L’INA ouvre les portes de l’enfer

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  • L’INA ouvre les portes de l’enfer
    http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/05/23/l-ina-ouvre-les-portes-de-l-enfer_3416404_3246.html

    « La plupart du temps, les raisons de cette mise au purgatoire étaient politiques, mais il y avait aussi des problèmes de droits et des questions juridiques », explique Michel Raynal, directeur délégué adjoint aux collections de l’INA. Aujourd’hui, ces films ont été numérisés, répertoriés, réintégrés dans les archives, et ils sont accessibles aux chercheurs et au grand public sur le site de l’INA.

    (Cherché, un peu ; rien vu…)

    Il y avait des astuces…

    Pour échapper à cette censure, certains avaient trouvé une tactique. Le journaliste Michel Honorin, grand reporter aujourd’hui disparu, explique dans Voyage au centre de l’info que les censeurs disposaient, dans la salle de projection, d’une lumière installée sur leur siège qu’ils allumaient pour noter les scènes à couper. « Lorsqu’on voulait passer une séquence litigieuse, dit-il on la faisait précéder d’images provocatrices qui obligeaient le censeur à allumer sa lumière, afin de prendre des notes. Pendant qu’il écrivait, il ne pouvait pas voir la séquence qui aurait pu poser problème. C’est une astuce que nous avons beaucoup utilisée. »

    Et la conclusion…

    Aujourd’hui, le jeu est plus subtil et rien n’est imposé aux journalistes. Désormais, au lieu de supprimer ou de censurer des reportages, ce sont les partis politiques eux-mêmes qui produisent et fournissent gratuitement des images aux chaînes de télévision... Un autre enfer.

  • «L’ina ouvre les portes de l’enfer»
    http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/05/23/l-ina-ouvre-les-portes-de-l-enfer_3416404_3246.html

    Pour comprendre dans quelles conditions ces films ont été précipités en enfer, il faut remonter dans le passé. Plus précisément à la présidence du général de Gaulle, au début des années 1960. Souhaitant contrôler les journaux d’informations à la radio et à la télévision - « les voix de la France » -, le président de la République avait mis en place un système de censure que les journalistes avaient bien du mal à contourner. A la tête de ce système, on trouvait Alain #Peyrefitte, ministre de l’information depuis 1962, chargé des basses oeuvres audiovisuelles. Chaque matin, il réunissait dans son bureau les responsables de la radio et de la télévision, à qui il dictait le conducteur quotidien de leurs différents journaux. Ensuite, il les faisait surveiller par quelques fonctionnaires du service de liaison interministériel pour l’information (SLII), organisme interne de son ministère chargé, jusqu’en 1969, de contrôler la « bonne conduite » de la #radio et de la #télévision. Rien n’échappait à ces hommes de l’ombre dont le zèle frôlait souvent l’abus de pouvoir. Ainsi, lorsqu’un reportage traitait d’un sujet politiquement sensible ou que des images ou des commentaires ne plaisaient pas, il était immédiatement envoyé en "enfer.

    #Films #Censure #archives #Ina

    • Pour échapper à cette censure, certains avaient trouvé une tactique. Le journaliste Michel Honorin, grand reporter aujourd’hui disparu, explique dans Voyage au centre de l’info que les censeurs disposaient, dans la salle de projection, d’une lumière installée sur leur siège qu’ils allumaient pour noter les scènes à couper. « Lorsqu’on voulait passer une séquence litigieuse, dit-il on la faisait précéder d’images provocatrices qui obligeaient le censeur à allumer sa lumière, afin de prendre des notes. Pendant qu’il écrivait, il ne pouvait pas voir la séquence qui aurait pu poser problème. C’est une astuce que nous avons beaucoup utilisée. »

      #ruse #insoumission