Au Brésil, le social plus fort que le football | Une balle dans le pied
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UN OPIUM FRELATÉ
En 1998 en France, à la veille du Mondial, l’annonce par certaines confédérations syndicales que la compétition pourrait être le moment de mouvements sociaux avait scandalisé : il ne fallait pas « gâcher la fête » ni donner l’image d’un pays éternellement en grève osant souiller de revendications corporatistes la pureté de la compétition (bien entendue menacée de « prise d’otages »). À cette occasion encore plus que pour une autre, le sport devait resté sanctuarisé, apolitique, ne surtout pas servir à d’autre message que celui de la FIFA et de sa cohorte de sponsors. Comme si le tournoi devait s’accompagner d’une suspension des droits démocratiques [1]. Rien de notable ne s’était produit sur le front social et quinze ans plus tard, on pouvait s’attendre à ce que la Coupe du monde organisée au Brésil ne soit pas autre chose qu’une façon de ranger le pays derrière la passion nationale et une occasion de célébrer son unité.