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  • Cinémathèque : des féministes s’opposent à la rétrospective Polanski - Culture / Next
    http://next.liberation.fr/cinema/2017/10/24/cinematheque-des-feministes-s-opposent-a-la-retrospective-polanski_1

    Contactée par Libération, la Cinémathèque française fait savoir que la rétrospective « est évidemment maintenue ». « Un communiqué dénonçant les tentatives de censure sera publié dans la semaine », précise par mail et, sans plus de précision, le service presse, en citant le directeur général de la Cinémathèque Frédéric Bonnaud. Dans le Figaro, il justifiait : « Il n’y a aucune provocation de notre part. Nous ne nous substituons à aucune justice. » « La programmation se fait un an à l’avance », précisait également le DG à propos du calendrier inopportun.

    Au début de l’année, Roman Polanski avait renoncé à présider la cérémonie des césars, après un appel au boycott et une pétition lancée par des militantes féministes, ainsi que des critiques émises notamment par la ministre des Droits des femmes de l’époque, Laurence Rossignol. De son côté, la Cinémathèque avait déjà été accusée de sexisme pour ne mettre que rarement à l’honneur les réalisatrices féminines. Selon un article de Buzzfeed publié en février, l’organisme n’a consacré que six rétrospectives à des femmes réalisatrices depuis septembre 2005. Aucune exposition n’a jamais été consacrée à une femme. « Ce n’est que le reflet de l’histoire du cinéma mondial, qui a été incroyablement machiste », avait défendu à l’époque Frédéric Bonnaud.

    • Le directeur du ballet de l’Opéra de Lyon doit passer en justice en novembre pour discrimination envers une de ses anciennes danseuses qui était enceinte. Une affaire qui rappelle la difficulté de combiner carrière et maternité dans un milieu où l’âge de la retraite sonne à 42 ans.

      Le 9 octobre, le site d’investigation Médiacités révélait que le directeur du ballet de l’Opéra de Lyon, Yorgos Loukos, était poursuivi par l’une de ses anciennes danseuses, Karline Marion, pour discrimination et harcèlement. La danseuse, âgée de 35 ans à l’époque, l’accuse de l’avoir écartée dès l’annonce de sa grossesse et d’avoir mis fin à sa collaboration de six ans après son accouchement, en 2014. Une de leur discussion avait été enregistrée par Karline Marion, où il justifiait ainsi son comportement : « Je t’aime beaucoup comme fille, je trouve que t’es gentille, que t’es jolie, que t’as un joli corps, etc. […]. Je pense que si entre 29 et 34 [ans] tu as fait pas mal mais pas beaucoup, c’est pas entre 35 et 40 que tu vas faire plus, en plus avec un enfant […] parce que tu es plus occupée, tu as des choses à faire. » Le tribunal correctionnel étudiera la question le 9 novembre. Pour ce genre de délit, la peine maximale encourue est de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende.

      Du côté de cette prestigieuse et ancienne compagnie, où les danseurs bénéficient d’un CDI, les ballerines sont conscientes d’avoir une situation privilégiée et ont constaté une évolution des mœurs à propos de la maternité. « C’est assez récent que les danseuses puissent avoir des enfants sans que cela ne pose de problèmes. Nos prédécesseures ont eu des enfants, elles nous ont ouvert la voie. Il y a douze ans, elles étaient très peu à en avoir et il y a vingt ans c’était même commun de ne pas être mère », raconte Dorothée Gilbert, danseuse étoile et maman d’une petite fille. Cette tolérance à propos de la maternité a notamment été impulsée par l’ancienne directrice Brigitte Lefèvre, restée vingt ans à la tête du ballet. Un flambeau repris par Aurélie Dupont, ancienne danseuse étoile, elle-même mère de deux enfants.

      Mais hors de l’écrin protecteur et doré du Palais Garnier, trouver le moment idéal n’est qu’une des nombreuses barrières qui se posent sur le chemin de la maternité. Dans la plupart des compagnies, les danseuses ne jouissent pas de contrats stables et enchaînent les engagements en intermittence. Brigitte (1), 40 ans, ancienne danseuse contemporaine désormais chorégraphe, a connu cette problématique et n’a pour l’heure pas eu d’enfants. « Ça m’a traversé l’esprit quand j’avais 25 ans, mais tous les trois mois je changeais de lieux, je partais en tournées, c’était trop compliqué. J’étais en plein boom, j’avais un contrat à Londres, à New York. J’ai fait passer mon métier avant car, si j’étais absente, on allait m’oublier. » Au courant de l’affaire de l’Opéra de Lyon, la chorégraphe n’est nullement étonnée : « Les scandales comme celui-ci sont très fréquents. J’ai pu constater des abus avec mes collègues. On leur dit "pas maintenant, l’année prochaine", "on fait une nouvelle création, je ne te prendrai pas si tu décides de faire un bébé". Des amies se sont mises à culpabiliser, à se dire que ce n’était pas le moment, que ce n’est pas un métier fait pour devenir maman. »

      Les changements du corps impliqués par une grossesse et leurs répercussions sont également une forte source d’inquiétude : « On a peur de ce qu’on va devenir après, d’avoir le ventre relâché. On peut nous virer parce que physiquement ça ne marche plus. J’acceptais bien d’être ronde au début, mais c’était plus dur à la fin de ma grossesse, je me demandais si j’allais redevenir comme avant. Retrouver la même forme et le même physique qu’auparavant a d’ailleurs été compliqué. Je me suis enfermée dans une vie complètement différente et me suis laissé aller au niveau du poids, puis j’ai reperdu. Je faisais mon deuil », se remémore Annabel Dubois. Pourtant, comme chez les sportifs de haut niveau, les modifications corporelles et la prise de poids ne sont pas une fatalité : « Pendant la grossesse, j’ai fait un peu attention, je ne mangeais pas des cochonneries tout le temps. Je n’avais que trois kilos à perdre et j’ai été étonnée de voir à quel point mon corps se souvenait de comment il était avant. La reprise n’a pas été si difficile que ça », raconte Dorothée Gilbert.

      Cependant, une fois les étapes de la grossesse et du retour sur scène surmontées, les danseuses se confrontent au problème de la garde lors des tournées ou la nuit au moment des représentations. Véronique Munoz, 39 ans, professeure au conservatoire de Bayonne, a pu compter sur un soutien sans faille de sa compagnie lorsqu’elle était danseuse : « Mon fils avait deux ans quand j’ai été prise au Malandain Ballet Biarritz, je l’emmenais partout lors de mes voyages. J’avais de la chance que le staff s’en occupe pendant les spectacles et quand j’étais sur scène. » Mais pour la plupart des danseuses, peu de choses sont mises en place pour faciliter la garde des enfants. Lors de son intervention au Monde Festival, Aurélie Dupont a évoqué, « sur le ton de la boutade », la possibilité d’ouvrir une crèche à l’Opéra de Paris. Un service tout sauf anodin, qui pourrait soulager d’un poids ces femmes tiraillées entre amour de leur art et désir de maternité.

      #sexisme #travail

  • « Il n’y a pas besoin d’avoir un corps qui répond à des normes pour avoir le droit de baiser » - Culture / Next
    http://next.liberation.fr/livres/2017/10/14/il-n-y-a-pas-besoin-d-avoir-un-corps-qui-repond-a-des-normes-pour-av
    http://md1.libe.com/photo/1063694-prod-libe-ovidie-digleejpg.jpg?modified_at=1507924179&picto=fb

    Ce qu’on aimerait bien, c’est encourager à plus d’indulgence envers soi-même et envers les choix des autres. Même si ce sont des non-choix de servitude volontaire… Essayer de faire preuve de plus de #sororité les unes avec les autres. Ne pas faire chier une nana qui a une paire de faux seins, ne pas faire chier une nana qui porte un voile…

  • Harcèlement sexuel  : chute de Harvey Weinstein, pilier du cinéma américain - Culture / Next
    http://next.liberation.fr/culture-next/2017/10/06/harcelement-sexuel-chute-de-harvey-weinstein-pilier-du-cinema-americ

    L’un des plus puissants producteurs indépendants à Holly­wood, ­figure éminente et redoutée, Harvey Weinstein, 65 ans, est dans la tourmente d’un ­scandale pour harcèlement sexuel depuis la parution, mercredi, d’un article du New York Times. Lequel décrit ses méthodes abusives avec les jeunes actrices de ses films et employées de sa boîte de production, Miramax (créée en 1979 avec son frère Bob et rachetée pour 60 millions de dollars par Disney en 2005), puis de la mini-major The Weinstein Company.

    L’article, très long, fouillé et farci d’exemples ­accablants, cite notamment les révé­lations de la comédienne ­Ashley Judd (Ruby in Paradise, Bug, Divergente…) racontant comment, alors qu’elle est en plein tournage de Kiss The Girls (le Collectionneur), Weinstein l’a invitée à monter un matin dans sa suite du palace Peninsula de Beverly Hills pour ce qui devait être un rendez-vous de travail. Il l’a reçue en peignoir, lui a proposé de lui faire un massage puis comme elle ­refusait, l’a invitée à le suivre dans la salle de bain pendant qu’il prenait sa douche  : « J’ai dit non, de nombreuses manières, de nombreuses fois, mais il revenait toujours à la charge. »
    « Toxique »

    Un an plus tard, une mésaventure similaire arrive à l’actrice Rose McGowan (Scream) au cours du festival de Sundance, et un accord à 100  000 dollars est signé pour étouffer sa plainte éventuelle. Un mémo d’une employée de la Weinstein Company, Lauren O’Connor, adressé aux dirigeants de la boîte, détaille comment elle et certains de ses collègues se ­retrouvent à prendre des rendez-vous pour leur patron avec « des filles vulnérables qui voulaient juste du travail », Weinstein promettant contre faveurs de lancer leur carrière.

    « Il y a un environnement toxique pour les femmes dans cette entreprise », écrit-t-elle, et les journalistes dévoilent en effet un incroyable climat de terreur et de licence au sein d’une maison dominée par la figure d’un despote ne supportant pas que l’on freine jamais son appétit, ses passions et sa soif de pouvoir. Cet article du New York ­Times met un terme à une durable omerta entourant le mogul  : il n’est pas un journaliste professionnel dans le secteur à ­Hollywood ou à New York qui n’ait eu vent des rumeurs et accusations couvant sous le glacis pailleté d’une ­success story turbulente.

    Vendredi le magazine Variety se demandait si ce parcours jalonné d’oscars, de coups de gueule et de poker, pourra se relever d’une telle flopée de révélations sur son tempérament de harceleur sexuel. Et ce, alors que d’autres victimes pourraient désormais oser parler et que d’autres journaux enquêtent. Le New Yorker s’apprête ainsi à publier les résultats d’un an d’investigations.

    Weinstein a envoyé au NYT une lettre ­penaude où il dit prendre du recul, qu’il suit une thérapie, qu’il est ­désolé, se justifiant par un machisme générationnel  : « J’ai grandi dans les années 60 et 70, quand toutes les règles sur le comportement et les lieux de travail étaient différentes. Mon chemin sera d’apprendre à me connaître et maîtriser mes ­démons. ».

    #domination_masculine #harcelement_sexuel #harcèlement #culture_du_viol #sexisme

    • Comme d’habitude « tout le monde savais » mais personne ne disait rien et tout le monde regardant les jeunes actrices se démerdé avec cette ordure et je doute pas que ces brave gens devaient dire bien des choses au sujet de ces actrices. L’article parle d’ailleurs plus des coupes au montage que des agressions, puisque d’un point de vue patriarcale, une oeuvre d’art commise par un mâle humain à infiniment plus de valeur et d’intérêt que la vie d’un humain femelle. D’ailleurs les coupes dans les films étaient dénoncé dans la press, parceque ca c’est grave, mais pas les agressions sexuelles, ca c’est rien que des histoires de bonnes femmes.

      L’excuse final sur le fait d’avoir grandie a une époque de machos est un gros classique de gros macho.
      Le féminisme existe depuis plus de 200 ans et donc en 1960-1970 ca existait deja et les revendications féministes étaient largement connues et diffusées. Les machos des années 1960 n’ont pas d’excuse et sont tout aussi dégueulasse que les jeunes machos. Tout ce que ce mec nous apprend c’est que ca fait 57 ans qu’il est nocif au genre humain, que ca fait 57 ans qu’il bénéficie d’impunité et qu’il doit aux femmes 57 ans de réparation.

      –------

      Ca me fait pensé à une discussion que j’ai eu il y a peu sur la galanterie et dans laquelle on m’a sorti cette excuse de l’éducation à l’ancienne.

      La discutions partait d’un exemple : lors d’un premier RDV au resto entre un homme et une femme cis-hétéros, l’homme paye l’addition en douce pendant que la femme est parti au toilettes.

      Par rapport à cet exemple je disait que ce galant homme avait deja un comportement de dominateur à la limite de l’agresseur.

      Sans connaître la femme, sans savoir si elle est féministe, il décide tout seul de la mettre devant le fait accompli sans aucun dialogue. Quitte à prendre le risque de mettre mal à l’aise la femme avec qui il a dîner. Il prefere ne pas traiter la femme avec qui il dîne comme un être humain, en lui demandant son avis et il lui impose des coutumes misogynes de la bougeoisie du XIX.
      A ceci on m’a objecté donc que le mec avait appris ca de son éducation. Mais comme le mec n’a pas 8 ans (sinon il payerais pas le resto à une inconnue) il est responsable de ses choix. Et en 2017, aucun homme, AUCUN ne peut ignoré qu’un certain nombre de femmes sont hostiles à la galanterie. En 2017 tous les hommes, TOUS savent que les femmes qui sont hostiles à la galanterie sont les féministes, c’est à dire les femmes qui réclament l’égalité. En 2017, la galanterie est un outil de sélection utilisé par les hommes pour choisir les femmes soumises , pour se pécho une femme du XIX qui dira rien quant on lui fait des coups en douce, quant on la met devant le fait accompli, quant on ne lui demande pas son avis et qui ne remet pas en cause les règles de domination masculine.
      Aussi le mec qui a appris à faire des coups en douce aux femmes lors d’un premier RDV, qu’est ce qu’il à appris d’autre qu’on pourrait imposer à une femme sans lui demandé son avis ? Il ne sais pas poser la simple question « Qu’est-ce que tu préfère pour l’addition ? » et je me demande quelles autres questions il a appris à ne pas poser.

      Dans ce scénario, si un homme me faisait ce coup là, je penserais que c’est probablement un violeur. Mon alarme intérieur serait enclenché. Même si c’est pas un violeur/agresseur, je me dirait qu’il y a de forts indices. Et je déconseille à toute femme de poursuivre une relation avec un homme qui se comporte comme ca.

      On sais qu’il y a 1/3 des femmes qui subissent au moins une agression sexuelle au cours de leur vie. Et nous savons que 98% des agressions sexuelles sont commises par des hommes (et 96% des victimes sont les femmes). Nous ne connaissons pas le nombre d’agresseurs parmi les hommes et les agresseurs sont souvent multi-agresseurs, mais en étant très sympas avec les hommes j’imagine qu’il y a 5% de violeurs parmi eux. Sachant cela, un premier RDV pour une femme avec un inconnu c’est environ 5% de « chances » de dîner avec un violeur/agresseur sexuel.

      Imaginons un bol de bonbons, 5% de ces bonbons contiennent du cyanure. Mais on ne sais pas quels bonbons sont mortels, par contre je sais que le cyanure sent l’amande. Dans le bol il y a 30% de bonbons qui sentent l’amande.
      Si je devais piocher dans ce bol de bonbon à l’aveugle, j’éviterais tous les bonbons qui sentent l’amande. Même si je sais que tous les bonbons qui sentent l’amande ne sont pas mortels, et même si je sais que certains bonbons qui ne sentent pas l’amande peuvent aussi contenir du cyanure.
      Un homme qui est galant en 2017, c’est à dire qui se comporte selon les us et coutumes de la bourgeoise misogyne du XIX, il pue affreusement l’amande.

      Aux hommes qui ne veulent pas être confondu avec des violeurs,
      Aux hommes qui ne veulent pas mettre mal à l’aise les femmes égalitaristes,
      Aux hommes qui ne veulent pas donner l’impression de faire leur recrutement de bonniches,
      Aux hommes qui veulent montré qu’ils n’ont pas une mentalité retardé de deux siècles,
      Aux hommes qui veulent montré qu’ils ne pensent pas que les femmes leur sont inférieurs,
      Arrêtez tout de suite la galanterie.

      La galanterie est du sexisme dit « bienveillant », c’est un vieux sujet dans le féminisme. A la fin du XIX Sojourner Truth en parlait déjà dans son discours « Ne suis-je pas une femme ? » Sojourner Truth ayant remarqué que la galanterie ne s’appliquait pas aux femmes noirs, aux femmes pauvres, aux femmes vieilles, aux femmes laides...

      Les hommes qui en 2017 font encore de la résistance sur un truc aussi simple que la galanterie font de l’ anti-égalitarisme forcené . Ils maintiennent leur domination par ce genre de comportement sois disant anodin. Mais lors d’un premier RDV le signal envoyé par les hommes galants est « féministes je vous emmerdes, moi je veux une femme qui aime se faire traiter comme on traitait les femmes au XIX ». Il est grand temps d’être intraitable avec ce genre de comportement et de coller la honte a ces hommes.

      #galanterie #PUA #séduction #sexisme_bienveillant #paternalisme #féminisme

    • Merci @clementb j’espère que ca te sera utile et que ca aidera à certaines prises de conscience.
      C’est un peu la même idée qu’avait Crèpe Georgette par rapport au #trottoirgate

      J’ai lancé sur twitter quelques conseils aux hommes qui souhaitaient participer au combat féministe. L’un de ces conseils a suscité énormément de réactions, il disait quelque chose comme ; « la nuit, si vous êtes derrière une femme seule, changez de trottoir et accélérez pour lui montrer que vous n’êtes pas un agresseur ».

      http://www.crepegeorgette.com/2014/02/05/le-trottoirgate-ou-comment-la-peur-vint-aux-femmes-2

      Il n’est pas possible pour une femme dans la rue de savoir qui vous êtes ; elle ne peut savoir que vous êtes un homme charmant et qu’elle ne risque rien. C’est sans doute peu agréable à entendre mais croyez que c’est encore moins agréable à vivre.
      Et on en arrive à la partie compliquée du programme ; demander aux hommes de changer un peu leurs habitudes, leur façon de parcourir les rues afin que les femmes se sentent moins en insécurité.
      J’ai constaté hier à partir du hashtag twitter que beaucoup d’hommes préféraient nier la réalité que la penser vraie ; elle est atroce en effet. Elle l’est encore plus pour les femmes. je suppose que réaliser que vos soeurs, amies, copines, femmes, filles, mères, collègues ont peur vous met mal à l’aise. L’ignorer ne changera pas les choses. Vous comporter en chevalier blanc non plus. Les empêcher de sortir non plus. En revancher, adopter des méthodes - dont on parlera dans un prochain article - sur comment montrer aux femmes qu’elles ne risquent rien face à vous ne vous coûte pas grand chose.

      J’ai également compris qu’il vous déplait d’être assimilé à un violeur à un agresseur sexuel, qui dans votre tête doit avoir la bave aux lèvres et la tête d’Emile Louis alors que vous avez le charmant physique d’un jeune premier. Etre un agresseur sexuel n’est pas visible sur votre visage, et oui dans la rue, vous pouvez passer pour tel. Que vous le vouliez ou non. En tenir compte l’espace d’un instant pour que les femmes se sentent davantage en sécurité ne me parait pas un grand effort à faire.

  • Travail nomade, pauvres jobs, Par Pap Ndiaye
    http://next.liberation.fr/livres/2017/10/04/travail-nomade-pauvres-jobs_1600901

    La journaliste américaine Jessica Bruder est allée à la rencontre des « workampers », des travailleurs souvent âgés, contraints d’abandonner leur maison pour se déplacer au gré des boulots. Une enquête importante qui évoque Steinbeck ou les « hobos ».

    A Kemper County, dans le Mississippi, sur un des parkings qui accueillent les travailleurs pour la construction d’une usine électrique. Photo William Widmer. Redux-REA
    Vous préférez manger ou aller chez le dentiste ? Payer la facture d’électricité ou mettre de l’essence dans la voiture ? Ce genre de questions se pose à des millions d’Américains pauvres, pour qui la solution consiste à se débarrasser du poste de dépense le plus important : la maison et son cortège de dettes et de factures.

    Nomadland porte sur une partie mal visible du monde du travail américain, constituée de personnes âgées qui ont le plus souvent perdu leur logement et leurs économies lors de la crise immobilière et financière de 2008. Bien sûr, le pays va mieux aujourd’hui, mais des millions d’Américains ne s’en sont jamais remis, n’ont jamais pu retrouver une vie stable. Une partie d’entre eux se déplacent d’un job à l’autre à bord de camping-cars déglingués (les recreational vehicle, ou « RVs »), de pick-up rafistolés où s’entassent leurs affaires. Cette communauté nomade de plusieurs dizaines de milliers de personnes (on ne connaît pas leur nombre exact), ce sont les workampers, sujet de l’enquête au long cours de Jessica Bruder. La journaliste est partie à la rencontre de ces travailleurs pauvres nomades pour décrire leur vie quotidienne, les trésors d’ingéniosité pour réparer un moteur, bricoler un chauffage dans une caravane, mais aussi s’entraider via Facebook et des sites spécialisés comme CheapRVliving.com. Il y a bien des retraités aisés qui sillonnent les Etats-Unis au volant de leurs énormes et luxueux « RVs », mais le gros bataillon des nomades est fait d’une armée de travailleurs pauvres.

    (...)

    Aujourd’hui, presque 9 millions d’Américains de plus de 65 ans travaillent, soit 18,8 % de cette tranche d’âge. Et les deux tiers d’entre eux le font à plein temps, soit une augmentation de 60 % depuis le début des années 2000. Les pensions de #retraite de la sécurité sociale sont très insuffisantes, et la crise de 2008 a fait le reste pour ruiner ces personnes âgées, souvent seules. Celles qui ne pouvaient pas se reloger chez leurs enfants ou leurs amis ont donc pris la route. (...)

    Ces travailleurs nomades âgés occupent une grande variété de postes. Certains sont attendus : la cueillette des pommes ou le ramassage des betteraves, la vente des hot-dogs et de bière dans les festivals, le nettoyage dans les parcs nationaux. D’autres sont plus surprenants, car liés à la nouvelle économie. C’est ici que le livre prend vraiment tournure. Amazon est en effet le principal employeur de ces nomades, via son programme CamperForce. Jeff Bezos, président fondateur d’Amazon, a annoncé qu’en 2020 un travailleur nomade sur quatre travaillerait pour son entreprise, et c’est bien parti pour. Il y a donc à proximité des entrepôts #Amazon de grands terrains où sont parqués les véhicules des employés CamperForce. L’avantage pour Amazon est d’avoir à disposition des travailleurs précaires, ultraflexibles, qui se déplacent d’un entrepôt à l’autre en fonction des besoins, et accessoirement trop nomades pour se syndicaliser. A plus de 10 dollars l’heure, les candidats ne manquent pas. La camaraderie et l’entraide permettent de tenir le coup.

    À propos de Jessica Bruder Nomadland. Surviving America in the Twenty-First Century éd. Norton, 273 pp.

    #Travail_nomade #travailleurs_pauvres #workampers #hobo

  • Maduro prive le chef d’orchestre Gustavo Dudamel de tournée américaine - Culture / Next

    http://next.liberation.fr/culture-next/2017/08/22/maduro-prive-le-chef-d-orchestre-gustavo-dudamel-de-tournee-americai

    Installé aux Etats-Unis, le Vénézuélien avait récemment pris position contre le pouvoir. Il a confirmé lundi l’annulation par Caracas d’une série de concerts qu’il devait donner avec l’Orchestre national de la jeunesse.

    #musique #Politique #venezuela #censure #maduro

  • « La gauche de mon pays ne fait plus rêver les jeunes » - Culture / Next
    http://next.liberation.fr/livres/2011/04/14/la-gauche-de-mon-pays-ne-fait-plus-rever-les-jeunes_728918

    Silvia Avallone surprend ou séduit pour les mêmes raisons. Ses gros seins , son sourire, ses cheveux bouclés en cascade, son imposant tatouage tribal sur l’épaule gauche qui date de ses 15 ans, les 350 000 exemplaires de D’acier vendus en Italie, les 12 traductions en cours, le fait qu’elle a été finaliste de l’équivalent du Goncourt.

    Un exemple de la manière dont les femmes sont présentées dans la press.
    #sexisme

  • La France refuse de rendre les objets royaux du Bénin - Culture / Next
    http://next.liberation.fr/culture-next/2017/03/23/la-france-refuse-de-rendre-les-objets-royaux-du-benin_1555888

    Première pour une ancienne colonie africaine, le Bénin demandait officiellement la restitution des trônes, statues et bijoux pillés en 1892 et actuellement exposés au musée du Quai-Branly. Paris argue de son bon droit.

    L’article date d’il y a quelques mois.
    Pathétique décision, mais pas vraiment surprenant de la part d’un pays qui a pu remplir ses musées grâce aux nombreux pillages dans son ancien empire colonial et qui peut se targuer maintenant de les protéger par amour de l’Art, oui oui oui. Le colonialisme est intrinsèque à la République française, ça c’est une certitude !
    Ça vaudrait le coup de faire une petite manif au Quai Branly et dans tous les musées qui possèdent des œuvres pillées.
    #colonisation #art #Bénin #Afrique #pillage #domination_culturelle

    • Tout n’est pas au quai Branly, la plus somptueuse oeuvre est la statu du Dieu Gou


      qui est au Musee du Louvres.

      Cette sculpture du dieu gou est la seule effigie en fer de taille humaine issue de l’art africain. Gou est une divinité Vodum du métal, des forgerons et de la guerre au Bénin. Originaire de Doumé elle fut volée lors d’une expédition par le roi Glélé qui l’installa dans son palais royal. La France en fit l’acquisition après l’occupation du royaume du Dahomey.

      http://www.lankaart.org/article-benin-dieu-gou-40482691.html

    • La restitution d’œuvres d’art : « Une question de dignité »
      http://www.lemonde.fr/festival/article/2017/08/17/la-restitution-d-uvres-d-art-une-question-de-dignite_5173397_4415198.html

      Lionel Zinsou, homme politique et financier franco-béninois, a créé, en 2005, une fondation à Cotonou puis, en 2013, le premier musée consacré à l’art contemporain africain, à Ouidah.

      Il y a moins d’un an, l’actuel président de la République du Bénin a demandé aux autorités françaises le rapatriement de sculptures prises en 1892 lors du sac du palais royal d’Abomey. Une fin de non-recevoir lui a été ­opposée. Quelle est votre position sur cette question ?

      Il faut d’abord préciser ce que sont ces œuvres : les trônes des rois Guézo, Glélé et Béhanzin, les statues anthropomorphes et symboliques les représentant, les regalia du roi Béhanzin, issues de commandes royales. Ces œuvres ont un aspect rituel et leur puissance est liée à leur qualité esthétique : elles sont au point de convergence de la beauté et du pouvoir. Leur force ­symbolique ne fait donc pas plus de doute que le fait que ces objets ont été pillés.

      La France ne conteste pas ce point : ils sont entrés en sa possession par le don du général Alfred Dodds, qui a conquis le Dahomey pour la France à la fin du XIXe siècle. Ils sont aujourd’hui ­conservés au Musée du quai Branly, à Paris.

      La demande de restitution est en effet une initiative du président de la République du Bénin, le 26 août 2016, relayée par un courrier entre ministres des affaires étrangères – avec la réponse que l’on sait de Jean-Marc Ayrault le 12 décembre 2016 : « Conformément à la législation en ­vigueur, ils sont soumis aux principes d’inaliénabilité, d’imprescriptibilité et ­d’insaisissabilité. En conséquence, leur ­restitution n’est pas possible. »

      Est-il pensable d’en rester là, à une ­réponse d’ordre exclusivement juridique ? Je ne le pense pas. La puissance de la ­demande ne doit pas être sous-estimée. La nécessité de faire revenir en Afrique le plus possible de ce qui fait son identité est profondément ressentie par les populations.

    • @valnum juridiquement oui c’est du recel. Et si je ne me trompe pas, même quand tu ne sais pas que c’est volé mais que tu n’as pas vérifié la source tu peux être accusé de recel. Mais ici, je cite l’article :

      les principes juridiques d’inaliénabilité, imprescriptibilité et insaisissabilité des collections publiques

      En gros si le propriétaire est maintenant l’État, le droit est de son côté ! Vu que ce sont les États qui écrivent les lois, autant se mettre bien directement n’est ce pas. L’État vole et pille mais organise son impunité et l’insaisissabilité de ce qu’il a pu récolter, avec une petite couche d’imprescriptibilité pour être sûr que ça ne sera pas remis en cause un peu plus tard. Efficace ! C’est le pillage des ressources de l’Afrique appliqué à l’Art.

  • Femmes artistes, omission plus possible - Culture / Next
    http://next.liberation.fr/arts/2017/08/10/femmes-artistes-omission-plus-possible_1589292

    Un malentendu persiste. Avant le XXe siècle, il n’y avait pas de femmes artistes, ou si peu. Les musées sont vides de leurs œuvres car elles ne créaient pas ! De fait, on pourrait les compter sur les doigts d’une main, celles nées avant 1900 dont on a retenu le nom : Artemisia Gentileschi, Elisabeth Vigée Le Brun, Rosa Bonheur, Camille Claudel, Berthe Morisot et une poignée d’autres… Or considérer que les femmes n’ont eu accès à la pratique artistique que très récemment est une erreur de jugement historique, qu’il semble encore bien difficile de dissiper. Selon Camille Morineau, directrice artistique de la Monnaie de Paris et fondatrice de l’association Aware, plateforme de ressources sur les femmes artistes, « la pulsion artistique existe autant chez les hommes que chez les femmes. Il y a toujours eu des femmes artistes, mais on a tout simplement ignoré leur travail et l’histoire les a oubliées ».
    Peinture de fleurs et broderies

    Exclues des commandes importantes et des expositions à forte visibilité, elles étaient encouragées jusque dans les années 50 à s’exprimer dans des genres dits mineurs, comme la peinture de fleurs ou les portraits d’enfants, et elles n’eurent accès à l’enseignement artistique que très tard : en France, l’Ecole des beaux-arts leur fut interdite jusqu’en 1897. Ce qui en obligea beaucoup à adopter des stratégies esthétiques différentes, liées à des pratiques féminines courantes à l’époque, telles la broderie ou le vêtement, mais qui ne leur permettaient pas de faire entrer leurs œuvres au musée ou de rivaliser frontalement sur la scène artistique avec les hommes. Une situation que l’on retrouve notamment au sein du Bauhaus : Anni Albers, par exemple, fut incitée à s’orienter vers le tissage plutôt que la peinture ou l’architecture - les femmes, selon Walter Gropius, fondateur de l’école, ne sachant penser qu’en deux dimensions…

    A lire aussi : avec Aware, les grandes redécouvertes

    En France, la base de données Joconde, qui répertorie les œuvres des musées présents dans l’Hexagone, permet de comptabiliser dans les collections du Louvre - dont le spectre s’étend de l’Antiquité au milieu du XIXe siècle - 42 peintures exécutées par 28 femmes, sur un total de 5 387 œuvres. Soit 0,78 % du corpus. Un chiffre qui illustre l’écrasante surreprésentation masculine dans les musées, mais aussi la durable « invisibilisation » des œuvres créées par des femmes dans les collections.
    Un bastion masculiniste

    A l’université aussi, l’histoire de l’art moderne se serait écrite contre les femmes. C’est ce que constate Charlotte Foucher Zarmanian, docteure en histoire de l’art et chercheuse au CNRS au sein du Legs (Laboratoire d’études de genre et de sexualité) : « Faire de l’histoire, c’est faire des choix, donc exclure. En histoire de l’art, il y a eu une mise à l’écart des femmes, qui n’était pas forcément conscientisée. » Une situation qui persiste dans le contexte académique français très conservateur et réfractaire aux études de genre : « L’histoire de l’art reste un bastion masculiniste, poursuit Charlotte Foucher Zarmanian. A l’université, ce sont les étudiants qui amènent les professeurs à aborder le thème des femmes dans l’art, qu’elles soient artistes, critiques ou galeristes, et non l’inverse. »

    Les recherches sur le sujet à la fac demeurent ainsi le fait d’initiatives personnelles, influencées notamment par les études anglo-saxonnes sur le genre. Mais elles apparaissent également, au-delà des revendications féministes, en réponse au besoin de nouveaux thèmes pour les jeunes chercheurs, dans un domaine, l’histoire de l’art, dont les catégories, tant chronologiques que sociologiques ou anthropologiques, restent à réinventer.

    #historicisation #femmes
    L’article parle d’une plus grande visibilité et semble se réjouir mais je voie pas d’élément vraiment réjouissants ou montrant un changement des mentalités.

  • Mort d’Anne Golon, la créa­trice de la saga “Angé­lique, Marquise des Anges” - Gala
    http://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/mort_d_anne_golon_la_creatrice_de_la_saga_angelique_marquise_des_anges_399351

    Anne Golon avait crée le person­nage d’Angé­lique, marquise des anges, en 1957. Et c’est 13 volumes qui furent publiés en tout jusqu’en 1985. La série a donné lieu à de multiples traduc­tions et adap­ta­tions, dont celle, iconique, avec Michèle Mercier dans le rôle titre. 

    Angé­lique est le fruit de l’union entre Anne Golon, née Simone Chan­geux, et son mari Serge de Golou­bi­noff. Ensemble, ils auront 4 enfants, et crée­ront la saga qui a passionné depuis le monde entier. Ils écri­ront à deux, elle à la plume et lui à la docu­men­ta­tion, 13 épisodes de cette grande saga popu­laire, traduite dans une tren­taine de langues, jusqu’au Japon et en Russie. 

    Depuis, Angé­lique a été adapté au cinéma, en opéra et même en manga. Entre 1964 et 1968, ce sont 5 épisodes d’Angé­lique qui seront tour­nés au cinéma par Bernard Borde­rie, avec Michèle Mercier dans le rôle titre et Robert Hossein dans le rôle du comte Joffrey de Peyrac. Angé­lique a de nouveau eu les honneurs des salles françaises en 2013 avec une version inter­pré­tée par Nora Arne­ze­der et Gérard Lanvin. 

    Anne Golon défen­dait l’image d’une Angé­lique battante et éprise de liberté, contre l’image plus niaise voire miso­gyne qu’avait pu lui donner certaines adap­ta­tions. 

    L’auteure de 95 ans, décé­dée ce 14 juillet d’une péri­to­nite à Versailles, était encore active, donnant des séances de dédi­caces et des inter­views. En 2009, après avoir récu­péré les droits de son oeuvre en 2006, elle publiait une version défi­ni­tive de la série, réha­bi­li­tant défi­ni­ti­ve­ment son héroïne.

  • http://next.liberation.fr/livres/2017/06/09/la-blue-note-de-de-jonckheere_1575759

    L’auteur y réussit avec talent, à la manière d’un jazzman parti dans une longue impro subtile, ponctuée de reprises et de variations. La blue note de De Jonckheere tient dans la rythmique que lui offre un signe de ponctuation un peu délaissé : le point-virgule.

    Ca, plus une comparaison d’avec le monologue de Molly Bloom de Joyce, mes enfants sont inquiets que je devienne vraiment insupportable à la maison, ou comme ils disent, genre que je prenne le melon.

    Je n’y coupe donc pas : #shameless_autopromo
    #une_fuite_en_egypte

    • RANCIÈRE, DÉMOCRATIES EN MARCHE, Robert Maggiori
      http://next.liberation.fr/livres/2017/05/31/ranciere-democraties-en-marche_1573646

      Attendre le Grand Soir ? Ou réorganiser ici et maintenant d’autres mondes communs et rendre visibles les capacités et les intelligences de tous ceux qui les habitent ? Tel pourrait être, selon le philosophe français, le sens novateur de l’émancipation. (...)

      Tenir la représentation pour agonisante, c’est en réalité estimer que son principe est la démocratie même. Or, précise le philosophe, « la démocratie n’est pas le choix des représentants, elle est le pouvoir de ceux qui ne sont pas qualifiés pour exercer le pouvoir ». La « doxa dominante » voit la représentation comme « mouvement qui part d’en bas », dans lequel « le peuple est là comme un corps collectif qui se choisit des représentants ». Mais il n’en va pas ainsi, selon Rancière. « Un peuple politique, ce n’est pas un donné préexistant, c’est un résultat. Ce n’est pas le peuple qui se représente mais la représentation qui produit un certain peuple ». (....)

      Les exemples sont nombreux. Le mouvement protestataire de 2013 au Gezi Park d’Istanbul, les « printemps arabes », Occupy Wall Street, les Indignados de la Puerta del Sol à Madrid, les rassemblements place Syntagma à Athènes, Nuit debout, etc., ont tous, en dépit de ce qui les distingue du point de vue culturel, idéologique et historique, révélé d’autres façons d’être ensemble, d’agir, de sentir, de comprendre, de penser la hiérarchie et la représentation, et montré comment une communauté devenait politique en prenant possession d’« un espace et d’un temps propres », en créant un « autre monde commun ». « En art comme en politique, écrit Rancière, le commun se donne aujourd’hui comme quelque chose qui est à construire avec des matériaux et des formes hétérogènes et non comme l’affirmation des ressources propres à des unités constituées, qu’il s’agisse des classes sociales, d’organisations spécialisées ou d’arts définis ».

      Gains de justice et de liberté
      Certes, aux logiques « mouvementistes », il manque une « force unitaire ». Les luttes nées de circonstances spécifiques - « une forme de domination, un type d’injustice » - et menées pour défendre « les droits des pauvres qu’on veut chasser de leur logement ou des paysans qu’on veut chasser de leur terre », s’opposer à un « projet menaçant l’équilibre écologique », accueillir « ceux qui ont dû fuir leur pays », offrir des « moyens d’expression à ceux qui n’en ont pas », permettre « à telle ou telle catégorie d’être humains infériorisés pour telle ou telle raison - de sexe, d’origine, de capacité physique, etc. - d’imposer une règle d’égalité », s’effectuent en dehors de l’« idée de fusion orientée par une vision de l’histoire et du futur ». Elles ne visent aucun « Grand Soir », mais sont comme des matins du monde, car elles permettent à chaque fois de développer les « formes de sécession par rapport aux modes de perception, de pensée, de vie et de communauté proposées par les logiques inégalitaires ». On a certes pensé autrement, jadis, la « révolution ». Mais le temps dans lequel nous vivons - où le capitalisme, « plus qu’un pouvoir », est devenu « un monde » - n’exclut en rien les gains de justice et de liberté si, suivant Jacques Rancière, on conçoit l’émancipation comme « l’invention hic et nunc de formes du commun » et comme « manière de vivre dans le monde de l’ennemi dans la position ambiguë de celui ou celle qui combat l’ordre dominant mais est aussi capable d’y construire des lieux à part où il échappe à sa loi ».

      #livre

    • « D’un côté, l’écart affirmé (par rapport au fonctionnement de ce qu’on entend par politique) est orphelin d’un monde symbolique et vécu auquel s’adosser (plus de communauté déjà-là qui garantisse la communauté à venir. Le travail ne fait plus monde). De l’autre, il a du mal à trouver les formes dans lesquelles se développer. C’est pourquoi l’idée que le système est moribond et prêt à s’effondrer reste commode. Elle comble l’intervalle entre les écarts actuels et l’avenir espéré et elle permet de s’imaginer alternativement qu’il suffit qu’on donne un petit coup d’épaule au système pour que tout s’effondre ou qu’il suffit qu’on se retire pour qu’il se dissolve."

      #comitéinvisible

  • (1) La BD pour enfants « Max et Lili » est-elle sexiste ? - Culture / Next
    http://next.liberation.fr/livres/2017/04/19/la-bd-pour-enfants-max-et-lili-est-elle-sexiste_1562601

    L’une des premières à s’en alerter, c’est Rachel Gosselin, bibliothécaire du XIIIe arrondissement de la capitale. « Un de mes collègues est tombé sur l’un des albums et m’a dit "y’en a un qui est limite". » Sur l’image en question, issue de Lili ne veut plus se mettre toute nue, Valentine (sa meilleure copine) lui dit : « Dis donc, il est sexy ton cousin Victor. » Et Lili de rétorquer : « Avec ton ventre à l’air, tu n’as aucune chance ! Il n’aime pas les filles dévergondées ! » Interloquée, la bibliothécaire décide alors, avec l’aide de ses collègues, de passer en revue tous les ouvrages.

    Une nouvelle fois, elle est choquée par un dessin de Lili se faisant courser par une horde de garçons en dessous duquel est noté : « Comprends-tu qu’on ne peut pas s’habiller en classe comme à la plage ? Et que s’habiller sexy, c’est provocant ? » « Les enfants assimilent très vite, et ça peut avoir un impact important sur eux. C’est du conditionnement pur et simple. La société est déjà sexiste, ça porte l’enfant à se stéréotyper et amène une culpabilisation tacite de la jeune fille. En somme : "Si tu t’habilles trop court, attention à toi !" C’est dramatique pour le droit des femmes et la vision qu’ont les femmes d’elles-mêmes », déplore la jeune femme. Cette fois, Rachel Gosselin décide d’adresser un mail aux responsables jeunesse des bibliothèques municipales parisiennes. Le mail provoque peu de retombées mais sur la Toile, les images incriminées suscitent de nombreuses réactions.
    « C’est le rôle des parents de dire à ses enfants de ne pas s’habiller sexy »

    Libération s’est rendu le 12 avril à la bibliothèque Andrée Chedid, dans le XVe arrondissement de Paris, pour y rencontrer l’auteure de Max et Lili, invitée face à son jeune public. Sur place, Dominique de Saint Mars plaide l’humour. « C’est un faux procès car je suis une féministe dans l’âme », dit-elle. Et la bibliothécaire présente à ses côtés d’approuver. Le terme « dévergondé » ? « C’était pour dire un truc drôle et désuet. Lili est tout simplement jalouse de sa copine Valentine et la dénigre », argue-t-elle tout en mentionnant qu’il faut lire toute la BD pour comprendre.

    Sexy, c’est provocant ? « C’est le rôle des parents de dire à ses enfants de ne pas s’habiller sexy […]. Il faut laisser les enfants être des enfants, être dans son âge de latence. Car ça peut provoquer des réactions aussi bien chez les copains, chez les copines que chez des adultes malveillants. On a envie de protéger ses enfants », dit-elle.

    Dans l’album Max ne pense qu’au zizi, certains internautes ont relevé le dialogue entre Max et son père. « C’est vrai papa que les filles c’est pas du gâteau ?! » Réponse : « Surtout depuis qu’elles ont décidé d’être nos égales… » Ici, Dominique de Saint Mars plaide une nouvelle fois la dérision tout en précisant « que ce n’est pas si simple pour un homme de ne plus être le dominant. Y’a 2 000 ans d’histoire, il faut respecter l’évolution de l’humanité et leur laisser un temps d’adaptation ».

    #slut_shaming #sexisme #enfance #renversionnite #inversion_patriarcale

  • Ça bouge, ça bouge mais ça suffit encore pas #benoit. Fais un petit effort supplémentaire et si tu crois vraiment ce que tu dis alors barre-toi définitivement au profit du mec ou de la nana de (gauche) le/la mieux placé(e).

    Je te rassure, n’importe quelle personne au deuxième tour face à Le Pen gagnera donc un peu d’humilité, t’es pas le seul à pouvoir l’emporter.

    Rallie toi au mieux placé et là tu vas vraiment commencer à leur foutre la trouille à tous les vendus. Là ils vont trembler et annonce leur que les investitures seront toutes revues en fonction du critère unique de « fidélité ».

    http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20170329.OBS7276/lache-par-valls-hamon-appelle-au-rassemblement-avec-jean-luc-me

    Encore un peu de courage #hamon (je sais que t’as pas l’habitude) mais tu commences à devenir un #homme et les français aiment bien ça.

    • @Perline, ça manquait, je me demandais à quel moment interviendraient les défenseurs (p’têtre qu’il faudrait écrire les défenseuses ?) du sectarisme.

      Ben oui, le féminisme c’est sectaire, c’est pas universaliste. Ça te plaît pas ? J’en suis désolé. Je dirai même plus, c’est privateur de liberté !! Tu penses que je déconne ? Tiens, regarde ce lien qui vient d’un journal qui n’aime pas les dictateurs : « http://next.liberation.fr/sexe/2017/03/29/les-pubs-sexistes-bannies-de-la-capitale_1559125 »

      De quel droit ? Si certaines femmes souhaitent se faire prendre en photos et être payées pour ça, de quel droit d’autres sur l’autel du féminisme l’interdiraient ?

      Et ce journal se félicite de la décision, complètement orthogonale à la liberté qu’il prétend défendre. Bah, il n’en est plus à une contradiction près.

      Tu prends le même évènement et tu deviens universaliste et là tu te dis « de quel droit je prétends savoir ce qui est bon pour les autres ? ». Le ministère de la vérité il est dans un autre journal qui n’aime pas les dictateurs non plus (comme toi visiblement) ça s’appelle decomachin. En plus, si ma mémoire est bonne, c’est pas par la bas qu’on pense qu’on vend tous quelque chose, des fois ses bras des fois ôte chose…

      Concernant le mot # homme : ne voit pas le mal de partout comme une passionaria, il n’y a pas volonté de nuire. C’est une expression qui signifie « courage » dans le peuple (j’en suis), qui n’a aucune, je dis bien aucune connotation sexiste. Si tu y vois cela c’est peut-être du à ton histoire, mais ne vois pas autre chose que ce que cela signifie : être un homme c’est prendre les décisions qu’il faut, même si elles sont dures à prendre. Par exemple, Ségolène c’est un homme comparé à #hamon, Delmotte c’est un homme, … Tu vois et #hamon pour moi ne l’a pas été. Homme = élément neutre tu comprends ?

      Va pas voir le mal de partout @perline. Aujourd’hui le blanc combat le noir, l’homme la femme, l’homo l’hétéro, le chrétien le musulman,… J’en ai marre. Je ne combats personne. Et je ne souhaite combattre personne alors ne me mets pas dans ta guerre.

      Enfin, je dois reconnaître que je suis quand même un peu #féministe, mais seulement quand le féminisme devient universaliste. Elle, elle l’a payé cher son combat pour l’humanité et crois moi, y’a pas beaucoup d’hommes qui lui arrivent à la cheville.

      https://seenthis.net/messages/578858
      Pour Mélenchon, je te répondrai plus tard.

      #je_ne_suis_pas_feministe #je_ne_suis_pas_le_N_6 #je_suis_un_homme_libre

    • Concernant Mémenchon : pour te dire combien j’apprécie le gars, il a fallu que quelqu’un de seenthis me dise qu’il fallait un E et pas un A dans son nom... Bon, je pense que ne peut pas sortir indemne de plus de trente de socialisme. On peut difficilement remettre en cause l’Europe aujourd’hui en ayant appelé à voter pour elle hier. Néanmoins, il fait partie des moins à droite de la fine équipe alors... je m’en contente. Mieux vaut encore lui qu’un Hamon ou un autre faux mec de gauche. Tu peux continuer à lui taper dessus @Perline, m’en fous, mais je crois que stratégiquement, si #Hamon se comportait en #homme (comprendre prendre ses responsabilités comme le font les femmes remarquables) alors peut-être qu’on échapperait à toute la bande. Mais bon, en même temps je comprends un peu tes remarques car je ne suis pas certain du résultat.
      Enfin, pourquoi tu parles de couilles, de viril et compagnie ?

    • Concernant le mot # homme : ne voit pas le mal de partout comme une passionaria, il n’y a pas volonté de nuire. C’est une expression qui signifie « courage » dans le peuple (j’en suis), qui n’a aucune, je dis bien aucune connotation sexiste.

      Tu te trompe @butadaie homme en français ca désigne l’espèce humaine et les individus humains de sexe et de genre masculin. Historiquement quant on a fait la déclaration des droits de l’homme et du citoyen c’etait à l’exclusion des femmes. Le mot homme pour dire l’espèce et les hommes masculins favorise l’exclusion des femmes. Les féministes l’ont expliqué pas mal de fois sur seenthis.
      D’autre part comme tu dit être un homme ca évoque l’idée de courage, on dit aussi « avoir des couilles ». Cette expression mélange virilité et courage et le confisque aux femmes.
      « être un homme c’est prendre les décisions qu’il faut, même si elles sont dures à prendre » être une femme aussi et là encore cette remarque rend invisible les femmes et les fait passé pour des personnes qui ne prennent pas les décision qu’il faut et encore moins celles qui sont difficiles à prendre."

      Enfin, pourquoi tu parles de couilles, de viril et compagnie ?

      Si tu dit que homme = courage, @perline te dit que cette vision de l’homme=courage c’est du gros machisme de base. Le courage n’est pas dans les couilles. Et même si Mélanchon et toi voulez dire femmes et hommes quant vous dites hommes puisque vous ne le dites pas ... bah vous le dites pas et du coup on va pas inclure des gars dans nos luttes qui sont tellement flemmards qu’ils ne veulent même pas mentionné les femmes dans leur paroles.

      #antiféminisme #macho_de_gauche

    • @mad meg l’important c’est que tu croies vraiment ce que tu dis : que « sois un homme » est une expression pas macho qui vaut aussi pour les femmes.
      Alors dis « soit une femme » juste pour voir...
      Et puis juste pour en rajouter une couche @butadaie appeler « passionaria » une femme qui lutte contre le machisme, c’est tout de même le comble du machisme.
      Comment tu appelles des Noirs, des Juifs, des Arabes, des Chinois qui luttent contre l’oppression dont ils sont victimes ?
      Ah, tu n’as pas de mot ?
      Mais une femme qui lutte contre l’oppression, alors là, oui, la case est bien ancrée : une passionaria.
      La boucle est bouclée.
      Et je suis écœurée, une fois de plus. Je vous laisse, je vais vomir.

    • "@mad meg l’important c’est que tu croies vraiment ce que tu dis : que « sois un homme » est une expression pas macho qui vaut aussi pour les femmes." je ne sais pas pourquoi tu me dit cela, je réprouve l’expression "etre un homme" qui pue le scrotum à mes yeux autant qu’aux tiens. Je pense que tu voulais parlé à @butadaie
      Je suis d’accord avec toi pour le sexisme de l’expression "passionaria" parceque jamais @butadaie n’aurais traité Mélanchon de "passionario". Je ne comprend pas trop pourquoi tu m’assimile aux propos sexistes de @butataie ni pourquoi je te fait vomir...

      Aussi je suis surprise et consternée de voire @butadaie se faire le défenseur des pubs misogynes et discriminantes par pure misogynie et antiféminisme. Son sexisme est tellement profond qu’il préfère prendre la défense des intérêts de publicis & co et leur droit à humilié en 4/3 les femmes, plutot que celui des femmes discriminées. Je pense que @butadaie ne sais pas ce que le mot discrimination veux dire. Il ne sais pas non plus ce que veux dire "sexisme" qu’il confond manifestement avec "sexy".

    • Et bien oui nous devrions tous se féliciter de cette décision :

      Corps amaigris et jambes écartées

      La décision de la ville de Paris intervient quelques semaines après une virulente polémique autour d’une campagne d’affichage d’Yves Saint Laurent. Début mars, des posters de la marque de luxe représentant (notamment) des femmes en bas résille et talons sur patins à roulettes, très cambrées sur un tabouret ou encore corps amaigris et jambes écartées, avaient suscité l’indignation. A tel point qu’un happening avait été organisé devant une enseigne parisienne de la marque, à la veille de la journée internationale des droits des femmes, pour appeler à la mise en place de mesures prohibant ce type de pubs. Dans la foulée, plus de 200 plaintes avaient été transmises à l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité. Le gendarme de la réclame les a alors jugées « dégradantes » et demandé leur retrait.

      Ces jeunes femmes qui se font photographier de cette façon participent à leur propre exploitation, à la domination masculine et nuisent à l’image de toutes les femmes.

    • Ces jeunes femmes qui posent pourrons posé dans des pubs non sexistes, il me semble que c’est pas une interdiction totale de la pub dont il s’agit. Et le problème c’est pas les jeunes femmes qui posent, j’aurais même pas pensé à les mettre en cause tellement elles sont loin d’avoir les résponsabilités dans le sexisme publicitaire. Le sexisme dans le pub c’est le choix des agences de pub, comme par exemple Publicis dont, soit dit en passant, une des principales actionnaire est un féministe libéral très médiatique Elizabeth Badinter.

    • Elles sont des victimes du système et sont bien mâchées dedans. En général les modèles c’est des gamines de 16 ans qui sont traités comme des objets quant c’est pas des objets sexuel.

      voici un exemple de comment les models sont traitées dans le milieu de la mode aujourd’hui en 2017 :

      Il s’attarde plus sur le cas des deux directeurs de casting, des « serial maltraiteurs » qui auraient, lors d’un récent casting, « fait attendre 150 filles dans les escaliers en leur disant qu’il fallait qu’elles y restent trois heures et qu’elles ne pouvaient pas partir » :

      « Comme à leur habitude, ils sont partis déjeuner et ont éteint les lumières des escaliers (…) ; les filles ne pouvaient s’éclairer qu’avec la lumière de leurs portables. Ce n’était pas seulement sadique et cruel, mais dangereux. Plusieurs des filles avec qui j’en ai parlé ont été traumatisées. »

      http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2017/03/06/l-industrie-de-la-mode-lave-son-linge-sale-sur-instagram_5090113_4832693.htm

      Personnellement j’ai pas que ca à faire que d’accablé des gamines de 16 ans anorexiques qu’on traite comme de la viande morte et qui ne sont même pas au courant du résultat que la pub pour laquelle elle posent. C’est pas les femmes qui posent comme models le problème, et une pub peut être parfaitement sexiste sans aucune femme-à-poile. Rappelle toi « Babette qu’on bat et qu’on fouette », elle etait habillé et ca m’etonnerais que la modele qui fait la photo décapité sache à quoi on destinait ce cliché. Ca me semble saugrenu de vouloir lyncher le model de la pub Babette et ne même pas mentionné le ou la « créatif » qui a pondu cette bouse.

      Le problème c’est les pubeux et les entreprises qui vendent de la merde toxique dont personne ne veux et qui ont besoin pour ca d’images sexistes, racistes, antisémite ou que sais-je selon la lubie de ces malades qui travaillent dans la pub et qui ne peuvent pas réussir leur vie sans rollex à 50 ans.

  • [#audio] « Je veux une gouine comme présidente »
    Zoe Leonard
    https://archive.org/details/JeVeuxUneGouineCommePresidente

    Texte-poème-manifeste écrit en 1992 par Zoe Leonard, artiste new-yorkaise touche-à-tout, particulièrement dans le domaine de la photo et la sculpture. Elle est aussi une activiste queer et engagée dans la lutte contre le SIDA.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Zoe_Leonard

    Depuis il tourne, partout dans le monde, et a même généré un mouvement de lectures collectives. Les dates se trouvent (et se proposent) sur le site I want a president... où figurent de nombreuses traductions.
    Le titre du site m’interroge pas mal quand, en enlevant un seul mot du titre initial, il fait basculer l’intention dans une affirmation alors qu’il me semble que le propos était de questionner, douloureusement et puissamment, une impossibilité. La notion de pouvoir contenue dans les formes présidentielles actuelles rendent ce poste incompatible avec toutes les nuances d’humanité et de résilience qu’elle affirme, avec combien de justesse, comme nécessaire pour pouvoir représenter et servir une communauté.
    https://iwantapresident.wordpress.com

    Ce texte a été lu pour la première fois en Suède au moment des législatives de 2010 – sur fond de montée du parti d’extrême droite DS, qui a d’ailleurs fait son entrée pour la première fois au parlement suédois lors de ces élections.

    Il a été librement traduit en français en avril 2012 par par Agnès Giard pour Next de Liberation.
    http://next.liberation.fr/sexe/2012/04/06/je-veux-une-gouine-comme-presidente_808909

    En octobre 2016, Mikky Blanco a redonné un coup de projecteur sur ce texte en tournant une vidéo sobre, face caméra.
    http://www.lesinrocks.com/2016/10/04/musique/video-mykki-blanco-redonne-vie-poeme-veux-gouine-president-11869356

    A chaque élection, ce texte démontre qu’il n’a toujours pas pris une ride... hélas.

    « Je veux une gouine comme Présidente. »

     » Je veux qu’elle ait le sida, je veux que le Premier ministre soit une tapette qui n’a pas la sécu, qu’il ait grandi quelque part où le sol est
    tellement plein de déchets toxiques qu’il n’a aucune chance d’échapper à la leucémie. Je veux une présidente de la République qui a avorté à 16 ans, une candidate qui ne soit pas la moindre des deux maux ; je veux une présidente de la République dont la dernière amante est morte du sida, dont l’image la hante à chaque fois qu’elle ferme les yeux, qui a pris son amante dans ses bras tout en sachant que les médecins la condamnent.

     » Je veux une présidente de la République qui vit sans clim, qui a fait la queue à l’hôpital, à la CAF et au Pôle Emploi, qui a été chômeuse, licenciée économique, harcelée sexuellement, tabassée à cause de son homosexualité, et expulsée. Je veux quelqu’une qui a passé la nuit au trou, chez qui on a fait brûler une croix et qui a survécu à un viol. Je veux qu’elle ait été amoureuse et blessée, qu’elle ait du respect pour le sexe, qu’elle ait fait des erreurs et en ait tiré des leçons.

     » Je veux que le président de la République soit une femme noire. Je veux qu’elle ait des dents pourries et un sacré caractère, qu’elle ait déjà goûté à à cette infâme bouffe d’hôpital, qu’elle soit trans, qu’elle se soit droguée et désintoxiquée. Je veux qu’elle ait pratiqué la désobéissance civile. Et je veux savoir pourquoi ce que je demande n’est pas possible ; pourquoi on nous a fait gober qu’un président est toujours une marionnette : toujours un micheton et jamais une pute. Toujours un patron et jamais un travailleur. Toujours menteur, toujours voleur, et jamais puni. »

    #elections, #election2017, #president #Zoe_Leonard