• Et ça fait pas avancer le bordel de râler, mais putain, à ce stade, on fait quoi ? Je vais pas m’amuser à tabasser tous les connards qui se permettent de me toucher, j’ai quand même autre chose à foutre de mes journées.
    Tous ceux qui se frottent contre moi dans le métro, qui mettent leur main un peu trop près de la mienne sur la barre pour me caresser du bout de leur doigt, qui m’attrapent des mèches de cheveux au vol, qui laissent trainer leur main à 1mm de ma cuisse et qui profitent de la moindre secousse pour parcourir la distance restante “accidentellement”, qui me dissèquent et me déshabillent longuement du regard sans la moindre pudeur, qui poussent des “hmmmmm…” sur mon passage, qui m’ordonnent de sourire pour eux, de leur dire bonjour, de leur répondre, d’aller prendre un verre avec eux, de les suivre chez eux, de monter dans leur bagnole, de leur filer mon numéro, la liste est longue putain, et ça me fout la gerbe.

    #sexisme ordinaire #témoignage #gerbe http://crackrockmountain.tumblr.com/post/79452376073/hier-apres-une-trop-longue-journee-jai-vecu

  • Illusoire émancipation par la technologie : Imprimantes 3D, dernière solution magique
    http://www.monde-diplomatique.fr/2013/01/SODERBERG/48629

    Depuis peu, des machines électroniques capables de produire des objets, fonctionnant à la manière d’imprimantes en trois dimensions, sont accessibles au grand public. Elles suscitent un engouement au sein d’une avant-garde qui y voit les ferments d’une nouvelle révolution industrielle. Mais les partisans de ces outils de bricolage technologique oublient souvent l’histoire qui les a vus naître.

    • L’analyse dans l’article situe les imprimantes 3D et leurs cousines dans la lignée du mouvement d’automatisation industrielle substituant du capital au travail. Ce qu’elle oublie, c’est que pour être rentable, ce mouvement a toujours prospéré dans la production à grande échelle qu’il rend possible - souvent au détriment de la production artisanale. Or ce que proposent les machines outils numériques populaires, c’est justement de rendre la production industrielle viable dans les mains des artisans en lui donnant une réactivité et une agilité très difficile à atteindre à l’échelle industrielle. On a donc à terme un paysage où co-existent d’un côté une production industrielle à grande échelle et bas coût mais peu réactive, peu agile et dont la logistique de distribution mondiale est coûteuse - et de l’autre côté une production artisanale plus coûteuse mais très réactive, très agile et disponible localement... Ca me semble être un net progrès social et une rupture historique avec la domination de la production de masse. Je pense que l’article passe complètement à côté.

    • Bien vu, @aude_v, l’analogie du pain, je trouvais aussi que le concept du pain maison avec la grosse machine coûteuse était un concept bancal.
      Pour moi, le truc qui fait la force du système capitaliste, c’est la dépendance que nous en avons. Donc, je regarde mes actes à travers ce filtre et j’anticipe la suite dans l’idée de limiter le plus possible ma dépendance.
      Ainsi, j’ai laissé tomber les machines à café pour une simple cafetière à piston (plus aucun soucis de maintenance depuis !), j’ai remplacer la pilule contraceptive (à renouvellement régulier et à coups élevés, directs et indirects) par un DIU, les tampax par une cup, j’ai sorti du supermarché tout ce qui est fruits et légumes frais et viande pour relocaliser (je cherche comment ne plus du tout aller au supermarché, mais pour l’instant, je n’arrive qu’à limiter mes besoins et à espacer mes visites), mais dans l’ensemble, c’est exactement ça : je cherche la simplification quotidienne.
      http://blog.monolecte.fr/post/2011/03/19/Low-tech

    • Pour comprendre l’impact prochain de l’impression 3D, mieux vaut ne pas prendre pour argent comptant les promesses des fabricants qui rêvent de poser une imprimante dans chaque foyer voire dans chaque bureau. Un modèle économique plus réaliste serait celui de l’impression : on peut imprimer des documents simples à l’unité à la maison (mais c’est très cher), on peut imprimer un livre en quadrichromie sur papier glacé avec je ne sais quelle reliure en 100000 exemplaires dans une imprimerie chinoise (faut pas se louper sur le bon à tirer)... Ou on peut imprimer 300 exemplaires d’un support de cours au copy-shop du coin. Or si on regarde l’équipement de ce dernier, en particulier ce qui permet d’imprimer en gros volumes, en grands formats et sur supports exotiques, la technicité, le capital et les besoins en consommables sont proches de ce qu’exigent les imprimantes 3D. Ces établissements sont ubiquitaires - alors pourquoi ne pas imaginer que demain on leur enverra un modèle 3D avant de passer chercher la pièce une heure plus tard ? Le modèle des boulangeries n’est d’ailleurs pas loin non plus et on peut voir des parallèles avec l’univers de la restauration, activité fortement locale.

      Imaginons que la hausse du coût de l’énergie entraîne la hausse des coûts et des délais de transport (cas actuel dans les pays émergeants) : la production locale devient alors encore plus compétitive. D’ailleurs, dans le coin du graphique on a le cas extrême de l’armée Américaine en Afghanistan où la logistique en bout de chaîne est si coûteuse que malgré l’immaturité du concept actuel de fablab elle a choisi d’en déployer : http://singularityhub.com/2013/02/28/3d-printing-on-the-frontlines-army-deploying-2-8m-mobile-fabrication - en bonus elle raccourci la boucle de rétroaction expérimentale invention-fabrication-usage et stimule ainsi l’innovation... Rien de nouveau à ça - c’est déjà avec l’innovation par la fabrication locale que les Américains ont résolu le problème de l’usage des chars dans le bocage il y a 70 ans : https://en.wikipedia.org/wiki/Rhino_tank#Invention

    • L’expression « robinsonnade » est particulièrement juste. Chaque généralisation d’un mode de la technique se caractérise par une vision romancée, fantasmée où un homme isolé s’approprie la machine pour son seul compte. C’est le merveilleux rêve de l’usine à la maison par exemple, ou de l’ordinateur « personnel ».
      Dans les faits, les choses sont différentes, évidemment : le changement structurel du rapport homme machine n’en est pas moins effectif. Il ne faut pas croire à robinsonnade et la critiquer en tant que telle, il faut la prendre pour ce qu’elle est : une annonce.

      Sinon, la grande partie du cout industriel est le coup de l’adaptation de l’outil de production à la production massive d’un produit donné. L’ouvrier traditionnel est celui qui fabrique et maintient les outils, tout comme le programmeur d’aujourd’hui d’ailleurs. C’est d’ailleurs cet acteur là qui veut prendre le contrôle du système, pas le manutentionnaire, évidemment.
      L’imprimante 3D est l’aboutissement de la destruction du mode de production « ancien » : l’outil en action, en tant que trajectoire du couteau autour de la forme est ENTIEREMENT virtualisé.

    • Le problème n’est pas l ’outil mais, effectivement, ce qu’on lui attribue.
      Tout outil est un progrès, mais tout progrès n’est pas positif.
      Et tout outil n’est pas positif ou négatif, mais peut être l’un ou l’autre.
      C’est vrai pour la roue, pour la voiture, pour l’ordinateur, pour Internet, pour le nucléaire ou les imprimantes 3D.
      Évitons de jeter le bébé avec l’eau du bain, et restons, simplement, objectifs et non pas émotifs, face à une technologie.
      Du bon, du mauvais, quelles applications, pour faire quoi ?
      Il en est de la technologie comme de toute chose : est-ce bon pour l’être humain, pour l’humanité, est-ce que cela va améliorer la vie (humaine, animale et végétale), ici et ailleurs ?
      Le problème, en particulier en France, est que ce qui est technique (on dit, à tort « scientifique ») est opposé à ce qui est social.
      Alors qui est méfiant ou au moins critique vis-à-vis de la technique est obligatoirement traité d’arriéré, de préhistorique, d’ignare.
      Pour se rendre compte, 40 ans plus tard, que pas tant que ça, mais sans reconnaître le bien-fondé des méfiances de l’époque, et moins encore l’appliquer aux situations actuelles.
      Nucléaire, amiante, pesticides, plomb (dans le désordre historique) sont quelques uns des points les plus connus. Mais il en existe de nombreux autres.
      Un peu d’humilité vis-à-vis de la technique et de la technologie éviterait l’humiliation...

  • Après l’épilation : la labiaplastie - Tetue.net
    http://www.tetue.net/spip.php?article480

    La norme de l’épilation — d’abord exclusivement féminine, puis depuis quelques années également masculine — n’a eu de cesse de s’étendre pour coloniser de plus en plus de morceaux du corps. Avec l’épilation intégrale (voire définitive) elle atteint ses limites. Pourtant l’infantilisation du corps des femmes adultes ne va pas s’arrêter là. En effet la chirurgie esthétique prend le relais, en proposant l’ablation de tout ce qui dépasse de la fente vulvaire (des grandes lèvres).

    Beurk.

    • Ah oui ! On parlait déjà d’épilation ce matin sur seenthis :) Mais le pire est cet adage du ’souffrir pour être belle’ qui n’est autre qu’un ordre de soumission à divers sévices, en cas de refus, le titre de « femme » est retiré ?
      Je revois ces deux femmes se suivant dans la rue au bras de leurs hommes : l’une de pied en cape dans un voile masquant ses yeux ses chevilles, ses mains, l’autre, ultra maquillée à moitié nue et perchée sur des talons. L’une et l’autre avaient du mal à se déplacer.
      Voici un seen qui concerne le fameux vulvomaton contre la nymphoplastie et remonte à quelques mois http://seenthis.net/messages/83339

    • http://blog.monolecte.fr/post/2011/04/29/Lache-moi-la-vulve

      Mais la connerie humaine est bien plus insondable que l’obscurité au fond d’un puits de mine de charbon effondrée. Parce que voilà, ma’ame Lolita, ton chemin de croix est loin d’être terminé. Maintenant qu’à force de privations absurdes, tu arrives à rentrer dans les frusques de ta fille prépubère dont on a sexualisé la mode pour encore plus de confusion sexuelle, maintenant que tes nichons surdimensionnés par la magie du bistouri peuvent tuer un reptile irascible, maintenant qu’à force de cire et de laser, ton mont de Vénus est aussi dégagé qu’une piste d’A380, il faut bien dire ce qui est, avec ta vulve qui s’épanouit comme une belle grande fleur de corail pourpre, tu ne ressembles toujours pas à une poupée Barbie, ton Saint-Graal de la femme parfaite... et monstrueuse.

    • @monolecte je revenais de ton blog, et justement de cet article :)
      C’est étrange d’avoir tellement honte de son corps que l’on demande à en faire un objet de consommation tout en façonnant à l’autre, des désirs pédophiles.

  • Trop courte la vie - Le Monolecte
    http://blog.monolecte.fr/post/2011/12/21/Trop-courte-la-vie

    Je pensais que le temps s’étirait et qu’on avait le temps de voir sa vie défiler, comme au cinéma. En tout cas, c’est ce que m’avait raconté mon ami @etienne, après s’être vautré en moto sur une autoroute francilienne. Mais non, aucun effet relativiste. Les pneus se bloquent immédiatement et plus d’une tonne de métal lancée à 80km/h se met à dériver hors de tout contrôle.
    Ainsi donc, voilà ce que l’on ressent quand on part en aquaplanning.
    Rien.

  • « Pas de A, pas de chocolat »
    http://blog.monolecte.fr/post/2011/12/20/Comme-des-poulets-sans-tete

    ...il faut expliquer à nos enfants qu’on est en train de renoncer à l’ensemble de nos droits sociaux, salariaux et citoyens sous prétexte que des gens vont filer une mauvaise note à notre pays, un peu comme un charcutier qui se ferait rétrograder de l’andouillette.
    Quelque chose du genre : « Pas de A, pas de chocolat ».

    Il faut expliquer à nos enfants que la classe moyenne grecque est en train de disparaître parce que les chefs des Grecs ont pris une mauvaise note. Il faut expliquer à nos enfants qu’il y a des petits Grecs qui s’évanouissent à l’école de faim, parce que leur pays a pris une mauvaise note et que la même chose est en cours chez les petits Espagnols, les petits Portugais, les petits Italiens, et qu’après Noël, dans 4 ou 5 mois, au plus, ce sera notre tour...

    A suivre sur le blog de l’auteur qui mérite votre visite.

  • Mes plus sincères salutations | Agnès Maillard (Le Monolecte)
    http://blog.monolecte.fr/post/2011/11/25/Mes-plus-sinceres-salutations

    C’est une telle explosion de haine que l’étreinte de la peur glace ma colonne vertébrale. Il est comme fou. Il a attrapé sa femme par les cheveux qu’elle a omis de couper depuis le début de l’été et il la fait valdinguer sous les cris de terreur de nos copains. Je n’ai jamais rien vu de semblable et pourtant, ceux qui me connaissent savent que j’en ai déjà vu bien trop pour mon âge. Flo tente de s’interposer et prend une beigne qui l’envoie bouler contre la rambarde. Je retourne dans le chalet pour demander qu’un adulte intervienne avant que tout bascule, même si, en vrai, tout a déjà basculé. (...) Source : Le Monolecte

  • Mes plus sincères salutations - Le Monolecte
    http://blog.monolecte.fr/post/2011/11/25/Mes-plus-sinceres-salutations

    Ce soir-là, je suis en train de faire la vaisselle quand j’entends confusément des cris venir de dehors. Dans un premier temps, je pense bien sûr que les parents sont au courant de nos chevauchées fantastiques et qu’on va se ramasser une foutue corvée de ramassage de haricots verts à la rosée du matin pour au moins 15 jours. Mais cela vient d’un peu plus loin et ça hurle plutôt que ça ne crie.
    Les cris ont cette tonalité d’urgence et d’effroi qui nous fait soit fermer les volets de trouille, soit sortir sur le seuil de notre porte, portés par un élan irrésistible. Je pense au feu qui peut dévorer avidement nos beaux chalets alpestres, jusqu’à ne plus laisser que les fondations de pierre, nues et noircies.

    #femmes #violence

    • J’ai rajouté un commentaire, ce matin, parce que cette nuit, j’y ai repensé...

      De la violence qui ne dit pas son nom

      Autre lieu, autre temps. Je suis chez une copine de classe pour des révisions. Milieu petit-bourgeois avec la raie sur le côté. Ma copine n’est pas du genre expansif, elle a tout de même une caractéristique intéressante à mes yeux : elle se ronge les ongles. Mais vraiment. Elle se bouffe tous les ongles. Entièrement. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un petit bourrelet de viande sur la dernière phalange de chaque doigt. Impressionnant.

      La maison est plutôt sympa, bonne déco ère pré-Ikéa. La mère est grande, mince, un peu guindée, droite comme une tragédie grecque. Le frangin est un frangin standard : il se chamaille avec sa sœur et bricole dans son coin.

      Après, j’ai déjà bourlingué, j’ai déjà posé mes guêtres dans des tas de maisons différentes, du lumpenprolétariat aux lambris de la noblesse, je m’adapte partout, je suis quelqu’un de facilitant, mimétisme social en option. C’est une maison un peu froide et sans joie, mais sans plus.

      Finalement, l’heure tourne et on me propose de rester dîner avant de me ramener. Je ne refuse jamais une bonne écuelle tendue. On discutaille tranquillement jusqu’à ce que le père rentre du boulot. D’un coup, l’air est plus épais. C’est assez bizarre ce malaise. Le gars est plutôt affable quoiqu’un peu fatigué de sa journée. C’est un patron, alors, forcément, comme il va nous le rappeler régulièrement pendant le repas, il bosse beaucoup, il n’a pas d’heure et donc il rentre toujours un peu à l’improviste... heureusement que sa petite femme est toujours prête à le recevoir. La petite femme en question, plus grande que lui par ailleurs, n’accueille pas le compliment avec une joie débordante. Je ne suis pas encore éthologue, mais depuis qu’il est là, la tension est palpable et le stress se traduit par d’infimes crispations de la famille. C’est un peu comme une soirée d’août, où tout le monde halète comme un poisson hors de l’eau en attendant que l’orage veuille bien péter. Je fais mon moulin à paroles : j’ai toujours des histoires à raconter, et généralement, ça déplombe pas mal l’ambiance.

      Pour le dessert, la mère se lève et clac, il l’attrape au vol par la taille, comme une grosse araignée qui vient de chopper une mouche.

      « N’est-ce pas qu’elle est bien, ma petite femme ? »

      Il a un tel air carnassier que j’ai l’impression qu’il va la décapiter d’un coup de dent avant de la boire à même le cou. Elle est plus raide que la justice des comparutions immédiates. On est dans un coffrage de pilier et quelqu’un vient de verser du béton à prise rapide dans la cuisine.

      « Et elle a mis sa jolie jupe portefeuille pour me faire plaisir »

      Dans deux secondes, il va demander du Chianti pour accompagner son foie... Sa main conquérante glisse sur ses fesses à elle et joue à écarter un pan de la jupe. Elle résiste maladroitement en tentant de lui échapper. Je suis soufflée par l’intensité de la scène, les gosses sont tendus comme des arcs, j’ai vachement envie d’être ailleurs, là, tout de suite.

      « Non, c’est très bien, la jupe portefeuille, tu sais que je l’aime, mais pourquoi la mettre quand je ne suis pas là ? »

      Elle se tortille et il continue à jouer avec les plis du tissu. Sa voix est maintenant menaçante, crissante, mais il continue de sourire, comme si tout cela était parfaitement naturel.

      « Parce qu’elle est si facile à enlever, alors tu la mets quand je ne suis pas là... »

      J’ai l’impression qu’il va la foutre à poil, comme ça, au milieu de la cuisine, devant les gosses et l’invitée et qu’il va la ruer de coups.

      « Parce que c’est quand même une jupe de salope, non ? »

      De nouveau la main de glace qui se referme sur mon bulbe rachidien. Il n’élève pas la voix, mais j’ai compris qu’il ne le fera pas. J’ai compris qu’il n’a jamais levé la main sur personne. Pas besoin. C’est une démonstration de force et de domination dont je ne sais toujours pas si elle a été mise en scène à mon usage exclusif ou s’il a suffisamment fondu les plombs pour n’en avoir rien à foutre d’avoir un témoin. Pas de cris, pas de beigne, mais la violence à l’état brut. État de sidération généralisé.

      Il a désamorcé le truc d’un coup, par un ordre sec, un demi-sourire, il la laisse reprendre sa tâche silencieuse, tout le monde replonge son nez dans l’assiette. Et je repense aux mains de ma copine. Tout l’or du monde n’aurait pu m’obliger à retourner dans cette famille, construite sur cette dynamique perverse qui alimente probablement la rubrique faits divers des journaux.

      Je pense que depuis le temps, les ongles de ma copine ont dû finir par repousser.

  • Je suis un danseur brésilien - Le Monolecte
    http://blog.monolecte.fr/post/2011/11/25/Je-suis-un-danseur-bresilien

    Je suis un angle mort de la restauration, c’est comme ça. Je m’installe à une table, je m’accoude à un bar et subitement, tout le personnel devient sourd et aveugle. Il n’est pas rare que je reparte sans que quiconque n’ait daigné m’adresser la parole. Avec le temps et l’expérience, j’ai appris à agiter les bras comme le drapeau d’un commissaire de course, voire à beugler mon insatisfaction sur le ton indigné d’une corne de brume. Je crois que je pourrais aussi bien me coiffer de ma culotte et danser le french cancan sur la table.

  • L’impasse - Le Monolecte
    http://blog.monolecte.fr/post/2011/11/16/L-impasse

    Ce n’est pas comme si nous n’avions pas été patients. Ce n’est pas comme si nous n’avions pas participé massivement (bien que souvent à notre corps défendant !) au grand effort collectif (pour une fois !) de modernisation du monde. Ce n’est pas comme si nous n’avions pas aussi porté en nous ce grand espoir de lendemains qui chantent.
    Mais tout de même, au bout de plus de 30 ans d’efforts, de sacrifices (toujours décidé par les uns et supportés par d’autres, mais toujours les mêmes autres), de régressions sociales massives, alors même que l’on nous contraint à toujours plus de serrage de ceinture, il est peut-être temps d’arrêter de jouer les gros naïfs confiants et de demander à nos apôtres du bonheur libéral si, au bout du compte, ils ne se seraient pas un peu payé la fiole de 99 % de l’humanité.

    #bonheur_neoliberal

  • Effet ciseau | Agnès Maillard (Le Monolecte)
    http://blog.monolecte.fr/post/2011/11/08/Effet-ciseau

    « La Crise », c’est l’état normal de la marche du monde pratiquement depuis que je suis née. Je ne me souviens pas avoir vécu autre chose que « La Crise » et mon tout premier souvenir, c’est celui de « La Crise » : le soir où mon père est rentré du boulot avec une 4L à la place de la grande Commodore familiale. C’était il y a un peu plus de 35 ans. Depuis ce moment-là, je vis dans un monde en Crise permanente. Enfin, plus ou moins permanente, plus ou moins en déclin, selon la saison et selon le statut social des personnes concernées. Parce que, comme tout un chacun l’avait quand même un peu remarqué, ce n’est pas la même crise pour tout le monde. (...) Source : Le Monolecte

  • Effet ciseau - Le Monolecte
    http://blog.monolecte.fr/post/2011/11/08/Effet-ciseau

    Et là, est-ce que tu commences à bien la sentir, la main invisible du marché ? Est-ce que tu la sens bien, son étreinte implacable qui t’a choppé par les balloches et qui te broie, continuellement, inexorablement, jusqu’à ce que tu mettes genou à terre, jusqu’à ce que tu ploies l’échine, jusqu’à ce que tu ne sois plus rien qu’un grand cri de douleur ?

  • La chute - Le Monolecte
    http://blog.monolecte.fr/post/2011/10/29/La-chute

    Un autre qui vient de se viander avec encore plus de lourdeur que je ne l’ai fait mercredi dernier en sortant du boucher, juchée sur des talons biseautés aussi neufs qu’instables, c’est #DSK. Ça, c’est de la crêpe de première catégorie, sans fleurs ni couronnes. Faut dire que comme toutes les choses creuses et remplies de vide, les politiques nous avaient habitués à leur art consommé du rebond : une fois à terre, deux fois plus hauts ensuite, la martyrologie en prime. Mais là, celui qui tenait le monde au creux de sa pogne (entre autres choses) voit ses amis de toujours sauter du navire avec l’empressement de circonstance des rats du Titanic quand l’insubmersible se retrouva la quille à l’air.

  • La machine à perdre | Le Monolecte
    http://blog.monolecte.fr/post/2011/10/18/La-machine-a-perdre

    Quelque part, les mecs du PS, je les déteste encore plus que ceux de l’UMP.

    Parce que l’UMP, au moins, il annonce assez clairement la couleur : bling-bling et gang bang chez les fortunés de ce monde, tapis rouge pour le MEDEF, application point par point du programme de la BCE, de l’OCDE, de la BM ou du FMI, tout est limpide comme une bonne grosse giclée de champagne dans une coupette en cristal de Baccarat. C’est comme quand tu tombes sur une bonne grosse diatribe réactionnaire : tu préfères la lire sur le Figaro que chez Libé. Pure question d’honnêteté intellectuelle ! Pour moi, les PS sont tricards depuis bien longtemps, mais mon divorce démocratique date assez largement de la campagne ignoble pour le TCE et rien ni personne n’a pu faire remonter un tant soit peu ce ramassis de jean-foutre dans mon estime personnelle. Surtout pas leur dernière traîtrise démocratique et intellectuelle.

    Ça fait du bien de se gratter là où ça démange...

    • Une grande partie de ma vie d’adulte, je me suis appliquée à ne porter que des chaussures sans talon, des pulls informes, des pantalons et non des jupes, les cheveux courts, des coupes amples, des couleurs ternes, et surtout, j’ai réussi à me convaincre que c’était par goût. Le goût du sobre, le rejet de la mode, la nécessité de n’exister que sur le registre mental, de ne jamais incorporer ma pensée. Bien sûr, un bon fond féministe m’a permis de justifier ce genre de choix politiquement, comme refus de subir la dictature de la futilité et de l’apparence. Jusqu’à ne pas me reconnaître dans un miroir. Mais cela me rassurait.

      #femmes #chroniques

  • L’Europe veut mettre la France au régime SEC | Agnès Maillard (Le Monolecte)
    http://blog.monolecte.fr/post/2011/06/10/L-Europe-veut-mettre-la-France-au-regime-SEC

    Parce que l’on trouve aussi parfois des choses intéressantes sur Twitter, hier, @benoithamon a partagé un lien concernant les recommandations que la Commission européenne préconise actuellement pour le « redressement national » de notre cher pays. Morceaux choisis ! (...)