La peine de mort est-elle capitale ?

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  • La peine de prison : de la nécessité à… la futilité

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    Il a appartenu notamment à A. Camus de rappeler, dans les années 1950, le lien indéfectible et suranné, bien plus que réfléchi, qui unit habituellement la pénalité du moment à la notion d’une prétendue « nécessité » de son exécution :

    « On n’hésite pas au contraire à présenter la peine de mort comme une regrettable nécessité, qui légitime donc que l’on tue, puisque cela est nécessaire, et qu’on n’en parle point, puisque cela est regrettable » (voir A. Kœstler et A. Camus, Réflexions sur la peine capitale, Paris, Calmann-Lévy/Livre de Poche, 1957, p. 122). Et, plus loin : « Nous étouffons sous des paroles feutrées un supplice dont on ne saurait affirmer la légitimité avant de l’avoir examiné dans sa réalité. Loin de dire que la peine de mort est d’abord nécessaire et qu’il convient ensuite de n’en pas parler, il faut parler au contraire de ce qu’elle est réellement et dire alors si, telle qu’elle est, elle doit être considérée comme nécessaire » (Ibid., p. 123).

    Il est frappant de constater que l’on peut, dans ces paragraphes camusiens cités, remplacer l’expression de « peine de mort » par celle de « peine de prison » , sans causer aucun dommage au vieux principe de l’association repérée et susmentionnée de la pénalité, ici d’emprisonnement, à un mal nécessaire – association qui constitue, au fond, la base de l’existence et du prolongement des parcs pénitentiaires, et dont la portée est, du reste, infiniment plus politique ou idéologique que scientifique.

    #prison #abolition #peine_de_mort #Camus