Chers parents d’élèves, vous nous emmerdez | Rue89
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On ne naît pas lâche quand on devient enseignant, on le devient. A force d’être emmerdés (« Ouh, qu’il parle mal le professeur, tu vois, cela ne m’étonne pas ») à force d’être emmerdés, dis-je, par des papas et des mamans « surprotecteurs », dont l’enfant est roi, à force de se faire contrer nos punitions, nos notes, d’être menacés, d’être dénoncés au rectorat ou ailleurs, petit à petit, on baisse les bras.
Les notes montent doucement, de guerre lasse. Les punitions disparaissent, on cesse de croire en un sentiment d’équité dans la classe puisque certains ne seront jamais punis, défendus qu’ils sont par leurs parents, et d’autres toujours, pour une moindre faute.
Les notes sont controversées, font l’objet de convocations devant les proviseurs qui, eux-mêmes (« C’est dans les textes », disent-ils toujours), finissent par donner raison aux parents, fatigués du défilé permanent dans son bureau des plaintes. Nos valeurs s’étiolent, on note à la gueule de plus en plus pour éviter les problèmes, on abdique au fils des ans.