Eric Chevallier, ambassadeur de guerre

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  • Désolé, ça date un peu : septembre 2012. L’ancien ambassadeur de France en Syrie livrant des centaines de milliers de dollars transportés dans une valise pour, dit-on, financer des œuvres humanitaires en Syrie. Mais pourquoi diable faut-il transporter des milliers de dollars en liquide dans une valise et que ce soit l’ambassadeur en personne qui se déplace dans une discrète chambre d’hôtel pour financer des œuvres charitables ?
    http://www.lejdd.fr/International/Actualite/Eric-Chevallier-ambassadeur-de-guerre-558954

    Chevallier se rend de temps en temps à la frontière syrienne pour apporter des fonds à des opposants jugés sûrs. Via des informateurs en contact avec Paris, des représentants des régions libérées de l’emprise de Bachar El-Assad font connaître leurs besoins de médicaments ou d’argent pour réparer les canalisations, renouveler les stocks de farine, gérer les ordures qui s’entassent mais, du moins l’assurent-ils, pas pour acheter des armes.

    Tous se retrouvent discrètement dans un appartement ou dans une petite chambre d’hôtel. Comme dans un film d’espionnage, le diplomate leur remet plusieurs centaines de milliers de dollars sortis d’une valise. Des photos sont prises, les Syriens promettent d’en envoyer d’autres montrant l’avancée des projets menés grâce à la France. Des informateurs rapporteront la réalité des actions engagées. Avant de quitter l’ambassadeur, les Syriens signent même un reçu. Scène surréaliste à quelques kilomètres d’un pays à feu et à sang.

    • Se souvenir qu’un an auparavant, il semble que l’ambassadeur avait été sérieusement recadré : Syrie : quand l’ambassadeur de France déjeunait avec la bête noire des frondeurs
      http://blog.lefigaro.fr/malbrunot/2011/04/syrie-quand-lambassadeur-de-fr.html

      Les télégrammes diplomatiques envoyés par l’ambassadeur de France en Syrie, Eric Chevallier, suscitent de nombreuses critiques au Quai d’Orsay, qui réunit ce vendredi ses représentants au Moyen-Orient pour discuter du « printemps arabe ».

      « Il est complètement basharisé », affirme un diplomate, qui lui reproche de relayer la thèse officielle syrienne sur la contestation, sans précédent, qui menace le pouvoir de Bashar al-Assad.

      « Eric Chevallier explique qu’il faut donner du temps au président syrien, et qu’il ne faut pas exclure que des mains étrangères soient derrière les manifestations », ajoute un autre diplomate de haut-rang, lui aussi très critique contre la correspondance en provenance de Damas, où le régime réprime violemment les protestataires (200 morts, selon les estimations).

      Un autre grief est adressé à Eric Chevallier, ancien porte-parole du Quai d’Orsay et proche de Bernard Kouchner. L’ambassadeur a invité à déjeuner à la résidence de France, Rami Makhlouf, le cousin de Bashar al-Assad, connu pour être « la pompe à finances » du régime baassiste, et dont le nom est régulièrement conspué par les manifestants. La gaffe date d’un an au moins.

      « C’est un scandale », tonne le diplomate de haut-rang. Jamais auparavant, un ambassadeur de France en Syrie n’avait pris une telle initiative. L’administration américaine a gelé depuis 2006 les avoirs de Rami Makhlouf aux Etats-Unis. Le cousin germain de Bashar al-Assad possède la compagnie de téléphonie Syriatel, une compagnie aérienne, les boutiques « Free taxe » aux postes frontières du pays, et il est également le représentant d’une importante société française en Syrie. « Evidemment, son déjeuner à la résidence s’est su à Damas », ajoute un homme d’affaires syrien, « et cela ce n’est pas bon pour l’image de la France dans le pays ».