La France a peur… ou la présentation pas du tout idéologique d’un sondage (et en réalité deux)
La France, championne d’Europe du pessimisme
▻http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/05/06/la-france-championne-d-europe-du-pessimisme_3171535_3214.html
►http://www.youtube.com/watch?v=KBxfS4UNWzc
Dans tout l’article (et dans les deux articles associés
– Une « guerre éloignée » et déjà perdue pour les Espagnols ▻http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/05/06/une-guerre-eloignee-et-deja-perdue-pour-les-espagnols_3171536_3214.html
– Dans le Sud de l’Europe, la crise fragilise encore plus la confiance en l’Etat ▻http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/05/06/dans-le-sud-de-l-europe-la-crise-fragilise-encore-plus-la-confiance-en-l-eta
) il y a une confusion délibérée entre ce sondage Ipsos …
La France a peur et la « sinistrose », observée en son temps par François Mitterrand, gagne à nouveau l’Hexagone. L’enquête Ipsos, réalisée pour le compte du groupe Publicis auprès de 6 198 Européens interrogés par Internet entre le 14 mars et le 7 avril 2013, dresse le portrait d’un pays qui, tout compte fait, n’est pas encore concrètement frappé par la crise mais reste persuadé que le pire est pour demain, comme condamné au sort que traversent déjà Italiens et Espagnols.
… et cette étude qualitative FreeThinking (Publicis)
« Les Français vivent presque comme les Allemands et semblent crier avant d’avoir mal », observe Véronique Langlois, cofondatrice de la cellule FreeThinking, à l’origine d’une étude qualitative menée auprès de 400 Européens de classes moyennes supérieures (foyers dont le revenu mensuel est supérieur à 3 000 euros en France et en Allemagne, à 2 500 euros en Espagne et en Italie, entre 2 500 et 7 000 livres – entre 3 000 et 8 300 euros – au Royaume-Uni).
dont la cible n’est pas tout à fait la même…
L’étude Ipsos est publique ▻http://www.ipsos.fr/ipsos-public-affairs/actualites/2013-05-06-francais-et-sortie-crise avec pdf téléargeable ▻http://www.scribd.com/document_downloads/139743603?extension=pdf&from=embed&source=embed
L’étude qualitative (80 interviewés CSP+ voire ++ par pays…) ne l’est pas et sert à « inspirer » la thématique de l’interprétation. Pas du tout idéologique…
Je laisse à l’Observatoire des sondages et à Alain Garrigou le soin d’analyser dans le détail, je n’en ai pas le courage…
Juste deux exemples pris dans l’infographie ci-dessous.
• la question La prise en charge des services publics par les entreprises est elle… ? propose 3 choix :
nécessaire et souhaitable
nécessaire, même si je ne le souhaite pas
ni nécessaire, ni souhaitable
soit 3 choix à deux questions bien différentes : est-elle nécessaire ? est-elle souhaitable ? Ce qui permet de laisser de côté la quatrième option : souhaitable (pour les entreprises) mais pas nécessaire (pour les services publics)
• le surtitre général d’une des parties du graphique Les Européens ne croient plus en l’État-providence introduit, outre la question précédente, un classement des « problèmes à résoudre en priorité pour sortir de la crise »
les Français mettent dans l’ordre : les entreprises industrielles qui ferment, le niveau de l’immigration, les exigences de rémunération des actionnaires et des patrons
les Européens, l’égoïsme des riches, les entreprises industrielles qui ferment, le niveau de l’immigration
Faillite de l’État-providence, vous dis-je !