Soy el heredero del Cacique Guaicaipuro

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  • C’est assez fascinant de voir comment le Monde (avec Reuters) reprend (et aggrave) le discours du candidat de l’opposition.

    1. tel que rapporté dans la dépêche
    Maduro agite la menace d’une malédiction sur les Vénézuéliens
    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/04/07/maduro-agite-la-menace-d-une-malediction-sur-les-venezueliens_3155457_3222.h

    Candidat à l’élection présidentielle au Venezuela, Nicolas Maduro a affirmé samedi 6 avril qu’un sortilège vieux de plusieurs siècles s’abattrait sur ceux qui ne lui apporteraient pas leur voix le 14 avril . « Si quelqu’un parmi le peuple vote contre (moi), il vote contre lui-même et la malédiction de Macarapana s’abattra sur lui », a mis en garde le président par intérim, dauphin désigné par Hugo Chavez lui-même avant sa mort d’un cancer en mars.

    2. rapporté le jour même par El Nacional (opposition)
    http://www.el-nacional.com/tu_decides_2013/Maduro-heredero-Cacique-Guaicaipuro_0_167383290.html

    El candidato oficialista instó a los habitantes de Amazonas a “no fallarle a Chávez” y a votar masivamente. “Vamos a jurar de corazón que vamos a obtener una victoria el 14-A”, acotó al tiempo que aseveró que votar en su contra, es votar contra ellos mismos, pues asegura que “si llegara a ganar la burguesía privatizarían la educación, las salud e irían por los indios” y caería sobre esta región “la maldición de Macarapana”.

    Le candidat du gouvernement invite les habitants du Territoire fédéral de l’Amazone à « ne pas manquer à Chávez » et à voter massivement. « Nous allons jurer de tout notre cœur que nous allons obtenir une victoire le 14 avril » note-t-il en même temps qu’il affirme que voter contre lui serait voter contre eux-mêmes car si « la bourgeoisie venait à gagner, ils privatiseraient l’éducation, la santé et ils viendraient (embêter ?) les indiens » et « la malédiction de Macarapana » tomberait sur cette région.

    3. le jour même Capriles (candidat de l’opposition) répond sur Twitter le texte cité dans la suite de la dépêche Le Monde/Reuters

    Son concurrent, Henrique Capriles a tourné en dérision cette évocation. « Maintenant, dans leur désespoir, ils menacent le peuple d’une malédiction. Le peuple est aux côtés de Dieu, donc rien de tout cela ne se produira », a-t-il dit lors d’un meeting électoral dans l’Etat de Tachira.

    Pour El Nacional, c’est sur Twitter
    http://www.el-nacional.com/politica/Capriles-Ahora-amenazan-pueblo-maldicion_0_167383336.html

    A través de su cuenta de Twitter, Capriles aseguró que eso no pasará porque el pueblo está con Dios.

    «Ahora los Enchufados en su desesperación amenazan con una maldición al Pueblo!El Pueblo está con Dios y nada de eso pasará!», escribió.

    Enchufar , veut dire brancher une prise électrique et donc enchufados (terme employé systématiquement par Capriles) veut dire « branchés » (au pouvoir).
    Le terme n’est pas repris dans la dépêche du Monde pourtant traduite mot pour mot. Je soupçonne une double interprétation moins… neutre.

    4. le lendemain, Maduro précise ce qu’il voulait dire
    http://www.el-nacional.com/tu_decides_2013/Maduro-traicion-vienen-derrota-maldiciones_0_167983236.html

    A su llegada (…) explicó el maleficio de Maracapana, del que habló este sábado. “En Maracapana hubo traición y cayó un maleficio sobre nuestra historia”, precisó. Indicó que el mismo se produjo por “la traición a su propia raza”, e indicó que “esta generación de soldados patriotas ha logrado romper el maleficio de la traición”.

    À Maracapana il y a eu trahison et c’est ainsi que le maléfice est tombé sur notre histoire. C’est la trahison de sa propre race qui a produitle maléfice. Mais "cette génération de soldats patriotes a réussi à rompre le maléfice de la trahison.

    5. La défaite de Maracapana (lieu où pousse les maracas… à l’emplacement même de Caracas) en 1567
    http://es.wikipedia.org/wiki/Batalla_de_Maracapana a marqué le début de la fin de la résistance des indiens Caraïbes dans le Venezuela central. Le cacique Guaicaipuro qui dirigeait la coalition y fut battu par une alliance entre les espagnols et des indiens rivaux des Caraïbes.

    6. La malédiction de Malinche
    La notice de WP, qui inclut déjà l’épisode sur « la malédiction de Maracapana » (écrit par un probable partisan…) fait référence à la Malédiction de Malinche, chanson mexicaine de Gabino Palomares, interprétée par lui-même et Amparo Ochoa à Managua en 1983
    http://www.youtube.com/watch?v=eyUwolkWINk

    Se nos quedó el maleficio
    de brindar al extranjero
    nuestra fe, nuestra cultura
    nuestro pan, nuestro dinero.

    Il nous reste le maléfice
    d’offrir à l’étranger
    notre foi, notre culture
    notre pain, notre argent.

    (…)

    ¡Oh, Maldición de Malinche!
    ¡Enfermedad del presente!
    ¿Cuándo dejarás mi tierra?
    ¿Cuándo harás libre a mi gente?

    Malédiction de Malinche
    Maladie d’aujourd’hui
    Quand quitteras-tu ma terre ?
    Quand libéreras tu mon peuple

    (paroles complètes et vie de la #Malinche ici (espagnol) http://www.margen.org/desdeelmargen/num6/malinche.html

    7 Enfin, revenons à l’article initial du Nacional et la vidéo qui l’ouvrait.
    http://www.youtube.com/watch?v=tOCaXG0R4TQ


    où Nicolás Maduro revendique son ascendance indienne (dans la vidéo incluse dans l’article, un peu plus longue, dans les instants qui précèdent, il revendique ses deux grands-mères indiennes) et se déclare l’héritier de Guaicaipuro (et autres).

    Je suis indien et ouvrier.