• Face au FN, un portail des #Médias_libres pour entrer en résistance
    http://www.bastamag.net/Face-au-FN-un-portail-des-medias-libres-pour-entrer-en-resistance

    Ce 6 décembre 2015, le FN arrive donc en tête dans six des douze grandes régions métropolitaines et est en mesure d’en conquérir trois. Avec six millions de suffrages, le parti d’extrême droite gagne 1,3 million de voix comparé aux élections européennes de 2014. Il a franchi une marche supplémentaire vers le pouvoir. Et la France une étape de plus dans son lent basculement vers des années de plomb. La résistance est de mise pour que cécité, indignité et lâcheté ne deviennent pas les futures devises de la (...)

    #Chroniques

    / A la une, Médias libres, Démocratie !

    #Démocratie_ !

    • J’ai deux critiques à faire à cet article :
      – La première sur

      Les causes de la résistible ascension du FN sont, elles, bien identifiées

      , puisque cette ascension n’est pas si évidente qu’on ne le dit, voir mon commentaire ici : http://seenthis.net/messages/437313

      – La seconde, sur l’opportunité de ce portail - que je n’ai pas encore regardé attentivement mais là n’est pas la question - alors qu’il existe déjà, par exemple, @rezo et @seenthis. N’est-ce pas favoriser encore un peu plus l’éclatement des forces de gauche ?

      Bon, ok, ça a l’air plus complet et mieux organisé chez Bastamag. Je me suis emballé, l’émotion, que voulez-vous...

    • Je t’aime bien Basta mais là, grosse fatigue. Tu me fais le même article qu’en 1984, tu tiens le même langage que celui qui nous casse les oreilles depuis 20 ans. Tu nous expliques que tu ouvres un portail média libres et tu nous mets rue 89, L’humanité et Politis. Et c’est toi qui décide tout seul qui sont les « médias libres ? » Avec seenthis tout le monde peut signaler ses préférences et ce sont les lecteurs responsables qui choisiront, et pas seenthis. Et moi je préfère grandement cette liberté là à celle que tu prétends nous servir.

      Il faut réfléchir à autre chose pour aborder ces tragédies qui se sont abattues sur nous depuis deux ou trois ans.

    • Oui, il faudra voir avec le temps s’il y a effet doublon ou pas...

      Pour Rue89, après discussion avec les intéressé-e-s, il s’avère que les Rue89 présents sont des éditions locales (Lyon, Bordeaux, Strasbourg) qui ont cessé tout rapport financier et donc de dépendance avec la base de L’Obs (tenue par le trio BNP à 65%) mais ont gardé le nom pour jouer la continuité du lectorat.

      Voir ici par exemple : http://www.rue89strasbourg.com/index.php/faq

    • @cazueladepolo d’accord avec ton premier point (et donc avec @reka) ; titrer “Face au FN” pour ce communiqué, c’est une posture illusoire et un peu ridicule. (J’imagine bien le dialogue en salle de rédac : “Hé t’as pas une accroche pour annoncer le lancement du portail ? Bah ch’ais pas y a quoi dans l’actu ?”)

      Sur la démultiplication des sources et des relayages d’infos, je soutiens à fond le président Mao sus-cité. Repérer, sélectionner, agréger et relayer, ce n’est pas seulement ce que fait @rezo, c’est ce que fait chaque compte seenthis, et même chaque compte twitter, et c’est très bien. Je ne vois pas du tout ce qui pourrait gêner dans l’effet "doublon".

      Au final je soutiens aussi @bastamag parce qu’ils se démènent pour parvenir à payer des journalistes et faire vivre un petit bout d’info différente. Par contre les #paywalls, non. C’est triste, c’est idiot, c’est laid, et c’est contre-productif.

    • Je suis dans le hongkong-paris au décollage donc je la fait courte, je préciserai à l’arrivée plus longuement. En urgence je tiens à répéter comme @fil que j’aime beaucoup basta que je soutiens, juste je voulais vous faire savoir que la forme de cette initiative m’emmerde et j’expliquerai pourquoi après l’atterrissage.

    • Quand j’ai vu qu’ils avaient officiellement sorti le portail je me suis dit chouette, quand j’ai vu l’annonce : je me suis dit que c’était dommage de profiter du FN

      Personnellement, je pense que @bastamag a un public varié et pas nécessairement le même que @rezo . Du coup, au plus ça diffuse au mieux c’est.

    • Remarque préliminaire : je soutiens moi aussi @bastamag, que j’ai découvert grâce à vous ou à @rezo , je ne sais plus. Mais c’est également le cas pour les autres publications répertoriées sur le portail... d’où la question de l’opportunité de ce dernier.

      @fil @ben Si nous étions dans un autre monde, je saluerais moi aussi la diversité de l’information et la multiplication des publics. Mais de nos jours, l’info. et les lieux où la trouver, même « alternatifs » me semblent plutôt en surabondances. N’est-ce pas le même problème que la fragmentation des luttes sur le terrain qui n’arrivent plus à se réunir ? Tandis que les conservateurs et réacs de toutes tendances cherchent, et parviennent, plutôt à se regrouper. Je n’ai pas le temps de faire des recherches, ou plutôt des analyses approfondies, puisque je ne suis pas rémunéré pour réfléchir (mon taf de traducteur est plus proche du bénévolat que de l’autoentrepreneuriat, et je ne dis pas cela pour me plaindre, c’est un choix de vie, mais pour contextualiser mon discours), la remarque suivante n’est donc qu’une impression : la force de celleux qui dominent les mondes économiques et politiques, c’est justement leur capacité à être « solidaires », et c’est bien ces unions qui leurs permettent de dominer. Je suis, par exemple, au Chili, où presque tous les ans, on découvre que les défenseurs de la « compétition libre et non faussée » passent leurs temps à ce mettre d’accord sur les prix, sans parler des règles que doivent suivre, selon elleux, l’Humanité.
      De notre côté, nous qui prônons la solidarité, la démocratie réelle, l’ouverture aux idées et aux cultures, etc. et qui critiquons le sectarismes de celleux-là, et bien, on trouve la moindre excuse pour se séparer, pour montrer que les un-e-s et les autres ne sont pas assez « pur-e-s » dans leurs positions.
      Et donc, plutôt que de chercher à toucher des publics variés en multipliant les portails, ne serait-ce pas plus efficace, pour diffuser nos idées et nos sentiments, de chercher, nous aussi, à regrouper ces publics, plutôt que de prendre la fragmentation comme un fait indépassable ? Tout le monde ne peut pas passer des heures à trouver les sites qui l’intéressent et, en plus, lire les articles qui y sont diffusés. Déjà que lire prend du temps, si il faut également parcourir toute la toile pour savoir où se trouvent les bibliothèques, j’en connais beaucoup qui préfèreront, ou devront, se contenter des médias les plus accessibles, et donc ceux qui diffusent la pensée hégémonique. Et si leurs données sont fausses, nous pouvons toujours rêver pour qu’une nouvelle hégémonie, une nouvelle société, naisse.
      Car l’info. « montée du FN » est, relativement à l’univers électoral, fausse - d’ailleurs j’aimerais bien avoir vos opinions là-dessus - tout comme la relation entre croissance et emploi, ou du moins entre croissance et taux d’activité (j’en parle ici : http://cazueladepolo.canalblog.com/archives/2014/05/15/29878832.html) mais aussi, l’idée selon laquelle fermer les frontières, aux personnes et non aux capitaux, c’est lutter contre le terrorisme. Je n’ai fait qu’esquisser les idées qui me semble structurer le monde d’aujourd’hui, mais elles m’amènent à me demander si un FN au Pouvoir changerait vraiment quelque chose quand, de toute façon, ce sont ses idées qui mènent la danse macabre où nous nous trouvons.

      PS : Désolé pour ce long commentaire mais, a posteriori , il fallait que ça sorte, et si en plus ça en inspire un-e ou deux pour débattre de ces questions avec moi, sans doute sur un autre fil ou dans un autre espace, et bien tant mieux : vous aurez sans doute compris qu’il me manque, à l’heure actuelle, des camarades pour affiner mes pensées.

    • 1./ J’aime @seenthis , j’aime @rezo , j’aime cette nouvelle initiative de @bastamag (qui devrait d’ailleurs devenir un portail à part entière plutôt qu’un sous-domaine du site)

      2./ Comme le dit @cazueladepolo, je n’ai pas le temps de passer ma vie sur les aires d’autoroutes de l’information, et ce genre d’outils me servent de « boussole ». Même si je crée moi-même mes propres boussoles (marque pages), et que j’utilise @seenthis comme un autre outil pour me repérer. Donc j’utilise souvent @rezo , (et j’utiliserai peut-être souvent Médias Libres de Basta ! ). Au contraire, je me balade sur @seenthis lorsque j’ai une soirée de libre, mais pas pour parcourir rapidement l’info. C’est donc complémentaire.

      3./ Ce que je trouve bien sur @rezo :
      – Les choix de liens de ceux qui l’administrent
      – L’encart « Attention les oreilles » qui me permet de ne pas perdre mon temps à chercher une émission intéressante à écouter avant de me mettre au travail
      – L’idée de créer un agenda, même si Demosphere a pris le relais depuis (j’habite à Lille)
      – Le moteur de recherche

      4./ Ce que je trouve bien sur la selection de @bastamag
      – Le rubriquage, plus clair pour le cerveau humain que le nuage de tags de Rezo
      – L’actu des mouvements sociaux, même si cela mériterait d’être filtré par ville ou département
      – Le projet

      5./ Sur le rassemblement des médias alternatifs : C’est le marronier de la gauche. On a cruellement besoin d’un « package » qui nous fait exister face à la déferlante de titres libéraux et bien pensants, mais l’autorité imposée par une « ligne éditoriale » s’oppose au long travail de démocratie décentralisée souhaité, et voila @reka qui arrive pour exclure de sa propre autorité 3 titres.

      Alors je salue @bastamag , qui ne prétent pas devenir le portail unitaire des alternatives au grand capital, mais qui intitule son nouvel outil modestement « La selection de Batsa ! ».

      #médias_alternatifs

  • Livre du samedi. « Tricolores, une histoire visuelle de la droite et de l’extrême droite »
    https://quartierslibres.wordpress.com/2015/11/28/livre-du-samedi-tricolores-une-histoire-visuelle-de-la-dr

    À l’heure où le régime hollando-vallsiste veut nous faire le coup de l’union nationale pour essayer de masquer sa politique antisociale, il n’est peut-être pas inutile d’en revenir à l’usage des symboles en matière de communication politique. Le drapeau tricolore, que l’on veut nous vendre comme l’étendard de la Révolution et de la Liberté est… Source : Quartiers libres

  • Etude : Les premiers artistes de l’Humanité étaient des femmes - Savoir - tdg.ch
    http://www.tdg.ch/savoirs/premiers-artistes-humanite-femmes/story/31398484

    Les manuels d’histoire étaient jusqu’ici formels : les magnifiques fresques rupestres que l’on trouve notamment dans les grottes de Lascaux, en France, ont été peintes par des hommes. Probablement des chasseurs qui racontaient et valorisaient ainsi leurs parties de chasse. Hic : une étude vient de paraître et contredit ce qui était jusqu’ici acquis. Elle démontre en effet que les femmes étaient sans doute les premières artistes de l’Humanité.

    L’archéologue Dean Snow, de l’Université de Pennsylvanie, est arrivé à la conclusion, dans le journal American Antiquity, que 75% des peintures de bisons, mammouths, chevaux et autres cerfs capturés par des hommes, avaient été réalisées par la gent féminine préhistorique, rapporte le National Geographic.

  • L’école, les filles et les garçons, tout ça

    Ce message est un peu particulier puisqu’il s’agit d’un appel aux bonnes volontés qui s’intéressent à la question des stéréotypes de genre, de l’égalité femmes/hommes, etc.

    Depuis 3 ans, nous menons dans mon école un projet autour des relations filles/garçons. Ce n’est pas un projet révolutionnaire et ce n’est pas dans une école à 3 classes qu’on pense changer la société. Mais nous avons touché à la question du respect du corps, à celle des stéréotypes de genre, à celle des sentiments, qui ne sont pas des questions évidentes en milieu scolaire, surtout qu’en 2010 quand on a commencé c’était moins « tendance » que maintenant. On l’a fait en essayant, sans toujours réussir, on l’a fait modestement, on l’a fait à hauteur d’enfant, en s’appuyant sur des compétences de proximité, des affinités électives, on a fait comme on a pu, toujours avec précaution, avec un grand respect des enfants, avec l’envie de travailler sur des sujets importants et trop peu traités… souvent par peur.
    J’ai essayé de produire un document qui rend compte de ma démarche et de nos actions dans le but que des initiatives de ce type puissent essaimer. Dans une démarche coopérative, pour que d’autres puissent s’en saisir à l’endroit où ils sont, puissent essayer d’autres actions en s’appuyant sur notre expérience. Bref j’aimerais partager les pistes qu’on a explorées.
    Mais dans le contexte actuel, ça peut devenir vite des sujets sensibles. Je suis instit donc pédagogiquement/institutionnellement je sais ce que j’ai fait et je l’assume. Mais j’ai une formation qui fait que je n’ai jamais touché à la sociologie ni aux sciences humaines et donc c’est là que j’ai besoin d’aide. J’aimerais que vous m’aidiez à valider ce document pour vérifier que le vocabulaire et les références aux travaux scientifiques sur ces questions sont correctes. Afin que si ce document tombe dans des mains inamicales ou grincheuses, tout ne soit pas discrédité par des références inadéquates ou des tournures malheureuses ou des contresens de ma part.
    Voilà, @monolecte m’a conseillé de faire appel aux compétences collectives de Seenthis, où des contributrices(-teurs) seraient féru(e)s de ces questions. Je tente donc le coup. Si vous le sentez, merci de lire le pdf indiqué ci-dessous, de me faire part de vos corrections/remarques en commentaire, de me dire si ce type de document peut avoir un intérêt. (Vous pouvez aussi me joindre en MP, mon adresse mail est dans le document.)
    Le document est « ma » rédaction/responsabilité, il n’a été validé ni par mes collègues ni par les partenaires : c’est une « version de travail » donc merci de ne pas le diffuser davantage. Lorsque la version finale sera prête je la mettrai en ligne pour diffusion et effacerai cette version du document.
    Merci d’avance de votre aide et de vos retours…

    • On ne peut que saluer l’initiative, bravo !

      Personnellement je n’ai pas vu de contresens ou de référence inadéquate, je trouve ce travail respectueux et distancié par rapport aux enfants qui tend à leur permettre leur propre expression.
      Je m’intéresserai plus aux types d’appui pédagogique trouvé par les enseignants et sur leurs interrogations concernant leurs rôles stéréotypés et ce qu’ils véhiculent. (page 6/25)

      J’ajoute quelques réflexions éparses :
      – Près de 10% des enfants subissent des violences, mais quelles sont les formations des enseignants pour reconnaitre les signes de souffrance des enfants ? Quand deux enfants se retrouvent aux toilettes pour s’observer mutuellement il parait sain que les adultes ne s’en mêlent pas, mais en quoi l’espionnage aux toilettes fait-il parti d’une construction d’identité ? (page 2/25)
      – Quel peut être le sentiment d’un enfant quand de nouveaux schémas collectifs sont énoncés (ce qui fait humm et ce qui fait beurk) mais qu’il ne ressentirait pas comme siens ?
      – Lorsque le rôle de reproductrice de la femme est évoqué systématiquement, ne peut-on insister sur la différence entre parents de naissance et parents d’élévation pour revaloriser les rôles non genrés ?
      – Comprendre avec les enfants en quoi l’inégalité est un problème.

    • Merci pour ta lecture @touti.
      Le fait que l’enseignant "fait partie du problème" dans le cadre d’un projet Égalité filles-garçons est un point important et qui n’a été traité dans ce projet que par défaut (sans dispositif pédagogique ou réflexif spécifique). C’est compliqué à traiter pour différentes raisons : il n’y a aucune culture dans l’EN d’un regard réflexif ou partagé ; l’enseignant(e) ne se voit pas comme un individu "à psychologiser" mais comme une Institution et l’enseignant(e) accepte rarement qu’on vienne lui titiller l’intime (et pourtant…) ; concrètement, pour sortir des simples réflexions personnelles, il faut un dispositif extérieur, un regard tiers, et nous n’avons aucune ressource pour avancer dans cette direction. Nous avons mené ces actions sans appui, et c’est forcément compliqué lorsqu’il y aurait besoin d’un "regard sur soi". Par exemple, je serai curieux de savoir comment je "genre" la répartition de la parole dans ma classe, ou mes interventions pédagogiques individualisées, mais je ne peux le faire seul.

      Près de 10% des enfants subissent des violences, mais quelles sont les formations des enseignants pour reconnaitre les signes de souffrance des enfants ?

      Je suis enseignant depuis 10 ans. Je n’en ai eu aucune. À l’IUFM, à l’époque, on m’a juste donner quelques conseils pour "ouvrir le parapluie". Au quotidien, c’est très compliqué et souvent à pleurer, pour résumer les situations demandent souvent du dialogue, de la nuance, de l’accompagnement, et les réactions possibles sont souvent binaires : ne rien faire ou déclencher un signalement potentiellement lourd de conséquences. L’Éducation Nationale et les services sociaux sont très forts pour dysfonctionner en interne sur ces sujets, alors lorsqu’ils doivent collaborer c’est très souvent, selon mon expérience, d’immenses gâchis. Pour revenir à notre sujet, l’intervenant du MFPF m’a cité le cas d’une directrice d’école qui a refusé une intervention du Planning Familial parce qu’elle avait peur de ce qu’elle pourrait apprendre et de ce qu’il faudrait faire ensuite… :(

      mais en quoi l’espionnage aux toilettes fait-il parti d’une construction d’identité ?

      Merci d’avoir noter ce point, je me suis mal exprimé, je vais corriger. C’est de la curiosité (du corps) de l’autre dont je voulais parler, et non de "l’espionnage" dans sa dimension intrusive.

      Quel peut être le sentiment d’un enfant quand de nouveaux schémas collectifs sont énoncés

      Là aussi, il faut en effet que je précise et rappeler la vigilance nécessaire à ce que l’enfant ne se sente pas pris au piège d’une parole d’adulte ou d’une norme collective. Dans les faits, à ce moment-là, les enfants ont échangé des ressentis subjectifs (comme lorsqu’on revient d’une séance de ciné et que certains ont aimé et d’autres non, sans qu’il y ait de réponses attendues). L’animatrice a d’ailleurs conclu ce moment en posant cette subjectivité « Il n’y a que vous qui savez au fond de vous ce qui vous fait du bien ou du mal ». Le temps, disons, de synthèse normative n’a concerné que les interdits incontournables.

      parents d’élévation

      i.e. pas les parents géniteurs comme dans le cas d’une adoption, par exemple ?

      en quoi l’inégalité est un problème

      Tu veux dire d’un point de vue moral ?

    • @heautontimoroumenos, je comprends bien la situation cloisonnée de l’EN et son incapacité à envisager une dimension humaine complète pour cet encadrement : avec formation, suivi, aide.

      À l’IUFM, à l’époque, on m’a juste donner quelques conseils pour « ouvrir le parapluie ».

      Je me souviens d’une maternelle où 3 garçons avaient agressé une fillette derrière une cabane dans la cour.
      La directrice avait fait immédiatement le tour des classes pour dire que seuls les parents et le médecin avait le droit de les voir nus et de les toucher. C’était terrible d’ignorance (la plupart des agressions sexuelles ont lieu dans les familles) et d’un manque de psychologie total, ignorant même les parents de la fillette qui n’ont pas été prévenu. La direction de l’établissement comme la FCPE ont tout fait pour étouffer l’affaire, riant au nez des parents lorsqu’ils ont demandé que les agresseurs soient pris en charge.
      Il n’y avait en fait aucun service compétent, et ces garçons étaient en dysfonctionnement complet. Ils attrapaient les fillettes pour mimer une sodomie lorsqu’elles arrivaient en classe le matin, oui, vraiment ils avaient besoin d’être suivis, mais rien n’a été mis en place.

      Hors l’émotion de cette histoire, on voit aussi (heureusement pas dans toutes les maternelles) que les enfants sont obligés de déféquer ensemble, de dormir sur des matelas côte à côte posés à même le sol de la classe, d’obéir à des consignes stupides comme l’interdiction de se brosser les dents et qu’une fois leur intimité bien niée on leur demande le respect du corps de l’autre ? justement ce que l’encadrement de l’EN ne leur accorde pas, parce qu’il seraient trop petits.

      « Il n’y a que vous qui savez au fond de vous ce qui vous fait du bien ou du mal »

      je trouve formidable de travailler sur le ressenti des enfants, de leur apprendre à avoir confiance en ce qu’ils perçoivent.

      i.e. pas les parents géniteurs comme dans le cas d’une adoption, par exemple ?

      Oui, effectivement ces rôles sont soulignés entre le parent biologique et le parent d’adoption mais je dis « parents d’élévation » parce que je trouve ça différent et beau de porter plus haut quelqu’un.
      Il y a des femmes isolées dans leur rôle de mère (avec ou sans le père de leur enfant d’ailleurs) des adultes qui sont investis auprès des enfants d’un nouveau conjoint, et le véritable rôle du père ou de la mère est celui d’accompagner dans la vie, d’aider à grandir et pas juste d’être ou d’avoir été un ventre, du sperme ou de l’argent. La symbolique freudienne de rigueur n’aide pas cependant à donner leurs places concrètes aux parents. La valorisation des hommes qui s’occupent des enfants n’est pas socialement accepté, alors à l’école… elle devrait l’être au même titre que celle de l’activité des femmes qui possèdent ces élans protecteurs.

      « en quoi l’inégalité est un problème »
      Tu veux dire d’un point de vue moral ?

      Je ne sais pas, il faudrait poser la question aux enfants, ils tombent justes quand on leur laisse le temps. Par exemple, sur les questions de racisme, de différence, avec des handicapés, ils comprennent assez vite l’importance de la richesse de l’échange. Et on ne peut pas échanger quand on dit à quelqu’un de se taire comme il est fait encore avec les femmes un peu partout dans le monde.

    • comptes-tu le mettre à disposition sur un site dédié ?

      Oui, j’espère finaliser d’ici début décembre, il sera mis en ligne sur un « site ami » sous licence cc, et je le signalerai bien sûr sur Seenthis. Vu l’ambiance très agitée et sensible de la réacosphère en ce moment, j’imagine que c’est un risque potentiel… mais je suis fier des moments vécus avec les élèves. Et je suis persuadé d’avoir été respectueux de leur âge et de leur culture familiale et personnelle…

      porté par des lycéen-ne-s, qui permet de travailler les stéréotypes dans les deux classes d’âge.

      D’autant que les lycéens avaient travaillé sur le genre l’année précédente.

      Je me suis pas mal interrogée, au fil de la lecture, sur la confrontation entre ces projets et ce que les enfants pouvaient vivre à la maison ou dans d’autres situations sociales.

      C’est là que le projet ne peut que rester modeste. Sur ce sujet comme pour le reste d’ailleurs, l’école ne peut pas tout. Tout ce qu’on peut faire sur le « vivre ensemble » se heurte aux autres lieux où l’enfant se construit, si tant est que l’école lui fasse vivre un autre modèle ce qui est loin d’être le cas en général.
      Faute de tout pouvoir maîtriser/traiter, je garde l’espoir que le fait d’avoir fait vivre des moments différents (de respect ou de parole mis en acte par exemple) ou d’avoir, grâce au collectif-classe, fait un pas de côté ou verbalisé un questionnement, pourra juste mettre un grain de sable, voire une graine, qui à un moment ou à un autre rappellera que d’autres chemins sont possibles. C’est sans doute très utopique.
      Après, il faut de la contagion, d’où ce document, d’où les rallyes-lecture-non-sexiste pour partager ces albums avec d’autres classes.
      Concernant les familles, c’est compliqué. Pour moi, c’est important pour ce projet comme pour toute action pédagogique de partir de là où en est l’enfant. C’est très important pour moi aussi de ne pas tomber dans du prosélytisme de missionnaires, ce qui est toujours le risque lorsqu’une institution s’approprie ce genre de thématiques : « je suis celui qui sait, la circulaire n°X nous dit où est le Bien, je vais vous expliquer comment penser et vivre », on connaît les dérives de certaines postures pro-égalité des droits ou laïcistes qui finissent par tomber dans des sillons post-colonialistes. J’enseigne dans un quartier populaire où il y a une diversité des cultures, j’ai essayé d’être très attentif à ne pas tomber là-dedans. En particulier, c’était très important pour moi que les enfants ne se sentent pas pris dans des injonctions paradoxales école/famille. Non : on ouvre l’horizon de réflexion, on permet le questionnement, on montre les autres possibles dans le temps ou autour d’eux, et c’est tout. Par ailleurs, les parents ne sont pas présents sur l’école, c’est d’ailleurs un autre axe d’actions important dans nos réflexions. Et en dépit d’articles dans la presse dont les accroches journalistiques auraient pu générer des questions voire des protestations (par exemple : http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/02/1295743-des-garcons-amis-ou-amoureux.html), nous n’avons eu aucune réaction jusqu’à présent.

    • http://seenthis.net/messages/214153

      Merci à toutes celles sur #seenthis ou ailleurs qui ont participé à la relecture de ce document et qui par leurs commentaires, suggestions et corrections ont permis à cette rédaction d’aller à son terme…
      En espérant, dans ma rédaction, mes formulations et descriptions, avoir respecté l’esprit et l’intention qui nous ont guidés tout au long de ce projet.

    • Lecture des commentaires sous l’article de Sud Ouest. Alors il y a vraiment des adultes inquiets parce qu’on enseignerait à leurs enfants à ne pas être des « vrais » hommes et des « vraies » femmes ? Il y en aurait même assez pour faire admettre au Ministère de l’Intérieur qu’il peut y avoir plus de 80000 manifestants dans les rues de Paris ?... Surprenant. Je ne vis pas sur la même planète.

    • Merci pour vos messages.
      Ce qui m’interpelle c’est l’absence de réponse « organisée » autre que « tous aux abris »… s’il en est de même pour tous les sujets autant laisser les clefs à la partie la plus réactionnaire de la Droite.
      Je ne souhaite pas mettre le feu à mon école, je ne suis pas irresponsable, je mène depuis 3 ans des actions sur ce thème sans aucun problème du côté des familles qui auraient pourtant pu réagir à la lecture de la presse locale qui s’est faite l’écho de nos projets (cf. pour le plus « polémique » : http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/02/1295743-des-garcons-amis-ou-amoureux.html).
      Que l’Institution souhaite protéger les élèves, écoles et enseignants des extrémistes, ok. Que l’on ne soit ni soutenu, ni couvert, ni autorisé à expliquer sereinement ce qui est fait en classe, là, ça me dépasse et j’hésite entre l’abattement et la colère. J’ai dû renoncer à participer à une table ronde organisée par une radio locale en mars prochain, refuser que mes élèves soient interviewés, refuser de répondre à la presse locale qui souhaitait que j’explique concrètement ce qui est fait en classe…
      Qu’est qu’il y a de choquant à :
      – connaître son propre corps ? (c’est au programme comme la digestion)
      – faire de la prévention contre la maltraitance et les violences sexuelles ? (ce serait interdit au nom du « respect de l’enfant », on rêve…)
      – ouvrir les possibles pour filles et garçons ? (et donc lutter contre les stéréotypes de genre qui empêchent)
      J’ai contacté les sections locales du MFPF, d’un syndicat enseignant impliqué sur ce thème, d’une organisation d’éducation populaire, pour proposer qu’on réagisse a minima pour réaffirmer nos valeurs, nos objectifs et nos démarches. Sans réponse pour l’instant. Je n’arrive pas à croire qu’on va juste faire le gros dos…
      En tout cas dans ma classe, ça continue : travail sur la littérature jeunesse non-sexiste tout au long de l’année et interventions du MFPF (la première a eu lieu la semaine dernière).
      Pour en savoir plus : http://www.cqma.info/article164.html
      Groumf…