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http://theconversation.com

  • Le rôle des #multinationales dans les #violences en #Afrique
    http://theconversation.com/le-role-des-multinationales-dans-les-violences-en-afrique-116618

    Les auteurs s’appuient sur une étude géolocalisée mettant en parallèle la présence des firmes et l’occurrence des conflits miniers. Ils ont quadrillé l’Afrique par zones de 55 sur 55 kilomètres pour analyser l’impact de l’augmentation du prix de 14 minerais. Leurs résultats suggèrent qu’une hausse des prix des matières premières augmente la violence uniquement dans les zones exploitées par des firmes étrangères.

  • Comment la littérature change votre cerveau (et votre rapport aux autres)
    http://theconversation.com/comment-la-litterature-change-votre-cerveau-et-votre-rapport-aux-au

    Nos motivations à lire sont diverses. Nous lisons des fictions populaires pour nous distraire, des fictions littéraires pour l’esthétique de leurs tournures, des textes documentaires pour enrichir nos connaissances, qu’elles soient académiques ou techniques, ou des ouvrages de développement personnel, dans un but explicitement énoncé par leur désignation même…

    Il a toutefois été clairement démontré que la lecture procure des bienfaits considérables, en particulier sur la pensée, même si à ce titre, toutes les catégories d’ouvrages ne se valent pas. Retour sur quelques enseignements marquants des rares études existantes.
    Mieux « lire » les autres grâce à la littérature

    Le résultat le plus stupéfiant est celui obtenu par David Comer Kidd et Emanuele Castano, publié dans la prestigieuse revue Science en 2013, puis reproduit par une autre équipe en 2018.

    Kidd et Castano ont montré que le simple fait de lire un extrait d’une fiction littéraire (autrement dit, un ouvrage récompensé par un prix et/ou écrit par un auteur de référence, comme Patrick Modiano ou Jean‑Marie Gustave Le Clézio), permet d’obtenir par la suite de meilleures performances en « théorie de l’esprit » que le fait de lire un passage tiré d’une fiction populaire (tel qu’un ouvrage faisant partie des meilleures ventes).

    La théorie de l’esprit se définit comme la capacité à attribuer à autrui des pensées, des intentions, des émotions, et être ainsi à même de comprendre et de prédire le comportement des autres. Durant leurs travaux, Kidd et Castano ont évalué cette aptitude grâce au test d’interprétation du regard qui consiste à sélectionner le mot qui correspond à la pensée, à l’intention ou à l’émotion exprimée par le regard d’un individu.

    #Lecture #Empathie #Neurosciences

  • Pourquoi les filles ont délaissé l’informatique
    http://theconversation.com/pourquoi-les-filles-ont-delaisse-linformatique-110940

    C’est un fait qui saute aux yeux de tout organisateur de salon d’orientation post-bac ou de journées portes ouvertes en école d’ingénieurs : les garçons sont largement plus nombreux que les filles à se presser autour des stands dédiés aux métiers du numérique. On pourrait croire qu’il en a toujours été ainsi. D’ailleurs, cet état des lieux est ancré dans les mentalités, la figure du « geek » se déclinant encore souvent au masculin.

    Cela ferait presque oublier qu’aux débuts de ce qu’on appelait l’« informatique », de nombreuses mathématiciennes ont joué un rôle clé. Parmi ces grandes figures, on peut citer Grace Hopper, qui a imaginé la notion de compilateur et en a fait le premier prototype en 1952. C’est une femme, Mary Keller, qui a soutenu la première thèse en informatique, en 1965.

    On peut citer aussi Kathleen Booth, pionnière de la reconnaissance de caractères et de la traduction automatique. Ou Barbara Liskov, qui programme en 1968 un des premiers jeux d’échecs, et devient professeure en intelligence artificielle au MIT.

    #femmes #genre #sexisme #culture_geek #informatique

  • Réforme de l’assurance chômage : la tentation de l’universalité
    http://theconversation.com/reforme-de-lassurance-chomage-la-tentation-de-luniversalite-112083

    À l’heure du débat sur la réforme de l’assurance chômage en passe d’enlisement en France, il ne semble pas inutile de procéder à une comparaison des …

  • Le mécanicien de rue, un expert de la « débrouille » au cœur de la précarité, Denis Giordano
    http://theconversation.com/le-mecanicien-de-rue-un-expert-de-la-debrouille-au-coeur-de-la-prec

    Le mécanicien de rue désigne les individus qui se proposent pour réparer de véhicules, travaillant sans licence, avec un outillage limité et qui s’installent sans autorisation dans des espaces publics ou privés, en comptant sur la bienveillance des riverains. (...)

    Les mécaniciens de rue font partie du très hétérogène ensemble des travailleurs et travailleuses qui vivent grâce à des activités de l’#économie_informelle, c’est-à-dire hors de toute formalisation législative et administrative, ne respectant pas le code du travail ni les règles fiscales.

    L’ampleur et les frontières de l’économie informelle échappent à une définition claire et à sa quantification, même si son poids est estimé à 6,6 % du PIB français par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). En 2012, l’économiste Friedrich Schneider calculait qu’en France ce ratio avait augmenté de 11,1 % à 11,7 %, et plus largement qu’il augmentait en Europe en raison de la crise économique de 2008-2009, comme le rappelle Le Figaro.

    Mel, Guy et Daimou

    Après avoir observé le #travail de plusieurs #mécaniciens_de_rue et devant les difficultés à créer des liens de confiance avec eux, j’ai pris la décision de m’engager directement à leurs côtés : j’ai participé aux réparations, en devenant l’assistant de trois d’entre eux.

    Mel, 58 ans qui faisait également quelques missions ponctuelles en tant que brancardier dans un hôpital parisien ; Guy, 41 ans, ancien garagiste au chômage ; Daimou, 23 ans et sans papier qui vivait des réparations parfois réalisées avec un ami. Les trois obtiennent par cette activité une partie indispensable de leur #revenu.

    Cette observation participative s’inscrit notamment dans la suite des démarches de recherche proposées par les sociologues Loïc Wacquant et Nicolas Jounin qui a plus particulièrement étudié le thème de la précarité et de l’immigration sur les chantiers.

    Se confronter aux aléas d’une activité « de rue »

    Travailler comme mécanicien de rue signifie se confronter aux aléas d’une activité « de rue », avec ses imprévus et sa #précarité, en plus de s’exposer aux duretés des longues heures à l’extérieur sans bénéficier d’un outillage adéquat.

    J’ai ainsi réalisé que leur travail dépend beaucoup de la capacité à éviter les plaintes des riverains liées aux nuisances occasionnées, comme les bruits, la saleté et le dérangement dû à la circulation des voitures et des gens.

    Il est également dangereux de rester allongé pendant des heures au sol sous une voiture soulevée par un simple cric ou de maigres béquilles ; le mal de dos devient un ennemi insidieux. Or, le corps est un capital fragile que l’on doit soigner pour continuer à travailler.

    Des figures familières

    Les mécaniciens que j’ai côtoyés deviennent des figures familières dans le quartier où ils travaillent, ils entretiennent des relations avec les clients et les différentes figures du monde de la réparation (garagistes, gérants de casse-auto ou de contrôle technique, vendeurs de pièces…).

    Les garagistes rencontrés ne les voient pas seulement comme des concurrents déloyaux (par leurs bas prix), mais comme des figures qui offrent un type de service spécifique sans les garanties et les qualités des garages.

    Les mécaniciens de rue sont sollicités surtout par ceux qui possèdent un véhicule défaillant et dont ils veulent prolonger « la vie » sans avoir les ressources financières suffisantes. Dans ces quartiers il est ainsi fréquent de croiser des voitures avec des pièces installées d’une autre couleur, de pare-chocs rafistolés ou de la fumée noire sortir du pot d’échappement.

    Les pièces détachées en vrac, la ferraille, la fumée noire font partie du quotidien de ces hommes improvisés mécaniciens.
    Les mois sur le terrain m’ont familiarisé aux réparations, mais également aux #services offerts par les mécaniciens. Préparer et accompagner les voitures aux contrôles techniques, se déplacer rapidement pour des dépannages, récupérer des pièces d’occasions dans les casses-auto, suivre la manutention ordinaire et extraordinaire du véhicule constituent des activités qui vont bien au-delà de la simple exécution des réparations.

    Leur capacité à mettre en place une multiplicité de services confère une continuité à leur activité en valorisant leur compétence. Disposer d’un réseau de connaissances devient aussi indispensable que la maîtrise des moteurs.

    « Entrepreneur de soi » au cœur de la précarité

    Leurs pratiques de travail nous montrent à quel point les mondes de l’économie formelle et informelle sont imbriqués : les mécaniciens de rue exécutent des réparations selon la « débrouille » de la rue, mais ils participent pleinement au marché de la réparation. La nature formellement illicite de leurs activités, en particulier dans des lieux où la précarité de revenu et de travail sont monnaie courante, n’est pas perçue comme telle par ceux qui les sollicitent.

    Les pratiques des mécaniciens de rue se montrent aussi éloignées des formes de travail subordonné, d’exécution et répétitif. Leur confrontation quotidienne aux imprévus, à la multi-activité et la nécessité de contacts et de collaborations les rapprochent plus de la figure de l’« entrepreneur de soi ».

    « L’#entreprise_de_soi », un nouveau mode de gestion politique des #classes_populaires ? Analyse croisée de l’accession à la propriété et de l’auto-emploi (1977-2012), Sarah Abdelnour et Anne Lambert
    https://www.cairn.info/revue-geneses-2014-2-page-27.htm

    Une figure aujourd’hui soutenue par les politiques d’activation de l’#emploi orientées à diffuser une vision entrepreneuriale sans trop se soucier de la précarité de celles et ceux qui, surtout dans les quartiers populaires, cherchent à travailler de manière indépendante.

    #entrepreneur_de_soi

  • Débat : « L’emmurement du monde disloque de l’intérieur les #sociétés »
    http://theconversation.com/debat-lemmurement-du-monde-disloque-de-linterieur-les-societes-1103

    ... la #murophilie actuelle revêt trois #dangers inédits. Elle introduit une disjonction potentiellement explosive entre, d’une part, une intégration forcenée de la planète dans les domaines de la #finance, du commerce, de la technologie, du sport, des loisirs, de la culture matérielle ou spirituelle, et, d’autre part, le #cloisonnement de plus en plus coercitif, voire militarisé, du marché international de la force de #travail et de la circulation des personnes.

    S’imaginer que la majorité de l’humanité va rester sur le seuil du magasin de la #globalisation, qu’on lui interdit de franchir, sans défoncer sa porte et faire voler en éclat sa vitrine relève de l’irénisme.

    En deuxième lieu, l’#endiguement des #barbares corrompt de l’intérieur la #cité qu’il prétend protéger. Il implique des régimes juridiques dérogatoires au détriment des étrangers, assimilés à des #ennemis. Ces législations progressivement s’étendent aux #citoyens eux-mêmes, instaurent des états d’exception qui deviennent des États d’exception, et banalisent une abjection d’État, laquelle s’institutionnalise en États d’#abjection.

    Au nom de la lutte contre le #terrorisme et l’#immigration clandestine, les #libertés publiques sont de plus en plus menacées dans les pays occidentaux ; le #droit d’asile et le droit de la mer sont bafoués ; la #politique de refoulement de l’#Union_européenne provoque chaque année plus de morts en #Méditerranée et dans le #Sahara que trois décennies de guerre civile en Irlande du Nord ; les #États-Unis séparent les enfants de leurs parents en attendant la construction de la barrière anti-latinos sur leur frontière avec le #Mexique ; #Israël a perdu toute mesure dans le containment des Palestiniens ou l’expulsion des Africains. Or, cet État d’abjection reçoit l’onction du suffrage universel et peut se réclamer d’une #légitimité démocratique. Avec et derrière les #murs prospère la « #servitude_volontaire ».

    Enfin, l’emmurement du monde disloque de l’intérieur les sociétés. Il privatise l’espace public et la ville elle-même. Il externalise les frontières des États les plus puissants au sein d’autres États dépendants, à l’instar de l’Union européenne au Sahel, et éventre leur #souveraineté.

    Il recourt à la #biométrie qui le rend invisible, et son immatérialité segmente à l’infini la cité. Dans la Chine orwellienne d’aujourd’hui, par rapport à laquelle le totalitarisme maoïste prend des airs de passoire, chaque escalier mécanique, chaque carrefour, chaque place, surveillé électroniquement, est un mur qui reconnaît en vous le bon ou le mauvais citoyen, et peut vous empêcher de monter dans l’avion ou le train. Il est à craindre que les marchands de #peur et de biométrie n’appliquent vite la recette aux #démocraties libérales. Murs de tous les pays, unissez-vous !

  • Why paper maps still matter in the digital age
    http://theconversation.com/why-paper-maps-still-matter-in-the-digital-age-105341

    Cognitive researchers generally make a distinction between surface knowledge and deep knowledge. Experts have deep knowledge of a subject or a geography; amateurs have surface knowledge.

    Digital interfaces are good for acquiring surface knowledge. Answering the question, “How do I get from the airport to my hotel in a new-to-me city?” is a pragmatic problem that requires only shallow information to answer. If you’re traveling to a city for only 24 hours for a business meeting, there’s usually no need to learn much about a city’s layout.

    When you live in a place, or you want to travel meaningfully, deep knowledge of the geography will help you to navigate it and to understand its culture and history. Print maps help you acquire deep knowledge faster and more efficiently. In experiments, people who read on paper consistently demonstrate better reading comprehension than people who read the same material on a screen. A 2013 study showed that, as a person’s geographic skill increases, so does their preference for paper maps.

    #carte #papier #écran #géographie

  • Réformes socio_fiscales, Sentiment d’injustice et révolte sociale , Pierre Merle
    https://laviedesidees.fr/Sentiment-d-injustice-et-revolte-sociale.html

    La connaissance des gains en pouvoir d’achat des catégories les plus aisées doit être complétée par l’analyse détaillée de la situation des catégories populaires et moyennes (Madec, Plane et Sampognaro, 2018). Pour être complète, une telle analyse ne doit pas se limiter à la seule augmentation de la CSG et aux mesures relatives à la détention et aux revenus du capital mais porter sur l’ensemble des dispositions socio-fiscales qui exercent un effet sur le #revenu disponible des ménages (chèque énergie, #prime_d’activité, revalorisation AAH, RSA et ASPA, baisse de la taxe d’habitation et, évidemment, l’effet de fiscalité écologique et de la fiscalité sur le tabac).

    Pour les quatre premiers vingtiles, l’ensemble des mesures prises par le gouvernement exerce en 2018 des effets le plus souvent négatifs sur le niveau de vie moyen des plus #pauvres (-0,6% pour le premier vingtile). L’effet négatif de la fiscalité écologique est particulièrement marqué. Ce calcul de l’évolution du pouvoir d’achat permet de connaître un effet moyen par vingtile (cf. tableau). Il présente toutefois deux limites. D’abord, l’impact des mesures socio-fiscales du budget estimé jusqu’en décembre 2018, c’est-à-dire en année pleine, est plus favorable aux premiers déciles (Madec, Plane et Sampognaro, 2018). Ensuite, pour les #travailleurs_pauvres qui ne bénéficient pas des mesures sociales (revalorisation RSA, ASPA et AL), la baisse du niveau de vie est plus forte (cf. tableau). Cette baisse est encore plus marquée pour les professions aux revenus modestes dont l’usage de la voiture est particulièrement fréquent (aides ménagères, aides à domicile, ambulanciers, artisans, infirmières libérales, VTC ne bénéficiant pas de détaxe sur le carburant, etc.). Il en est de même des populations rurales. Les analyses cartographiques réalisées par Hervé Le Bras montrent que ces populations spécifiques sont surreprésentées parmi les gilets jaunes.

    Impact des mesures socio-fiscales du budget par vingtile de #niveau_de_vie en moyenne (en % du niveau de vie)

    Où va la France populaire ? Nicolas Duvoux & Cédric Lomba
    https://laviedesidees.fr/Ou-va-la-France-populaire.html

    La #classe_ouvrière n’est plus, la France populaire se fragmente entre classes moyennes et #précarisation croissante. Ce nouvel ouvrage de la collection Vie des idées - Puf dresse une cartographie fine et vivante d’un milieu en pleine recomposition qui tente de faire face, individuellement et collectivement, aux #inégalités_sociales.

    Les « gilets jaunes », une transition populiste de droite
    http://theconversation.com/les-gilets-jaunes-une-transition-populiste-de-droite-110612

    On peut alors émettre l’hypothèse selon laquelle le mouvement des « gilets jaunes » devient, dans ce cadre, le « passeur » du populisme RN en le désenclavant de la situation de blocage sur laquelle le macronisme a pu élaborer sa stratégie électorale.

    #catégories_populaires #gilets_jaunes #populisme #RN #extrême_droite

  • « Gilets jaunes » : l’urgence démocratique commence par le bas
    http://theconversation.com/gilets-jaunes-lurgence-democratique-commence-par-le-bas-109598


    #laurent_mucchielli

    Beaucoup réclament pour cela une procédure référendaire nationale, restant ainsi figés sur le principe du vote binaire et des oppositions bloc-contre-bloc. Il nous semble, quant à nous, que c’est bien plutôt en commençant par en bas, par les échelons locaux, que l’on aurait une chance de faire vivre une véritable démocratie, participative et délibérative, qui contribue du même coup à renforcer le vivre-ensemble et à pacifier la société. On espère, sans trop y croire, que le dit « grand débat national » ouvert par le gouvernement jusqu’en avril 2019 pourra au moins soulever quelques-uns de ces enjeux.

  • Maintien de l’ordre et violences policières : ce que l’histoire nous apprend
    http://theconversation.com/maintien-de-lordre-et-violences-policieres-ce-que-lhistoire-nous-ap

    Les manifestations des gilets jaunes de ces dernières semaines ont soulevé à nouveau la question des violences policières et d’un usage accru de la violence par les forces de l’ordre, une question déjà posée en 2016 à l’occasion du mouvement contre la « loi travail ». On voudrait apporter un éclairage historique sur ce phénomène supposé de « retour » de la violence. Il ne s’agit pas de relativiser les agissements policiers, mais d’inscrire les événements dans l’évolution du maintien de l’ordre en France.
    Calmer le « citoyen momentanément en colère »

    Le maintien de l’ordre repose en France depuis longtemps sur des unités spécialisées : les gendarmes mobiles, apparus en 1921, complétés par les CRS, à partir de 1944, avec le recours à certaines périodes à des unités non permanentes comme les compagnies d’intervention de la Préfecture de Police à Paris dans les années 1950-1960.

    A l’origine de ces forces se trouve la préoccupation de ne plus recourir à l’armée, de ne plus traiter le manifestant comme un « ennemi » mais un « citoyen momentanément en colère ».

    La montée de ces forces est aussi liée au développement de la manifestation canonique dans les formes légitimes d’expression politique depuis la fin du XIXème siècle. Les moyens mortels (armes à feu) sont évacués, remplacés après-guerre par des instruments en principe non létaux dont la matraque est l’emblème, puis les gaz à partir de 1947 et enfin les grenades assourdissantes.
    Les grévistes forcent le barrage de police le 20 mars 1906. Wikimedia
    Un matériel plus sophistiqué

    Depuis Mai 68 (qui avait pris la police au dépourvu), la sophistication du matériel s’est accentuée avec le développement des protections individuelles et des véhicules, le perfectionnement de l’armement. Le maintien de l’ordre s’est aussi technicisé, puisqu’après de longues décennies d’apprentissage « sur le tas » au sein des unités, il fait l’objet d’un enseignement spécifique, comme au centre de Saint-Astier, créé par la gendarmerie au lendemain de Mai 68 puis devenu permanent, où les unités s’entraînent régulièrement dans le décor d’une ville fictive. Les agents s’aguerrissent aux manoeuvres et aussi à la maîtrise de soi nécessaire au métier. Un répertoire s’est alors fixé, fondé sur son caractère défensif, la planification, le contrôle à distance des manifestants, le retardement de l’usage de la force, et le dialogue, voire la cogestion avec les organisateurs des manifestations pour faciliter leur encadrement policier. Depuis quarante ans, les effectifs de ces forces sont restés stables, autour de 30 000 hommes (17 000 gendarmes mobiles, 13 000 CRS). Elles peuvent recevoir le renfort d’autres forces de police, dont le maintien de l’ordre n’est cependant pas le « métier ». Ces interventions ont été à l’origine de violences policières (comme la mort de Malik Oussekine à Paris le 6 décembre 1986).
    CRS et manifestants pendant la lutte contre l’extension du camp militaire, Larzac, France, années 1970. Community of the Ark of Lanza del Vasto/Wikimedia, CC BY-ND
    Quel critère pour définir la violence policière ?

    La question du niveau de violence policière et de son évolution est éminemment complexe. Quel critère retenir en effet ?

    Le seul nombre de morts, souvent retenu, montrerait cependant que le maintien de l’ordre devient plus meurtrier en France à partir de 1879, en particulier pendant la période de l’après-guerre, marquée par la guerre froide et la guerre d’Algérie.

    En témoignent les épisodes sanglants du 17 octobre 1961 et du 8 février 1962, qui ont fait respectivement au moins cent morts et 8 morts à Paris.

    Cette seule courbe contredit l’existence d’un processus séculaire graduel de « réduction de la violence » et de pacification du maintien de l’ordre. En dehors de rares grands événements très meurtriers, il est difficile pour certains spécialistes de juger du niveau de violence policière le critère du nombre de morts dissimule d’autres formes de violence (charges, interpellations et intensité de la répression) et le « niveau de violence » renverrait avant tout aux perceptions de la manifestation.

    Si on s’en tient à ce seul critère mesurable, depuis un siècle, des phases d’apaisement relatif alternent avec des cycles de violence : celui qui oppose les organisations communistes à la police et culmine avec les manifestations contre le général Ridgway en mai 1952, puis la police aux Algériens en 1960-1962. Ces épisodes montrent que la violence policière fait toujours partie du répertoire d’action de l’État et a pu être un recours dans certaines circonstances.
    Contact plus fréquent

    La question du « retour » des violences policières doit être lue à la lumière des transformations du maintien de l’ordre depuis les années 2000. Celui-ci a été modifié par la lutte contre les « violences urbaines », autrement dit les émeutes des quartiers populaires (2005 et 2007). Les unités sont devenues plus mobiles et plus offensives, tant grâce à un armement plus agressif qu’en projetant des forces destinées à interpeller les émeutiers en vue d’une répression judiciaire.

    Il s’ensuit une transformation notable des formes de maintien de l’ordre, où le contact est plus fréquent, avec toutes les occasions de violence que peuvent provoquer de telles situations. Aux dispositifs adoptés lors des manifestations parisiennes des gilets jaunes, on peut appliquer des constats dressés à l’occasion du mouvement contre la loi travail en 2016 .
    Manif du 11 novembre 2018 contre l’invitation de Donald Trump pour les commémorations du 11 novembre 1918 par M. Macron. Jeanne Menjoulet/Flickr, CC BY-SA

    On note ainsi une dimension offensive marquée, avec des tirs de lanceur de balle de défense (LBD) (communément appelé Flashball), le déploiement massif d’unités dédiées à l’interpellation de manifestants par un pouvoir politique désireux d’afficher le soir même « la restauration de l’ordre », en utilisant des agents venus des BAC et de la BRI, et non des professionnels du maintien de l’ordre.

    Tout cela tend à brouiller les frontières entre encadrement des manifestations et police des « violences urbaines ». De telles interventions, perçues comme un usage indiscriminé de la force, ne manquent pas de générer des phénomènes de solidarisation des manifestants et de nouvelles violences.
    Des pratiques françaises pointées du doigt

    A cet égard, les spécialistes pointent des pratiques françaises à rebours des stratégies de « désescalade » menées dans d’autres pays européens, qui passent par le dialogue continu avec les organisateurs et les manifestants : depuis la présence d’officiers de liaison médiateurs, comme les Peace Units aux Pays-Bas, les « officiers de dialogue » en Suède, jusqu’à des panneaux lumineux donnant les instructions de la police à ceux qui défilent.
    Intervention de ‘Peace Units’ néerlandais lors d’une manifestation sportive.

    La sophistication de l’arsenal n’est pas non plus synonyme de pacification : le LBD et les grenades de désencerclement sont des armes susceptibles d’entraîner de graves blessures. Les forces de l’ordre conservent aussi des instruments archaïques, comme les grenades offensives (responsables de la mort de Rémi Fraisse à Sivens en 2014).

    Si l’on peut évoquer un apaisement tendanciel ou relatif de la violence du maintien de l’ordre depuis 1968, la situation reste ouverte : l’usage de la violence dépend in fine du degré de légitimité des protestataires aux yeux de l’autorité politique et des forces de l’ordre.

    #maintien_de_l'ordre

  • Les contestations des violences policières ont une histoire
    http://theconversation.com/les-contestations-des-violences-policieres-ont-une-histoire-109272

    Arrestations de « gilets jaunes » et plaintes de ces derniers pour brutalité ou violences policières continuent d’attirer l’attention médiatique, notamment en raison des moyens utilisés : lanceurs de balles de défense (LBD – communément appelés « flash-ball »), grenades lacrymogènes, grenades de GLI-F4 (la France étant le seul pays européen à les utiliser dans le cadre du maintien de l’ordre).

    Des spécialistes du maintien de l’ordre n’ont pas manqué de relever l’usage de ces armes dites « non-létales » qui blessent très grièvement, mutilent et tuent.

    Si elles sont en effet significatives d’une évolution du maintien de l’ordre, pour comprendre comment les individus dénoncent des violences policières, il convient de revenir sur une histoire longue de ces mobilisations.
    Liste non exhaustive des victimes de violences policières écrites sur le sol de la Place de la république, le 18 mai 2016, pour protester contre le rassemblement « contre la haine anti-flic » organisé par des syndicats de police. Anthony Pregnolato
    Une histoire de mobilisations dans les quartiers populaires

    Même s’il n’est pas possible de comptabiliser les violences des forces de l’ordre en l’absence d’un instrument de mesure systématique, hormis les moments de fortes répressions des manifestations, les violences touchent principalement une population « cible » des policiers : des jeunes hommes vivant dans les cités des quartiers populaires, provenant des classes sociales précarisées, immigrés ou héritiers de l’immigration post-coloniale.

    Cette population est la plus sujette à des contrôles d’identité – souvent une prémisse aux violences policières – et trouve le plus souvent la mort dans une interaction avec la police. Le tableau à la fin de l’ouvrage d’Abdellali Hajjat, La Marche pour l’égalité et contre le racisme sur la marche de 1983 et le recensement de Basta ! donnent les chiffres à ce jour les plus complets.

    L’histoire des dénonciations des violences policières se retrouve essentiellement dans les mobilisations de l’immigration post-coloniale et des quartiers populaires dès les années 1960.
    Affiches à Belleville, le 10 juin 2017, lors de la commémoration des 10 ans de la mort de Lamine Dieng. Anthony Pregnolato
    Rock against the Police

    Ces mobilisations sont notamment marquées par Rock against the police de 1980 à 1983, la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983, et par la mobilisation du Comité contre la double peine puis du Mouvement de l’immigration et des banlieues dans les années 1990 et 2000 (les ouvrages de Mogiss H. Abdallah et de Karim Taharount retracent cette histoire militante).

    Mais cette histoire comprend aussi une récurrence des rébellions après qu’un jeune habitant d’une cité soit tué par la police, et par une succession de plaintes portées par des collectifs de familles de victimes – au prix de plusieurs années de procédure judiciaire, qui aboutissent peu à un procès – qui demandent « Justice et Vérité ». Ces victimes de violences policières suscitent généralement peu l’attention médiatique en dehors de la catégorie « faits divers » pour deux raisons principales. D’une part elles appartiennent aux franges les plus marginalisées, ne disposant pas forcément de ressources en terme de capital culturel, économique ou politique. Et d’autre part il existe un traitement politique et médiatique stigmatisant qui reprend les cadres de représentations policiers et criminalise ces quartiers.
    Manifestations du collectif « Justice pour Adama » devant la Gare du Nord à Paris, le 30 juillet 2016. Dominique Faget/AFP

    Cependant, certaines de ces mobilisations parviennent exceptionnellement à exister médiatiquement et politiquement – en fonction de ressources militantes ou du contexte pouvant être plus favorable à l’attention porté aux faits – comme récemment le Comité Justice pour Adama ou l’affaire de Théo Luhaka. Ces mobilisations c’est aussi une histoire de la répression de l’engagement politique.
    Criminalisation des victimes

    L’incarcération des proches d’Adama Traoré en témoigne, rappelant les accusations d’« outrages », de « violences » sur agents, ou de « diffamation » qu’ont connus les habitants et militants à Mantes-la-Jolie en 1991, à Châtenay-Malabry en 2001, à Dammarie-les-Lys en 2002, à Villiers-le-Bel en 2007 – de même qu’Amal Bentounsi attaquée en justice par Manuel Valls en 2014, ou encore l’intensification des contrôles et des violences policières dans le quartier de la victime.

    L’observation menée durant mon travail de thèse révèle qu’au regard de la police, de la justice, des autorités étatiques et de l’espace médiatique, les victimes de violences policières et leurs proches qui se mobilisent font l’objet d’une criminalisation, d’un soupçon de culpabilité (elles doivent prouver qu’elles n’ont pas « mérité » cet usage de la force), et d’une remise en question du statut de victime.

    L’un des enjeux pour elles est donc la reconnaissance politique et juridique du statut de victime, en plus de la reconnaissance de la culpabilité de ou des agents de police. Il faut comprendre aussi que cette légitimité à être une victime – et donc l’illégitimité de l’usage de la force par la police – dépend en partie du groupe social d’appartenance (réel ou supposé) de la personne qui porte plainte et de sa position sociale dans la société – donc de sa légitimité aux yeux des institutions policières, judiciaires et politiques.
    Concurrence de légitimité ?

    Ainsi, on peut se demander si, à la mort de Rémi Fraisse en 2015, puis lors de la COP 21 ou durant le printemps 2016 jusqu’aux mobilisations actuelles, la médiatisation et la politisation des violences des forces de l’ordre ne résulte pas en partie de l’émergence de « nouvelles » figures de victimes apparaissant comme plus légitimes (militant écologique, manifestants retraités ou personnes âgées « gilets jaunes ») ?

    Cela aurait pu favoriser une transformation des cadres de représentations de l’espace médiatique et une attention plus favorable aux dénonciations des violences des forces de l’ordre.

    La même question se pose aujourd’hui lorsque des journalistes portent plainte pour violences policières subies en couvrant les manifestations – même si cela était déjà dénoncé en 2016.
    Manifestation à Brest le 8 décembre 2012 contre le projet d’aéroport Notre-Dame des Landes : certains manifestants apparaissent-ils plus légitimes que d’autres ? Non à l’aéroport Notre-Dame-des-Landes/Flickr, CC BY-SA
    Une évolution du maintien de l’ordre plus violente ?

    Mais cette hypothèse ne doit pas relativiser les transformations du maintien de l’ordre des dernières années pointées par plusieurs spécialistes, avec une évolution allant à l’encontre de la logique de « désescalade », l’accroissement de l’usage des armes dîtes « non-létales », ainsi qu’une extension du spectre de la criminalisation des individus – qui touche les manifestant-e-s.

    Censée répondre à ce qui est perçu comme une augmentation des violences protestataires (qui est loin d’être nouvelle), depuis les années 2000 et particulièrement depuis la décennie 2010, l’usage de grenades lacrymogènes, de grenades explosives et de LBD se font de plus en plus fréquents dans les mobilisations collectives.

    Dans la même période, après avoir été grièvement blessés ou ayant perdus un œil à cause d’un tir de LBD, des victimes, leurs proches et des militants dénoncent leur usage (Collectif 8 juillet, Geoffrey Tidjani, Désarmons-les ou l’Assemblée des blessés).

    Dans les procès pour usage abusif de LBD que j’ai observé dans le cadre de mon doctorat, la défense ou le tribunal mettent souvent en avant un manque de formation à l’usage de l’arme et la marge d’erreur du tir. Même s’il y a des condamnations à du sursis ou à l’interdiction de port d’arme, la responsabilité a ainsi tendance à être renvoyé aux supérieurs hiérarchiques.

    C’est notamment suite à ce constat que plusieurs membres de l’Assemblée des blessés décident de lancer des requêtes collectives auprès du tribunal administratif contre l’usage de ces armes. Tout récemment, des victimes de grenade GLI-F4 portent plainte au parquet de Paris ou contre le ministre de l’Intérieur pour avoir autorisé son usage dans les manifestations.
    Des manifestants criminalisés ?

    Même si ce n’est pas nouveau, depuis Notre-Dame-des-Landes et durant les mobilisations de 2016, de plus en plus de personnes tentent de se protéger (casque, masque à gaz, lunettes de plongée ou de ski). La pratique du black bloc s’étend pour faire face physiquement aux forces de l’ordre. Et des équipes médicales mobiles – « street médic » – se développent pour apporter les premiers soins.

    Ces modes d’organisation sont alors criminalisés, notamment à partir de l’application de l’article 222-14-2 du code pénal (mis en place sous le gouvernement de Nicolas Sarkozy en 2010) qui permet de condamner une supposée volonté de s’en prendre aux forces de l’ordre ou de vouloir s’en défendre.

    Face à cela, le traitement médiatique et politique donne l’impression d’une augmentation de la violence dans les cortèges. Cependant, des spécialistes rappellent que la désignation de « mauvais manifestants » par le terme de « casseurs » n’est pas nouvelle, et qu’elle sert tant à délégitimer un mouvement social qu’à en légitimer sa répression. D’autres chercheurs rappellent la tendance à oublier les violences qu’ont connus les soulèvements populaires (à cinq minutes), ou celles des groupes autonomes des années 1970.
    Des condamnations perçues comme iniques

    Lorsque les violences et abus policiers sont reconnus, les condamnations sont presque exclusivement à minima des peines maximales prévues par la loi, même lorsque la légitime défense n’est pas reconnue pour une balle dans le dos.

    L’étude de Cédric Moreau de Bellaing sur l’Inspection générale des services (IGS) – l’ancêtre de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) – révèle que « les dénonciations d’usage abusif de la force par la police aboutissent moins souvent à une sanction que celles de tout autre type d’atteintes ; et, lorsque ces cas de violences sont sanctionnés, ils le sont proportionnellement moins gravement que les autres formes de déviances policières ». Si le même type d’enquête systématique était fait pour les condamnations au pénal, on pourrait s’attendre à une conclusion similaire.

    Enfin, la reconnaissance politique et juridique du statut de victime et de la culpabilité de l’agent de police accusé dépend en partie de deux facteurs. D’une part, dans les procès on retrouve des logiques sociales de légitimation de la parole policière et de délégitimation de la parole de la victime (même s’il peut arriver que le « faux et usage de faux » soit reconnu et condamné). D’autre part, des catégorisations politiques (« casseurs », « voyous ») et des dispositions juridiques (« outrage et rébellion », article 222-14-2) rendent possible la criminalisation de tout individu en interaction conflictuelle avec les forces de l’ordre.

    Aujourd’hui, l’attention est portée sur l’usage de la force policière dans les manifestations des « gilets jaunes ». Au regard de l’histoire de ces mobilisations contre les violences des forces de l’ordre, concernant les plaintes engagées ces derniers jours, il reste à voir si les tribunaux remettront en cause la légitimité de cet usage de la violence physique de l’État.

    Que ce soit dans les quartiers populaires ou dans les manifestations, l’expérience des violences des forces de l’ordre et de la répression peut entraîner des formes de défiance vis-à-vis de l’État et de ses institutions, et peut avoir des effets sur les modes de politisation des individus.

    #maintien_de_l'ordre

  • Quand les plantes font des maths | Pour la Science
    https://www.pourlascience.fr/sd/biologie-vegetale/quand-les-plantes-font-des-maths-14370.php

    Des études botaniques, bien que non exhaustives, semblent indiquer que les #phyllotaxies spiralées sont les plus répandues. Et c’est leur étude qui a propagé un parfum d’ésotérisme sur la #phyllotaxie. En effet, on distingue plusieurs spirales dans ces arrangements. La première relie les organes dans l’ordre où ils ont été produits dans le temps, du plus jeune au plus vieux, par exemple. Souvent peu visible, cette spirale génératrice s’enroule longitudinalement autour de la tige, feuille après feuille, comme les marches d’un escalier en colimaçon.

    Lorsque les structures restent compactes (imaginez un escalier en colimaçon très compressé dans le sens de la hauteur !), comme dans une pomme de pin, la proximité visuelle des éléments voisins dessine d’autres spirales, bien visibles cette fois, les unes tournant dans un sens, les autres dans l’autre. Et si l’on compte le nombre de ces spirales, nommées parastiches, dans chaque sens, on trouve dans la grande majorité des plantes deux nombres qui ne doivent rien au hasard, comme le fit remarquer en 1831 le botaniste allemand Alexander Braun. Ce sont deux nombres consécutifs de la #suite_de_Fibonacci. Chaque nombre de cette suite est la somme des deux précédents, en partant de 1 et 1 : 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34, 55, 89, …

    Ainsi, une pomme de pin fait en général apparaître 8 spirales dans un sens et 13 dans l’autre, une marguerite 21 spirales dans un sens et 34 dans l’autre, etc.

    #botanique #mathématiques #géométrie

  • Ces économistes qui valident le sentiment d’iniquité des « gilets jaunes »
    http://theconversation.com/ces-economistes-qui-valident-le-sentiment-diniquite-des-gilets-jaun

    Si le point de départ du mouvement des « gilets jaunes » a été l’introduction d’une hausse des taxes sur le carburant, on peut déceler dans …

    • Dans le « qui gagne, qui perd ? » actuel, les modèles macroéconomiques portant sur les réformes du gouvernement actuel, mais bien plus encore le ressenti de la population française, convergent et signalent que les efforts sont unilatéraux. Cela viole le principe d’équité cher au modèle républicain.

      Ces économistes qui ne sont pas assez intelligents ou subtils pour comprendre la politique économique du gouvernement !

  • Liberté d’in-expression : quand les États de l’Union européenne souhaitent sous-traiter la censure aux géants du web !

    http://theconversation.com/liberte-din-expression-quand-les-etats-de-lunion-europeenne-souhait

    Liberté d’in-expression : quand les États de l’Union européenne souhaitent sous-traiter la censure aux géants du web !

    Yannick Chatelain

    Enseignant Chercheur. Head of Development. Digital I IT, Grenoble École de Management (GEM)

    Le texte européen le plus liberticide de cette décennie est en approche

    Hors un certain nombre de pays qui se sont opposés à ce texte, le Conseil de l’Union européenne vient d’acter un projet de loi au parfum pour le moins désagréable pour ce qui concerne les libertés publiques. Poussé par la gouvernance actuelle française, ce texte – peu médiatisé – pourrait s’avérer l’un des coups les plus violents jamais portés à la liberté d’expression dans les pays « démocratiques » de l’Union européenne. Le débat autour de ce texte va maintenant se poursuivre au parlement européen.

    #internet

    • Je me permets de remarquer qu’en Allemagne l’état ne respecte déjà plus la constitution en permettant à Facebook de s’occuper de la censure lui même.

      Grundgesetz für die Bundesrepublik Deutschland, Art 5 GG - Einzelnorm
      https://www.gesetze-im-internet.de/gg/art_5.html

      Eine Zensur findet nicht statt.

      Ensuite sont énumérées les exceptions sous forme de lois qui doivent suivre les principes définis dans le même paragraphe et par l’esprit de la constitution. La censure en Allemagne est donc toujours un acte officiel ( hoheitlich ) réservé aux autorités de l’état et vérifiable par ja justice.

      En principe je peux censurer les commentaires dans mon petit blog. Dans le context de Facebook la dimension de la question en fait une véritable affaire d’état.

      L’initiative décrit dans l’article sert à légaliser la privatisation de la censure dans les autres pays de l’EU et à donner un faux semblant de légalité à la pratique allemande.

      Ce développement est beaucoup plus dangereux encore quand on pense à ses conséquences économiques : Si l’état allemand respectait la constitution, Facebook serait obligé de payer pour les frais de justice qui sont la conséquence de l’exercice de son activité. Il faudrait former, embaucher et rémunérer des milliers de juristes pour vérifier les actes de censure. Le modèle économique de Facevook s’écroulerait sous ces frais énormes.

      Alors pour ne pas mettre en danger Facebook l’état lui donne l’autorisation de s’en coccuper aux moindres frais à travers des agences privées.

      C’est Avarto, une entreprise du Groupe Bertelsmann qui réalise la mission.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Bertelsmann#Arvato

      C’est une belle alliance. La fondation Bertelsmann Stiftung , le propriétaire du Groupe Bertelsmann , s’engage depuis des décennies pour la transformation de la société d’après le modèle neolibéral et peut être considérée comme la force principale derrière une grande partie des modification que nous a apporté le gouvernement Schöder/Fischer (SPD/Verts, 1998 - 2005) dont l’aboliltion des allocations de chomage et leur remplacement par le système Hartz IV.

      https://de.wikipedia.org/wiki/Bertelsmann_Stiftung

      Ce contexte montre comment les changements politiques, juridiques et économiques servent la même cause : on réduit la partie de l’état dans les services publiques afin d’éviter les conventions collectives trop coûteuses du secteur. En même temps on fait baisser le niveau des salaires dans le privé par l’abolition des lois protégeant les salariés. Ensuite on se met plein les poches par l’organisation de ce vol organisé.

      Nous sommes passés par là entre 1998 et 2005, aujourd’hui c’est le tour de la France. Macron ne se trompe pas quand il a peur de gilets jaunes, car il maîtrise les institutions alors que dans la rue trop de facteurs sont hors de sa portée.

      De la contestation à la sédition… jusqu’au terrorisme : le poids des mots, le choc de la censure !
      https://theconversation.com/liberte-din-expression-quand-les-etats-de-lunion-europeenne-souhait

      Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, quand le ministre de l’Intérieur dénonce « les séditieux » parmi les gilets jaunes, on peut s’inquiéter fortement sur l’usage futur et dévoyé qui pourrait être fait par la gouvernance actuelle (et d’autres) d’une telle loi.

      Les mots ont un sens, et les mots ne sont pas innocents ! Ils le sont d’autant moins lorsque l’on est aux responsabilités. Je rappelle donc qu’une sédition « est une forme d’émeute face à un pouvoir ou une autorité établie, dont le but ne serait pas uniquement de renverser les détenteurs d’une puissance, mais de rompre définitivement tout lien avec ce système ».

      La problématique est que de « sédition » à « criminel » puis à « terroriste » il n’y a qu’un pas qui pourrait être vite franchi pour justifier une censure totalement outrancière en cas de mouvement social contestataire s’exprimant demain sur Internet.

      Aussi, et au regard du type de qualificatif qui a été utilisé lors du mouvement de contestation sociale massif qui se déroule actuellement en France, que ce qualificatif soit supposé désigner quelques individus ou un collectif est en définitive peu important… Le mot a été lâché ! Il laisse sous-entendre que sous une telle loi un mouvement de contestation du type des « gilets jaunes » – en France comme ailleurs – pourrait être traité comme un mouvement potentiellement séditieux et de fait être censuré au plus tôt par les autorités et leurs nouveaux alliés de la censure.

      SÉDITION : Définition de SÉDITION
      http://www.cnrtl.fr/definition/s%C3%A9dition

      Le mot de liberté passe presque pour un cri de sédition ; on persécute, on calomnie ses plus zélés défenseurs (Robesp., Discours, Guerre, t. 8, 1792, p. 91).

      Grundgesetz
      https://www.gesetze-im-internet.de/gg/GG.pdf

      #censure #GAFAM #disruption #politique #Bertelsmann @unagi

  • Liberté d’in-expression : quand les États de l’Union européenne souhaitent sous-traiter la #censure aux géants du web !
    https://theconversation.com/liberte-din-expression-quand-les-etats-de-lunion-europeenne-souhait

    Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, quand le ministre de l’Intérieur dénonce « les séditieux » parmi les gilets jaunes, on peut s’inquiéter fortement sur l’usage futur et dévoyé qui pourrait être fait par la gouvernance actuelle (et d’autres) d’une telle loi.

    Les mots ont un sens, et les mots ne sont pas innocents ! Ils le sont d’autant moins lorsque l’on est aux responsabilités. Je rappelle donc qu’une sédition « est une forme d’émeute face à un pouvoir ou une autorité établie, dont le but ne serait pas uniquement de renverser les détenteurs d’une puissance, mais de rompre définitivement tout lien avec ce système ».

    La problématique est que de « sédition » à « criminel » puis à « terroriste » il n’y a qu’un pas qui pourrait être vite franchi pour justifier une censure totalement outrancière en cas de mouvement social contestataire s’exprimant demain sur Internet.

    Aussi, et au regard du type de qualificatif qui a été utilisé lors du mouvement de contestation sociale massif qui se déroule actuellement en France, que ce qualificatif soit supposé désigner quelques individus ou un collectif est en définitive peu important… Le mot a été lâché ! Il laisse sous-entendre que sous une telle loi un mouvement de contestation du type des « gilets jaunes » – en France comme ailleurs – pourrait être traité comme un mouvement potentiellement séditieux et de fait être censuré au plus tôt par les autorités et leurs nouveaux alliés de la censure.

  • Un mouvement n’est pas une classe sociale, et encore moins une catégorie ou un ensemble de catégories sociales : les « gilets jaunes » sont socialement diversifiés, et donc indéterminés, les uns modestes, les autres moins, ils comptent en leur sein des femmes, et pas seulement ou principalement des hommes ; des jeunes, et des « seniors ».
    Ils ont raison de ne pas vouloir faire les frais d’une longue mutation dont ils ont été les « oubliés » et les « invisibles », de demander des mesures sociales en leur faveur, d’exiger, aussi, du respect et de la démocratie. Mais ils ne constituent pas le sel de la terre, et leur mouvement pour l’instant n’invente aucun avenir au-delà de ce qu’exigent des politiques sociales et de dignité.❞

    Les « gilets jaunes », qu’est-ce que c’est ?
    http://theconversation.com/les-gilets-jaunes-quest-ce-que-cest-108213