• Israël/ Palestine : Perspective de relance des négociations. L’optimisme n’est pas (encore) au rendez-vous.

    Sans surprise bien sûr, la nouvelle offre arabe de paix est endossée par Washington. Il s’agit de la version amendée du texte de 2002 (Beyrouth, Ligue arabe). L’ajout consistant à offrir des « échanges mineurs de territoires » vient d’être jugé par John Kerry comme un « grand pas » vers une reprise des négociations. C’est effectivement un changement même si les Palestiniens étaient acquis depuis longtemps à l’idée que les colonies d’envergure ne pouvaient plus être démantelées et qu’il faudrait négocier des échanges de territoires en quantité et en qualité égales.

    L’optimisme américain n’est pas universellement partagé. Saëb Ereqat a rappelé que les Palestiniens avaient depuis longtemps posé des conditions pour reprendre les négociations et qu’ils attendaient toujours une réponse d’Israël. Le Premier ministre Netanyahou ne s’est pas exprimé sur la nouveauté arabe. Il vient de rappeler que le conflit n’était pas d’ordre territorial mais qu’il procédait du refus palestinien de reconnaître Israël en tant qu’Etat juif. On connaît sa position de principe : les parties doivent négocier directement et « sans poser de conditions en préalable ». L’expression a plusieurs significations dont l’une est de ne pas reprendre les négociations là où elles ont été arrêtées mais de travailler sur la réalité du moment (par exemple en prenant en compte la réalité d’aujourd’hui de la colonisation ou des réfugiés). Tzipi Livni, ministre de la Justice et chargée du processus de paix pour Israël, a accueilli favorablement les nouvelles propositions arabes qui pourraient lui permettre de reprendre le rôle de négociateur qui a été le sien il y a quelques années.

    Onze ans ont passé depuis l’adoption du texte de Beyrouth par la Ligue des 22 Etats arabes. Le Proche Orient a connu des guerres ou des opérations militaires. Les peuples arabes se sont soulevés. Certains de leurs dirigeants ont été tués, sont en exil ou emprisonnés. La Syrie est en guerre. La Turquie s’est souvent démarquée du camp occidental. Les conditions géopolitiques qui prévalaient en 2002 ne sont plus les mêmes.

    Les acteurs du processus de paix ont souvent joué de mauvais rôles lassant les peuples et les gouvernants les uns à la suite des autres. La nouvelle proposition arabe doit être perçue pour ce qu’elle est : une marque de bonne volonté.

    Kerry Calls Arab League Plan to Revive Talks With Israel a ‘Big Step’
    By Steven Lee Myers and Jodi Rudoren
    Published : April 30, 2013

    A version of this article appeared in print on May 1, 2013, on page A6 of the New York edition with the headline : Kerry Calls Arab League Plan to Revive Talks With Israel a ‘Big Step’

    http://www.nytimes.com/2013/05/01/world/middleeast/kerry-welcomes-arab-plan-for-israeli-palestinian-talks.html?_r=0

    WASHINGTON — Secretary of State John Kerry on Tuesday embraced a proposal by the Arab League to revive peace talks between Israel and the Palestinians as “a very big step forward,” but initial reactions suggested that the new initiative might have difficulty penetrating the years-long impasse. “We’re taking more steps,” Mr. Kerry said Tuesday, a day after a Qatar-led delegation of Arab states presented the initiative to him and Vice President Joseph R. Biden Jr. at a meeting near the White House. “Yesterday was another step. And we’re going to continue to march forward and try to bring people to the table despite the difficulties and the disappointments of the past.”

    Qatar’s foreign minister had suggested the revival of the Arab Peace Initiative, introduced in 2002, and for the first time eased its demand that Israel return to its pre-1967 borders. Instead, the minister accepted the possibility of tweaking those borders with a comparable and mutually agreed “minor swap of the land.”
    The Palestinians’ chief negotiator said the Arab League’s proposal reflected their own position, but he reiterated longstanding conditions for resuming talks, which Israel has for the past several years rejected.

    Veteran analysts of the peace process saw the Arabs’ inclusion of land swaps as a significant shift, but the new initiative also exposed strains within the new government of Israel’s prime minister, Benjamin Netanyahu, who did not address the proposal publicly. (…)

  • President Obama and the Hunger Strike at Guantánamo - NYTimes.com
    http://www.nytimes.com/2013/05/01/opinion/president-obama-and-the-hunger-strike-at-guantanamo.html

    Il est rare de voir le New York Times présenter clairement les faits (et l’extraordinaire décalage entre ce que dit et ce que fait l’intéressé) :

    Obama qui critique « le Congrès [parce qu’il] a adopté des lois malveillantes qui limitent l’utilisation de fonds fédéraux pour transférer des détenus de Guantánamo vers d’autres pays et interdisent qu’ils soient envoyés pour être jugés par des tribunaux fédéraux, qui, à la différence des tribunaux militaires, sont compétents pour le faire », a lui-même antérieurement lamentablement fini par accepter que Khalid Sheikh Mohammed soit déféré devant une commission militaire et non un tribunal civil, et, « depuis lors, M. Obama a approuvé une extension dangereuse de la détention militaire des suspects terroristes . »

    Mr. Obama said permanent detention without trial is “contrary to who we are. It is contrary to our interests.”

    Mr. Obama correctly said that Congress passed malicious laws that restrict the use of federal money to transfer Guantánamo detainees to other countries and prohibit sending them to be tried in federal courts, which, unlike the military tribunals, are competent to do that.

    But those laws were lent political momentum by the Obama administration’s bungling of an attempt to try Khalid Shaikh Mohammed, the 9/11 mastermind, in a federal court. And, since then, Mr. Obama has approved a dangerous expansion of military detention of terrorist suspects.