Le chef de l’état s’exprime devant son cabinet. C’était jeudi :
« Le pire dit Emmanuel Macron c’est quand les gens sont indifférents, quand il y a de la haine, c’est qu’il y aussi une demande d’amour ».
Oui, on a bien lu, ce serait donc ça, les Français voudraient qu’on les aime.
« Mais des preuves d’amour palpables tient tout de même » a précisé un conseiller.
L’amour était pourtant très peu présent hier dans les manifestations. Et puisqu’on évoquait le Journal du Dimanche, On ne sait pas si Eric Desson photographe de l’hebdomadaire frappé hier par des C.R.S. a envie de parler ce matin de preuves d’amour. Il a eu la main fracturée.
On ne sait pas non plus si nos deux autres confrères du Parisien blessés eux aussi, l’un à la nuque, l’autre au genou par des policiers considèrent qu’il s’agit de marques d’affection.
Et il y aussi bien sûr ces dizaines de gilets jaunes victimes de violences policières. " Fabien par exemple qui est venu de Nice, le nez explosé et l’œil affaissé par un tir de flash-ball "
Il faut lire aussi le témoignage du responsable adjoint des urgences qui raconte dans le Parisien que « les secours se sont mis hier dans des conditions je cite proches d’un attentat ».
Alors que dans Médiapart, un manifestant déplore s’être fait tiré comme un lapin. Nicolas lui est policier. Il a été blessé à la mâchoire : « On a l’impression que les flics sont des casseurs sanguinaires dit-il mais les pavés que l’on reçoit ne tombent pas du ciel. »
Si l’exécutif fait tout pour relancer le dialogue parfois maladroitement. " La France est toujours sous tension " ce matin insiste la Voix du Nord. " Dans une impasse " comme le résume en une Le Telegramme.
Et il faudra beaucoup plus que des preuves d’amour pour que les choses s’apaisent enfin.