Un livre inestimable. A propos de J-M. Harribey, « La richesse, la valeur et l’inestimable »

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  • Un livre inestimable. A propos de J-M. Harribey, « La richesse, la valeur et l’inestimable » | Contretemps
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    La première contribution porte sur les rapports entre croissance et développement et s’articule avec les notions de valeur et de richesse « entrelacées » (p.363) : c’est un plaidoyer logiquement argumenté en faveur d’un calcul économique en valeurs d’usage.

    La deuxième contribution est un nouveau plaidoyer, cette fois en faveur de la reconnaissance du travail productif dans la sphère marchande. Il propose une réflexion approfondie sur la fonction de validation de la monnaie et sur la distinction entre sphère monétaire et sphère marchande. Il y a là un dépassement de l’analyse marxiste traditionnelle selon laquelle le salaire des travailleurs improductifs serait payé par une ponction sur la plus-value produite par les travailleurs productifs : « contrairement à l’opinion dominante, les services publics ne sont donc pas fournis à partir d’un prélèvement sur quelque chose de préexistant. Leur valeur monétaire, mais non marchande, n’est pas ponctionnée et détournée ; elle est produite (...) L’impôt n’est donc pas un prélèvement sur de la richesse déjà existante, c’est le prix socialisé d’une richesse supplémentaire » (p.389).

    La troisième contribution porte sur les biens publics, les biens collectifs et les biens communs. Cette terminologie variable montre le besoin d’une typologie rigoureuse qui est proposée à partir de trois dimensions : rivalité/non rivalité ; exclusion/non exclusion ; privé public6. Elle débouche sur une quatrième contribution qui examine les liens entre justice, gratuité et temps libre. Certains biens doivent rester gratuits, comme « la lumière du soleil et l’air ». D’autres ont un coût, comme « la santé, l’éducation et l’eau, quand il faut la purifier et l’acheminer » mais leur caractère non marchand doit être préservé, ce qui suppose une maîtrise collective sur les priorités sociales : « la cotisation versée par chacun lui donne droit à sa part de bien ou service dont la production est collectivement décidée et organisée, cette part étant déconnectée du montant de sa cotisation personnelle » (p.43

    #harribey #économie_néoclassique #économie_marxiste #critique_du_capitalisme

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    JMH montre que derrière la référence à la théorie de la #valeur, on trouve une question beaucoup plus concrète et légitime : d’où vient le #profit ? C’est d’ailleurs la question que se posaient les pères fondateurs de l’#économie_politique classique et qu’ils n’ont pas réussi à résoudre vraiment. Adam Smith, avec sa référence au « #travail commandé » ne sort pas de cette impasse : la valeur d’une #marchandise dépend du travail dépensé pour la produire, mais permet d’acheter une quantité de travail supérieure à sa valeur. David Ricardo n’a pas quant à lui réussi à sortir de cette autre contradiction : si la valeur d’une marchandise est proportionnelle au travail qu’elle contient, comment son #prix peut-il incorporer un profit proportionnel à l’ensemble du #capital engagé ?