinquante-ans_4820633_3476.html

    Comment avez-vous ressenti, eu égard à l’histoire de votre famille, les attentats qui ont récemment frappé Paris ?
    Comme tout citoyen d’abord, avec horreur. Ensuite, on peut effectivement être tenté de les resituer dans une histoire longue. Regardez le sort qui est advenu aux principaux acteurs de la conférence tricontinentale. Beaucoup d’entre eux, qui étaient des catalyseurs, des hommes qui pouvaient faire basculer le monde vers un équilibre plus juste, ont été assassinés au nom d’un système qui a causé les principaux dégâts dont nous pâtissons aujourd’hui. Ces hommes constituaient une alternative viable et démocratique aux dictatures qu’on a mis en place ou qui ont perduré après leur mort dans le tiers-monde. Ces mêmes dictatures ont éradiqué toute opposition structurée. La nature ayant horreur du vide, c’est aujourd’hui l’intégrisme qui tire les marrons du feu, en manipulant notamment des jeunes gens déclassés. A cet égard, on ne peut pas être vraiment surpris de ce qui se passe aujourd’hui. Ce drame devrait nous inciter à reconsidérer la manière dont on a accueilli ces populations immigrées, dont l’accès à la citoyenneté et à l’égalité a été trop souvent barré. Il faut regarder notre histoire.

  • "The Cat, the Reverend and the Slave" : les âmes perdues de ’Second Life’
    http://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/09/14/the-cat-the-reverend-and-the-slave-les-ames-perdues-de-second-life_1410979_3

    Les réalisateurs les filment dans leur existence quotidienne et les font parler de leur vie virtuelle. On voit peu d’images du monde de #Second_Life, et la brièveté de ces extraits ne permet pas d’appréhender la force de l’emprise que le site exerce sur ses adeptes. Mais cette dévotion ne fait aucun doute

    ( il fait un peu penser à “Catfish”, mais là je ne suis pas allé au bout )

    #film #documentaire à la “Strip-tease”, #jeux_vidéo #mondes_virtuels #vdm