• Et si on testait le chauffage nucléaire…Ou le Monde lobbyisé par le nuke...
    http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2013/10/29/et-si-on-testait-le-chauffage-nucleaire_3504725_3244.html

    A l’heure où tous les pays cherchent à accroître leur efficacité énergétique, l’idée n’est peut-être pas aussi saugrenue qu’il y paraît. Pourquoi ne pas se chauffer au nucléaire ? Des experts explorent sérieusement cette voie.

    Elle permettrait, pensent certains partisans de l’atome, de « verdir » son image, en réduisant la dépendance aux ressources fossiles et les émissions de CO2. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pousse aujourd’hui cette solution, à laquelle doit être consacré l’un de ses prochains rapports, prévu pour la fin de cette année.

    Le constat de départ est celui d’un formidable gaspillage. Sur l’énergie libérée par la fission des atomes dans le cœur d’un réacteur nucléaire, un tiers seulement est aujourd’hui récupéré – à travers un circuit de refroidissement générant de la vapeur d’eau qui entraîne une turbine – en énergie électrique.

    Tout le reste se perd dans la nature, la chaleur non utilisée étant évacuée dans l’air, par les tours de refroidissement, ou dans les fleuves et les océans bordant les centrales. Pour l’essentiel, la filière électronucléaire sert ainsi à chauffer… les poissons et les oiseaux.

    Ce piètre bilan n’est pas propre à l’atome. Toutes les centrales électriques, au charbon, au gaz ou au fioul, pâtissent d’une déperdition du même ordre ; seules les installations récentes à « cycle combiné gaz » affichent de meilleurs rendements. Mais, en France, où plus de 75 % de l’électricité est d’origine nucléaire, la question de la performance énergétique du parc de 58 réacteurs est cruciale.

    « On pourrait chauffer la France entière avec la chaleur nucléaire, affirme Henri Safa, de la direction scientifique du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Le gisement de chaleur produite dans les centrales est énorme. Au lieu d’en rejeter la plus grande partie en pure perte, on pourrait l’exploiter, en cogénération, pour le chauffage urbain ou l’industrie. »

    LA COGÉNÉRATION FOURNIT ÉLECTRICITÉ ET CHALEUR

    La cogénération, c’est-à-dire la production couplée d’électricité et de chaleur, est en réalité utilisée de longue date dans le secteur nucléaire, rappelle le chercheur.

    Sur les 432 réacteurs qui sont en service dans le monde, 74 fonctionnent déjà selon ce principe, fournissant en chaleur des villes voisines. La plupart se trouvent en Europe de l’Est, c’est-à-dire dans des pays froids : Russie, Ukraine, Bulgarie, Hongrie, Roumanie, Slovaquie ou République tchèque. Mais il en existe aussi en Suisse, à Beznau. Et, au Japon et en Inde, dans ce cas pour alimenter des usines de dessalement d’eau de mer.

    Si beaucoup de ces installations sont anciennes, de nouveaux projets sont à l’étude, en Finlande, en Suède ou en Chine, pour le chauffage urbain, et dans les pays du Maghreb, pour le dessalement.

    En France, la greffe n’a jamais pris. Les eaux tièdes (à 40°C ou 45°C) rejetées par les centrales du Bugey (Ain), de Chinon (Indre-et-Loire), de Cruas (Ardèche), de Dampierre-en-Burly (Loiret) ou de Saint-Laurent (Loir-et-Cher) sont certes mises à profit par des horticulteurs. Celles de Golfech (Tarn-et-Garonne) alimentent le circuit de chauffage de la piscine municipale, d’une salle polyvalente, d’un groupe scolaire et d’une résidence pour personnes âgées.

    Celles de Civaux (Vienne) livrent des calories à une maison de retraite, une salle omnisports et un parc zoologique de crocodiles. Et celles de Gravelines (Nord), qui tempèrent une ferme aquacole, seront acheminées vers le futur terminal méthanier de Dunkerque, pour réchauffer le gaz naturel liquéfié afin de le regazéifier. Mais il ne s’agit pas là à proprement parler de cogénération par un système spécialement voué à la production de chaleur.

    « DÉCARBONISATION DE L’ÉCONOMIE »

    Chez EDF, celle-ci n’est pas à l’ordre du jour. « Nos centrales ont été conçues pour optimiser la production d’électricité, qui est notre cœur de métier », explique Dominique Minière, directeur délégué de la production et de l’ingénierie chez le géant français de l’énergie.

    « Développer la cogénération à partir des centrales existantes nécessite des études approfondies, poursuit-il. Tant d’un point de vue technique – cela conduirait à installer des systèmes de soutirage de vapeur d’eau, qui réduiraient le rendement de nos installations, et il faudrait obtenir des autorisations de l’Autorité de sûreté nucléaire – que d’un point de vue économique, la rentabilité n’étant pas assurée. » Cela, alors que l’entreprise est « mobilisée par le développement de nouveaux moyens de production et par le “grand carénage” destiné à prolonger l’exploitation du parc existant », précise M. Minière.

    Toutefois, indique-t-il, l’option de la cogénération reste ouverte, « en priorité sur de futures centrales qui seraient conçues avec cette double finalité », et « dans la mesure où il y aurait une volonté commune de tous les acteurs, compagnies de chauffage, élus et usagers ».

    Le CEA a pourtant poussé très loin la prospective. « La faisabilité technique de la cogénération nucléaire est établie », assure Henri Safa. Les performances thermiques des canalisations permettent de « transporter de l’eau chaude sur une distance de 100 kilomètres avec moins de 2 % de perte de chaleur ».

    Si bien qu’en développant les réseaux urbains de chaleur – ils ne couvrent que 6 % des besoins nationaux en chauffage et eau chaude sanitaire, mais sont appelés à s’étendre –, « la cogénération pourrait, de façon réaliste, vite subvenir à la moitié de la consommation de la France en chauffage ». Il y faudrait, chiffre-t-il, un investissement de l’ordre de 20 milliards d’euros.

    Mais le gain réalisé sur les achats d’hydrocarbures qui alimentent aujourd’hui les réseaux de chaleur serait d’environ 10 milliards d’euros par an. Ce qui à terme, procurerait aux utilisateurs un chauffage « à très bas prix », tout en contribuant à « la décarbonisation de l’économie ».

    UNE HÉRÉSIE POUR L’ASSOCIATION SORTIR DU NUCLÉAIRE

    En priorité, le CEA suggère de commencer par les agglomérations déjà dotées de réseaux de chaleur collectifs, comme Paris et sa petite couronne, qui pourraient être desservies par la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube), distante de 110 kilomètres.

    Il a aussi envisagé d’autres raccordements entre une métropole régionale et une centrale : Lyon-Bugey, Lille-Gravelines ou Bordeaux-Blayais. Et, en Rhône-Alpes, il a mené une étude détaillée sur le chauffage de la ville de Montélimar (Drôme) avec les quatre réacteurs de Cruas.

    Plus généralement, la cogénération est l’une des pistes mises en avant, lors du débat national sur la transition énergétique, par l’Alliance nationale de coordination de la recherche pour l’énergie (Ancre), qui regroupe notamment le CEA, le CNRS, la Conférence des présidents d’université et l’organisme public de recherche IFP Energies nouvelles.

    Reste à savoir comment le public accueillerait la perspective de se chauffer à l’atome. Charlotte Mijeon, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire, y voit une hérésie pure et simple.

    « Les risques inhérents au nucléaire resteraient entiers, à commencer par la production de déchets radioactifs et la pollution provoquée par l’extraction de l’uranium, dit-elle. En outre, loin d’aller dans le sens de la sobriété énergétique, on créerait de nouveaux usages du nucléaire et de nouveaux besoins de consommation. » Le paradoxe serait que disposer d’une ressource énergétique abondante et bon marché conduise… à un gaspillage supplémentaire.

  • Climat : comment concilier lutte contre le réchauffement et croissance ? - LeMonde.fr
    http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2013/09/24/climat-comment-concilier-lutte-contre-le-rechauffement-et-croissance

    La décroissance n’est pas une option, estime l’économiste britannique Nicholas Stern qui s’apprête à publier le second volume de son rapport sur l’économie sur le changement climatique. Tags : internetactu2net fing internetactu économie #développementdurable (...)

    #économie #écologie

  • En #Roumanie, un pope mène la lutte contre le #gaz_de_schiste
    http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2013/06/14/en-roumanie-un-pope-mene-la-lutte-contre-le-gaz-de-schiste_3430215_3
    Bref, le paradis c’est ici et maintenant, si tu veux !

    C’est sur le territoire de cette petite ville qu’en 2011, la société américaine Chevron a obtenu du gouvernement une concession de 600 000 hectares afin d’explorer et d’exploiter de potentiels gisements. « Dieu va juger chacun de nous, explique le pope Laiu. On naît et on meurt une seule fois, mais je préfère mourir debout que de périr la tête dans la boue de Chevron. » D’autres prêtres ont rejoint le mouvement, lui donnant une résonance particulière dans un pays où l’Eglise continue de bénéficier d’un crédit important.

    A Bârlad, l’archiprêtre Laiu n’a pas, lui non plus, l’intention de céder. Le pope accuse Chevron et le gouvernement d’ignorer la population locale : "Des habitants se sont retrouvés avec des engins de prospection dans leur jardin, les murs de leurs maisons lézardées. Chevron a pensé qu’en raison de la pauvreté et du manque d’information de la population, ils pourraient travailler facilement.

    #contestation #curé_pataugas

  • Sûreté #nucléaire : la France peut mieux faire
    http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2013/04/17/surete-nucleaire-la-france-peut-mieux-faire_3161224_3244.html

    Le satisfecit est pour le moins mitigé, l’autorité de contrôle pointant, notamment, « un nombre trop important d’anomalies » dans les 58 réacteurs exploités par EDF. L’an passé, toutes activités nucléaires confondues, 1 822 « événements significatifs » ont été déclarés, dont 1 243 ont été classés sur une échelle de gravité qui compte sept degrés. Quatre d’entre eux ont atteint le niveau 2, intermédiaire entre la simple « anomalie » et « l’incident grave ».

    Les chiffres totaux sont en augmentation par rapport à 2011, pour les installations nucléaires de base (+ 7 %), comme pour le nucléaire de proximité, c’est-à-dire les sources médicales et industrielles (+ 11 %) et, plus encore, pour les transports de matières radioactives, pour lesquels le nombre d’incidents a doublé.

    J’ai le sentiment que ça ne va pas aller en s’arrangeant