Par l’intermédiaire de rezo

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  • Quelques réflexions sur la #permaculture, l’autoproduction et la théorie du #don http://lezd.wordpress.com/2009/11/16/hirugarren-arauaz
    que m’ont rappelé certains éléments dont on causait avec @aude_v ici http://seenthis.net/messages/188975#message189968

    Je reviens sur un article de Toby Hemenway http://www.patternliteracy.com/sustag.html dans lequel il note à juste titre que le troisième principe éthique de la permaculture (celui concernant les surplus) est beaucoup moins clairement et simplement formulé que les deux premiers (“prendre soin de la Terre” et “prendre soin des gens”), ce qui traduit le manque d’aisance des permaculteurs quant au problème des surplus.

    Dans un autre article http://www.patternliteracy.com/surplus.html, il relie le problème des surplus au sentiment de la rareté. Cela dit je trouve moyennement convaincant son argumentaire quant à la conception cyclique ou linéaire du temps pour expliquer le sentiment de la rareté. Il me semble que les deux conceptions coexistent dans la plupart des cultures, pour décrire ce qui d’une part relève du cyclique-prévisible (journée/nuit, lunaisons, succession des saisons…), d’autre part du linéaire-singulier (croissance et vieillissement, différences entre années successives).
    Je trouve également assez alambiqués les liens qu’il fait entre angoisse existentielle, “connexion au divin” et offrande des surplus aux Dieux (ou au clergé).

    Il me semble que le sentiment de rareté dépend surtout de la largeur du champ des possibles sur lesquels on envisage de baser notre subsistance. Plus cette subsistance se base sur un petit nombre de choses, plus on percevra la rareté, lorsque l’une ou l’autre de ces choses viendra à nous faire défaut à un moment donné. En revanche, en basant notre subsistance sur une diversité suffisante, la raréfaction d’un élément à un moment donné pourra plus facilement être compensée par les autres.
    Pour prendre deux cas extrêmes, si sur un terrain donné on fait de la monoculture d’avoine on aura un certain risque d’être en situation de famine (en cas de mauvaise récolte) ou d’avoir de gros surplus sur les bras (en cas de bonne récolte). À l’inverse, si on fait sur la même surface de l’agroforesterie basée sur châtaigneraie, associée à de la biointensive, de l’élevage de volailles en parcours extensif, et de l’aquaculture, la production de l’ensemble sera relativement plus constante en quantité, car les fluctuations des rendements des divers éléments tendront à se compenser entre elles ; il faudrait vraiment avoir la poisse pour que tout foire ensemble, de même il serait peu probable qu’une saison soit exceptionnelle pour tous les éléments. Par ailleurs la diversité elle-même est un facteur de stabilité, stabilité qui atténuera les fluctuations en question (c’est une des propritétés émergentes des écosystèmes).
    En ce sens, le sentiment de rareté et la nécessité de stocker des surplus sont a priori plutôt liés aux systèmes agricoles qu’aux systèmes horticoles, les premiers étant de par leur diversité réduite plus sujets à des “anomalies quantitatives” de production.
    L’agriculture amène, toujours, à une concentration du pouvoir par l’élite. C’est le résultat inévitable de l’existence de gros surplus stockables, qui est au coeur de l’agriculture, et nous pourrions avoir besoin de créer une culture où le surplus, ainsi que la peur et la cupidité qui le rendent desirable, ne sont plus les résultats structurels de nos pratiques culturelles , nous dit Hemenway.

    S’agissant de réduire l’influence de la peur et la cupidité sur les échanges humains, il fait une référence intéressante à des observations de Marcel Mauss http://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Mauss sur les pratiques de dons dans différentes sociétés, où les liens personnels créés par les dons sont bien plus importants que les objets donnés en eux-mêmes. Dans certains cas se sont même développées des méthodes empêchant de pouvoir calculer qui avait donné combien à qui, précisément pour éviter qu’une comptabilité trop précise restreigne le flux des dons. Comme dans le cas des spirales de dons.
    Ces spirales de dons sont courantes dans des communautés de petite taille dont les membres produisent des choses d’utilité immédiate (aliments, matériel, services basiques) et où l’entraide et la confiance sont suffisamment intégrées pour ne pas avoir à formaliser les termes des échanges http://www.onpeutlefaire.com/forum/viewtopic.php?p=46375.
    Il en est tout autrement dans la vie hors-sol, où nos activités sont hyperspécialiées et produisent rarement des choses d’utilité immédiate, et où les liens humains sont bien plus distants et rigides. Nous allons alignés, dans ce défilé qui a encore peur de la fraternité, vers les bureaux, entrepôts, pavillons, secrétariats, classes, magasins et autres espaces clôturés, pour, par notre haleine, et par notre sueur, et par nos gestes, et par nos regards, et par notre bassesse, et par notre tendresse aussi parfois, et par autant d’ignorance que d’inquiétude constamment, d’abominable et fatigante inertie commune, mutiler nos mouvements, en rendant plus licite la prostitution que l’amour, les conventions que le courage, les lois que le droit. (Lisabö, Egun bat nonahi, 2002)
    La rigidité des liens humains dans un cadre de vie hors-sol contribue d’ailleurs à accentuer le sentiment de dépossession. Car comme disait Von Foerster http://en.wikipedia.org/wiki/Heinz_Von_Foerster, plus les relations interindividuelles sont rigides, plus le comportement de la totalité apparaîtra aux éléments individuels qui la composent comme doté d’une dynamique propre qui échappe à leur maîtrise.
    Bref le développement de la permaculture doit aller de pair avec une informalité dans la circulation des surplus, cette informalité ne pouvant exister que dans des échanges à échelle humaine.

    Je m’arrête ici (pour l’instant) en revisitant un peu les trois principes en question :
    1. Prendre soin de notre milieu et de sa diversité
    2. Prendre soin des gens, en commençant par soi-même
    3. Créer des liens par lesquels les surplus peuvent circuler

    (#autopromo)

    • Cette troisième éthique a toujours été un mystère pour moi. Déjà elle a été tronquée pour être plus politiquement correcte (ou alors Holmgren a changé d’avis), car elle contenait la réduction (de l’augmentation ?) de la population et de la consommation, et la redistribution des surplus. Du coup je me dis que c’est peut être le garde fou, une sorte d’auto-régulation/feedback négatif pour ne pas que notre espèce grignote la planète même à coup de système en #permaculture ?

    • Pour ma part plus j’y pense et plus je me dis qu’il y a des ponts à faire entre :

      – la permaculture en tant qu’outil d’aménagement du territoire, de production alimentaire et énergétique,

      – le concept d’ #écoumène , qui aide à ajouter une dimension plus humaine et symbolique ("recosmiser" comme dirait Augustin Berque, « réenchanter » comme disent certains décroissants) à notre rapport à l’environnement http://seenthis.net/messages/134989 http://seenthis.net/messages/166201

      – la participation directe aux #communs , désencastrée de l’état http://seenthis.net/messages/168483 et des outils hétéronomes

      – un savoir-vivre comprenant l’entraide et le respect de la parole donnée. Dans ma région par exemple une forme d’entraide est appelée auzolana (littéralement le « travail de voisinage »), présente surtout dans le milieu paysan ancien, et consistant en des chantiers collectifs (typiquement la fauche des prairies, qui ne se fait pas à la même date sur tous les terrains) où participent un groupe de personnes chez chacun-e des participant-e-s successivement, sans ergoter sur la stricte équivalence entre l’effort dépensé chez les autres et l’effort dépensé par les autres chez soi (non mesurable de toute façon). Ce qui rejoint le fonctionnement des spirales de dons décrites par Mauss, et qui va de pair avec un esprit de courtoisie et d’honnêteté, dans lequel les liens ont au moins autant d’importance que les échanges en eux-mêmes. Cela sert par ailleurs de mécanisme limitant dans ces spirales l’impact des comportements grugeurs ou mesquins.

      Je pense qu’on aurait besoin de tout ça pour reconstituer des ruralités solides http://seenthis.net/messages/173394, qui pourraient d’ailleurs inclure les villes, dans la mesure où des quartiers urbains (matériellement parlant) peuvent fonctionner selon ces modes-là.
      Le mouvement des #villes_en_transition, pourtant inspiré de la permaculture, n’explicite pas assez à mon sens ces points-là, même s’ils y sont en partie appliqués.

      @nicolasm oui j’ai vu quelques fois ce troisième principe mentionné sous la forme d’auto-limitation. Je pense que si Holmgren a pu l’enlever c’est aussi pour des raisons basiques : à partir du moment où on base notre subsistance sur les milieux qu’on permacultive, et où on planifie de façon assez poussée, on s’adapte aux fluctuations de leurs ressources.

    • Moi je trouve que le modèle de la ferme familiale est assez nuisible, même si on a l’aide du voisinage. On a quand même peu de possibilité d’avoir d’autres activités, que ce soit au quotidien, ou si on veut partir quelques jours/semaines voir des amis dans une autre région/un autre pays.

      Pourtant, dans le milieu « paysan » (ce mot ne veut plus vraiment dire la même chose que ce qu’il disait jusqu’aux années 50/60, mais soit), c’est encore le modèle majoritaire, j’ai l’impression. Il y a pourtant des possibilités entre les extrêmes de la petite ferme familiale et de la grande propriété industrielle (souvent familiale aussi d’ailleurs, mais avec des salariés).

      Sans l’avoir pratiqué, donc ma réflexion est plutôt théorique, je trouve qu’un modèle coopératif serait plus sain. Qu’un terrain, des champs, du maraîchage, appartiennent à un groupe de personnes, et non a une famille. Et que si l’un des salariés/associés s’absente deux semaines avec sa famille, ça continue à tourner, parce que d’autres sont toujours là.

      Ce n’est pas une question de vacances, au sens libéral du terme, avec une distinction travail/loisir. C’est une question de ne pas s’enfermer dans une activité unique. Et c’est utile
      – à la fois pour l’individu, qui ne devrait pas ne jamais pouvoir s’arrêter sinon le terrain/l’activité périclite ;
      – et pour le groupe, qui ne devrait pas être dépendant d’une seule personne (ou de trop peu de personnes).

      Il ne s’agit pas non plus que tout le monde sache tout faire (cultiver, construire une maison, concevoir de la plomberie, etc), c’est impossible. Mais que pour une même activité sur une même unité de lieu (au niveau agricole, notamment), il y ait un nombre de personnes suffisant pour que ça tourne même lorsqu’un individu s’en va. Être dépendant les uns des autres, mais jusqu’à un certain point.

    • @nicolasm Dans le modèle que je connais c’est des fermes en polyculture et élevage, avec des basses cours et potagers, mais les chantiers collectifs se retrouv(ai)ent plus fréquemment pour les cultures céréalières et le foin, où il y a du gros boulot à faire sur peu de jours, et où le « coup de bourre » ne tombe pas chez tout le monde en même temps, du fait de la diversité des terrains.
      Cela dit je pense qu’il peut s’adapter à d’autres types de ferme.
      Surtout, je pense que ce qui manque, c’est des terrains communs (communaux) dont la responsabilité autant que la propriété sont collectives. http://seenthis.net/messages/102507 Ça a complètement disparu du paysage aujourd’hui. Cette disparition + la mécanisation du métier de paysan font que le peu de paysans qui restent vont plus facilement se replier sur leur ferme.
      Ça rejoint un peu ce que dit @rastapopoulos. Je pense pour ma part que propriété privée (ou familiale) et propriété collective sont d’égale importance. Aujourd’hui on n’a plus que la première. Des initiatives comme http://www.lurzaindia.eu/index.php/fr/qu-est-ce-que-lurzaindia prennent un petit peu le chemin de la deuxième, même si ça n’est pas encore dans la participation physique aux cultures et à l’élevage.
      Eviter les problèmes de dépendance à une seule personne et d’indispensabilité comme tu dis @rastapopoulos c’est entièrement dans l’esprit de la permaculture, où aucune fonction n’est assurée que par un seul élément, et où aucun élément n’assure qu’une seule fonction. Après je pense qu’on peut avoir la possibilité de compter sur les autres sans pour autant que ça implique que toutes les propriétés soient collectives.

  • Une série d’entretiens avec Augustin Berque, que j’ai découvert il y a quelques années grâce à @Mona http://www.peripheries.net/article184.html, et qui approfondit bien les choses concernant l’#empreinte_écologique dans sa dimension humaine (aspect qui reste dans un angle mort de la plupart des discours écolos).
    Résumé de ce que j’en retiens :

    1. Il ne faut pas réduire le problème à sa dimension écologique http://www.dailymotion.com/video/xfvyhz_il-ne-faut-pas-reduire-le-probleme-a-sa-dimension-ecologique_web


    Les écologistes ne se posent pas le problème de l’#écoumène, cela reste dans un angle mort du mouvement écolo actuel. Or notre relation à la Terre n’est pas uniquement écologique, elle est également écouménale, elle implique aussi des systèmes techniques et des systèmes symboliques. C’est cette dimension technique et symbolique qui fait notre rapport au monde en tant qu’humains. Notre monde humain repose sur les écosystèmes mais il les dépasse également, il nous faut comprendre en quoi notre monde est + que des écosystèmes.

    La technique est bel et bien une extériorisation, qui prolonge notre corporéité hors de notre corps jusqu’au bout du monde ; mais le symbole est au contraire une intériorisation, qui rapatrie le monde au sein de notre corps. Quand le robot Sojourner saisit cette pierre, là-bas sur Mars, il prolonge, grâce à la technique, le geste ancestral de l’Homo habilis, qui, voici deux millions d’années, investit dans un galet aménagé, tenu à bout de bras, une fonction jusque-là uniquement exercée par les incisives au-dedans de la bouche. Mais inversement, c’est avec ma bouche, ici et maintenant, que je parle de Mars et de Sojourner, qui sont loin dans l’espace, et d’Homo habilis, qui est loin dans le temps. Je peux le faire grâce à la fonction symbolique, laquelle, sous ce rapport, consiste donc à rendre présentes au-dedans de mon corps des choses qui en sont physiquement éloignées. Cela, ce n’est pas une projection ; c’est, tout au contraire, une introjection. La trajection, c’est ce double processus de projection technique et d’introjection symbolique. C’est le va-et-vient, la pulsation existentielle qui, animant la médiance, fait que le monde nous importe. Il nous importe charnellement, parce qu’il est issu de notre chair sous forme de techniques et qu’il y revient sous forme de symboles. C’est en cela que nous sommes humains, en cela qu’existe l’écoumène, et c’est pour cela que le monde fait sens

    extrait de « Ecoumène, introduction à l’étude des milieux humains »

    2. « Ce monde là court à la catastrophe... » http://www.dailymotion.com/video/xgp64m_ce-monde-la-court-a-la-catastrophe_webcam


    On n’a pas qu’un corps animal, on a aussi un #corps_médial, fait de projections et d’introjections. Ce corps n’existe qu’en lien avec le monde. L’humain et le monde que construit l’émergence de l’espèce humaine sont co-dépendants. C’est le rapport entre ces systèmes (techniques et symboliques) extérieurs à notre corps et leur effet en retour sur le corps animal qui explique l’émergence de l’espèce humaine. On humanise l’environnement par nos systèmes symboliques, on l’anthropise par nos systèmes techniques. C’est l’effet retour des symboles et des techniques sur notre corps qui nous fait humains.
    Cette notion de co-dépendance (ou co-suscitation) a été beaucoup plus creusée dans les traditions asiatiques que dans les traditions européennes. On pourrait avoir tendance à les rejeter car ces réflexions (dans les civilisations asiatiques) font aussi appel à des éléments religieux et mystiques, mais on aurait tort de se priver de ces sources-là car elles peuvent être des inspirations utiles pour pouvoir changer de rails.

    3. La pulsion de retour à la « nature » détruit la « nature » http://www.dailymotion.com/video/xgp786_la-pulsion-de-retour-a-la-nature-detruit-la-nature_webcam


    Une des pires façons actuelles d’habiter le monde est ce qu’il appelle « l’#urbain_diffus », ou que d’autres appellent « suburbia », soit vivre loin des centres urbains tout en continuant à avoir avoir un mode de vie urbain, sur le modèle pavillon + #voiture qui est l’idéal de beaucoup de gens. En arrière plan de cet idéal se trouve l’aspiration à vivre près de la « #nature » (même si cette « nature » se traduit factuellement par du gazon et des thuyas). C’est en partie un mode de vie de riches qui s’est plus moins démocratisé avec la société de consommation, qui chez certaines élites anciennes incluait l’observation de la nature, mais excluait (ou forcluait, pour reprendre son terme) le travail #paysan, le travail qui consiste à obtenir une production alimentaire par aménagement de la nature.
    Outre cette « démocratisation », cette aspiration à vivre près de la « nature » provient d’une pulsion très ancienne qui est celle du retour à la matrice originelle (ou nostalgie du sein maternel). Cette pulsion, dans la façon dont elle s’exprime aujourd’hui, a des résultats destructeurs tant au niveau écosystémique qu’humain.

    4. Nous assistons à la transformation de l’humain en cyborg http://www.dailymotion.com/video/xgpcuz_nous-assistons-a-la-transformation-de-l-humain-en-cyborg_webcam


    Le mode de vie campagnard et son rapport particulier à la terre subsistent aujourd’hui à l’état relictuel dans l’occident. Le développement de la société de consommation à partir des années 1950 a engendré l’extinction de la culture paysanne, laissant place à des entrepreneurs agricoles fonctionnant sur un mode civilisationnel urbain.
    L’urbain diffus défait la ville et défait la campagne, par un système mécanique qui se développe selon sa propre logique. Tout se construit en fonction de l’usage de la voiture, qui tue pourtant 1.5 millions de gens par an dans le monde. On adapte nos espaces à l’#automobile plutôt que l’inverse.
    Au-delà de cette omniprésence et ces dégâts humains causés par la voiture, les systèmes mécaniques transforment l’humain en cyborg (être ne pouvant pas vivre sans machine), dans la mesure où on pense le monde en terme de machine (pensée mécaniciste moderne issue entre autres de Descartes).

    5. « Il n’est pas certain que je veuille laisser une épitaphe » http://www.dailymotion.com/video/xgpcyt_il-n-est-pas-certain-que-je-veuille-laisser-une-epitaphe_webcam


    D’après lui il faudra sûrement une catastrophe pour servir de déclic au dépassement de l’idéal pavillon + voiture, au changement de notre rapport au monde.

    Fukushima n’a visiblement pas suffi. Ce serait peut-être bien également de chercher à rendre plus désirable, dans l’imaginaire collectif, l’urbain compact (libéré autant que possible de la voiture), et de cultiver (ou recréer là où il a disparu) le rapport particulier à la terre du mode de vie campagnard.

    EDIT du 08/09/2013 : lien avec http://seenthis.net/messages/173393 et http://seenthis.net/messages/173394

  • OpenStreetMap : pourquoi vous devriez l’utiliser - LinuxFr.org
    http://linuxfr.org/users/sixela/journaux/openstreetmap-pourquoi-vous-devriez-l-utiliser

    Autre chose à savoir : pas besoin d’enregistrer une trace GPS pour contribuer à #OpenStreetMap ! En effet, OpenStreetMap a un accord avec Microsoft qui lui permet de bénéficier des images satellites de Bing pour contribuer sur la carte. Concrètement, pour ajouter une rue manquante dans OpenStreetMap, il suffit de la dessiner au dessus de l’image satellite ! Vous aimez bien les coloriages ? Vous avez toutes les qualités requises pour devenir contributeur OpenStreetMap !

    En ce qui concerne la qualité de la carte d’OpenStreetMap, il faut savoir quelle est variable d’un endroit à l’autre en fonction de la densité des contributeurs ! Concrètement, les grandes villes sont généralement très bien cartographiées (beaucoup mieux que des cartes commerciales) alors que, à la campagne, la qualité est inégale selon les endroits.

    Contribuer à OpenStreetMap est assez amusant et toute la famille peut participer. On imprime une carte OpenStreetMap du coin depuis le site Walking-papers et on part se balader en notant tous les éléments manquants sur la carte papier (les noms des rues, les sens uniques, les commerces, les boites aux lettres, les numéros des maisons, etc…). De retour à la maison, on boote sa distribution Linux favorite, on lance jOSM et on ajoute/corrige tout ce qu’on a noté sur la carte papier. Un vrai jeu d’enfant !

    Ça me donne envie d’essayer !
    #cartographie

    • Et ainsi, le monde entier n’aura plus de secret pour personne, plus le moindre centimètre carré de terrain à découvrir, plus de possibilité de prendre tranquillement le petit raccourci sympa emprunté par peu de gens, même chaque mini-chemin de montagne sera répertorié. Pas besoin d’un État diabolique pour totalitariser la vie : le #logiciel-libre et le #crowdsourcing s’en chargent très bien.

      À rapprocher de l’explosion du tourisme « #nature » il y a 20/30 ans, à la suite d’émissions Cousteau, Ushuaia ou autre. Des gens bien intentionnés font de superbes reportages sur les fonds marins ou la forêt vierge, puis la Masse, dont les transports lointains/complexes furent démocratisés (avions, matériel de plongée moderne, etc) s’empressent de tous aller aux mêmes endroits intouchés par la modernité.

      De la même façon, de gentils contributeurs vont publier en ligne le moindre recoin connu, chemin ou coin à champignon. Et si toi, par remord, tu te contentes de corriger les grands axes déjà présents dans les cartes officielles, ou de noter les commerces, d’autres plus consciencieux, plus maniaques, plus libres, et parce que c’est possible, le feront, et noteront petit à petit TOUT.

      Cela va bien avec mon message récent sur #Bernard-Charbonneau en fait :
      http://seenthis.net/messages/134989

      Parce que l’individu moderne aime la virginité, s’il reste un lieu vierge, il s’y porte aussitôt pour le violer ; et la démocratie exige que les masses en fasse autant.

      Les passionnés de la nature sont en général à l’avant-garde de sa destruction : dans la mesure où leurs explorations préparent le tracé de l’autostrade [autoroute], et où ensuite pour sauver la nature ils l’organisent. Ils ouvrent la voie à leurs risques et périls, en solitaires ; mais comme toute personne est un acteur en puissance, il faut qu’ils l’annoncent à un public avide de dépaysement. Ils écrivent un livre ou font des conférences [ou publient leurs données en #licence-libre] pour convier l’univers à partager leur solitude : rien de tel qu’un navigateur solitaire pour rassembler les masses.

    • Et avant que la communauté des contributeurs ne cartographie chaque centimètre carré de la planète et même les raccourcis sympa, il va encore couler beaucoup d’eau sous les ponts. Ne vous inquiétez pas trop.

    • Et on passe un cran encore plus loin avec Mapillary :
      https://www.mapillary.com/manifesto

      Les autres solutions vont pas encore assez loin car elles font que les RUES, nous on va aller partout à pied, et en plus avec du crowdsourcing.

      Et contrairement à ce qui est dit dans les CGU, absolument aucun visage n’est flouté ni les plaques (en tout cas dans ma ville).

      Et là c’est bien l’assurance d’avoir le moindre lieu même hors route (SURTOUT hors route d’après eux-mêmes).

      Take photos. Take lots of photos. There is no limit to the level of detail you can add or the places you can go. Don’t take tens of photos, take hundreds or thousands at a time. The more the better. Our servers can handle it, your phone can handle it.

      #crowdsurveillance #charognes