Les enjeux de la lutte pour éliminer les polluants persistants

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  • Les enjeux de la lutte pour éliminer les polluants persistants
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    Comment amplifier la lutte contre les polluants organiques persistants qui, telle la dioxine contenue dans l’agent orange, ont des effets toxiques de très longue durée sur la santé humaine et l’environnement ? Depuis la signature de la convention de Stockholm en 2001, entrée en vigueur en 2004 et ratifiée depuis par 179 pays, la lutte contre la pollution chimique a progressé, avec de nouveaux produits soumis à l’interdiction ou à un sévère contrôle.

    Cet enjeu sera à nouveau au cœur des débats qui doivent s’ouvrir, lundi 29 avril à Genève, avec la tenue d’une conférence internationale dite « de synergie » entre trois conventions : Stockholm, Rotterdam (1998), qui offre la possibilité à un pays de décider des produits chimiques qu’il refuse de recevoir, et Bâle (1992), sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux.

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    MANQUE DE MOYENS, PRESSION DES INDUSTRIELS

    Avec la crise économique, s’inquiètent nombre de participants, la lutte contre certaines substances chimiques et leur circulation devient plus ardue : manque de moyens, pression des industriels pour retarder des interdictions... « Il y a certes des progrès, mais il faut veiller à ce que les Etats qui ont ratifié la convention la transcrivent dans leur législation nationale, et que le secteur privé participe plus activement à l’élimination de ces substances chimiques », souligne Joe DiGangi, du Réseau international pour l’élimination des polluants organiques persistants, qui regroupe plus de 700 organisations non gouvernementales.

    L’un des enjeux de la conférence est l’inscription d’un nouveau produit sur la liste des produits interdits, dite « liste A » : l’hexabromocyclododecane (HBCD), qui entre dans la composition d’isolants thermiques utilisés dans la construction. Comme c’est le cas pour un grand nombre de ces substances, les pays en développement sont les plus touchés par les risques qu’entraîne leur utilisation.

    « LES SUBSTANCES DIFFICILES À ÉLIMINER DOIVENT ÊTRE ENCADRÉE »

    « La nocivité de ce produit, qui génère des dérèglements hormonaux importants et des problèmes neurologiques, est prouvée, et il existe d’autres substances en matière d’isolation », explique Fatoumata Keita-Ouane, chef de l’évaluation environnementale au Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

    Mais l’interdiction totale est parfois difficile. Les industriels font souvent valoir, « à tort ou à raison », estime M. DiGangi, qu’il n’existe pas d’alternative valable. « Les substances difficiles à éliminer doivent alors être encadrées et il faut en réduire l’usage le plus possible », avance Mme Keita-Ouane.

    Pour renforcer les effets conjugués des trois conventions, dont la lutte contre les polluants chimiques est le parent pauvre, le PNUE compte proposer de nouveaux modes de financement, notamment pour aider les pays en développement. Pour Fatoumata Keita-Ouane, « le secteur privé doit être mis à contribution, en particulier sur le plan technologique : il doit être responsable des substances qu’il produit, du berceau jusqu’au tombeau ».

    #hexabromocyclododecane (HBCD)