image paroxystique de mondes agricoles en mutation

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  • Le projet Macron pour l’enseignement supérieur : une offensive sur le terrain de la valeur des études

    par Aurélien Casta

    https://www.questionsdeclasses.org/?Le-projet-Macron-pour-l-enseignement-superieur-une-offensive-su

    Deux positions coexistent ainsi encore aujourd’hui. Elles opposent des partisans du droit d’accès des bacheliers à l’enseignement supérieur et leurs opposants qui soutiennent la loi Vidal. Le conflit porte fondamentalement sur la valeur des études et sur le statut économique de l’étudiant. La valeur économique des études et de la formation est-elle, comme le pensent les initiateurs de la loi Vidal, la valeur capitaliste qu’elles produisent, directement dans les écoles supérieures payantes ou après les études une fois que les étudiants sont diplômés, occupent un emploi mieux rémunéré et remboursent le prêt qu’ils ont contracté (ici les étudiants sont des consommateurs et des personnes qui ne produisent de la valeur qu’une fois leurs études finies) ? Ou est-ce que, comme ont commencé à l’affirmer dans l’esprit du Plan Langevin-Wallon les syndicats étudiants et une partie des organisations universitaires, une valeur économique non capitaliste est produite au cours des études gratuites par les personnels et par les étudiants (ici, les étudiants sont des travailleurs à qui il s’agit de donner un salaire) ? Pour trois raisons, on peut voir dans la loi Vidal une nouvelle attaque destinée à contrer les projets issus de l’après-guerre et à renforcer les pratiques et croyances fondatrices de la valeur capitaliste.

    https://www.questionsdeclasses.org/local/cache-vignettes/L200xH111/telechargement_1_-ce2e1.jpg?1516702552

  • Drame silencieux à l’université
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=4031

    Sauver l’université face aux réformes de ces dernières années passe par la dénonciation de leurs conséquences désastreuses sur les étudiants et les enseignants. Plus rares sont en revanche les voix qui s’élèvent pour rappeler combien les personnels administratifs les subissent également de plein fouet. Pourtant, depuis près de deux ans …

    #Abus_patronaux #Nos_enquêtes #conditions_de_travail ;_salaires ;_retraites ;_luttes #université ;_réformes ;_personnels_administratifs ;_secrétaires

    • Dix Thèses sur l’Université Productive
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=2685

      L’hypothèse directrice de ce qui suit sera la suivante : en même temps que la force de travail tend à se réaliser comme activité « immatérielle », que l’on met donc au travail la subjectivité elle-même, on assiste au passage de la discipline au contrôle (pour reprendre l’analyse de Deleuze commentant Foucault. C’est-à-dire que l’on passe de l’usine comme lieu d’enfermement de la force de travail au territoire urbain, nouveau cadre de la production des richesses. L’université y devient le principal médiateur entre savoir diffus et entreprises.

      Là où l’université en tant qu’institution intégrée dans un Etat-nation était un pôle clos de distribution des savoirs, elle est aujourd’hui une machine réticulaire : les centres universitaires éclatent et on crée des antennes universitaires conçues en relation avec le maillage économique du territoire où elles naissent. D’où une tendance à la territorialisation de la formation, visible dans la profusion des stages qui se réalisent dans la région même où se trouvent les étudiants.

      Les enjeux des diverses réformes en cours du système de formation ne sont donc pas technologiques : il ne s’agit pas de développer des secteurs économiques de pointe, mais de réorganiser les contextes sociaux de production dans leur globalité. Il s’agit, à travers la réforme de l’université, de constituer le cadre légal d’une normalisation et d’une mise au travail des connaissances. D’où l’insistance des gouvernements successifs sur ceci que l’exigence de professionnalisation s’adresse à tous, et pas seulement à ceux qui s’orientent vers des filières technologiques.

      Parce que la formation est un point de vue sur les mutations du système global de production, et dans la mesure où elle tend à devenir un trait constitutif de la force de travail elle-même, nous la prendrons comme observatoire d’un processus de précarisation, qui comme tel semble le véritable axe de recomposition du rapport de production capitaliste. Nous n’assistons ni à une « régression » (notamment en termes d’« acquis sociaux ») ni à la mise en place d’une société duale (ordonnée autour de la dyade intégration/exclusion) mais à un processus d’institution de la précarité comme mode de régulation des rapports de production, qui se confond par conséquent avec une mise au travail généralisée.

  • Ces très chers stages
    http://www.lemonde.fr/argent/article/2014/06/02/ces-tres-chers-stages_4429698_1657007.html

    A la faveur de la professionnalisation et de l’internationalisation des cursus, la pratique des #stages en entreprises s’est considérablement développée au cours des années 2000. A l’#université, ils concernent tous les cursus, et, dans les #écoles de commerce, qu’il s’agisse des grandes écoles, des post-bac ou des écoles d’ingénieurs, ils sont devenus systématiques.
    Non seulement les étudiants ont l’obligation d’effectuer des stages d’une durée de plus en plus longue pour valider leurs diplômes (quatre à six mois, selon les années et les écoles…), mais la plupart de ces établissements incitent leurs élèves à prendre une année de césure pour faire des stages d’un an, de préférence à l’étranger…

    Conséquence, « pour une majorité d’étudiants, la durée totale de travail comme stagiaire au cours de leurs études dépasse aujourd’hui un an » , précise le rapport de la députée (PS) Chaynesse Khirouni, déposée au nom de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale le 14 février.

    Outre le fait qu’il existe de « nombreuses situations d’abus où les stages sont utilisés en substitution de l’emploi », note le rapport, ces stages coûtent souvent très cher aux étudiants et à leurs parents. C’est particulièrement vrai pour les jeunes qui sont inscrits dans des écoles de commerce privées dans lesquelles les frais de scolarité tournent autour de 8 000 euros par an, à payer pendant trois ans, voire cinq ans pour les écoles post-bac…

    COÛTS SUPPLÉMENTAIRES

    Pendant les périodes de stage, non seulement les frais de scolarité sont identiques, mais les parents font face à des coûts supplémentaires, notamment lorsque le stage est en province ou à l’étranger. Et si ces stages sont accomplis lors d’une année de césure, il faut quand même acquitter des droits de scolarité : 750 euros de « frais de suivi administratif » chez HEC et même le quart des frais annuels d’inscription pour Sciences Po Paris. Soit une année facturée 2 500 euros pour les étudiants qui paient les droits les plus élevés, sans pour autant mettre les pieds dans l’établissement.

    A cette facture s’ajoute la note fiscale. Si le stage a duré plus de trois mois ou ne fait pas partie intégrante du programme de l’école – ce qui est le cas des stages accomplis dans le cadre d’une année de césure –, les indemnités perçues sont imposables.

    Autrement dit, si les parents rattachent leur enfant étudiant à leur foyer fiscal, ce qui est souvent dans leur intérêt, car ils bénéficient ainsi d’une demi-part, ou d’une part supplémentaire, ils doivent réintégrer l’indemnité de stage dans leurs revenus imposables, et donc payer des impôts dessus.

    Du moins pour le moment, car une proposition de loi, en cours de discussion devant le Parlement, devrait rendre les stages non imposables. Le texte prévoit ainsi que les stages en entreprise soient exonérés, quelle que soit leur durée, dans la limite d’un plafond égal au smic.

    CONSERVER LES JUSTIFICATIFS

    En attendant, les juges ont admis que les parents pouvaient déduire de leurs revenus imposables les frais acquittés pour la scolarité de leur enfant ainsi que le loyer qu’ils avaient payé pour le loger à proximité de son stage (en l’occurrence, l’enfant était étudiant à Lyon et avait accompli un stage à Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine). Dans ce cas, il est recommandé de conserver les justificatifs, car l’administration fiscale peut vous les réclamer.

    Enfin, tant que l’indemnité de stage ne dépasse pas le « minimum légal » de 436,05 euros par mois pour un temps plein, aucune cotisation sociale n’est due, ni par l’entreprise ni par le stagiaire. Conséquence, le jeune n’acquiert aucun droit pour sa #retraite.

    Pour remédier en partie à cette situation, la nouvelle réforme des retraites du 20 janvier prévoit que les jeunes peuvent désormais valider leurs périodes de stage, dans la limite de deux trimestres. Pour cela, ils devront verser une cotisation entièrement à leur charge (l’entreprise n’a rien à payer).

    Son montant, qui devrait s’établir à 300 euros par trimestre, doit être fixé par un décret, qui n’a toujours pas été publié. Mais cette opération n’est, de toute façon, pas intéressante. Racheter des trimestres au début de sa carrière est un pari risqué, car les règles ont de grandes chances de changer à l’avenir, ce qui pourrait rendre inutile cette opération.

    1,6 million de stagiaires
    Surtout des étudiants Le rapport 2012 du Conseil économique, social et environnemental estime le nombre de stagiaires à 1,6 million, dont 900 000 étudiants. Ils étaient 600 000 en 2006. Le Centre d’études et de recherche sur les qualifications juge que seuls 38 % des stages sont formateurs et rémunérés. Selon l’Association pour l’emploi des cadres, 20 % des bac + 4 qui ont décroché un emploi dans l’année suivant la fin de leurs études l’ont trouvé sur leur lieu de stage.

    http://www.lemonde.fr/enseignement-superieur/article/2014/02/18/une-loi-pour-limiter-les-abus-des-stages-en-entreprise_4368584_1473692.html

    Pour une approche plus théorique quant au rôle productif de l’université, par delà la fourniture aux entreprises à bas prix des scolarisés :
    Dix Thèses sur l’Université Productive
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=2685

    #exploitation #travail #capital #droits_sociaux

    • Étrange article, vraiment. S’il reflète vraiment le livre dont il est question, celui-ci ne semble pas s’être posé la question des formes d’organisation politiques et sociales que se donnent ces intellos précaires sans pour autant faire de cette catégorie un étendard, hormis la mince évocation de pratiques d’entraide et de débrouille. Pas plus n’avons-nous droit à une sorte d’historicisation de cette catégorie : existait-elle avant la fameuse « économie immatérielle » ? Enfin, alors qu’il s’agit visiblement d’une bonne vieille sociologie bien fixiste, on a même pas le droit aux fameux chiffres qui devraient valider l’importance du phénomène.
      Pourtant, forcément, ça résonne, cette histoire des intellos précaires (sur #seenthis, par exemple). Il devrait pouvoir se faire quelque chose d’un peu mieux que cette bouillie qui se termine sur la phrase qui dévoile mine de rien, l’échec patent de Bourdieu : il n’y a pas eu de miracle avec le mouvement de chômeur, c’était tout simplement la sociologie qui se gourrait... et se gourre toujours ?

    • Une certaine sociologie comprend ce qui ne change pas (sauf si c’est en terme de dégradation de l’existant), et a bien du mal avec tou ce qui peut constituer un évènement. Bourdieu ne pouvait comprendre -même si il avait du/su suivre - car c’était un #travailliste pour qui la création subjective où s’origine la politique devait rester une hérésie ou/et mystère dans le cas des précaires, c’est à dire d’illégitimes, socialement et sociologiquement, d’incapables politiques. Il avait d’ailleurs écrit dans une première version de son texte à propos des mobilisations de chômeurs et précaires de 1997/98 « miracle social » avant de rectifier pour dire « miracle sociologique ». Mais peut-être vaut-il mieux lire le rapport de recherche que cet article qui en rend compte : http://www.cee-recherche.fr/fr/rapports/82-libres-proletarises-travailleurs-intellectuels-precaires-ile-de-fra>
      Quand à la catégorie d’intello précaire, elle a été inventée (ou tout du moins rendue publique) par les Rambach, qui elles aussi ont toujours maintenu un fond « bourdivin » pour leur plaidoyer en défense de cette catégorie, vue comme étant celle des déclassés du travail intellectuel, au regard de la « réussite des parents », ce qui de leur point de vue de filles de la nomenklatura universitaire et éditoriale était parfaitement justifié et leur faisait (sous-)estimer à 200 000 le nombre des « intellos précaires », ce qui est totalement à côté de la plaque quand depuis des décennies l’hexagone compte des millions d’étudiants, que la fonction de l’école , de la fac a été transformée, non pas en raison du « travail immatériel » mais parce que la production de #travail_vivant au moyen de travail vivant est un ressort du capitalisme actuel. Voir, par exemple, 10 thèses sur l’#université productive http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=2685

      Quant aux formes d’#organisation que se donnent les précaires en tous genres, il est vrai que cela reste... une question, et que l’on a bien du mal à y trouver réponse... tout se passant comme si l’organisation purement capitaliste de la concurrence atomistique était quasi intégralement dominante, ce qui renvoie à la sempiternelle énigme « pourquoi n’y a-t-il pas davantage de révoltes ? », ce préalable à toute organisation éventuelle, du coté des dominés en tout cas.

      #auto_entrepreneur #free_lance #emploi_discontinu #vacataires #portage_salarial #enquête #minima_sociaux #CDD #pigiste #autoexploitation #burn_out #entraide