Contretemps | Revue critique

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  • Détruire l’ennemi (I) : les conservateurs et les forces médiatiques
    http://www.contretemps.eu/labica-corbyn-medias

    Dans ce troisième article d’une série consacrée à la situation politique en Grande-Bretagne, Thierry Labica revient sur la formidable offensive médiatique et politique qui a pris pour cible Jeremy Corbyn depuis son accession à la tête du Labour Party.

    #Conjoncture #Diaporama #Angleterre #Blair #blairisme #Corbyn #médias #néolibéralisme

    • Il faut commencer par dépasser l’analyse marxiste basique des enjeux de la crise. Elle consiste à dire que l’austérité et les réformes structurelles sont des politiques cohérentes parce qu’elles visent à rétablir le taux de profit, et qu’il n’y a pas d’autre manière pour le capitalisme de sortir de la crise.

      C’est vrai, mais c’est incomplet. L’austérité salariale ne suffit pas pour sortir d’une grande récession : il faut aussi une dévalorisation massive du capital qui remette les compteurs à zéro. Or, et c’est l’un des paramètres de la situation actuelle, le capitalisme financier n’en veut pas. Une lecture sans doute plus adéquate pourrait être la suivante. Les différentes fractions du Capital poursuivent (dans des proportions diverses) deux objectifs : rétablir le taux de profit certes, mais aussi conserver et valider les droits de tirage acquis avant la crise sous forme de capital fictif. Bref, les capitalistes refusent de « prendre leurs pertes » : ils veulent le beurre et l’argent du beurre.

      Mais ces deux objectifs sont manifestement contradictoires. Ils le sont encore plus si l’on prend en compte deux autres paramètres essentiels de la période ouverte par la crise, à savoir l’épuisement des gains de productivité et le freinage de la mondialisation. Pour présenter les choses autrement, il y a au fond trois manières de faire monter le taux profit : en dévalorisant le capital, en faisant des gains de productivité ou en baissant les salaires. Dévaloriser le capital, les capitalistes ne veulent pas. Faire des gains de productivité, ils ne peuvent pas, apparemment. Si on laisse de côté le pari sur les « réformes structurelles » qui relève de la pensée magique, il ne reste qu’un seul levier : la compression salariale.

      #Conjoncture #Diaporama #Enquête #capitalisme #économie #Grèce #inégalités #néolibéralisme #Union_européenne

  • « Sortir de l’imposture sécuritaire », de Vincent Sizaire : extraits
    http://www.contretemps.eu/sizaire-imposture-securitaire

    Un amoncellement de lois et de décret toujours plus rapide, qui ne contribue qu’à complexifier notre ordre juridique et à fragiliser les procédures. Une politique pénale brouillonne et épidermique, masquant derrière l’illusion statistique l’incapacité à apporter à la délinquance une réponse construite et durable faute de savoir où porter efficacement l’action des autorités répressives. Un déploiement des services de police faisant la part belle à la démonstration médiatique de puissance publique au détriment de l’investigation et de l’implantation dans les territoires, et qui laisse prospérer un maquis administratif digne de l’Union soviétique. Telle est la pente sur laquelle les pouvoirs publics se sont engagés en matière pénale depuis plus de vingt ans, en promouvant, dans la quête d’une sécurité toujours plus chimérique, l’extension indéfinie et mal contrôlée du domaine de la répression.

    #Conjoncture #Diaporama #autoritarisme #droit #Etat #état_d'urgence #prison #répression #sécurité

    • La principale motivation derrière le vote pour le Non était l’opposition au gouvernement. Mais, indépendamment des motivations divergentes derrière ce vote, le résultat effectif du référendum est qu’il a défendu la démocratie et la souveraineté populaire, déstabilisé le système politique dans une phase où la stabilité ne signifie rien d’autre que de nouvelles attaques contre les libertés démocratiques et contre les droits sociaux et ouvert un espace politique pour une éventuelle renaissance des mouvements sociaux. Le 26 novembre, 150 000 femmes ont défilé à Rome contre la violence masculine et sur une plate-forme revendicative radicale et, le lendemain, des milliers de personnes réunies en assemblée et formant des ateliers ont appelé à une grève des femmes le 8 mars, reliant la lutte contre la violence à la lutte contre l’austérité, les coupes dans les services de santé et la précarisation du travail.

      Des assemblées de femmes se constituent dans tout le pays en préparation de l’action de mars. La lutte que nous avons devant nous sera bien sûr difficile, car la droite essaie déjà de capitaliser le résultat du référendum, dissimulant le fait qu’une large partie des électeurs du Parti Démocrate ont voté contre la réforme. Mais la réponse à cela ne peut être la peur ou le moindre mal, car ces réponses n’ont pour effet que de renforcer la droite. La réponse doit être un retour à la politique comme confrontation, à partir d’une participation à la grève des femmes du 8 mars qui ouvre la voie à la résistance sociale.

  • Ils ne nous représentent pas : le moment populiste
    http://www.contretemps.eu/seymour-moment-populiste

    Écrivain, homme de radio et universitaire socialiste, auteur de plusieurs livres dont récemment Corbyn : The Strange Rebirth of Radical Politics (Verso, 2016), Richard Seymour revient dans ce texte (originellement paru sur le site de Salvage) sur la question du « populisme ».

    #Diaporama #Stratégie #gauche #gauche_radicale #Grande-Bretagne #partis #peuple #politique #populisme #représentation #Royaume-Uni #socialisme

  • Dossier : Cuba, des espoirs de la révolution aux déboires de la transition ?
    http://www.contretemps.eu/dossier-cuba-revolution-transition

    Après avoir échappé à des centaines de tentatives d’assassinats et survécu à de multiples opérations médicales, Fidel Castro est décédé le 25 novembre 2016 à l’âge de 90 ans. La mort de celui qui incarna, plus que tout autre, la révolution cubaine et la résistance du peuple cubain à l’impérialisme états-unien, doit amener les anticapitalistes à proposer un bilan critique de l’héritage de la Révolution cubaine, du castrisme et du guévarisme, mais également à poser la question de ce qui se joue actuellement à Cuba : assiste-t-on à une restauration rampante du capitalisme (suivant la pente d’un « modèle » chinois ou vietnamien) ou la transition cubaine prend-elle d’autres formes ? Sous quelles conditions pourrait s’inventer à Cuba un socialisme du 21e siècle, nouant fermement l’opposition au capitalisme et l’aspiration à une démocratie radicale, et quel rôle pourrait jouer la gauche cubaine ?

    #Diaporama #Dossiers #castrisme #Che_Guevara #Fidel_Castro #Raul_Castro #révolution_cubaine #socialisme

  • Dossier : l’Université saisie par le capitalisme, entre marchandisation et résistances
    http://www.contretemps.eu/universite-capitalisme-marchandisation-resistances

    L’Université est au cœur du processus de marchandisation néolibérale, au moins depuis le début des années 2000. Mise en concurrence des équipes de recherche, mise en marché de l’enseignement supérieur, libéralisation ou augmentation des frais d’inscription, développement des établissements privés, introduction de logiques commerciales et d’acteurs capitalistes… la marchandisation prend plusieurs formes et transforme les conditions de travail et d’existence des universitaires, des personnels administratifs et techniques, mais aussi des étudiant·e·s. Si les mobilisations ont été nombreuses – en France comme ailleurs (Chili, Québec, etc.) –, avec plus de défaites que de victoires, ces résistances ont contribué à former une jeunesse fortement mobilisée contre le capitalisme néolibéral et ont posé les jalons d’un projet d’Université – libérée des impératifs marchands, gratuite et émancipatrice.

    #Diaporama #Dossiers #école #enseignement #enseignement_supérieur #mouvement_étudiant #néolibéralisme #système_éducatif #université #marchandisation #Résistances

  • Sur la justice des mineurs | Nicolas Sallée
    http://www.contretemps.eu/sallee-justice-mineurs

    À en croire cet article, tes premiers travaux portaient sur un autre sujet, le domaine médical. Qu’est-ce qui t’a fait te « déplacer » vers la question de la justice des mineurs ?

    NS : C’est vrai, j’ai réalisé une enquête, dans le cadre de ma première année de master à Nanterre, sur les prises de décision médicales au sein d’un service de cancérologie pédiatrique. Ce qui m’intéressait, c’était d’étudier les controverses qui surgissent quand se confrontent les points de vue de différents acteurs dans un contexte dramatique, marqué par la mort possible d’un enfant : médecins, certes, mais aussi psychologues, personnels infirmiers, éthiciens, parents, etc. Il y a donc une parenté avec mes travaux ultérieurs : l’étude des formes d’expertise qui se déploient autour de l’enfance et de la jeunesse, participant à la stabilisation, toujours relative, de diverses catégories : « l’enfant malade » dans ma première recherche, le « jeune délinquant » dans mes travaux plus récents. Et c’est encore l’objectif que je poursuis dans mes derniers travaux sur l’évolution des normes qui entourent la sexualité juvénile.

    #Diaporama #Enquête #Histoire #Stratégie #délinquance #droit #enfance #Etat #jeunesse #norme #pouvoir #répression #sociologie

  • De la #nature comme #stratégie d’#accumulation – CONTRETEMPS
    http://www.contretemps.eu/smith-nature-strategie-accumulation

    À un certain niveau, ceux que l’on appelle les conservateurs n’ont simplement pas encore compris les possibilités qu’offrait le #capitalisme environnemental, et c’est ce que l’histoire retiendra d’eux. Ils se placent, par ailleurs, du côté d’une industrie énergétique qui réalise des profits sans précédent tout en communiquant sur le terrain de l’#écologie. Tout comme l’exploitation de la main d’œuvre à bas coûts prolifère dans de nombreuses industries d’Asie, d’Amérique Latine et d’Afrique, l’expansion du capital étendue à la nature constitue encore une solide frontière de l’accumulation du capital, qu’il s’agisse de la prospection sur le vivant en Amazonie ou du forage dans l’Arctique états-unien. L’avant-garde de cette expansion envahissante, est aujourd’hui transplanétaire, avec bientôt la colonisation, l’exploration scientifique et l’exploitation de l’espace, que l’on considère encore couramment comme extérieur à l’ordre planétaire du monde humain.

  • Parution de « Libérons-nous du travail », le manifeste du Comité érotique révolutionnaire (éditions Divergences)
    http://www.palim-psao.fr/2016/12/parution-de-liberons-nous-du-travail-le-manifeste-du-comite-erotique-revo

    Lors du printemps dernier, le mouvement social contre la loi El Khomri a soulevé nombre de débats sur la notion du travail, ainsi que de sa critique la plus radicale. Mais qu’est que le travail dans notre société ? Quel est son rôle et surtout comment permet-il au capitalisme de se maintenir ? Le comité érotique révolutionnaire propose une ébauche de réponse, rédigé dans un style accessible et précis, nous vous conseillons vivement de vous le procurer !

    Libérons-nous du travail ne sera disponible en librairie qu’au mois d’avril 2017. En attendant, nous faisons une première diffusion dans les milieux militants. Il sera présent dans les prochains jours dans un certain nombre de lieux (librairies militantes, espaces occupés...) un peu partout en France. On publiera dans peu de temps une liste des lieux où se le procurer. Il est aussi possible de nous faire des commandes groupées du livre (5 exemplaires ou plus) soit via cette page soit sur le mail : editions.divergences@laposte.net

    #livre #travail #critique_du_travail #critique_de_la_valeur #wertkritik #Comité_érotique_révolutionnaire

    • Et alors on vie comment après ? Il ne faut pas rêver l’homme/femme a besoin d’une activité utile au delà du fait qu’il doit gagner sa vie ! Il/elle peux aimer son métier, sa vie même si il n’a pas vraiment choisi cela au départ, et que proposez vous à la place ?. C’est bien beau ces gens "soit disant « anarchistes » ou autre qui nous propose un « salaire minimum a vie » (RSA est déjà un salaire minimum a vie), tout comme les politiciens d’ailleurs qui voudraient bien voir vivre le peuple vivre avec « trois francs six sous ». Le travail en lui même n’est pas le problème, mais ce sont ceux qui dominent décideurs patrons, banquiers qui peuvent décider de votre vie avec « l’ esclavage dans le travail ». Ils décident de dévaluer le travail en salaire, les diplômes obtenus n’ayant plus la cote Non nous sommes fait pour travailler (ou avoir son jardin, ces bêtes) et être rémunérer en fonction de nos qualités, dureté du travail, je ne comprends pas du tout cette notion de « vie sans travail » si ce n’est que c’est une création contre le salariat déjà mis a mal par ces mêmes décideurs politiques.

    • Le travail est une spécificité du mode de vie capitaliste, aucun rapport avec le fait d’avoir une ou plusieurs activités, et donc sa critique n’a aucun rapport avec l’apologie de la paresse (même si c’est bien aussi dans une certaine mesure).

      Tu devrais prendre un peu de temps pour parcourir Palim Psao, il y a quantité d’articles (plus ou moins complexes ou vulgarisés suivant les cas) qui expliquent cette distinction (mais aussi un certain nombre de conversations ici sur seenthis en suivant les tags critique de la valeur, wertkritik, critique du travail…).

      La critique de quelques « grands méchants », et la mise en valeur du salariat est une critique du point de vue du Travail, qui aménage les choses, qui ne changent rien au mode de vie globale, au productivisme. Au mieux ça fait un capitalisme d’État ou un capitalisme « autogéré ».

      Si tu préfères l’audio à la lecture il y a cette vulgarisation pas mal du tout :
      https://seenthis.net/messages/506283

    • Ok je vais tenter d’y voir clair, car je crains que certains profitent de ce salaire minimum a vie pour renforcer le NAIRU ou créer des bantoustan de « travailleurs » ou esclaves modernes corvéables à merci .....

    • L’abolition de la valeur, écrit Moishe Postone, Temps, travail et domination sociale ne permettrait pas seulement de se délivrer de l’astreinte à la production pour la production, de donner au travail une structure différente et d’instaurer « une relation nouvelle du travail aux autres domaines de la vie » ; elle permettrait aussi d’acquérir « un plus haut degré de maîtrise, par les hommes [et les femmes] de leurs propres vies et une relation à l’environnement naturel plus consciente et maîtrisée »...
      L’écologie politique permet donc de mener une critique radicale de la richesse, des besoins et du travail, et de renouveler ainsi ce qu’il y a lieu d’entendre par « valeur d’usage »...
      On parvient ainsi à une conception anticonsumériste et antiproductiviste, où la technologie et les « forces productives » sont au centre de la critique.

      Fabrice Flipo : Moishe Postone, un marxisme antiproductiviste
      Radicalité 20 penseurs vraiment critiques Edition L’échappée

      Fabrice Flipo est maître de conférence en philosophie , contributeur régulier à la Revue du MAUSS et à Contre-Temps , auteur notamment de La décroissance : dix questions pour comprendre et débattre
      @rastapopoulos @aude_v @elihanah @vanderling

    • merci @marielle je vais me pencher un peu plus sur
      #Moishe_Postone ( d’autant plus que j’ai ce bouquin de l’échappée ) voici 2 liens de Contretemps à propos de
      Temps, travail, domination sociale… et destruction écologique. Retour sur Moishe Postone.
      http://www.contretemps.eu/postone-capital-nature
      http://www.contretemps.eu/lactualite-theorie-valeur-marx-propos-moishe-postone-temps-travail-domin
      à propos de Radicalité, 20 penseurs vraiment critiques selon les #éditions_l'échappée

      La liste ressemble un peu à un inventaire à la Prévert : Gunther Anders, Zygmunt Bauman, Cornelius Castoriadis, Bernard Charbonneau, Dany-Robert Dufour, Jacques Ellul, Ivan Illich, Christopher Lasch, Herbert Marcuse, Michela Marzano (députée du Parti démocrate italien !!!), Jean-Claude Michéa, Lewis Mumford, Georges Orwell, François Partant, Pier Paolo Pasolini, Moishe Postone, Richard Sennet, Lucien Sfez, Vandana Shiva, Simone Weil. Si l’on veut absolument trouver un point commun (très schématique) entre la majorité de ces intellectuels, ce serait leur sympathie pour l’écologie et leur critique de la société industrielle et de la technocratie – ce qui n’entraîne pas forcément une critique des fondements réels du capitalisme ni la volonté de s’y attaquer de façon « radicale »... On notera aussi que :

      – la majorité de ces auteurs sont des philosophes (discipline où l’on peut affirmer beaucoup de choses sans avoir à s’appuyer sur l’histoire et la politique concrètes) ;

      – quatre d’entre eux (Ellul, Charbonneau, Illich et Lasch) appartiennent à une mouvance chrétienne généralement modérée sur le plan politique. Ellul fut à la fois un théologien protestant et l’animateur d’une paroisse ; quant à Illich, il était prêtre de l’Eglise catholique, il est vrai proche des « pauvres » et non de sa hiérarchie ! Mais les fonctions ecclésiastiques prédisposent rarement à la « radicalité ». Ellul et Charbonneau appartenaient tous deux au courant personnaliste chrétien dont Emmanuel Mounier, le représentant le plus connu, et plusieurs de ses disciples, fréquentèrent l’Ecole des cadres d’Uriage sous... Pétain. C. Lasch fit profil bas sur les conséquences politiques de ses convictions religieuses mais il est reconnu, surtout depuis sa mort, comme l’un des maîtres à penser des conservateurs anglo-saxons. On ne s’étonnera pas que ce quatuor de croyants soient des adversaires de la Raison et de la critique matérialiste antireligieuse inaugurée par les Lumières ;

      – le seul auteur qui ait une activité politique traditionnelle actuellement (Michela Marzano) représente au Parlement un parti du centre gauche, qui n’a jamais été ni « radical » ni « vraiment critique » vis-à-vis du capitalisme et n’est même pas un parti réformiste combatif ;

      – et enfin que Zygmunt Bauman, fut commissaire politique, major dans le Corps de sécurité intérieure (les renseignements militaires) et membre du Parti polonais stalinien de 1944 à 1968 avant d’être chassé de Pologne à la suite d’une campagne menée par le Parti « communiste » contre les Juifs. Un tel long parcours au sein de l’appareil militaire puis politique d’un Etat totalitaire n’est pas vraiment un témoignage de « radicalité »....

      Bref sur ces vingt prétendus penseurs de la « radicalité », un tiers ont vraiment mouillé leur chemise à un moment ou un autre de leur existence (même si certains se sont bien assagis par la suite), voire ont risqué leur vie ou la prison pour leurs idées. Les deux autres tiers sont formés de braves universitaires dont la « radicalité » n’a jamais pris le chemin d’une pratique concrète anticapitaliste... Il ne s’agit pas de le leur reprocher (tout le monde n’a pas le goût à militer aux côtés des exploités) mais je vois mal comment une perspective libertaire « vraiment critique » pourrait s’élaborer seulement dans les facs ou les cénacles intellectuels, en dehors de toute participation à des luttes de masse.

      source : http://www.mondialisme.org/spip.php?article1990

      (Ajout du 22/12/2013 : D’ailleurs, manque de pot pour les libertaires de l’Echappée, #Olivier_Rey, auteur de l’article consacré à #Pasolini dans leur livre, a accordé une interview à la revue Conférence sur « l’usage social des sciences » dont le texte a été reproduit (probablement avec son autorisation) dans Krisis n° 39 de septembre 2013, la revue du fasciste mondain #Alain_de_Benoist. Signalons au passage que Rey est aussi l’auteur dans Etudes, la revue des jésuites, d’un article au titre évocateur : « L’homme originaire ne descend pas du singe »... Il a également donné une petite conférence à Notre-Dame-de-Paris, en compagnie d’un théologien pour gloser sur la « querelle du genre » (« Homme-femme : heureuse différence ou guerre des sexes ? », conférence que l’on peut voir et écouter sur la chaîne catholique KTO :

      http://leblogjeancalvin.hautetfort.com/tag/olivier+rey
      http://www.paris.catholique.fr/Texte-des-Conferences-de-Careme,15767.html

      Décidément les amis de l’Echappée nous réservent bien des surprises !...)
      https://youtu.be/JSmRVNBCAiM

      Cette maison d’édition officiellement libertaire a donc pondu un communiqué pour appeler à la « vigilance », communiqué sidérant par son absence de contenu politique. En effet le problème résiderait simplement, selon l’Echappée, dans une petite erreur de casting (on n’a pas vérifié sur Google, quelqu’un de fiable nous l’a recommandé, et autres excuses d’amateur)mais pas dans le choix stupéfiant de #Jean-Claude_Michéa comme auteur « vraiment critique » et « radical ».

  • Fidel / C’est l’heure de l’mettre

    http://www.campuslille.com/index.php/entry/fidel-c-est-l-heure-de-l-mettre

    CE MERCREDI 30 NOVEMBRE 2016 à 18H30
    « Le pire des analphabètes, c’est l’analphabète politique. Il n’écoute pas, ne parle pas, ne participe pas aux événements politiques. Il ne sait pas que le coût de la vie, le prix des haricots et du poisson, le prix de la farine, le loyer, le prix des souliers et des médicaments dépendent des décisions politiques. L’analphabète politique est si bête qu’il s’enorgueillit et gonfle la poitrine pour dire qu’il déteste la politique. Il ne sait pas, l’imbécile, que c’est son ignorance politique qui produit la prostituée, l’enfant de la rue, le voleur, le pire de tous les bandits et surtout le politicien malhonnête, menteur et corrompu, qui lèche les pieds des entreprises nationales et multinationales. » Bertolt Brecht.

    Ce mercredi nous rendons hommage à Fidel. Oui, nous, on l’appelle par son prénom. Pas qu’on l’ait connu personnellement. Mais il était un intime. Quand même. C’est intimement que nous l’avons reconnu comme des nôtres, et avec nous des millions de pauvres sur la Terre. Premier élément de compréhension pour qui est né au cœur de l’Empire et fait la grimace : Fidel était aimé, partout, par les pauvres périphériques. Et haï par les riches. Ce qui donne une première indication sur notre démarche.

    Intimement, cela signifie que, dans la tourmente des faits, dans la fureur du monde, nous connaissons en Fidel quelque chose de bien plus grand que lui : le combat de toujours pour la dignité humaine, pour un avenir en dehors du profit et de la propriété privée. Cela, et l’on peut ergoter longuement sur Cuba, ce ne sont pas les dirigeants de notre pays, présents, passés ou à venir là, qui l’incarnent.

    Il apparaît futile, pour nous, de défendre un bilan ou de témoigner des avancées concrètes qu’une révolution a produites, pour une petite île agressée et soumise au pire embargo de l’Histoire. Futile, tant l’évidence est à nos yeux criante. Futile car ce n’est même pas seulement Cuba qui est l’héritière et la continuatrice de cette révolution. Ce peut être difficile à entrevoir quand on n’est pas un intime, mais il faut bien qu’on vous le dise : depuis le samedi 26 novembre 2016, c’est toute l’Humanité qui est en deuil, même si une partie d’entre elle ne le sait pas.

    Il apparaît mesquin de devoir nous défendre d’un culte de la personnalité, d’une idéalisation, nous, joyeux matérialistes qui savons l’imperfection de toute chose et la faiblesse de chaque homme. Seule l’ignorance peut juger de notre deuil ainsi. Lorsque des nains parlent d’un géant, ils ne peuvent parler que de ses chevilles. Nous ne nous situons pas à ce niveau. Nous connaissons Fidel. Nous mesurons aussi l’ignorance des commentaires.

    Nous savons que les amis de Cuba n’ont guère besoin que nous nous justifions. Les enfants de Mandela, ceux du Che, les paysans andins qui ont recouvré la vue, ceux des barrios qui ont appris à lire, écrire et penser, les filles et fils des indépendances durement acquises ; l’Angolais et le Vietnamien, l’Algérien et le Palestinien, tous ignorent la nécessité de justifier de leur deuil. A juste titre.

    Fidel est le nom – le prénom car entre nous on se dit tu, pas vrai camarade ? – de tous ceux-là. Ce n’est pas que le Castro cubain du siècle dernier, mais le nom d’une lutte continuelle pour nous sauver de la catastrophe. Qui sait que Fidel, en plus d’être le communiste (ce partageur...), est l’écologiste, le pacifiste, l’humaniste, que nous serons tous demain ?

    Ça ricane et ça s’offense, pas vrai ?

    C’est l’ennemi bien sûr, et nous n’avons pas l’envie de le convaincre, il y a une syllabe de trop... Ceux-là même qui mettent le monde à feu et à sang, étranglent, affament les peuples, privatisent tout, s’accaparent tout, et dans ce décor meurtrier et sordide, jouent la comédie des grands hommes, et dépeignent notre monde à leur image : des bons, toujours blancs, riches et foncièrement démocratiques, et des méchants, les autres, agités, sauvages et tyranniques. Cette propagande grossière, ce prêt-à-penser qui se croit libre-arbitre, Fidel s’en moque comme d’une superstition ancienne. Et l’Histoire le confirmera.

    C’est aussi le proche, c’est la gauche d’ici, assise dans ses habitudes et qui n’a plus de barricades que dans sa symbolique. Celle de braves gens qui veulent du mieux mais qui ne veulent surtout pas voir comment s’en donner les moyens. Et qui, héritiers d’un colonialisme jamais éteint, jugent de loin les va-nu-pieds qui se frottent à l’Empire qu’eux-mêmes tolèrent.

    Ceux-là font la moue. Ils prennent leurs distances. Ils ne savent rien de Fidel, mais s’en distinguent. D’où cela vient-il ? De ce qu’on leur a appris ? Mais pourtant... Ces bouches à fiel médiatiques qui salissent Fidel, ne sont-elles pas les mêmes qui salissent nos propres luttes, pourtant tellement moins radicales ? Ne sont-elles pas les mêmes qui qualifient nos chères guerres « d’humanitaires » ? Ne sont-elles pas les mêmes qui nous enjoignent de renoncer, tout le temps, toujours, partout, et pour les siècles des siècles ? Ne sont-elles pas celles qui justifient la casse de nos conquêtes tellement passées, la destruction de la planète, la course folle et fatale vers le précipice ? Ce sont les mêmes. Et qui, quel Quichotte, quel Prométhée les a démenties ? Qui, presque à mains nues, a affronté ce monstre dans le ventre duquel nous sommes trop nombreux à reposer béatement ? Qui a dit que les femmes et les hommes avaient mieux à faire que de se confondre avec la marchandise ?

    Fidel.

    Et toi, tu savais pas...
    (Ce mercredi, nous serons nombreux, en studio, à distance, en direct de La Havane et d’ailleurs, pour dire de quoi Fidel est le nom.)
    https://www.legrandsoir.info/un-ami-est-mort-a-cuba.htmlhttps://www.legrandsoir.info/fidel-et-la-lampe-d-aladin.html 
    C’est l’heure de l’mettre

    #audio #radio #Radios_libres #Radio_Campus_Lille #Fidel_Castro

  • Qu’est-ce qui meurt à Cuba avec la mort de Fidel_Castro ?
    http://www.contretemps.eu/dilla-cuba-castro

    Dans ce texte, d’abord mis en ligne sur Cubaencuentro.com (une plateforme de nouvelles installée à Madrid et caractérisée par son positionnement critique de gauche de la Révolution cubaine), puis traduit par Marc Saint Upéry sur un blog de Mediapart, Haroldo Dilla effectue une déconstruction de la figure de Fidel Castro et du castrisme comme idéologie politique. Nous le republions ici en tant que contribution au débat sur l’héritage de Fidel Castro et de la révolution cubaine.

    Haroldo Dilla est un chercheur cubain, sociologue et historien. Membre d’un centre de recherche influent à Cuba dans les années 1990 et favorable à une ouverture politique et économique du pays, il fut, comme ses collègues de l’époque, victime d’une purge qui l’amena à quitter le pays pour s’installer à Saint Domingue. Il y devint chercheur à la FLACSO (Facultad Latino Americana de Ciencias Sociales) et ne cessa de s’intéresser aux processus en cours à Cuba avant de prendre sa retraite à Santiago du Chili .

    #Diaporama #Histoire #Stratégie #autoritarisme #castrisme #Che_Guevara #Raul_Castro #révolution #socialisme #Cuba #Fidel_Castro #Haroldo_Dilla

  • Un tournant conservateur dans l’éducation prioritaire
    http://www.contretemps.eu/zep-tournant-conservateur

    « Diversité », « excellence », « dons », « capacités »… De nouveaux mots d’ordre s’imposent dans l’éducation prioritaire et font reculer celui qui devrait en être le cœur : la lutte contre les inégalités sociales à l’école. Les évolutions liées à la mise en place des dispositifs « Cordées de la Réussite », et plus largement des programmes dits « d’ouverture sociale » de l’enseignement supérieur, en constituent un exemple.

    #Conjoncture #Diaporama #Enquête #discrimination_positive #école #éducation #excellence #inégalités #sociologie #système_éducatif #ZEP

    http://zinc.mondediplo.net/people/contretemps via Contretemps

  • Cuba avant la révolution
    http://www.contretemps.eu/farber-cuba-avant-revolution

    Dans cet article, publié dans le Havana Times le 26 septembre 2015, Samuel Farber déconstruit le récit colonial états-unien réduisant le Cuba pré-révolutionnaire aux casinos, à la prostitution et au gangstérisme, en somme à une forme de décadence et d’immoralité.

    #Diaporama #Histoire #Amérique_Latine #Batista #dictature #Etats-unis #Fidel_Castro #impérialisme #révolution_cubaine

    http://zinc.mondediplo.net/people/contretemps via Contretemps @rezo

  • La révolution cubaine
    http://www.contretemps.eu/bensaid-revolution-cubaine

    Dans ce texte, qui servit de base pour un rapport donné à l’Institut international de recherche et de formation (IIRF), dans le cadre d’un cycle sur la révolution cubaine tenu en avril-juin 1985, Daniel Bensaïd revient sur la manière dont la révolution cubaine a reposé plusieurs des questions centrales pour toute stratégie révolutionnaire .

    #Diaporama #Histoire #Stratégie #Amérique_Latine #castrisme #Cuba #Daniel_Bensaid #double_pouvoir #Etat #Fidel_Castro #révolution_cubaine

    http://zinc.mondediplo.net/people/contretemps via Contretemps

  • Dario Fo. Un homme-théâtre, un militant politique
    http://www.contretemps.eu/zancarini-dario-fo-theatre-politique

    Dario Fo est mort à quatre-vingt-dix ans le 13 octobre 2016, le jour même où le prix Nobel de littérature était attribué à Bob Dylan. Il avait reçu lui-même le prix Nobel en 1997 et les réactions du monde littéraire avaient été aussi mitigées que pour le poète américain :

    « dans de nombreux milieux littéraires et universitaires italiens – écrit l’historien du théâtre Ferdinando Taviani – l’ascension de Fo au Nobel fit l’effet d’une gifle. On disait « C’est un bouffon génial, peut-être un jongleur moderne, mais qu’a-t-il à voir avec la littérature ? ». Et encore : « Les œuvres de Fo n’ont de sens que quand c’est lui qui les joue. Elles ne sont pas faites pour être lues . »

    Cette réaction donnait une part de la vérité : Dario Fo était un acteur incomparable et quiconque l’avait vu sur scène interpréter un des personnages de ses innombrables textes théâtraux avait du mal à imaginer que quelqu’un d’autre puisse les jouer à sa place, avec autant de force et de virtuosité. Pourtant, ses pièces ont été jouées dans le monde entier avec succès au point qu’il est, avec Goldoni et Pirandello, l’auteur italien le plus joué dans le monde. La meilleure spécialiste française de Dario Fo, Laetitia Dumont Lewi, a parlé de lui comme d’un « homme-théâtre […] qui maîtrise tous les éléments de ses spectacles : texte, jeu, mise en scène, décor, costumes. »...

    #Politique #Culture #Diaporama #Théorie #culture #littérature #théâtre

    http://zinc.mondediplo.net/people/contretemps via Contretemps
    @rezo

  • Ceci n’est pas (encore) une révolution – CONTRETEMPS
    http://www.contretemps.eu/mike-davis-trump-2

    Un cinquième des électeurs de Trump – soit environ 12 millions de personnes – a dit avoir une attitude défavorable à son égard . Il n’est donc pas étonnant que les sondages se soient trompés à ce point. Selon le Washington Post, « Il est sans précédent qu’un candidat accède à la présidence alors qu’un plus petit nombre d’électeurs le considère favorablement ou attend quelque chose de son administration que le perdant. »

    Un grand nombre de ceux qui ont voté pour lui étaient peut-être des évangélistes votant pour une plateforme et non pour un homme, mais d’autres voulaient à tout prix du changement à Washington, même si cela impliquait de mettre un kamikaze dans le Bureau ovale.

  • « Leur écologie et la nôtre », quarante ans après
    http://www.contretemps.eu/keucheyan-gorz-ecologie

    « La prise en compte des exigences écologiques (…) a déjà assez de partisans capitalistes pour que son acceptation par les puissances d’argent devienne une probabilité sérieuse. [La lutte écologique] peut créer des difficultés pour le capitalisme et l’obliger à changer ; mais quand, après avoir longtemps résisté par la force et la ruse, le capitalisme cédera finalement parce que l’impasse écologique sera devenue inéluctable, il intégrera cette contrainte comme il a intégré toutes les autres ».
    L’argument de Gorz est simple : le capitalisme est un système résilient. Il peut rencontrer des difficultés du fait de la crise écologique, mais il s’adaptera finalement à cette crise, comme il s’est adapté à toutes celles qu’il a rencontrées sur son chemin.

    Pourquoi Gorz dit-il cela ? Si le capitalisme a pu exister depuis trois siècles, c’est parce qu’il a bénéficié d’une nature gratuite, une nature qu’il n’était pas nécessaire de « reproduire ». Cette nature gratuite, le capitalisme l’a utilisée à la fois comme input et comme output. La nature a constitué une source d’inputs gratuits pour le capitalisme, car ce système ne cesse depuis qu’il existe de capter des ressources naturelles « brutes » pour les transformer en marchandises. Mais la nature a aussi constitué un output pour le capitalisme, une « poubelle globale » où déverser les déchets de l’accumulation du capital, ce que les économistes néolibéraux appellent pudiquement les « externalités négatives ».

    #écologie #Diaporama #Théorie #capitalisme #consumérisme #démocratie #environnement #Gorz #nature #productivisme

    Ce texte a été prononcé par Razmig Keucheyan lors des 20 ans de l’association des Amis du Monde diplomatique, au « 104 », à Paris, le 8 octobre 2016.

    • Il y a quarante ans, en 1974, André Gorz publiait dans la revue Le sauvage un texte fameux, intitulé Leur écologie et la nôtre. Le Monde diplomatique a réédité en avril 2010 des extraits de ce texte. Et on comprend pourquoi : la prescience de Gorz, sa capacité à anticiper l’évolution des rapports entre le capitalisme et la nature, est tout simplement stupéfiante. Gorz décrit dès 1974 le monde qui est en passe de devenir le nôtre.