• Illusoire émancipation par la technologie : Imprimantes 3D, dernière solution magique
    http://www.monde-diplomatique.fr/2013/01/SODERBERG/48629

    Depuis peu, des machines électroniques capables de produire des objets, fonctionnant à la manière d’imprimantes en trois dimensions, sont accessibles au grand public. Elles suscitent un engouement au sein d’une avant-garde qui y voit les ferments d’une nouvelle révolution industrielle. Mais les partisans de ces outils de bricolage technologique oublient souvent l’histoire qui les a vus naître.

    • L’analyse dans l’article situe les imprimantes 3D et leurs cousines dans la lignée du mouvement d’automatisation industrielle substituant du capital au travail. Ce qu’elle oublie, c’est que pour être rentable, ce mouvement a toujours prospéré dans la production à grande échelle qu’il rend possible - souvent au détriment de la production artisanale. Or ce que proposent les machines outils numériques populaires, c’est justement de rendre la production industrielle viable dans les mains des artisans en lui donnant une réactivité et une agilité très difficile à atteindre à l’échelle industrielle. On a donc à terme un paysage où co-existent d’un côté une production industrielle à grande échelle et bas coût mais peu réactive, peu agile et dont la logistique de distribution mondiale est coûteuse - et de l’autre côté une production artisanale plus coûteuse mais très réactive, très agile et disponible localement... Ca me semble être un net progrès social et une rupture historique avec la domination de la production de masse. Je pense que l’article passe complètement à côté.

    • Bien vu, @aude_v, l’analogie du pain, je trouvais aussi que le concept du pain maison avec la grosse machine coûteuse était un concept bancal.
      Pour moi, le truc qui fait la force du système capitaliste, c’est la dépendance que nous en avons. Donc, je regarde mes actes à travers ce filtre et j’anticipe la suite dans l’idée de limiter le plus possible ma dépendance.
      Ainsi, j’ai laissé tomber les machines à café pour une simple cafetière à piston (plus aucun soucis de maintenance depuis !), j’ai remplacer la pilule contraceptive (à renouvellement régulier et à coups élevés, directs et indirects) par un DIU, les tampax par une cup, j’ai sorti du supermarché tout ce qui est fruits et légumes frais et viande pour relocaliser (je cherche comment ne plus du tout aller au supermarché, mais pour l’instant, je n’arrive qu’à limiter mes besoins et à espacer mes visites), mais dans l’ensemble, c’est exactement ça : je cherche la simplification quotidienne.
      http://blog.monolecte.fr/post/2011/03/19/Low-tech

    • Pour comprendre l’impact prochain de l’impression 3D, mieux vaut ne pas prendre pour argent comptant les promesses des fabricants qui rêvent de poser une imprimante dans chaque foyer voire dans chaque bureau. Un modèle économique plus réaliste serait celui de l’impression : on peut imprimer des documents simples à l’unité à la maison (mais c’est très cher), on peut imprimer un livre en quadrichromie sur papier glacé avec je ne sais quelle reliure en 100000 exemplaires dans une imprimerie chinoise (faut pas se louper sur le bon à tirer)... Ou on peut imprimer 300 exemplaires d’un support de cours au copy-shop du coin. Or si on regarde l’équipement de ce dernier, en particulier ce qui permet d’imprimer en gros volumes, en grands formats et sur supports exotiques, la technicité, le capital et les besoins en consommables sont proches de ce qu’exigent les imprimantes 3D. Ces établissements sont ubiquitaires - alors pourquoi ne pas imaginer que demain on leur enverra un modèle 3D avant de passer chercher la pièce une heure plus tard ? Le modèle des boulangeries n’est d’ailleurs pas loin non plus et on peut voir des parallèles avec l’univers de la restauration, activité fortement locale.

      Imaginons que la hausse du coût de l’énergie entraîne la hausse des coûts et des délais de transport (cas actuel dans les pays émergeants) : la production locale devient alors encore plus compétitive. D’ailleurs, dans le coin du graphique on a le cas extrême de l’armée Américaine en Afghanistan où la logistique en bout de chaîne est si coûteuse que malgré l’immaturité du concept actuel de fablab elle a choisi d’en déployer : http://singularityhub.com/2013/02/28/3d-printing-on-the-frontlines-army-deploying-2-8m-mobile-fabrication - en bonus elle raccourci la boucle de rétroaction expérimentale invention-fabrication-usage et stimule ainsi l’innovation... Rien de nouveau à ça - c’est déjà avec l’innovation par la fabrication locale que les Américains ont résolu le problème de l’usage des chars dans le bocage il y a 70 ans : https://en.wikipedia.org/wiki/Rhino_tank#Invention

    • L’expression « robinsonnade » est particulièrement juste. Chaque généralisation d’un mode de la technique se caractérise par une vision romancée, fantasmée où un homme isolé s’approprie la machine pour son seul compte. C’est le merveilleux rêve de l’usine à la maison par exemple, ou de l’ordinateur « personnel ».
      Dans les faits, les choses sont différentes, évidemment : le changement structurel du rapport homme machine n’en est pas moins effectif. Il ne faut pas croire à robinsonnade et la critiquer en tant que telle, il faut la prendre pour ce qu’elle est : une annonce.

      Sinon, la grande partie du cout industriel est le coup de l’adaptation de l’outil de production à la production massive d’un produit donné. L’ouvrier traditionnel est celui qui fabrique et maintient les outils, tout comme le programmeur d’aujourd’hui d’ailleurs. C’est d’ailleurs cet acteur là qui veut prendre le contrôle du système, pas le manutentionnaire, évidemment.
      L’imprimante 3D est l’aboutissement de la destruction du mode de production « ancien » : l’outil en action, en tant que trajectoire du couteau autour de la forme est ENTIEREMENT virtualisé.

    • Le problème n’est pas l ’outil mais, effectivement, ce qu’on lui attribue.
      Tout outil est un progrès, mais tout progrès n’est pas positif.
      Et tout outil n’est pas positif ou négatif, mais peut être l’un ou l’autre.
      C’est vrai pour la roue, pour la voiture, pour l’ordinateur, pour Internet, pour le nucléaire ou les imprimantes 3D.
      Évitons de jeter le bébé avec l’eau du bain, et restons, simplement, objectifs et non pas émotifs, face à une technologie.
      Du bon, du mauvais, quelles applications, pour faire quoi ?
      Il en est de la technologie comme de toute chose : est-ce bon pour l’être humain, pour l’humanité, est-ce que cela va améliorer la vie (humaine, animale et végétale), ici et ailleurs ?
      Le problème, en particulier en France, est que ce qui est technique (on dit, à tort « scientifique ») est opposé à ce qui est social.
      Alors qui est méfiant ou au moins critique vis-à-vis de la technique est obligatoirement traité d’arriéré, de préhistorique, d’ignare.
      Pour se rendre compte, 40 ans plus tard, que pas tant que ça, mais sans reconnaître le bien-fondé des méfiances de l’époque, et moins encore l’appliquer aux situations actuelles.
      Nucléaire, amiante, pesticides, plomb (dans le désordre historique) sont quelques uns des points les plus connus. Mais il en existe de nombreux autres.
      Un peu d’humilité vis-à-vis de la technique et de la technologie éviterait l’humiliation...

  • L’#agro-écologie peut doubler la production alimentaire mondiale en 10 ans, selon l’ONU
    http://www.actu-environnement.com/ae/news/rapport-onu-agro-ecologie-rapporteur-alimentation-12110.php4

    Passer d’une #agriculture intensive, à une agro-écologie pour aider à nourrir la planète et sauver le climat, c’est possible, affirme le Rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, Olivier De Schutter dans un rapport présenté le mardi 8 mars au Haut-commissariat aux droits de l’homme, à Genève.

    L’agro-écologie associe le développement de l’agriculture à la ’’protection-régénération’’ de l’#environnement naturel. Les techniques agro-écologiques incluent le contrôle biologique (lutte contre les maladies et les indésirables par des prédateurs naturels), l’agroforesterie (arbres et cultures sur les mêmes parcelles de terre), le stockage naturel de l’eau, les cultures intercalaires, l’utilisation de fumier biologique ou encore le mélange culture-bétail. Toutes ces techniques ont pour caractéristique commune le faible- voire zéro- recours aux intrants extérieurs (engrais chimiques et pesticides). Ces techniques culturales, comme le semis direct, permettent notamment de renouveler les sols en encourageant l’usage de phytosanitaires naturels (neem, caelcedra, cassia amara, cendres de bois…). Ces méthodes favorisent aussi une fertilisation organique, la constitution de haies vives abritant la biodiversité ou encore le reboisement des surfaces.

    • Et voilà, pendant qu’on essaie de faire péter la planète à coup de catastrophe nucléaire, l’obscurantisme sournois tente la porte de derrière ! Mais mamzelle @monolecte, c’est le retour à la bougie dans une grotte que vous préconisez !! Se passer de pesticides ? Mais vous allez affamer les peuples ! Vous allez mettre au chômage des milliers de travailleurs honnêtes ! De la france qui se lève tôt ! De celle quinenveut ! Et je ne parle pas des milliers d’actionnaires que vous allez mettre sur la paille !! Y avez vous songé ? Non, je vois bien là la marque égoïste des utopistechevelusécolopostsoixantehuitard plus inquiet de la santé des ptitzoiseaux que de celle de l’espèce dominante et centrale de ce système : l’homo économicus... Moi je fais entière confiance à la science qui saura inventer le parachute qui ralentira la branche sur laquelle nous sommes assis et que nous scions pour le plus grand bien de tous !!

    • Une pensée globale qui intégre l’agro-écologie et le low tech, justement : http://blog.monolecte.fr/post/2011/03/19/Low-tech
      « Bien sûr, chaque petit bidule a son utilité. Et comme le rabâchent en boucle les accrocs de la technologie (et probablement actionnaires de la filière énergétique), on ne voudrait tout de même pas revenir à l’âge de pierre, hein ? Parce que c’est cela le sens de notre civilisation. De petits bidules qui clignotent dans la nuit. En crépitant, parfois. Sauf que quand il s’agit de payer les factures de cette énergie si fondatrice de notre mode de vie alors que sa valeur augmente bien plus vite que celle de notre travail, il ne dérange soudainement plus personne de renvoyer à l’âge de pierre ceux qui n’arrivent plus à suivre la fuite en avant. Et qu’à force de n’être plus que dans la dépendance énergétique, il suffira de couper le robinet pour que nous retournions justement tous dans l’âge de pierre et voire pire, tant nous avons désappris à vivre sans la fée électricité. Simple question de despotisme hydraulique : quiconque possède l’accès à une ressource vitale possède le pouvoir absolu de la couper. Et contrôle donc de fait tous ceux qui en sont dépendants. »