21 juillet 2006 (plus d’une semaine de bombardements) - Nayla Mouawad, ministre des affaires sociales, vient parler d’aide humanitaire aux américains.
►http://www.al-akhbar.com/node/6853
Une vision toute politicienne de l’aide humanitaire dans un pays en guerre, dans lequel entre 100 mille et 500 mille personnes sont déjà des réfugiés jetés hors de chez eux :
Her second humanitarian request was for the US to coordinate and implement its humanitarian effort in such a way as to strengthen the Siniora government.
[...]
In closing, Minister Mouawad re-emphasized two issues: the urgent necessity of starting humanitarian operations now and the advantages of using that effort to strengthen the standing of the GOL with the Lebanese people.
Une opinion tranchée à l’encontre de Michel Aoun :
Mouawad’s harshest words were reserved for FPM leader Michel Aoun, who she implied was a sanctimonious crook, and whose supporters simply wanted the spoils of power.
(À aucun moment les « harshest words » des 14 Mars ne se portent contre les politiciens israéliens qui instrumentalisent le massacre des libanais pour soutenir leur carrière politique.)
Préoccupation polico-politicienne à deux balles dans un pays ravagé par les bombardements :
Mouawad implied his [Michel Aoun] presidential aspirations are now severely damaged, if not dead.
Et le désormais très habituel espoir des 14 Mars de voir Israël « faire le boulot » au Liban :
Although Minister Mouawad conveyed unease with the subject, she stated that if a cease-fire was implemented too soon (i.e. before Hizballah is seriously degraded), it would be very difficult for Lebanon’s pro-reform forces to survive. “I have never considered leaving Lebanon, but if Hizballah emerges victorious, Lebanon will be a far different country,” she informed the Ambassador.
Noter un thème qui revient assez souvent chez les 14 Mars :
Mouawad also expressed deep concern that IDP [Internally displaced persons] flows were leading to a dangerous escalation of communal tensions, as confessions that are not accustomed to living together are being forced to share a common pool of dwindling resources
Or, on a largement vu l’inverse : des chrétiens qui viennent ravitailler et aider les familles chiites réfugiées dans leur région (par exemple), apporter des vivres et des couvertures dans les écoles communales... Il me plutôt que ces rapprochements, assez spectaculaires, ont marqué le début d’une certaine communion nationale dans la souffrance, et la prise de conscience, par les communautés que l’on souhaitait tenir éloignées pendant que les Israéliens « faisaient le travail », de la douleur des populations du Sud.
Les vivres n’ont pas manqué dans les régions où les gens se réfugiaient (Mont Liban, Beyrouth), et il n’y a pas eu de rapports de bagarres pour le contrôle des ressources entre réfugiés et personnes originaires des régions d’accueil.
On peut suspecter que c’est bien plus le risque d’une solidarité avec les réfugiés venus du Sud, aux vies brisées par les bombardements israéliens, qui embarrasse les cyniques du 14 Mars. Le fantasme qu’elle exprime d’une perte énorme de popularité de Michel Aoun chez les chrétiens est du même tonneau.
Dans une guerre dans laquelle, aussi symboliquement que militairement, tous les ponts du Liban ont été détruits par les bombardements israéliens, l’accueil des réfugiés chiites dans les régions notamment chrétiennes ont contribué, à l’inverse, à l’établissement d’une solidarité nationale au-delà des confessions. Et c’est cette solidarité qu’il fallait craindre.