• La toxicité des nanomatériaux confirmée par une étude américaine
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/05/07/la-toxicite-des-nanomateriaux-confirmee-par-une-etude-americaine_3172367_324

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    Même si les connaissances scientifiques restent lacunaires, un certain nombre de faits concernant la toxicité des nanomatériaux manufacturés sont établis. Des études avaient déjà suggéré que les nanotubes de carbone multiparois, mille fois plus fins qu’un cheveu et présents dans de très nombreux produits, pouvaient provoquer des mutations de l’ADN ou favoriser la transformation cancéreuse des cellules ayant subi de telles mutations.

    Le 11 mars, le National Institute for Occupational Safety and Health (Niosh), l’autorité de santé au travail des Etats-Unis, a publié sur son blog de nouvelles données « démontrant pour la première fois sur un modèle expérimental que ces nanotubes sont un promoteur du cancer ».

    Une autre substance nanoparticulaire, le dioxyde de titane, que l’on trouve notamment dans des crèmes solaires, a été classée en 2006, par le Centre international de recherche sur le cancer, dans la catégorie « cancérogène possible pour l’homme », sur la base de données expérimentales chez le rat.

    Mais l’évaluation de la toxicité est rendue difficile par l’insuffisance des méthodes de caractérisation des nanoproduits, par l’évolution qui peut se produire au cours de leur cycle de vie, ainsi que par la grande disparité des résultats obtenus par les laboratoires d’analyse. Une hétérogénéité souvent invoquée pour contester leur toxicité et retarder la mise en oeuvre de mesures de précaution.

    VASTE ÉTUDE SUR DES SOURIS ET DES RATS 

    C’est sur ce dernier point que le Niosh a voulu avancer, en mettant sur pied une vaste étude sur des souris et des rats, impliquant les chercheurs de treize universités américaines. Dans un premier temps, l’autorité de santé leur a demandé d’analyser trois formes nanométriques de dioxyde de titane et trois formes de nanotubes de carbone.

    « Les responsables de l’étude se sont aperçus qu’il existait d’énormes différences entre les laboratoires, décrit Dominique Lison, professeur de toxicologie à l’Université catholique de Louvain (Belgique). Ils ont alors identifié les sources de variabilité et mis au point un protocole d’analyse harmonisé qu’ont utilisé, dans un second temps, les laboratoires universitaires. »

    Cette fois, les chercheurs ont abouti à des résultats similaires et cohérents sur le type de réaction provoqué dans les voies respiratoires des rongeurs. Ils ont décelé les mêmes phénomènes inflammatoires (une augmentation des globules blancs « neutrophiles »), avec la même ampleur.

    « Cette étude démontre que, si on le veut, on peut avancer dans l’évaluation de la nanotoxicité », commente Dominique Lison. Les auteurs soulignent également, comme l’a fait en France l’Anses, le déséquilibre de la recherche, entre les travaux sur le développement et les applications des nanomatériaux et ceux sur leurs effets potentiels.

    Compte tenu du risque respiratoire, le Niosh a recommandé, le 24 avril, de limiter les concentrations des nanotubes et nanofibres de carbone à 1 µg/m3 d’air. C’est la plus petite valeur mesurable de manière fiable.

  • Près d’un tiers des colonies d’abeilles ont péri cet hiver aux Etats-Unis
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/05/07/pres-d-un-tiers-des-colonies-d-abeilles-ont-peri-cet-hiver-aux-etats-unis_31

    Selon cette étude, la perte subie ces derniers mois par les abeilles américaines est 42 % plus importante que l’hiver précédent, lorsque 21,9 % d’entre elles avaient disparu. Les abeilles connaissent depuis six ans de très importants taux de mortalité, de 30,5 % en moyenne, sans que les experts s’accordent sur un facteur déterminant.

    Selon les autorités américaines, plusieurs raisons participent ces dernières années de la surmortalité des abeilles sans qu’aucune soit prévalente, comme « les parasites, les maladies, les facteurs génétiques, une mauvaise nutrition et l’exposition aux #pesticides ».

  • Bruxelles renforce la mainmise des grands groupes sur les semences
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/05/07/bruxelles-renforce-la-mainmise-des-grands-groupes-sur-la-commercialisation-d

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    « Au prétexte de simplification, cette proposition place toutes les semences sous le contrôle direct de l’industrie et de ses brevets », dénonce le Réseau Semences Paysannes. Dans un communiqué publié mardi 7 mai, il qualifie le texte de « hold-up sur les semences, soigneusement caché sous des centaines de pages de jargon réglementaire ».

    Car, explique le réseau, l’office communautaire qui délivre les titres de propriété intellectuelle sur les variétés sera directement chargé du catalogue qui conditionne l’accès au marché des semences. En outre, un suivi électronique des échanges de semences en Europe, géré par l’administration au nom de la sécurité sanitaire, pourrait servir à poursuivre les agriculteurs qui utilisent des graines protégées ou leurs propres variétés de ferme.

    PERTE DE RÉSISTANCE AUX DIVERSES AGRESSIONS DE RAVAGEURS

    Les propositions présentées par le Commissaire européen à la santé et à la consommation, Tony Borg, s’inscrivent dans un « paquet législatif » qui pourrait entrer en vigueur en 2016. Le texte doit d’abord être approuvé par le Conseil des ministres et le Parlement européens, où il est attendu de pied ferme par les Verts.

    Tandis que Bruxelles met en avant la valeur des exportations de semences européennes – soit 60 % des échanges mondiaux de ce secteur –, les écologistes rappellent, eux, que des milliers de variétés de céréales, de légumes et de fruits ont été perdus ces dernières décennies.

    Le système de certification mis en place dans les années 1960 a causé une réduction de la biodiversité, qui se traduit par une perte de résistance aux diverses agressions de ravageurs et autres pathogènes, donc par un recours accru aux pesticides.

    « Le commissaire Borg n’a pas tenu compte des réserves de ses homologues de l’environnement et de l’agriculture, note Sandrine Bélier, députée Europe Ecologie-Les Verts. Son objectif reste la promotion d’une agriculture intensive, l’enjeu de la perte de biodiversité n’apparaît nulle part. On réduit les règles, on lisse, on harmonise, mais quelle place pour les variétés paysannes, différentes ? »