Paris, 14 nov 2014 : Le désarroi des conseillers de Pôle Emploi mis en relief dans un documentaire naturaliste - L’Express
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Le désarroi des conseillers de #Pôle_Emploi mis en relief dans un documentaire naturaliste
Paris, 14 nov 2014 - Avec « Pôle Emploi, ne quittez pas ! », en salles mercredi, la documentariste Nora Philippe met en relief les effets dévastateurs de « la #bureaucratisation des relations humaines », qui accable autant les conseillers de l’agence que les chômeurs.
Le #film, tourné en immersion dans une agence Pôle emploi de Seine-Saint-Denis pendant trois mois au printemps 2013, montre, sans commentaire ni interview, le #quotidien de quarante #agents face à 4.000 demandeurs d’emploi.
Leur mission, quasi impossible : « faire du chiffre », et « trouver du travail là où il n’y en a pas », résume la réalisatrice.
« Je voulais aller derrière le #guichet », explique la documentariste, qui a choisi d’utiliser une équipe cinématographique (cadreur, perchiste) plutôt que des caméras cachées traquant le dérapage. (...)
« La violence est multiple », explique Mme Philippe. « C’est celle de l’impuissance et de la marginalisation », énumère-t-elle, s’emportant contre la « stigmatisation » des chômeurs. « En trois mois, je n’ai jamais vu de gens dans cette situation qui jubilent en s’en mettant plein les poches », affirme-t-elle.
Une première version du film, amputée de 20 minutes, avait été diffusée sur la chaîne LCP en novembre 2013, causant l’ire de la direction de Pôle Emploi, qui avait pourtant collaboré à la réalisation.
Une projection privée devant les conseillers qui avaient pris part au tournage avait été décommandée à la dernière minute. Nora Philippe, qui voulait s’expliquer auprès des agents, avait trouvé portes closes à l’agence.
Un porte-parole de Pôle Emploi avait alors expliqué au Monde que « la direction régionale et la directrice de l’agence (s’étaient) senties trahies par la réalisatrice après avoir vu son film », justifiant l’annulation de la séance par crainte de « la réaction » des conseillers « vis-à-vis de Mme Philippe si elle était présente ».
Une version vivement contestée par la réalisatrice, qui évoque « un moment douloureux ». « Ils m’attendaient avec du pop-corn dans l’agence. Ces personnes ont été terrorisées, il y a eu des pressions », affirme-t-elle.
– ’Trop de demandeurs, pas assez de ressources’ -
Si certaines scènes montrent l’insensibilité du traitement réservé à certains demandeurs, le film humanise les conseillers, pris en tenailles entre un marché de l’emploi sinistré et des directives inapplicables.
Épuisés par les « chamboulements informatiques », la « paperasserie » et une gestion des rendez-vous incompréhensible, ils ne demandent qu’à rencontrer les demandeurs d’emploi.
« Soit on ne reçoit pas les travailleurs, soit on les voit en groupe », explique la directrice de l’agence dans le film. « Trop de demandeurs, pas assez de ressources », constatent les conseillers.
Dans cette nouvelle mouture, la réalisatrice a ajouté quelques scènes mettant en avant les usagers, des « moments d’humanité, bouleversants et complexes ».
Lettre ouverte de quelques précaires aux conseillers de Pôle Emploi
►http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4692
Pôle Emploi : La violence et l’ennui
►http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5981