Non, chers parents d’élèves, vous ne m’emmerdez pas !
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Savez-vous, chère collègue, que dans nombre d’établissements de la maternelle au lycée, des enseignants voudraient se plaindre comme vous de l’hyper présence des parents dans la scolarité, voire dans la vie de leurs enfants ?
Savez-vous combien nous sommes à espérer avoir plus de trois parents à une rencontre parents-profs ? À espérer voir une connexion sur le cahier de textes en ligne, pendant le weekend ? À réclamer un rendez-vous ou au moins un appel avec un parent ?
Savez-vous combien nous sommes à ne plus souhaiter de « bonnes vacances » à des élèves qui ne sont jamais partis en vacances, qui ne quitteront pas leur quartier ou leur village ?
« Vos » parents d’élèves sont hyper-protecteurs ? Quelle chance ont vos élèves, quelle chance ont ces enfants ! Parce que s’il y a bien une chose qu’un enseignant sait, c’est que sans sa famille, l’enfant a peu de chances d’y arriver seul. C’est le triangle d’or de la réussite scolaire et sociale : élève-parent(s)-enseignant. Quand l’un des sommets est défaillant, le triangle s’écroule. […]
Nous avons une charge qui implique chacun dans la société. C’est à nous que pendant 15 ans, chaque matin, le parent confie son enfant pour espérer lui donner le meilleur avenir possible.
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Expliquons, ouvrons, déployons patience, réflexion… et surtout RESPECT. C’est épuisant ? Oui. Mais c’est aussi tellement valorisant d’exercer un métier avec une telle responsabilité. J’en tire une grande fierté. Je sais à quoi je sers chaque jour. Même si ce n’est pas simple.
Le « nous » que vous avez employé dans ce billet, que bon nombre de médias ont déjà relayé, « nous » fait mal. Nous qui ne pensons pas comme vous, c’est nous qui allons le prendre en pleine figure : « Alors comme ça on vous emmerde, nous les parents ? ».