• Une info :

    La lettre Lekti n°70

    Bonjour, après un (trop) long silence,
    nous avons le plaisir de vous apporter des nouvelles du projet Lekti.

    Sur Contre-feux, revue littéraire de Lekti
    Un précurseur de la décroissance : William Morris ou l’utopie réalisée
    Serge Latouche a préfacé le livre de William Morris, Comment nous pourrions vivre mieux. La préface est disponible en libre accès sur Contre-feux grâce à l’autorisation des éditions Le Passager Clandestin. [Lire le texte]

    Sur Les Espaces de l’édition indépendante
    Les espaces de l’édition indépendante ont considérablement évolué.

    C’est désormais la librairie Ombres Blanches (Toulouse, France), qui assure l’expédition des livres commandés sur Les espaces de l’édition indépendante, et nous sommes ravis de cette évolution. Les frais de port sont offerts à partir de 25 euros, et l’ensemble des livres proposés à la vente sont en stock à la libraire. Les livres sont expédiés en France, et partout dans le monde.

    Les nouveautés des éditeurs associés sont particulièrement nombreuses, et nous vous en proposons dans cette lettre un (très) court aperçu seulement.

    Utopie du logiciel libre
    Sébastien Broca
    Né dans les années 1980 de la révolte de hackers contre la privatisation du code informatique, le mouvement du logiciel libre ne semblait pas destiné à renouveler nos imaginaires politiques. Les valeurs et les pratiques du Libre ont pourtant gagné d’autres domaines, dessinant peu à peu une véritable « utopie concrète ». Celle-ci a fait sienne plusieurs exigences : bricoler nos technologies au lieu d’en être les consommateurs sidérés, défendre la circulation de l’information contre l’extension des droits (...)

    Thématique principale : Sciences humaines / Essais

    Éditeur : Le passager clandestin : Essais

    Le roman politique
    Laurence Sterne
    Dans ce pamphlet contre les mœurs écclesiastiques, le pasteur Laurence Sterne s’en donne à coeur joie. Cette entrée en littérature du « plus libre des écrivains » (ainsi que le qualifia Nietzsche) est la meilleure introduction à la lecture de Sterne, pour ceux que les mille pages de Tristram Shandy intimideraient, autant qu’un complément à la lecture du grand roman, pour ceux qui voudraient en savoir davantage sur sa genèse. En 1759, dans un petit village anglais, une effroyable controverse déchire la (...)

    Thématique principale : Littérature classique / Littérature du XVIIIe siècle

    Éditeur : Tristram

    Gillian Weiss
    Captifs et corsaires
    L’identité française et l’esclavage en Méditerranée
    Gillian Weiss relate l’histoire des affrontements entre la France et les Barbaresques durant trois siècles, et des milliers d’esclaves français en Afrique du Nord. Elle démontre comment ces captifs, au statut incertain et toujours susceptibles de renier leur foi ou leur allégeance politique, contraignirent l ?État à reconfigurer les caractères de l’identité française et à étendre son emprise sur ses régions périphériques. Une histoire de l’idéologie de l ?émancipation par la conquête. Captifs et corsaires (...)

    Thématique principale : Sciences humaines / Essais

    Éditeur : Anacharsis : Collection Essais

    Luigi Di Ruscio
    La Neige noire d’Oslo
    Enfermé dans sa « tour de glace » ? le petit appartement d’une banlieue ouvrière d’Oslo ?, puisant dans un quotidien où personne ne parle sa langue, ni à l’usine ni en famille, Luigi Di Ruscio a écrit le monde quarante ans durant. Entraîné par le flot des crépitements incessants de sa machine à écrire, il mêle librement le roman, l’autobiographie, la poésie : « comment se fier à des témoins oculaires qui affirment avoir vu de magnifiques couchers de soleil quand on sait pertinemment que le soleil ne se couche (...)

    Thématique principale : Littérature italienne / Roman

    Éditeur : Anacharsis : Collection Fictions

    Lettres de Bagdad—Lucas MengetLettres de Bagdad
    Lucas Menget
    Nous attaquons une deuxième nuit de montage, pour tenter, avec quelques reportages, de montrer à quoi ressemble l’Irak. La tâche est impossible. Il faudrait dire à la fois la complexité et l’attachement. Le drame et les rires. Les chiites, les sunnites, les chrétiens, les fous et les moins fous. Les suicidaires et les visionnaires. Les réalistes et les perdus. Le sable et le pétrole. La bêtise de quelques illuminés de Washington, et la naïveté de leurs successeurs. Les rêves des Irakiens, quand la (...) [Lire la suite]

    Nous espérons vous retrouver nombreux sur Lekti.
    Vous pouvez également suivre notre actualité sur twitter (@lekti).
    L’équipe du projet lekti-ecriture.com

    URL de référence : http://www.lekti-ecriture.com
    Accès direct aux espaces éditeurs (espace de diffusion pour 60 éditeurs, et sa librairie en ligne) : http://www.lekti-ecriture.com/editeurs
    Accès direct à la revue Contre-feux : http://www.lekti-ecriture.com/contrefeux
    Le bloc-notes Lekti (journal de bord du projet) : http://www.lekti-ecriture.com/bloc-notes

    http://www.lekti-ecriture.com/cgi/librairie-old/pg-

  • De quel sceau infâme sont frappées nos « démocraties représentatives » ? Quelles sont les « vertus » du mensonge en politique ?

    Christian Salmon, Storytelling. La Machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits
    http://www.fabula.org/actualites/christian-salmon-storytelling-la-machine-a-fabriquer-des-histoires-et-a-form

    Storytelling. La Machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits

    http://www.lekti-ecriture.com/contrefeux/Le-nouvel-ordre-narratif.html

    Des grands mythes du passé au roman moderne, la fonction des récits a toujours été d’explorer les conditions d’une expérience possible – les nouveaux rapports au corps, au temps et à l’espace –, d’inventer comme le disait Deleuze un « peuple qui manque ».

    http://www.fabula.org/revue/document3931.php

    « Hold-up sur l’imaginaire ». C’est par ces mots que s’achève l’introduction du livre de Christian Salmon, qui dénonce l’arrivée en France du storytelling, cet art de raconter des histoires. Celui-ci prend acte de l’importance structurante du récit pour l’expérience humaine en s’inspirant, d’une façon qu’ils n’auraient pu prévoir, de Ricœur ou de Barthes ...

  • À mon frère le paysan - Elisée Reclus - Contre-feux, revue littéraire de Lekti-ecriture.com
    http://www.lekti-ecriture.com/contrefeux/A-mon-frere-le-paysan.html

    Évitez cette mort à tout prix, camarades. Gardez jalousement votre terre, vous qui en avez un lopin : elle est votre vie et celle de la femme, des enfants que vous aimez. Associez-vous aux compagnons dont la terre est menacée comme la vôtre par les usiniers, les amateurs de chasse, les prêteurs d’argent ; oubliez toutes vos petites rancunes de voisin à voisin, et groupez-vous en communes où tous les intérêts soient solidaires, où chaque motte de gazon ait tous les communiers pour défenseurs. À cent, à mille, à dix mille, vous serez déjà bien forts contre le seigneur et ses valets ; mais vous ne serez pas encore assez forts contre une armée. Associez-vous donc de commune à commune et que la plus faible dispose de la force de toutes. Bien plus, faites appel à ceux qui n’ont rien, à ces gens déshérités des villes qu’on vous a peut-être appris à haïr, mais qu’il faut aimer parce qu’ils vous aideront à garder la terre et à reconquérir celle qu’on vous a prise. Avec eux, vous attaquerez, vous renverserez les murailles d’enclos : avec eux, vous fonderez la grande commune des hommes, où l’on travaillera de concert à vivifier le sol, à l’embellir et à vivre heureux, sur cette bonne terre qui nous donne le pain.
    Mais si vous ne faites pas cela, tout est perdu. Vous périrez esclaves et mendiants : « Vous avez faim », disait récemment un maire d’Alger à une députation d’humbles sans-travail, « vous avez faim ?... eh bien, mangez-vous les uns les autres !

  • Un précurseur de la décroissance : William Morris ou l’utopie réalisée | Serge Latouche (Contre-feux)
    http://www.lekti-ecriture.com/contrefeux/Un-precurseur-de-la-decroissance.html

    La décroissance renoue aujourd’hui avec l’inspiration première du socialisme, celui qui a été qualifié non sans ambiguïté d’utopique. Mais voilà déjà quelques années, lorsque j’ai désigné William Morris comme un précurseur de la décroissance, j’ignorais le texte que le lecteur va découvrir. Je ne connaissais de lui que son ouvrage le plus célèbre, News from nowhere (Nouvelles de nulle part), écrit en 1890 pour servir de feuilleton au Commonweal, le journal de la Socialist League. Or, incontestablement, nombre de penseurs auxquels se réfèrent les objecteurs de croissance ont été des utopistes, et souvent des hérétiques par rapport à la doxa de la gauche marxiste ; je pense à Paul Lafargue, Jacques Ellul, Ivan Illich, André Gorz, auxquels il conviendrait d’adjoindre Bernard Charbonneau, Cornelius Castoriadis, sans parler de Tolstoï, Gandhi, ou Thoreau. À travers eux, la décroissance rejoint les fortes critiques des précurseurs du socialisme contre l’industrialisation et une vision non dogmatique de la construction d’une société plus juste. Relire ces penseurs, et William Morris en particulier, voire réévaluer le luddisme, ce mouvement de révolte contre les machines du début du XIXe siècle, permet de redonner sens au socialisme dans une vision écologique telle qu’elle a pu être développée chez André Gorz [1].