Virno : Le salaire variable indépendante

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  • Cambodge / SL Garment, la grève continue / Philippe Revelli
    http://philipperevelli.com/asie/au-soleil-ou-sous-la-pluie-la-greve-continue

    Le blog d’un photographe au Cambodge. 3 morts aujourd’hui (la police a tiré sur les ouvriers du textile en grève).

    Avec ses 6.000 ouvrières, SL Garment Ltd est l’une des plus grosses usines de confection d’Asie du sud-est. Entreprise singapourienne, elle produit pour de grandes marques du prêt à porter comme Gap, H&M et Levi’s.

    Au départ du mouvement de grève : une demande d’augmentation salariale… sur laquelle vient bientôt se greffer l’exigence du retrait des vigiles introduits à l’intérieur de l’entreprise pour intimider les ouvriers et la mise à l’écart du cadre responsable de cette mesure.

    Trois mois après le début du conflit, en dépit d’une répression de plus en plus brutale exercée par les unités anti-émeute à l’encontre des grévistes, la lutte continue !

    Aux dernières nouvelles, révélées aujourd’hui par la presse locale, la sœur de Hun Sen, premier ministre et homme fort du régime, possèderait la société de sécurité privée Garuda, dont 75 vigiles sont employés par SL Garment.

    #textile

    • La police cambodgienne a ouvert le feu vendredi à Phnom Penh sur une manifestation d’ouvriers du textile, faisant au moins trois morts, dernier épisode violent d’une mobilisation qui dure depuis des semaines pour réclamer des augmentations de salaires.

      Les tirs ont eu lieu alors que des milliers d’ouvriers bloquaient une route devant leurs usines et que certains manifestants armés de bâtons, de pierres et de cocktails Molotov se sont opposés aux forces de l’ordre.

      La mobilisation des ouvriers du textile, qui coïncide avec des manifestations de l’opposition réclamant le départ du Premier ministre Hun Sen, avait déjà conduit en novembre dernier à la mort d’une femme par balle.

      Les manifestations du secteur textile, crucial pour l’économie cambodgienne, se sont multipliées ces dernières années pour dénoncer les conditions de travail. Les syndicats se plaignent notamment d’évanouissements collectifs, attribués à la sous-alimentation et au surmenage.

      Malgré sa croissance rapide, le Cambodge reste l’un des pays des plus pauvres de la planète, et le mécontentement de la population augmente face à l’accaparement des richesses, notamment des terres, par les proches du pouvoir.

      Des éléments (agences de presse) piochés ici :
      De l’illégitimité de la revendication sur le salaire (disent-ils, ayant cru que le salaire n’était, sans reste, ni contradictions, une catégorie du capital)
      http://dndf.org/?p=13113#more-13113

      Sur le salaire comme enjeu politique, et non comme économisme spontané des revendications ouvrières : La force d’une thèse honnie : le salaire variable indépendante.
      http://www.lyber-eclat.net/lyber/virno/virno-salaire.html, un texte bref de Paolo Virno

      #Grève #salaire #répression

  • Miracle, virtuosité et « déjà vu », trois essais sur l’idée de « monde » de Paolo Virno

    http://www.lyber-eclat.net/lyber/virno/dejavu.html

    Ce livre se compose de trois essais. Le premier est consacré au seul contenu authentique de toute philosophie de l’Histoire : l’idée d’une fin ou d’une paralysie de l’Histoire elle-même. Pour en comprendre les racines et pour les critiquer sans indulgence, on fera appel au phénomène du « déjà vu ». Le deuxième essai part des sentiments qui nous saisissent quand nous pensons au monde dans son ensemble, au simple fait qu’il existe et que nous en faisons partie : sublime, miracle, émerveillement, sécurité, angoisse, bien-être, peur, enfance, travail, ennui, etc. Pour Kant, le sentiment qui contribue le plus à la formation des « idées cosmologiques », c’est le sublime précisément ; pour Wittgenstein, il s’agit d’un sentiment où se mêlent émerveillement et sécurité. Le troisième essai se présente comme un petit traité politique : notre but était de trouver des mots-clefs (intellect général, exode, amitié, inimitié, multitude, intempérance, droit de résistance) permettant d’affronter l’ouragan magnétique qui a mis hors d’usage les boussoles auxquelles s’étaient fiées les théories politiques modernes depuis le XVIIe siècle.

    #lyber

  • Un usage du SMIC contre le salaire : le cas des centres d’appels | Nicolas Castel (pdf, IES)
    http://www.ies-salariat.org/spip.php?article130

    En s’appuyant sur une analyse de la formation des salaires dans les centres d’appels, Nicolas Castel montre la manière dont le SMIC a profondément changé de signification : de plancher, il est devenu plafond des rémunérations des employés. Parce qu’il permet de s’exonérer de deux institutions constitutives du salaire - la qualification et les cotisations sociales - le SMIC devient l’horizon d’une carrière salariale et non son point de départ. Cette garantie minimale que constitue le SMIC réduit cependant la rémunération à une logique de besoins à couvrir et nie la qualification des travailleurs ou de leur poste que le salaire est censé reconnaître. En ce sens, on peut lire dans les pratiques de rémunérations et de négociation salariale qui tendent au mieux à égaler le SMIC, encouragées en cela par les politiques publiques d’exonérations de cotisations sociales, un usage du SMIC contre le salaire. (...) Source : pdf, IES

    • Oui, je suis bien d’accord avec ce principe. À l’origine, le SMIC, c’est le salaire minimum du débutant non qualifié. Donc, dès qu’on a de l’expérience, des compétences, des formations, on doit définitivement quitter le marécage du SMIC pour ne plus y revenir.
      Au lieu de cela, c’est devenu le plafond de verre pour beaucoup de monde et on peut rester coller au SMIC toute la vie.
      Cependant, le problème n’est pas le SMIC, que le patronat aimerait bien faire sauter prétextant justement de son effet collant, mais bien le fait que l’usage du SMIC, lui, n’est pas encadré, alors qu’il devrait y avoir un ensemble de lois qui interdit de ne pas tenir compte des compétences, de l’expérience, des formations...

    • En fait, le SMIC est devenu aussi une voiture balai : des tas de gens avaient eu une carrière, avec des salaires montants, se retrouvent, sous prétexte de la crise, avec des salaires stagnants dont le seul espoir de simple indexation sur les prix repose sur l’idée d’être rattrapé par le bas par le SMIC. Sachant que le SMIC lui-même n’est plus indexé sur les prix, l’autre partie de l’équation, c’est que mois après mois, les SMICards s’appauvrissent.
      Exemple simple : en 4 ans, ma facture énergétique a juste doublé. Et notre revenu a légèrement régressé. Faites les comptes !

    • Le #SMIC était une réponse capitaliste (1967) aux #luttes-ouvrières sur le #salaire (cf. Le Salaire, Nanni Ballestrini, http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5301, Les principes de 1969. La force d’une thèse honnie : le salaire variable indépendante, Paolo Virno, http://www.lyber-eclat.net/lyber/virno/virno-salaire.html).
      Son ancêtre le SMIG indexait le salaire minimum interprofessionnel garanti sur un panier de biens, évolutif en fonction de normes de consommation (du prix du charbon à l’après guerre à celui de « biens d’équipement des ménages », tels l’électroménager, par exemple durant les 60’) mais sa valeur était réévaluée en fonction de l’#inflation. Le C de SMIC renvoie à « croissance » et sanctionnait le fait que les salariés dans leur ensemble, y compris les moins payés, se voyaient reconnaître institutionnellement une contribution à la croissance économique d’ensemble, admettant ainsi que la productivité est sociale et non pas individuelle.

      Vicissitudes du rapport de forces, avec la #restauration post 68 (perdre n’est pas gratuit...), le poisson a pourri par la tête et une toute autre conception s’est imposée. L’idéologie du « mérite » a fait flores et l’individualisation des salaires a explosée au cours des années 80, puis les inégalités de revenu durant les années 90.
      C’est dès les années 70 que la #précarisation de la main d’oeuvre a consisté dans le retournement de l’usage ouvrier de la mobilité (fuir les bas salaires, les mauvaises conditions de travail, ne pas voir honte de chômer mais considéré cela comme un droit, et même un gauche asséné à la face du patron, une revanche contre le destin d’exploité) en un contrôle capitaliste de la mobilité.

      Depuis les années 80, le SMIC ne désigne plus tant un minimum MENSUEL mais un minimum HORAIRE. Atteindre le SMIC mensuel supposerait des emplois constants pour une durée égale à la durée légale, hors les #temps_partiels et la #discontinuité_de_l'emploi se sont généralisées. Et la défense des professions et de la qualification prônée par des universitaires de gauche qui se voudraient théoriciens du syndicalisme, c’est à dire d’une meilleure cogestion, n’y changeront rien.

      #SMIC_horaire

    • 10 (mauvaises) raisons de ne pas croire au revenu de vie
      "Le revenu de vie est un véritable levier pour un changement de société. C’est une idée puissante dans un sens, mais également complexe à aborder car elle nécessite d’avoir une vision globale des problèmes de notre société. Clairement, les journalistes qui s’emparent aujourd’hui de la question sont largués car ils abordent le revenu universel avec leurs questions de journalistes c’est à dire des questions de tenants du système, et non de progressistes qui essayent d’en changer les règles.

      Bref, afin de mieux expliquer tout cela, je me suis lancé dans une petit « FAQ » visant à répondre aux 10 objections que j’entends le plus souvent."

      http://www.tetedequenelle.fr/2011/04/mauvaises-raisons-revenu-de-vie

      Comme ça ça donne plus envie de lire et de discuter ;-)
      #revenu_garanti

    • Ici c’est encore (avec les papiers de tetedequenelle) le coup des bonnes intentions qui ouvrent à un enfer : un revenu à 150€ financé par des allocs existantes, cela s’appelle une mesure d’#austérité et cela appauvri les #pauvres (le #RSA est à 425 euros pour une personne). Il serait à tout le moins préférable de ne pas verser dans le « réalisme économique » car par-delà sa soit disant neutralité, l’économie n’est rien d’autre que la politique du capital.
      Sur la base du #capital, la totalité ne peut être comprise que par sa partie adverse. La connaissance est liée à la #lutte. Et connaît vraiment celui qui hait vraiment. (Mario #Tronti). C’est accepter cette société et ce monde que de parler au nom de l’intérêt général. Pourquoi ne pas situer d’emblée l’exigence d’un revenu garanti dans le prolongement d’une histoire conflictuelle qui a pour nom lutte de classes ?

      La force d’une thèse honnie : le #salaire variable indépendante. Paolo Virno
      http://www.lyber-eclat.net/lyber/virno/virno-salaire.html